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[Terminé] La philosophie animale. [PV : Cathane] | |
| Aller à la page :  1, 2 | ![[Terminé] La philosophie animale. [PV : Cathane] - Page 2 Sand-g10](https://i.servimg.com/u/f36/16/36/06/79/sand-g10.png) Dim 30 Sep - 18:54 |  | | | | Cathane laissa de côté son assiette vide et se pelotonna dans son fauteuil. A la lumière du feu, ses yeux brillaient d'un éclat surnaturel. Elle semblait estimer la conviction et les idées de Rägmor. Elle trouvait étrange qu'il parle de rébellion sans faire référence à celle déjà menée par Galaad. Peut-être n'était-il pas au courant de ce qui se tramait ? S'il vivait seul dans la forêt depuis longtemps alors c'était probable: on entendait parler des rebelles que depuis récemment, à cause des nouvelles directive de Selian, avant ils se faisaient plutôt discrets. Cath se demanda un instant s'il était bon de lui en parler. Elle avait quelques informations précises sur la résistance grâce à Grenaak mais n'aimait pas partager ce genre de choses avec n'importe qui. En deux secondes de réflexion elle estima plus prudent de garder pour elle se qu'elle savait, au moins jusqu'à être fixé définitivement quand à qui était vraiment le jeune homme.
« Oui je vois...Et bien bonne chance alors, tu ne t'es pas fixé un objectif facile à atteindre. On va voir si j'arrive à t'arranger assez pour que tu gardes ton charisme de leader. »
Elle lui adressa un clin d’œil malicieux. Il ne semblait pas lui tenir rigueur de son attaque alors elle ne se sentait plus si mal. D'autant qu'elle lui offrait un abri et un terrain de chasse qui pourtant était le sien. Dans son esprit c'était un gros sacrifice qui rachetait sa faute.
Dehors, la nuit était tombée. Une brise légère entra par la fenêtre et caressa la peau de la lycan qui frissonna d'aise. Elle aurait aimé aller vagabonder dehors mais un léger mal de tête la contraint à être raisonnable: il lui fallait encore une bonne nuit de repos pour se remettre totalement. Le chant discret des grillons envahit l'espace et elle ferma à demi les yeux, concentrée sur les bruits à l'extérieur.
« Demain je pourrai à nouveau être moi. J'irai chercher de quoi refaire des onguents pour tes plaies. En attendant, ne t'agite pas trop. »
Elle se leva et s'étira longuement.
« Tu ne te transformeras pas, si cette question te trotte dans la tête. Même avec une belle morsure comme la tienne. Tu resteras humain sans aucun effet secondaire. »
Les lycans, comme les loup-garous, étaient capable de transformer les humains en lycans. Bien sur, ces derniers étaient souvent moins en harmonie avec leur double nature et vivaient moins bien leur conditions de semi animal que les personnes nées lycans. Mais comme pour les loup-garous, il fallait réunir quelques conditions spéciales pour permettre les transformations. Beaucoup de légendes circulaient sur ce phénomène et beaucoup étaient fausses. Cathane préférait rétablir la vérité immédiatement.
« Je vais me coucher. Cette nuit je dormirai avec toi dans le lit mais les prochaines fois, je serai en mesure de rester devant la cheminée. J'espère que ça ne te dérange pas. »
A vrai dire elle s'en fichait un peu. Elle comptait passer la nuit dans le lit, qu'il soit ou non d'accord. Elle se savait plutôt petite et discrète, elle ne le dérangerait pas. Et n'était pas particulièrement pudique.
La louve adressa un petit signe de bonne nuit à Rägmor et le laissa seul dans la pièce pour aller trouver le repos dans le lit fraîchement refait. Elle ne conserva que le bas de son sous-vêtement, se roulant en boule dans les draps familiers. Rapidement elle ferma les yeux et détendit son corps pour trouver le sommeil.
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|  | Cathane Rubra
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| | | Dim 30 Sep - 19:36 | | | | | Elle avait le don d'éclaircir les choses, et sa franchise l'arrangeait bien. Il n'avait pas à se poser des tonnes de questions, elle savait l'éclairer sur ce qu'il fallait savoir. A vrai dire, il n'avait même pas pris en compte le fait que la morsure pouvait le transformer. Peu lui importait, désormais il se sentait écarté de tous dangers, et était entre les mains d'une experte qui apparaissait comme posée et décontractée dans ses mœurs.
Elle partit donc se coucher. Il resta assit quelques minutes, afin de réfléchir sur la situation et sur le futur proche où il devrait s'en aller. Il n'en avait pas vraiment envie, à vrai dire, il aimait cette nouvelle vie qu'il rencontrait pour la première fois. Il aimait cohabiter avec une femme-louve qui partageait des mêmes caractéristiques que lui. Elle aussi semblait avoir été éduquée par la faune et la flore, et cela l'intriguait de rencontrer pour la première fois quelqu'un qui le ressemblait autant. Alors que, perdu dans ses pensées, il réagit en voyant les assiettes posées sur la table, et se leva afin d'aller les nettoyer dans un petit bassin non loin de la maison, en pleine nuit. Il ressentait le besoin de se rafraichir un peu en sortant se dégourdir dans la forêt endormie, et où l'atmosphère était rafraichissante. Après avoir rincé du mieux qu'il pouvait les couverts et les assiettes, il fit demi tour et déposa les ustensiles de cuisine là où leur place était.
La fatigue vint bousculer l'énergie flamboyante de Rägmor, et lui titilla l'esprit. Il commençait à bâiller et à s'étirer. Il éteignit les quelques lumières restantes, avant de se diriger vers la chambre et le lit à moitié occupé qui l'attendait. Allongée, Cathane paraissait dormir paisiblement. En boule sur elle-même, la couverture la recouvrait des pieds à la tête, mais son dos était à découvert, et elle pouvait attraper froid. Le barbare s'avança calmement, et réajusta la couette jusqu'à ses épaules pour qu'elle soit entièrement recouverte, et que sa nuit soit des plus reposantes.
Bien que le sol grinçait et montrait quelques signes de vieillesse, le barbare s'allongea sur le dos, à côté de Cathane. La nuit était fraiche et il avait froid, mais c'est par un autre sacrifice en guise de remerciement qu'il préférait que Cathane jouisse de la chaleur plutôt que lui. Elle avait été suffisamment généreuse pour qu'elle se permette de profiter de cette nuit sans qu'elle ne soit offusquée par quoi que ce soit.
Rägmor visualisa le plafond, la tête sur les mains, et les jambes croisées. Sa respiration était lente et douce, et devenait calmement une berceuse qui accompagnait l'harmonie léthargique. Il prit quelques temps de réflexion, comme à son habitude. C'était un homme tourné vers l'avenir, et il mettait déjà en place dès son plus jeune âge les stratégies qu'il pourrait établir afin de renverser ses ennemis. Il ne se doutait sûrement pas que la réalité était bien plus déroutante que ce qu'il s'imaginait.
Malheureusement, son corps immobile commençait à frissonner par manque de chaleur. Il se retourna sur le côté, face à Cathane qui, elle, lui tournait le dos, se roula lui aussi en boule et essayait de trouver le sommeil, mais en vain. Peut-être avait-il trop dormi la veille, il n'en savait rien. Il préférait attendre dans le lit, que son corps se repose du mieux qu'il puisse, et qu'il ne fasse pas trop d'efforts comme lui avait conseillé Cathane, bien qu'il n'aurait pas renié une petite marche dans les bois s'il en avait eut la possibilité. Au moins, s'il ne dormait pas, il restait satisfait et s'assurait que la femme-louve puisse somnoler dans de bonnes conditions. Elle le méritait.
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| | Rägmor
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : NonVitesse de réponse : Une semaine maximum
| | | Dim 30 Sep - 23:36 | | | | | Cathane ne rêvait pas souvent. Et quand elle faisait des rêves, ils n'avaient ni queue ni tête. Cette nuit ne faisait pas exception aux autres à une différent près: son rêve insensé la réveilla. La louve avait rapidement glissé dans le sommeil. Aussitôt un univers de couleurs et de sensation lui avait ouvert les bras. Sans se poser de question elle avait soupiré et s'était laissé entraîné dans cette farandole invraisemblable. Puis petit à petit, un autre sentiment avait fait place à la langueur habituelle dans laquelle elle évoluait: l'angoisse. Une angoisse saisissante, qui la tétanisait. Les formes qui dansaient devinrent plus pointues, l'odeur devint insupportable comme l'aurait été le mélange du sang et du vinaigre. Dans le lit, la jeune femme se retourna une première fois, puis une autre et ainsi de suite jusqu'à se couvrir de sueur. Quand le stress eut atteint un niveau trop élevé, Cathane ouvrit les yeux dans un sursaut et se redressa sur le coude, cherchant d'où pouvait venir la menace que lui signalait son cerveau. Mais bien vite elle comprit que ce n'était qu'une chimère.
Autour d'elle, tout était noir et calme. Le bruit rassurant de la nuit et le souffle régulier du dormeur à côté d'elle. Un frisson descendit le long de son dos et elle se mit assise. C'était la première fois qu'elle faisait un cauchemar depuis des années. Même après sa fuite quelques mois auparavant dans les montagnes elle n'avait pas rêvé au point de se réveiller en pleine nuit. En se passant un main sur la nuque, elle se rendit compte qu'elle était trempée. Doucement elle se glissa hors du lit, étirant les draps pour couvrir Rägmor. Puis elle se rendit à pas de loup dans la pièce principale. Les braises du feu étaient encore rouges et chaudes, cela ne faisait pas longtemps qu'elle s'était endormie. Un peu perdue, elle s'agenouilla devant l'âtre et soupira pour chasser la tension de son corps. Elle se sentait à la fois bouillante et glacée. Essayer de retenir son rêve n'aurait servit à rien, elle pouvait le sentir lui glisser entre les doigts comme de l'eau. Surement qu'elle ne parviendrait jamais à en retrouver la trace à moins qu'il ne revienne la hanter.
« Bon, aller au lit. »
La jeune femme se releva en chassant de son esprit le souvenir désagréable. C'était certainement la faute du coup qu'elle avait reçu: le traumatisme agitait encore son esprit et faisait resurgir de mauvais souvenirs tous en même temps. Un peu plus sereine, elle retourna dans la chambre. Comme pour la nuit précédente, elle se se glissa aux côtés du jeune homme et se lova contre lui. Elle avait besoin d'une présence rassurante pour être certaine de ne plus faire de cauchemar et c'était exactement ce qu'il était: rassurant. Pourtant, elle eut toutes les peines du monde à retrouver le sommeil. Et quand la fatigue finit par l'emporter, ce ne fut qu'après avoir longuement cherché à repousser la vague angoisse qui persistait.
A peine les premiers rayons de soleil caressèrent-ils le feuillage du Drayame que la jeune femme avait les yeux ouvert. Elle ne fit pas un mouvement, ne fit pas un bruit. Ses yeux s'ouvrirent simplement. Elle n'avait pour tout horizon qu'un plan rapproché du torse de son hôte. Ca ne la dérangeait pas et elle laissa son esprit tourner au ralentis encore un bon moment, le regard perdu dans le vague et fixé droit devant elle. Recroquevillée comme une petite fille contre son gros ours en peluche, elle ne voulait pas encore bouger. Sa nuit n'avait pas été franchement agréable et elle ne savait pas pourquoi mais elle sentait que cela n'augurait pas de bonnes choses. Elle attendit patiemment que Rägmor se réveille à son tour.
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| | Cathane Rubra
Partie IRLCrédit avatar : kme (OC de Orpheelin)/ VyrhelleDouble compte : Cendre - ...Vitesse de réponse : Entre 2/jours et 2/semaine
| | | Lun 1 Oct - 19:53 | | | | | Rägmor réussit finalement à se laisser bercer par les bruits de sa respiration, et se plonger dans un sommeil profond. La nuit fut des plus calmes pour lui, et il ne sentit aucunement Cathane s'être réveillée, s'être retirée, et s'être recouchée peu après. A vrai dire, il vivait pour la première fois ce que son esprit lui laissait la possibilité de découvrir. Il ne rêvait pas simplement, il assistait à une véritable expérience qui avait profité de son sommeil pour venir se faufiler dans ses rêves.
Tout d'abord, quand le barbare ouvrit les yeux, il se situait devant une grande salle. Quelques écritures bien barbaresques étaient affichées ça et là sur les recoins de la grande entrée, ainsi que des récipients posés à égale distance, géométriquement, où s'échappaient une flamme de différente couleur. Le barbare s'avança. La salle s'éclaircit et c'est sous les yeux ébahis de Rägmor que ce dernier se paralysa devant tant de découvertes.
Il y avait là une richesse époustouflante. Tout était couvert d'or, du sol au plafond, et le soleil se reflétait jusqu'à en éblouir l'homme en pagne. Mais ce n'était pas tout, beaucoup d'autres choses mettaient la puce à l'oreille de Rägmor. Des statues en or, représentant les plus grands ancêtres de son défunt peuple, du premier du nom jusqu'au dernier. Chacune des statues avaient sa place, et étaient, tout comme les récipients un peu plus loin, séparées et disposées géométriquement.
Le barbare s'avança, contempla et lisait à haute voix les noms inscrits de tous les patriarches qui avaient consacré leur vie à conserver et à prendre soin de leur peuple. Puis il s'arrêta net devant un emplacement vide. Il semblerait qu'il manquait une statue, et Rägmor en ignorait les raisons. Alors qu'il se questionna à ce sujet, une brume poussiéreuse s'élançait du plafond jusqu'au trône placé au fond de la salle, que le barbare n'avait même pas remarqué tant il était concentré dans ses découvertes.
La poussière se réunit et se concentra pour prendre doucement l'effigie d'un homme, pour finalement se métamorphoser en un être de chair aussi puissamment bâtit que Rägmor. Il portait un pagne ornementé d'or et de richesses, ainsi qu'une puissante épée d'origine divine qui luisait de milles lumières. Sa taille était à peu près deux fois celle de Rägmor, et pourtant, les ressemblances entre les deux êtres étaient frappantes. Le géant s'agenouilla afin de faire face au barbare qui ne flanchât pas une seule seconde. Rägmor connaissait son interlocuteur. Il savait à qui il avait affaire : On le décrivait comme dans les histoires, et il dégageait une aura semblable à la sienne. Il avait en face de lui Mjörn, le Dieu qui avait influé toute la puissance du courage, et toute la force destructrice dans chacun de ses enfants. Alors le géant prit la parole :
-Rägmor, c'est un honneur de te rencontrer dans mon domaine. Le destin a été bien cruel avec toi, et il est temps que je t'éclaires sur tes questions qui te tourmentaient depuis trop longtemps.
Le barbare ne répondit pas. Il était à la fois émerveillé, mais renfermait une forme de rancœur, car il savait que son Dieu avait choisit ce douloureux destin.Par ailleurs, Mjörn se doutait sûrement de ce ressenti qu'il gardait au fond de lui, et s'empressa de lui détailler son rôle.
-Rägmor, je t'ai choisis pour des raisons que tu découvriras au moment voulu. Tu as la force et le caractère nécessaire pour sauver l'honneur de notre peuple, et tu fais partie des quelques derniers survivants qui doit le faire prospérer. Tout repose sur tes épaules, c'est à toi que revient la tâche à accomplir. Rägmor, quoi que tu dises, tu me seras reconnaissant un jour, car tes actions dans ce monde changeront bien des choses. Vas, mon fils, parcoures les terres jusqu'au pays du Feu. C'est là que tu trouveras ton véritable but à accomplir. C'est là que tu entreras en harmonie avec ta vraie puissance, et que tout sera plus clair à tes yeux. Le temps est compté, alors n'oublie pas. Tu n'es pas n'importe qui.
Tandis qu'il terminait ses phrases, Rägmor se sentait tiré par une force incompréhensible jusqu'à la sortie. Comme si quelque chose l'aspirait. Il n'avait ni le temps de répondre, ni le temps de se poser pour réfléchir : Un rugissement de stupéfaction, et le barbare quitta le monde des rêves pour celui de la réalité.
Il ouvrit les yeux quasi instantanément, et serra Cathane contre lui, par premier réflexe, pour se soulager et se calmer de toutes ces émotions. Sa respiration rythmée se décéléra calmement, et quand il reprit totalement conscience, la honte grimpa sur ses joues alors qu'il était plaqué comme un enfant contre Cathane, et avait trouvé une place au creux de son cou. Il recula lentement en la fixant du regard. Inutile d'essayer de s'expliquer : La honte ne lui aurait pas permis d'être ne serait-ce qu'un peu crédible dans cette situation embarrassante.
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| | Rägmor
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| | | Mar 2 Oct - 21:14 | | | | | C'était tellement agréable parfois de ne penser à rien. Comme quand on commence à sombrer dans le sommeil, ou qu'on se prélasse au chaud par une belle journée. Cathane était entrée dans une sorte de transe, les yeux à demis fermé et la respiration lente et profonde. Elle aurait tout aussi bien put être endormie.
Quand Rägmor la saisie pour la serrer contre lui, elle étouffa un cri de surprise. Pressée contre le torse du géant, elle n'avait pas moyen de s'échapper. Ses épaules, sa poitrine et son ventre étaient collés contre lui, elle sentait ses bras puissants qui se refermaient dans son dos. C'était à la fois agréable et perturbant, elle se sentait prisonnière, coincée et en même temps en sécurité. Son esprit émergea de la torpeur dans laquelle il était plongé. Ne fit pas un geste, ne dit pas un mot. Visiblement, le sommeil était trouble pour tous les occupants de la chambre. L'ancien propriétaire des lieux aurait-il jeté un sort à sa demeure pour que personne ne puisse y trouver le repos ? Le jeune homme desserra son étreinte et la lycan put respirer à nouveau. Elle resta un instant à le regarder sans rien dire. Il semblait avoir un peu honte de ce qu'il venait de faire et son visage avait prit une teinte pivoine.
Quelque chose s'agita au fond de Cathane qui sentit comme une vibration au creux de son ventre. Sa louve se réveillait et humait l'air, s'agitait, la poussait vers ce qu'elle n'avait pas envisager. Ses pupilles se fendirent et elle inspira pour s'enivrer de l'odeur chaude du corps de son compagnon. Un frémissement contracta tous ses muscles et elle se tendit en avant, réduisant à nouveau l'écart entre elle et Rägmor. Dans son esprit, la louve tournait en rond et s'impatientait. Doucement elle se releva pour se mettre assise, tournée vers le jeune homme qui devait retomber sur le dos pour pouvoir la suivre des yeux. Cathane s'approcha encore en froissant les draps à chaque mouvement. Elle observait Rägmor comme un fauve fixe sa proie avant de lui sauter dessus. Obnubilée par ce que lui dictait sa partie animale, la jeune femme s'avança au point de se retrouver juste au-dessus de son hôte, le visage à quelques centimètres. Elle pouvait sentir sa respiration chaude lui caresser la peau, entendre battre le pouls dans ses veines. Sur son épaule gauche cascadait sa longue crinière couleur de feu, comme un rideau entre eux et la petite fenêtre qui s'ouvrait dans le mur.
Au dernier moment, quelque chose retint Cathane. Elle ne voulait pas se laisser avoir une nouvelle fois par sa louve, c'était une mauvaise idée. En temps normal elle aurait aménagé la situation de façon à laisser s'exprimer les deux partie d'elle même mais dans le cas présent, elle était certaine de faire une gaffe si elle laissait son côté animal prendre part à la situation. Elle n'aimait pas se refouler mais elle devait le faire pour ne pas blesser la personne avec qui elle vivait. Cette lutte intérieure la blessait mais elle était nécessaire. Immobile, la jeune femme semblait attendre une réponse ou une réaction de la part de l'homme. Dans son esprit, c'était un combat acharné pour savoir ce qu'elle devait faire à présent. Et comme l'égalité était parfaite, elle ne faisait rien.
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| | Cathane Rubra
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| | | Mar 2 Oct - 21:38 | | | | | Que se passait-il? Alors que toutes les attentions semblaient tournées vers les gestes étranges de Rägmor, voilà que Cathane semblait aussi perdre une partie de sa raison. Quelque chose semblait l'avoir réveillée et s'échappait en elle son côté légèrement animal que Rägmor pouvait reconnaitre depuis le temps qu'il voyait des fauves et avait appris à les déceler. Au fur et à mesure que Cathane avançait en le fixant droit dans les yeux, Rägmor quant à lui se laissait tomber sur le dos. Elle se rapprochait, encore et encore, jusqu'à se retrouver au-dessus du barbare. Ce dernier commença à rougir, à la fois de timidité et d'excitation. Il était évident que le côté de bestial qui habitait la femme pouvait le rendre fou d'envie pour elle, mais ses agissements furent si directs qu'il n'avait même pas le temps de réagir. Il se contentait de subir et de se soumettre pour le moment.
La femme, désormais immobile devant lui, et continuait à le fixer comme si elle désirait le dévorer, semblait attendre quelconque réaction. Du moins, le barbare se disait qu'il serait peut-être temps de réagir à tout ceci. Il se posa d'abord quelques questions, des questions banales qui laissèrent rapidement place à des envies naturelles prenant lentement le dessus. Le barbare n'osait pas encore, car la timidité était toujours présente, mais les sensations étaient bien réelles. Cathane pouvait aisément, au-dessus du corps découvert de l'homme, entendre les battements de son cœur qui s'accéléraient, la chaleur corporelle qui émanait et la respiration qui s'accélérait.
Son regard quitta celui des yeux de la femme-louve pour divaguer sur son visage entier, sa chevelure, puis son corps. Il hésitait encore un peu, mais le désir grimpait en flèche. Il ne put laisser s'échapper que quelques sons mélangés à des soufflements chauds qui se projetaient sur la peau de la dominatrice, puis sa main se souleva en direction de son visage, parlant bien mieux que lui. Il caressait avec douceur les tempes, et redescendit ses fins doigts jusqu'à sa nuque, où il continuait cette même tendresse tout en observant de ses yeux illuminés à la fois de découverte, d'admiration pour tant de bestialité, et de plaisir qui grimpait. Il ne cessait de balbutier des mots incompréhensibles, et bégayait timidement, alors que ses joues devenaient écarlates. D'un côté, il y avait sa bouche qui n'arrivait pas à s'exprimer, et de l'autre côté, sa main qui caressait tendrement la nuque de Cathane et détaillait les profonds désirs de l'homme. Cette harmonie se mélangeait à des bouffées de chaleur qui s'élançaient de tout le corps de l'homme jusqu'en direction de la femme.
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| | Rägmor
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : NonVitesse de réponse : Une semaine maximum
| | | Mar 2 Oct - 22:50 | | | | | Tendue comme un arc, Cathane vécu la simple caresse du jeune homme comme un choc électrique. Tout son corps frissonna et une pression lui coupa le souffle. Fermant à moitié les yeux, elle sentit une pulsion violente l'assaillir. Elle n'écoutait pas un traître mot de ce que pouvait dire Rägmor, concentrée qu'elle était sur son dilemme. Ses instincts prenaient le dessus, elle le sentait, et sa seule solution était de s'arracher à cette caresse qui rendait complètement folle sa louve. Brusquement Cathane se redressa, cambrée en arrière, les mains sur les tempes pour faire taire le désir qui hurlait en elle. Un gémissement torturé trahit la violence du combat qu'elle menait contre ses propres pulsions puis son corps se détendit. Elle avait fait le plus dur. Doucement elle se remit droite, toujours assise à califourchon sur Rägmor. Son regard exprimait toute sa déception de ne pas avoir cédé et tout le repentis qu'elle ressentait pour s'être laissée aller de la sorte. D'un bond elle fut hors du lit et en deux enjambées elle sortit de la chambre. Il était grand temps qu'elle se défoule dehors. Retirant d'un geste rapide son sous-vêtement, elle commença sa transformation. S'il lui restait quelques bleus, elle n'y prêta pas attention et reprit sa forme hybride. Une fois cachée sous sa fourrure, elle sortit de la maison et partit au petit trot vers la mare où elle s'était baignée deux jours avant.
L'air frais du matin et le chant des oiseaux lui remirent les idées en place. Quand elle parvint au bord de l'eau, elle se sentait bien plus calme. S'immergeant sans hésiter, elle prit le temps de faire quelque brasses avant de sortir pour prendre son apparence totalement animale et de repartir en courant. Cath se sentait bien sur ses quatre pattes, à pouvoir aller où bon lui semblait. Elle fit plusieurs kilomètres en courant avant de se laisser tomber au pied d'un arbre, haletante mais complètement sereine cette fois. Il était temps de réfléchir, en tête à tête avec elle même. Ce qu'il lui arrivait était mauvais. Elle était restée trop longtemps seule et avait laissé de côté son humanité pour n'obéir qu'à ses instincts. Et à présent, elle devait se discipliner pour revenir à un équilibre qui lui permettrait de vivre en société. Restée cachée dans les bois n'était pas une bonne solution, elle avait besoin de s'activer. Reprendre son travail de mercenaire pourquoi pas. Cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait pas pratiqué et son nom ne voulait surement plus rien dire mais c'était l'occasion de se forger une réputation. Avec ce qu'elle avait apprit et découvert sur elle même, elle était plus forte et plus apte à remplir certaines missions. Oui, il était plus que temps qu'elle se reprenne.
Et elle ne devait plus laisser ses désirs la contrôler. De plus, Rägmor était encore si jeune, elle n'avait pas le droit de lui faire ça. S'il avait été plus âgé, plus détaché, elle n'aurait peut-être pas eut tant de scrupules, mais elle ne pouvait pas prendre le risque qu'il souffre à cause d'elle. Les jeunes gens ont le cœur trop tendre et elle même en avait beaucoup souffert avant de comprendre quel mode de vie lui conviendrait vraiment. Elle n'avait jamais eut personne pour lui expliquer comment vivent les lycans, comment ils aiment, comment ils ont des enfants... Ce savoir, elle devait l'acquérir petit à petit par elle même et il lui avait fallut presque un siècle pour saisir qu'une relation ne pouvait avoir de place prédominante dans sa vie que si elle était puissante, passionnée et sauvage, comme elle.
La jeune femme éprouvait déjà de l'affection pour ce barbare si particulier et elle n'aurait pas la stupidité de nier qu'il l'attirait beaucoup. Il était en tout point parfait et collait exactement à l'image idéale du mâle, que ce soit d'un point de vue humain ou d'un point de vue animal. Difficile de faire comprendre à ses sens qu'il n'était pas une proie potentielle. Mais elle devait le faire si elle ne souhaitait pas créer de problème. Un court instant elle regretta qu'il ne soit pas plus âgé: il aurait alors eut assez de recule pour prendre l'expérience comme ce qu'elle était, une aventure pleine de bons sentiments mais sans désir de poursuivre.
Avec un soupir la louve se remit debout. Il était temps de ramener de quoi manger et d'aller s'excuser pour sa conduite. Si elle était franche, il comprendrait surement. Le grand fauve à la robe de feu se mit en quête d'une proie, laissant de côté ses réflexions. Elle ne tarda pas à se mettre sur la piste d'un sanglier vert. C'est grosse créatures porcines avaient la particularité d'être très agressif et se camouflaient très bien dans le paysage à cause de la végétation qui poussait sur leur fourrure. Cathane mit la patte sur une petite harde composée de femelles et de jeunes. Elle batailla un moment pour la séparer en plusieurs groupes qu'elle put ensuite attaquer plus à loisir. Finalement, sa chasse se solda par un cochon presque aussi gros qu'un fauteuil et une belle entaille sur le flanc ainsi que des bleus. Mais ce n'était rien comparé au plaisir d'une bonne chasse et de la mise à mort. D'un pas léger malgré le poids de la bête et les blessures, la louve reprit le chemin de la cabane.
Quand elle arriva devant la porte, elle laissa tomber à terre son gibier avant de reprendre sa forme hybride. Le dépeçage pouvait commencer. Tout d'abord, les viscères. Elle entreprit de les sortir et de les réunir dans un coin pour les jeter plus tard. Puis elle s'attaqua au cuir qu'elle eut du mal à retourner, au point qu'elle dut reprendre sa forme animale pour tirer avec les crocs. Enfin, il n'y avait plus qu'à trancher la tête et découper les morceaux de viande. Ravie de sa prise, la lycan se changea en humaine, ignorant le sang qui la couvrait et sa totale nudité, et elle entra dans la cabane.
« Y a quelqu'un ? J'ai besoin d'aide avec la réserve de viande. Il faut de quoi couper la tête de la bête. »
Son large sourire trahissait la joie simple que lui apportait ce travail manuel. Chasser, ramener à manger pour les siens, partager un repas, c'était surement ce qui lui manquait le plus de la Meute. Pourtant, elle ne regrettait pas sa décision de partir de son côté. D'un pas joyeux, elle ressortit pour attendre Rägmor dehors, près de la carcasse. Une fois le travail terminé, elle devrait enterrer les déchets loin de chez eux et se récurer complètement. Mais en attendant, elle léchait ses doigts comme s'ils étaient couverts de sucre. L'expression de bonheur infantile sur son visage ne collait pas du tout avec son corps nu couvert de sang et son étrange goûter.
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| | Cathane Rubra
Partie IRLCrédit avatar : kme (OC de Orpheelin)/ VyrhelleDouble compte : Cendre - ...Vitesse de réponse : Entre 2/jours et 2/semaine
| | | Mer 3 Oct - 16:25 | | | | | Quels agissements incompréhensibles. Le barbare n'avait jamais eut affaire à ça, il semblait que Cathane ne sache pas ce qu'elle fasse. Il était spectateur à la scène, et se contentait de subir son combat intérieur plus qu'autre chose. Et pourtant, il avait cédé à son charme les quelques instants où elle était au-dessus de lui. Elle disparut en quelques enjambées et prit la direction extérieure. Que s'était-il passé à ce moment là? Il ne le comprit pas. Il sortait à peine d'un rêve troublant, et ne savait pas si ce qu'il avait vu était un signe ou simplement le fond de ses pensées.
Il tituba en direction de la porte, afin de s'étaler sur un fauteuil du salon. A ce moment là, il prit le temps de réfléchir. Son avenir serait au pays du feu? Si c'était le cas, alors il ne devrait pas tarder à y aller. Son bras venait à peine de commencer à cicatriser, et il ne pouvait faire aucun geste brusque avec de celui-ci. Il devrait encore rester quelques temps ici avant de repartir. Mais il repensa alors à Cathane, et à ses agissements barbaresques. Il se sentit idiot, il se sentit mis à nu. Elle l'avait forcée à devoir se découvrir, lui et sa sensibilité déconcertante. Il serra le poing de toute sa force, ce qui contracta ses puissants muscles et ressortit ses veines gonflées. Il contempla se bras colossal comme s'il l'avait vu pour la première fois. Et il eut quelques illuminations. Il n'était pas n'importe qui. Il avait été choisi. Mjörn lui avait offert la faculté d'une force surhumaine. Puis il repensa à tous ces moments passés dans la forêt. Il était stratégique, vif d'esprit, et avait toujours su se débrouiller pour se sortir des plus minables situations. Mjorn lui avait offert la faculté d'être intelligent, et de savoir se servir de cette intelligence. Que faisait-il ici? Etait-il soigné par Cathane, ou était-il gardé captif par une femme qui ne savait même pas se lire et se comprendre. Il la trouva immature à ce moment, car elle ne semblait pas savoir s'écouter et se connaitre entièrement. Elle semblait manquer d'assurance. Qu'avait-elle fait toute sa vie pour s'en retrouver là? Il se dit qu'elle avait profité de lui, dans ce lit, et qu'elle n'avait pas autant de cœur qu'il le pensait.
Rägmor fronça les sourcils et ses yeux se refermèrent. Qu'était-il en train de faire? Qu'attendait-il? Il se sentait en danger, de nouveau, aux côtés de cette inconnue. Il était lamentablement tombé sur son charme et n'avait plus rien de viril, si ce n'est son corps de colosse. Il était temps de reprendre les choses en main, même s'il devait être bloqué quelques temps par son bras. Cette femme se jouait de lui et elle restait dangereuses dans ses agissements et sa manière de faire. Il devrait se contenter du minimum à ses côtés, et s'en aller dès la première occasion quand son membre serait rétablit. Il la méprisait, elle, et la voyait comme une manipulatrice. Il grinça les dents, et un dégoût trouva une place dans sa gorge. Il voulut l'avaler, mais impossible. Il s'énervait à l'idée d'avoir été une proie facile et soumise.
Il ne se laisserait plus avoir. Il retenta de gesticuler avec son bras, mais la douleur était encore trop présente. C'est à peine s'il pouvait le lever. Il aurait voulu faire un peu d'exercice, faire des moulinets avec son épée, et frapper de toutes ses forces contre les arbres, mais il ne le pouvait pas, ce qui l'énerva encore plus. Rägmor n'avait plus rien de guerrier. Il était le gentil homme captif qui était manipulé et soigné par une femme-louve arrivant à peine à se comprendre elle-même. Il devrait se sortir de se pétrin tout seul et faire preuve d'une puissante force de caractère.
La porte s'ouvrit, et Cathane avait rapporté un gros gibier. Combien de temps avait-il réfléchi? Il ne le savait pas, mais rien que la voix féminine qui raisonnait dans la maison agrémenta sa rage intérieure. Il se leva, et s'avança vers la femme, ne disant mot. Il la méprisait du regard. Ses yeux reflétaient les ressentiments qui nageaient dans son cœur, et il n'en fallait pas beaucoup pour que Cathane comprenne qu'il lui en voulait énormément. Il dégaina son épée, et trancha d'un coup direct la tête du gibier, qui anima le seul silence persistant entre les deux êtres. Rägmor récupéra le cadavre et le porta sur son épaule jusqu'à la cuisine, tout en rengainant son épée dans le harnais qui était placé à côté du fauteuil. Il tenta alors avec ce qu'il pouvait de ressortir la viande, et de préparer de quoi faire cuire le repas pour deux. Il n'avait pas envie de cuisiner pour la femelle, mais sa dette pour l'avoir sauvée l'obligeait à le faire.
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| | Rägmor
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| | | Mer 3 Oct - 19:20 | | | | | Juste avant que Rägmor ne sorte, la jeune femme reprit son apparence hybride. Elle n'aimait pas vraiment être dans sa peau d'humaine qu'elle trouvait trop fragile et préférait avoir de quoi se défendre. De plus, on lisait trop bien en elle quand elle avait un visage humain. A peine eut-elle croisé le regard du barbare que sa joie s'envola et le souvenir de ce qui s'était passé le matin même lui revint en mémoire. Elle suivit le géant dans la cuisine. Il restait plus grand qu'elle mais au moins ne lui arrivait-elle plus au niveau du ventre à présent. Et elle pouvait se défendre s'il décidait de lui en coller une. Prenant place à une chaise, sa queue se balançant doucement, elle joua machinalement des griffes sur le bois de la table, observant le dos du jeune homme. Elle avait craint ce genre de réaction et n'avait pas réfléchit à ce qu'il était bon de faire dans ce cas là. A présent qu'elle était face au fait accomplit, elle hésitait. La franchise avait toujours été son mot d'ordre et elle ne se voyait pas y déroger maintenant. Alors elle prit une inspiration, prête à se livrer un peu plus pour s'expliquer.
« Je vois bien que tu m'en veux. Si tu me permet, je vais essayer de te faire comprendre. Chez les lycans, il y a deux entités qu coexistent dans un même corps: la partie rationnelle et raisonnable qui est humaine et la partie impulsive, sauvage et instinctive qui est louve. Je suis née lycan, j'ai toujours su vivre avec un bon équilibre entre les deux. Ni tout à fait humaine, ni tout à fait animal. Mais il faut dire que j'ai toujours fais en sorte de vivre avec des gens, jamais seule au milieu de la forêt. »
Son regard doré s'était perdu dans le vague. Elle revoyait clairement ces années de bonheur simple. Jamais elle ne se serait douté alors de ce qui l'attendait. L'expérience avait un prix parfois très lourd.
« J'ai toujours été sûre de moi, de mes capacité et de la place que j'occupais. Mais il y a quelques mois, j'ai... » Elle déglutit en cherchant ses mots, la gorge nouée en revoyant le visage si joyeux du jeune loup. « J'ai perdu un jeune loup. J'étais là pour le protéger, pour lui apprendre et je n'ai pas été capable de le sauver. A cause de hommes, j'ai vécu ce qui n'est souhaitable à aucun être vivant. C'est grâce à la chance et à une sœur louve que j'en suis sortis mais...Je n'avais plus le cœur à revenir. Je suis allée me perdre loin, au cœur des montagnes. J'ai vécu seule longtemps, ne laissant parler que l'animal tant mon esprit humain souffrait. C'est une rencontre qui m'a poussé à revenir chez moi. Mais j'avais encore peur de vivre avec d'autres. A quoi bon, si je n'étais pas capable de les protéger ? Alors je suis restée seule encore une fois. »
Cette fois-ci, elle tourna la tête vers Rägmor. Peu importait qu'il la regarde ou non en retour, ce qui comptait c'était qu'elle n'avait plus le regard dans le vague. Elle parlait que présent car c'était ce qu'elle vivait.
« Et puis tu es arrivé sans prévenir. Je n'ai pas réussi à sortir du rôle animal dans lequel j'étais depuis si longtemps et...C'est pour ça que j'ai attaqué. Une fois la crise passée, je pensais pouvoir revenir à la normale mais je crois que...ça fait trop longtemps que je vis comme ça. Je suis désolée que ce soit toi qui doive subir cela. Une fois que tu pourras te débrouiller seul, je partirai pour reprendre mon activité. J'ai besoin de revenir vivre parmi les hommes, malgré leur monstruosité, sinon je risque de finir comme un vrai loup. Et ce matin c'est...enfin...C'est la louve qui a prit le dessus, dans un moment de faiblesse. Je n'aurai pas dut t'imposer ça, c'était mal. Et même quand j'ai repris mes esprits, je ne pouvais pas encourager une telle chose, te faire miroiter quoi que ce soit. »
Avec un soupir, la louve se leva pour s'approcher de la fenêtre. Elle trouvait plus de réconfort à regarder dehors qu'à le regarder lui.
« Tu te souviens quand hier je t'ai demandé quel âge je paraissais ? J'ai été assez étonnée de ta réponse en fait. Je ne m'attendais pas à avoir l'air si jeune. J'ai plus de 80 ans, Rägmor. Et je ne suis qu'à l'aube de ma vie. Pourtant, je peux te dire que 80 ans permettent de voir et de vivre des choses qui te changent profondément. Je n'ai pas le droit de faire croire à un homme aussi jeune que toi qu'il puisse y avoir quoi que ce soit de durable ou de sérieux. Ni que je suis une véritable femme avec la capacité de se changer en louve. Je suis en partie louve et mon cœur est encore trop meurtri pour être offert à qui que ce soit. Et je n'ai pas à te faire entrer dans le rôle que j'ai voulu te faire endosser simplement parce que tu semble être plus âgé que tu ne l'es ou parce que tu es...comme ça. A défaut de me pardonner, j'espère qu'au moins maintenant tu comprends mieux. »
Dehors, un rayon de soleil s'accrocha à une goutte d'eau sur une feuille, renvoyant un éclat rouge fascinant. C'était comme si un rubis était touché par le soleil. Cathane se laisser aller à le contempler un moment avant de reprendre.
« Je peux à nouveau me transformer aussi je dormirai ici ou dehors à l'avenir. Je n'ai plus besoin que tu cuisines pour deux, je peux chasser ma propre nourriture. Si tu ne veux vraiment plus de moi, ce qui serait compréhensible, je partirai et mon seul rôle sera de t'apporter de la viande, tu ne me verras plus. »
Cette idée serra un peu le cœur de la jeune louve mais elle n'en montra rien. Une nouvelle fois, elle aurait échoué à protéger quelqu'un. Mais le plus grave était que c'était elle le danger. Bien sur, elle devait apprendre à faire des efforts, cela reviendrait vite mais en attendant, il faudrait qu'on la supporte un peu. Que ce soit lui ou un autre, elle ne retrouverait de réflexe naturel qu'après un temps d'adaptation. Sans un mot de plus, estimant qu'elle avait assez parlé, elle laissa le barbare à ses casseroles pour retourner dehors. Elle devait encore jeter les déchets de la carcasse. Dans un linge, elle entreprit alors de rassembler tout ce qui n'était pas mangeable avant de prendre une direction au hasard pour le enterrer.
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| | Cathane Rubra
Partie IRLCrédit avatar : kme (OC de Orpheelin)/ VyrhelleDouble compte : Cendre - ...Vitesse de réponse : Entre 2/jours et 2/semaine
| | | Mer 3 Oct - 23:26 | | | | | https://www.youtube.com/watch?v=Uxt2jb_r_VQ (Musique)
Le barbare qui commençait à dépouiller et dépecer le gibier, restait attentif aux explications de Cathane, le dos tourné, alors qu'il faisait mine de rester énervé. Au fond, et sans vouloir l'admettre, il souhaitait réellement que tout ceci s'arrête, et qu'ils se réconcilient. Mais sa fierté et sa dignité lui obligeaient à agir ainsi. Peut-être était-ce aussi par dignité que Rägmor n'avait pas apprécié être tombé dans le piège des sentiments lorsqu'elle était sur lui.
Puis doucement, le barbare sentit que la femme-louve parlait avec plus de profondeur. Plus qu'une simple excuse, elle détaillait sa situation comme si elle en était victime. Le barbare cessa de dépecer le cadavre, et resta dos tourné, alors que ses yeux ébahis fixaient sans vraiment regarder. Il était abasourdit par une telle confiance aveugle que lui offrait Cathane en lui dévoilant ses secrets les plus blessants. Avait-elle eut un passé si douloureux? Pourquoi s'était-il imaginé autant d'horreur vis-à-vis de ses intentions? Il se sentait si cruel. Ses bras commencèrent à trembler. Une petite boule se fit sentir dans le creux de son ventre, puis grossit. Il s'en voulait, et ne pouvait pas imaginer à quel point on puisse souffrir, et malgré tout, garder le sourire comme elle. Il ne pouvait pas une seule seconde se mettre à la place de Cathane, cependant lui aussi a vécu quelque chose d'aussi torride.
Ainsi elle continua dans sa lancée. Elle se posa à la fenêtre, et le barbare s'attendrissait face à ces paroles prononcées avec tant de douceur et d'inquiétude vis à vis de Rägmor. Elle n'avait songé de ne penser qu'à son bien être en agissant comme elle l'avait fait ce matin. Elle n'avait songé qu'à son bonheur et à son rétablissement depuis la blessure qu'elle lui avait affecté. Il existerait des femmes avec un cœur aussi pur que les anges, et la générosité aussi débordante que leur bonté? Rägmor trembla de tout son corps. Doucement, mais sûrement, il se revoyait dans l'histoire tragique qu'avait vécu Cathane. Il la comparait à la sienne, et il se sentait ridicule par rapport à ce qu'elle avait pu endurer. Il se raccrocha à la table pour ne pas chuter, et fixait toujours dans un vide complet, l'imagination et les sentiments le prenant part entièrement. Il se rappelait, les êtres qu'il avait perdu.. Ces habitants si souriants, ces guerriers si véloces, vaillants, et tous animés par cette même jovialité et ce bonheur qui était encré à jamais dans leur cœur. Il a fallut que quelqu'un leur arrache leur bonté. Puis il se rappela les paroles de Cathane. Elle devait supporter le décès d'un proche, se battre contre ses deux facettes, et finalement remporter le combat et se familiariser de nouveau avec les hommes.
Rägmor serra son poing handicapé, qui lui faisait une douleur abominable. Il souhaitait souffrir, afin de ressentir toutes les douleurs que Cathane avait enduré. Il se faisait saigner. Il se mordit les lèvres, puis ses yeux se remplirent de larmes qui s'échappèrent et se déposèrent sur la table où s'était positionné Rägmor. Comment avait-il pu être aussi égoïste? Comment avait-il pu imaginer une seule seconde qu'il était le seul à souffrir ainsi? Il sanglota sans aucun bruit. Il n'avait pas la force de gémir.
Puis calmement, il se retourna, et titubait pas à pas. Il semblait assiégé de tristesse, de douleur et de compassion. Il n'en fallait pas plus pour combler le cœur de cet homme si tendre, et la femme-louve avait réussi avec quelques mots à ouvrir toutes les portes qui permettaient l'accès à sa sensibilité.
Il marchait pas à pas sans aucun bruit jusqu'à Cathane qui ne se retourna qu'au dernier moment. Ce qu'elle vit? Un géant homme courbé, et se tenant le poignet ensanglanté pour avoir trop forcer sur sa poigne. Il était rouge, rouge de tristesse. Sa bouche béante tremblait de toutes ses lèvres, et ses yeux bleu ciel illuminés par les rayons de l'extérieur pleuvaient des sanglots découlant chaudement sur ses joues.
Il avança ses deux mains sur les épaules de Cathane, ne la quittant pas des yeux une seule seconde. Il avait beau pleurer, ses yeux semblaient vouloir lui dire quelque chose. Il abordait à ce moment là une sensation inexplicable, mais la femme pouvait amplement sentir la tristesse, le regret, la culpabilité et la compréhension sincère qui habitait Rägmor. Son regard était un rassemblement de tout ce qu'il avait pu ressentir à ce moment là. Il n'eut pas besoin de mots pour saisir toute la compassion que le barbare avait à son égard. Il semblait partager ses douleurs.
Alors, simplement et doucement, il rapprocha Cathane de son corps, et la serra dans ses bras, continuant à pleurer à chaude larmes, alors que sa tête avait trouvé une place sur la sienne. Il la serra fortement, qu'il puisse la sentir du mieux qu'il pouvait. Après quoi, il la retira, et gardant une main sur son épaule, il récupéra une de ses pattes, et la positionna sur son torse abondamment musclé. Elle pouvait sentir son cœur battre la chamade, tant il était habité par des sentiments dépassant ses imaginations. Il prit le temps de se calmer, et entama quelques palabres qui firent office de réponse, alors que ses yeux étaient toujours trempés. Il était inutile de répondre à tout ce qu'elle lui avait expliqué, car il l'avait déjà fait avec ses larmes, et il était certain qu'elle l'avait entièrement comprit. Non, il voulait lui dire ce qui lui tenait la cœur. Sa voix était devenue douce et tendre, comme elle ne l'avait jamais été auparavant.
-Si je suis resté ici, c'était pour toi. Je voulais rester avec toi. Cesse de me dire des choses pareilles, et reste avec moi jusqu'à que mon bras guérisse. Je veux que tu sois prêt de moi encore quelques temps, avant que nos chemins se séparent. Je veux que tu restes avec moi. S'il te plait. J'ai besoin de toi, pas seulement pour mon handicap. J'ai besoin de toi tout court..
Il balbutiait ces mots avec une grande tendresse. Il semblait épuisé par toutes ces émotions, et suppliait presque Cathane de rester avec lui. Il s'était entièrement dévoilé, son cœur lui était ouvert, et il voulait la sentir quelques temps encore. Il avait confiance en elle.
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| | Rägmor
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : NonVitesse de réponse : Une semaine maximum
| | | Jeu 4 Oct - 0:18 | | | | | Le bruit des pas dans son dos lui avait fait tourner une oreille puis le corps tout entier. Pour une surprise, ce fut une surprise: Cathane ne s'attendait pas à le voir réagir autant. Comme s'il portait sur ses épaules toutes les peines qu'elle avait enduré, il pleurait à chaudes larmes. Elle se laissa aller quand il la prit dans ses bras, fermant les yeux un instant pour revenir sur tout ce qu'elle avait dit. A quoi bon garder tout cela secret ? C'était ce qu'elle avait vécu qui faisait d'elle ce qu'elle était, elle pouvait bien le dévoiler, surtout à celui avec qui elle allait partager quelques semaines. Les émotions la rattrapèrent et un larme unique perla au coin de son œil avant de disparaitre dans sa fourrure brillante au moment où l'étreinte prenait fin. Elle n'arriverait sans doute jamais à se pardonner la perte du jeune loup. Mais elle ne devait pas laisser ses peines l'arrêter et l'empêcher de vivre. En se réfugiant dans la passivité et la facilité d'une vie animale, elle avait fuit son deuil et ses sentiments, préférant leur tourner le dos que de les surmonter. A présent, elle devait se réveiller et reprendre sa vie où elle l'avait laissé. Il restait trop d'années à vivre et des années importantes, pour qu'elle les gâche en errant seule entre les arbres.
A l'entendre parler avec autant d'émotion dans la voix, elle sentit ses joues s'empourprer bien que cela ne puisse pas se voir. Elle ne s'attendait pas à compter autant pour lui et à avoir si bien fait passer ce qu'elle pouvait ressentir. Et qu'elle soit à moitié louve à l'instant présent ne changeait pas le regard que Rägmor posait sur elle, détail qui l'impressionna autant qu'il la toucha. Peu de gens étaient capable de s'adresser à elle de la même façon sous toutes ses formes. Il la suppliait presque de rester, arguant qu'il avait besoin de sa présence. Peut-être que finalement ils s'étaient trouvé l'un l'autre pour une bonne raison: ils avaient tous les deux besoin d'être ensemble pour pouvoir continuer d'avancer. La lycan sourit. Sa large patte griffue posée sur le torse du jeune homme donnait une drôle d'impression.
« Il ne faut pas pleurer pour moi. Ces derniers temps on été dure mais j'ai pavé ma vie de bons souvenirs et je vais en avoir d'autres encore. Et une chance m'a été donnée d'ouvrir les yeux assez tôt. Alors ne sois pas trop triste pour moi, je suis un loup chanceux. »
Difficile de faire bien sentir ses émotions avec un museau de loup. Alors, pour cette occasion un peu spéciale et parce qu'il le méritait, Cathane changea une nouvelle fois. Elle perdit doucement plusieurs centimètres, sa fourrure laissa place à une peau pâle et son visage reprit un aspect humain. La patte qu'elle avait posée sur le cœur du géant redevint une main aux doigts fin et à la taille ridiculement petite par rapport à celle de son compagnon. Elle devait beaucoup plus lever les yeux à présent mais il pouvait bien mieux lire en eux comme elle lui était reconnaissante de ne pas l'avoir chassé et de comprendre ce qu'elle avait sur le cœur. Se hissant sur la pointe des pieds, elle étira le cou et se tendit vers lui pour atteindre son visage. Gentiment, le barbare au cœur tendre se pencha pour combler le vide qu'il restait encore et la jeune femme déposa un baiser aussi léger qu'une brise sur sa joue. C'était tout ce qu'elle s'autorisait à lui offrir en remerciement de sa compassion. Avec un petit sourire elle remit les pieds sur terre et désigna son bras.
« Je vais prendre quelques habits et refaire un bandage. J'ai de quoi faire un nouveau baume à mettre dessus et pour soigner, les mains sont plus pratiques que les pattes. »
Et en quelques pas silencieux elle retourna dans la chambre pour enfiler quelque chose. Quand elle ressortit, elle portait une petite bassine tirée de sous le lit avec dedans plusieurs bandages. Puis elle se rendit dehors pour récupérer les ingrédients dont elle avait parlé et se mit à les broyer ensemble pour en faire une pâte assez épaisse. Quand finalement l'onguent fut prêt, elle invita Rägmor à s'installer dans le fauteuil.
En quelques gestes doux, elle retira l'ancien bandage qu'elle laissa de côté pour le faire bouillir plus tard. Dans la bassine elle avait versé de l'eau pour retirer ce qu'il restait de l'ancien cataplasme. Bientôt la blessure fut mise à nue. Elle était propre, nette et bien rose, signe que les chairs n'étaient pas infectées et en train de guérir. Bien vite les lacérations aux épaules furent à nouveau couvertes et bandées. La louve put ensuite s'occuper de l'avant-bras qui s'était remit à saigner. Elle lava avec attention la plaie en faisant aussi doucement que possible. Sourcils froncés, elle était concentrée sur sa tâche.
« Ça te fait encore mal ? Je crois qu'il n'y a pas d'infection mais il faut que tu fasse attention: si elle s'ouvre encore, ça augmentera les chances qu'elle s'infecte. Et ça mettra plus de temps à guérir. »
Avec des gestes presque tendre, elle se mit à étaler l'étrange crème pour couvrir les plaies. C'était apaisant comme ouvrage et elle se sentait utile. l'esprit ailleurs, elle ne vit pas le cliché que pouvait représenter la scène: une femme assise sur une petite chaise en train de prendre soin d'un grand gaillard blessé. Combien d'écrivain à la noix n'avait pas usé de se stratagème pour tenir en haleine la lectrice avide de romantisme ?
« Je n'aime pas beaucoup cette apparence mais elle est parfois bien pratique pour les travaux de précision. C'est embêtant les griffes dans certains cas. »
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| | Cathane Rubra
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| | | Jeu 4 Oct - 19:39 | | | | | Rägmor essuya ses larmes puis s'adossa contre un arbre non loin, tandis que Cathane alla chercher ses quelques bandages. Il reprit sa respiration, puis se sentit soulagé. Il avait l'impression d'avoir joué le rôle de la femme, alors que Cathane avait joué celui de l'homme en se dévoilant ainsi.. Mais il se rassura en se disant qu'il n'y avait nul honte à être sensible et qu'il fallait bien avoir un cœur dans ce bas monde. Après tout, Cathane s'était autant dévoilée que lui en lui contant son passé.
Le barbare passa quelques doigts dans sa crinière, puis soupira en relevant la tête. Au-dessus de lui, un nid abritait quelques oisillons affamés. Leur mère se posa en battant des ailes, tandis que son bec renfermait une poignée de vers qu'elle départagea entre ses enfants afin de les nourrir. Y avait-il une vie plus simple que celle-là? Les mœurs de la nature se limitaient à manger, dormir, et se reproduire. Tous les enfants de la terre-mère avaient un rôle à jouer dans la chaîne alimentaire, et ils se dévouaient leur vie entière pour conserver cette chaîne parfaite. Nulles places pour des pensées et des ambitions inutiles qui habitaient le cœur des hommes qui fit que détériorer ce monde. Mais qui était le véritable fautif? L'Homme qui s'était trop développé, ou la nature qui lui a donné une intelligence inégalable?
Il n'eut pas de réponse à cette question. En pleine réflexion, la femme-louve l'invita à prendre place sur un fauteuil pour qu'elle lui change son bandage. Il ne broncha pas et se laissa faire tout en profitant de la douceur qu'elle mettait dans ses gestes. Il ne cessait de la contempler. Il contemplait à la fois sa beauté physique, mais surtout sa beauté morale. Dans sa gestuelle, dans sa manière de parler et d'agir, il y avait ce caractère indescriptible et pourtant tellement charismatique qui s'exhibait dans chacune de ses actions. Peut-être que la fatigue le faisait trop réfléchir, et que ces surplus d'émotions l'avait rendu légèrement trop sensible dans ce moment là. Il se rappela de sa nuit, et devait en parler à Cathane, car peut-être saurait-elle lui donner une réponse concrète.
Il entama la parole en fixant son bras désormais plâtré. Sa voix restait faible mais reprenait une vigueur et une forme de virilité. Il balbutiait dans ses paroles et avait tendance même à bégayer.
-J'ai fait un drôle de rêve cette nuit. J'ignore si ce que j'ai vécu était réel ou non, mais j'ai rencontré mon Dieu dans ce rêve. Il a répondu à mes questions les plus profondes, et m'a affirmé que mon avenir se situait dans les terres du Feu, où j'entrerais en harmonie avec la puissance cachée en moi. Je dois me diriger là-bas. Dans tous les cas, je n'aurais rien à y perdre. Qu'en penses-tu?
Ses yeux écarquillés étaient encore légèrement mouillés. Quelques mèches brunes cachaient son visage. Ses sourcils étaient relevés, et il se mordillait la lèvre sans y prêter attention. Il avait l'air si inoffensif, et pourtant sa voix semblait démontrer tout le contraire.
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| | Rägmor
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : NonVitesse de réponse : Une semaine maximum
| | | Jeu 4 Oct - 20:55 | | | | | La jeune femme eut le temps de terminer le bandage à l'avant-bras puis réfléchit à la question. Elle ne croyait en aucun dieu mais savait qu'il en existait plusieurs sur Terra. Elle ne pouvait pas ignorer l'existence de Nayris par exemple et savait qu'il restait quelques divinités mineur sur Terra. Mais elle n'avait jamais prié personne et ne se fiait qu'à elle même. Cependant, elle respectait les croyances des autres avec une sorte de curiosité profane et acceptait de croire que des évènements insolites aient lieu.
Avec en geste maternel, elle remit en place une mèche de cheveux qui barrait le front du barbare.
« Feu est un pays très vaste et on y trouve des choses très étranges. Peut-être qu'effectivement, tu trouveras des réponses là-bas. Pour ma part je compte reprendre mon activité de mercenaire et commencer par Feu. C'est là-bas que je me suis forgé la meilleure réputation, je voudrais voir s'il en reste quelque chose et tout reconstruire. Peut-être nous recroiserons-nous là-bas ? »
La jeune femme sourit et se releva en emportant les bandages à nettoyer et le reste de pommade. Pendant qu'elle remettait les tissus souillés dans une grande marmite d'eau placée sur le feu, elle repensa à ce qu'elle connaissait de ce pays. C'était en grande partie des déserts et des savanes, un climat chaud et sec auquel elle devait s'habituer. Mais c'était là-bas qu'il y avait le plus de travail et que le marché noir fonctionnait le mieux alors si elle cherchait à refaire son nom, c'était bien l'endroit où aller. Au fond d'elle, la louve espérait qu'il y aurait encore des gens pour se souvenir de la Louve Rouge à Faestelia.
« Tu m'as dis que ton Dieu t'avais révélé que tu étais choisi. Est-ce que tu sais pour quoi tu as été choisi ? Quelle est la mission qu'il t'as confié ? »
Assise en tailleur par terre, dos au feu pour se réchauffer, Cathane levait les yeux pour regarder Rägmor. Elle adorait être prêt des âtres, la chaleur lui faisait un bien fou et lui rappelait des souvenirs d'enfance plein de joie innocente et de journées insouciantes.
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| | Cathane Rubra
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| | | Jeu 4 Oct - 21:51 | | | | | Tandis que la nuit était tombée au-dehors, et que les flammes de la cheminée devenaient la seule source de lumière pour tout le salon, l'harmonie et l'ambiance étaient idéales pour que Rägmor puisse conter les légendes de son peuple et pouvoir éclairer Cathane sur ses origines. Il se réajusta sur le fauteuil, s'accouda, et prit une position hautaine comme un roi sur son trône. Il fixa Cathane de ses yeux bleus qui étaient les seules lumières suffisamment visibles de son visage caché par la nuit et par les mèches brunes. Toutes les précédentes scènes où il fut doux comme un agneau s'effacèrent instantanément face à cette imposante masse de muscle et de virilité qui se haussait au-delà du fauteuil. Ainsi, d'une voix grave, posée et structurée qui disposait de toutes les nécessités pour faire du barbare un parfait conteur d'histoires, il partagea les légendes de son peuple avec Cathane.
[[url=https://www.youtube.com/watch?v=NkMhRvEmG6s&feature=related]https://www.youtube.com/watch?v=NkMhRvEmG6s&feature=related[/url (musique)]
-Il y a des millénaires de cela, le monde que nous connaissions était encore en phase d'expansion. Les hommes commencèrent à innover, et leur intelligence était en début de développement. Au fin fond des forêts, s'étendaient d’années en années un peuple qui était doté d'un don de la nature. Ses guerriers disposaient d'une logique humaine hors du commun, mais quand leur rage s'exhibait, ils faisaient appel à d'étranges dons qui leur permettaient d'accroitre leur taille, leur force et leur puissance. Ils devenaient des colosses de guerre, et piétinaient tout sur leur passage, animés uniquement par les rages destructrices qui les poussaient à commettre les plus atroces meurtres envers les tribus qui les confrontaient. Cependant, ce don se révélait aussi être destructrice. Leurs transformations les rongeaient de l'intérieur au fur et à mesure qu'ils utilisaient ce pouvoir, et affaiblissaient leur corps jusqu'à qu'il ne puisse plus être utilisable. Les douleurs devenaient insurmontables, et presque tous trouvèrent la mort dans des souffrances lentes et abominables.
Néanmoins, l'un d'entre eux, Mjörn, subsistait encore et toujours. Sa famille était génétiquement constituée pour que leur corps supporte toutes les transformations quand ils étaient enragés et ils devinrent les dirigeants officiels de leur peuple de générations en générations. Plus les années passaient et plus la paix se faisait sentir dans le monde. Alors, les guerres cessèrent, et les peuples oublièrent au fur et à mesure comment utiliser cet étrange don. Il n'y avait plus aucun texte qui pouvait rappeler ou enseigner l'utilisation d'une telle puissance, et ils furent destinés à ne faire usage que de leur force basique, qui restait néanmoins naturellement surhumaine. Seules les familles qui succédaient à Mjörn pouvaient encore faire usage de ce don qui semblait persister dans leurs veines. C'est grâce aux chefs dotés de ces pouvoirs colossaux que mon peuple put subsister aussi longtemps, sans jamais se faire assiéger et dépassé par quiconque.
Plus les temps passaient, et plus ces bénédictions cessèrent définitivement de subsister, même parmi la plus puissante famille. La seule chose qui avait le plus grand rapprochement avec ce don, est une épée forgée par un matériau spécial, et empoignée directement par Mjörn sans qu'elle ne soit jamais fissurée ou abimée.
Il y a des années, le pays de l'Eau a été occupé par l'Aile Ténébreuse. Ma tribu, qui refusait de se soumettre et de répondre aux demandes de ces nouveaux conquérants, se vit attaqué plusieurs fois. Mais nos hommes étaient bien meilleurs combattants que les minables armées de l'Aile Ténébreuse. Il fallut un puissant régiment pour que mon village se fasse raser, brûler, et tous ses habitants exterminer. Avant qu'on ordonne ma fuite, j'ai hérité de l'épée de Mjörn par le chef du village.
A ce jour, je vagabonde sans raisons propres, en m'étant affirmé que mes ambitions se trouvaient dans la vengeance pour l'honneur de mon peuple et la destruction de l'Aile Ténébreuse. Mais mon rêve d'hier m'a amené à me remettre en question. J'ignore pourquoi j'ai été choisi, mais je le découvrirais tout là-bas. Il m'a confié la mission de me diriger au pays du Feu, en m'affirmant que c'est ici que mon rôle deviendra primordial, et que je trouverais mon harmonie avec ma puissance cachée, afin d'accomplir mon ultime quête qui se dévoilera une fois sur place.
Une fois terminé, il inspira une grande bouffée d'air, et serra son poing intacte qu'il fixa avec ardeur. Sa puissance était la clé de nouvelles choses dans ce monde, et il devrait mener sa quête à bien. Il était sûr de lui, motivé et prêt à tout pour parvenir à ses fins.
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| | Rägmor
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : NonVitesse de réponse : Une semaine maximum
| | | Mer 7 Nov - 0:35 | | | | | Cathane écouta sans faire un bruit, fascinée par cette légende qu’elle ne connaissait pas. Pourtant, elle collectionnait les histoires depuis qu’elle était petite mais jamais elle ne s’était aventurée assez près des territoires de l’Eau pour connaître la culture de cette région. L’histoire de Rägmor la fascina presque tout autant. Il avait beaucoup perdu à cause du démon, elle comprenait son désir de vengeance et ne pouvait qu’approuver. Elle-même s’était vengée sauvagement du meurtrier de sa mère, le punissant pour son acte cruel et gratuit. Un moment le silence s’abattit sur la petite cabane tandis que chacun réfléchissait à son avenir. Le jeune homme avait trouvé sa voix dans un rêve. La louve aurait aimé pouvoir trouver aussi facilement son chemin mais jamais elle ne se souvenait de ses rêves et rien ne l’aidait pour se décider sur la marche à suivre. Comme toujours, elle devrait se débrouiller avec son instinct. Une fois sa réflexion aboutit, elle se releva et s’étira. Dehors les grillons chantaient doucement.
« Si tu sens que c’est ton chemin, alors suis le sans hésiter. Tu as la chance d’avoir un guide, tu devrais en profiter. Je suis déjà allée à Feu. C’est une terre bien différente d’ici. Et à défaut de trouver des réponses, tu y trouveras au moins du travail. »
La lycan avait bon nombre de souvenirs à Feu, des souvenirs pas toujours heureux mais elle ne les aurait échangé contre rien au monde car c’était d’eux qu’elle tirait son expérience et quelques leçons de vie qui lui étaient encore utiles. Y retourner serait comme rentrer chez dans, dans sa deuxième patrie. Elle avait passé tellement d’années là-bas qu’elle s’y sentait presque comme dans le Drayame.
La jeune femme jeta un coup d’œil par la fenêtre. Les ténèbres épaisses qui recouvraient la forêt promettaient des parties de chasses merveilleuses. Peut-être qu’un peu d’exercice nocturne lui ferait du bien. Rien ne pouvait mieux lui remonter le moral que partir sur la piste d’un gibier.
« Je sors. Ne m’attends pas pour aller te coucher, je ne rentrerai peut-être que demain matin. Il faut que tu te concentre sur ta guérison maintenant, si tu veux pouvoir voyager jusqu’à Feu il faut que tu sois en forme. »
Délaissant sa forme humaine, elle prit la direction de la sortie. Quand elle eut atteint la porte, son apparence de jeune fille avait cédé la place à sa morphologie hybride. Elle tourna son museau vers Rägmor et sourit imperceptiblement.
« A nous deux on devrait vite pouvoir te remettre sur pied pour que tu accomplisses ta mission. Bonne nuit. »
Et elle sortit dans la nuit sans faire plus de bruit qu’un souffle d’air.
[Une petite réponse pour terminer le Rp. Je te laisse le clore =)]
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| | Cathane Rubra
Partie IRLCrédit avatar : kme (OC de Orpheelin)/ VyrhelleDouble compte : Cendre - ...Vitesse de réponse : Entre 2/jours et 2/semaine
| | | Mer 7 Nov - 23:50 | | | | | Plus les jours passaient, plus les deux "fauves" profitaient et s'amusaient. Ils devinrent rapidement de bons amis, savaient s'écouter comme rigoler. Rägmor s'était trop rapidement habitué à cette vie en maison, : Ces mœurs répétitives où il fallait chasser, préparer le dîner, se reposer. Au fil du temps, il ne se rendit pas compte que son bras était remis en place à vitesse époustouflante et qu'il était en parfaite utilisation.
Un soir, alors qu'il préparait la cuisine,comme tous les soirs, avec son unique bras, il fit tomber maladroitement un des plateaux de nourriture. Ses réflexes de guerrier le rattrapèrent : C'est avec le membre handicapé qu'il attrapa le récipient avant qu'il ne touche le sol. Il comprit ainsi que sa blessure était entièrement guérie et qu'il pouvait reprendre l'aventure. Cathane fut aussi heureuse que lui à apprendre cette nouvelle, mais cela annonçait aussi l'obligation de devoir se quitter pour retourner mener leurs vies habituelles. Ils partagèrent le dernier repas et la dernière nuit sous le même toit, avant de devoir repartir le matin.
Au soleil levant, Rägmor était à peine levé que Cathane avait déjà rangé la maison - qui n'était pas vraiment en mauvais état - et accueillait d'un large sourire son récent ami encore à moitié endormi. Mais la situation qu'il avait appréhendé depuis la veille au soir lui avait remis les pieds sur terre. Il se força à rester de bonne humeur, alors qu'il n'en avait pas envie. C'est en allant réajuster son équipement qui avait déjà pris la poussière pour ne pas s'en être servi pendant un bonne semaine qu'il se remémora tout ce qu'il avait oublié pendant ce séjour : Ses ambitions et le lieu où il devait se rendre. Ceci lui suffit à se remettre en situation d'aventurier et à lui rendre le sourire.
Il sortit de la chambre avec un grand sourire au lèvres. Il n'avait pas perdu sa tristesse à l'idée de quitter la lycan, mais il retrouverait ses bonnes vieilles habitudes de vagabond, dans les forêts, dans les montagnes, à voyager dans des vastes contrées dangereuses mais si riches en secrets, et pourrait bien entendu faire d'autres rencontres. Il s'approcha calmement de la femme, la serra dans ses bras, et l'embrassa sur le front. Ils avaient des ambitions qui se situaient pour tous les deux à Feu, et ils savaient qu'ils s'y retrouveraient un jour ou l'autre. De toute manière, Rägmor comptait bien chercher Cathane dans ce territoire quand il y mettra les pieds.
Après les au revoirs, la louve referma une dernière fois la porte de la maison. Cette fois-ci, elle ne la rouvrirait sûrement pas avant un bon moment, se disait Rägmor. Puis c'est dans un dernier sourire amical qui mis fin aux tristesses qu'elle se métamorphosa en une forme de voyage plus adéquate, et commença sa longue route vers son destin en dévalant la forêt à une vitesse époustouflante. Rägmor respira une dernière fois l'air frais de la forêt qu'il allait quitter pour un bon moment, et entama lui aussi le pas afin de suivre les conseils de Mjörn, dans son étrange rêve. Mais avant, il souhaitait se remettre en question sur quelques points : C'est en direction des territoires de l'Aile Ténébreuse qu'il cheminerait.
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| | Rägmor
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : NonVitesse de réponse : Une semaine maximum
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