Quelques semaines plus tôt, les factionnaire de l'empire avait prit note d'un important groupe de rebelle se dirigeant vers le cratère perdu. Les éclaireurs les avaient suivi jusqu'à une distance respectable de ce lieux maudit avant d'abandonner la poursuite.
Néanmoins les rapports étaient clair, ceux-ci se rendaient en direction des ruines du temple antique de Conall Curatch.

Esenheim se demandait bien ce que ce groupe d'insurgé pouvait bien venir chercher ici, mais quoi que ce soit, il ne pouvait les laisser faire.

En cette place, on trouvait bien des choses ma foi, pensa-t-il, la mort par empoisonnement, la mort en se faisant dévorer vivant, la mort de faim, de soif... Et en de plus rare occasion, la richesse, certaines connaissances, ou des artefacts dangereux.

Esenheim comptait trouver tout autre chose ici.... le plaisir exaltant et grisant de la traque. Le terrain hostile ne faisait qu'ajouter à l'intérêt de la chose.
Pour cette mission, il n'avait choisi de se faire accompagné que par John. Après lui avoir collé les louveteaux dans les pattes, ce dernier méritait bien un peu de détente?

L'escalade des montagne ne s'était pas révélée chose aisée, mais s'était passé sans encombre.

L'étendue de la jungle se refermait sur eux, tandis qu'ils s'approchaient du temple mangé par la végétation.

Esenheim retourna du pied un cadavre commençant à pourrir : Le corps de l'homme était noirci aux alentour du coup, ou deux énorme marques rouge témoignaient d'une morsure au combien fatale. Esenheim déclara avec une voix désolée :

Il semble que nos proie ne nous aient pas attendues...

Relevant la tête en direction du temple il ajouta avec amusement :

Esperons que les survivants en valent la peine, pour l'instant 1/0/0 en faveur de mère nature, il va faloir qu'on s'active pour remonter au score Johnny ~

Esenheim regarda le lycan filer.

Il soupira :

Cet homme, est-il vraiment toujours aussi sérieux quoi qu'il fasse?
Avec résignation, il se dirigea vers le temple. Si John était un traqueur au sang chaud, ce n'était pas son cas.
Il se déplaçait de façon étonnamment silencieuse, se lovant dans les ombres.

Plus que le fouettement du sang, il préférait l'affrontement psychologique de la traque. Une simple course poursuite ne l'intéressait pas, d'autant plus qu'il était bien moins rapide que le Lycan et que les lapins risquaient de détaller devant lui sans qu'il puisse les rattraper.

Remarque, pensa-t-il en regardant autour de lui, ils ne détalleraient pas longtemps : Tout ici était un piège mortel : La faune, la flore, même les bâtiments regorgeaient de mécanismes ancestraux.

Non, il préférait la lente instillation de la peur dans l'esprit de la proie, lentement l'acculer, la pousser dans ses derniers retranchements. Le plus excitant restait tout de même lorsque la proie pouvait devenir le prédateur, et qu'elle le savait, et que se jouait alors un sombre balais mortel, ou lumière et ombres se balançaient doucement en équilibre sur le fil d'une épée.

Esenheim entendis deux cris, un seul coup d'épée néanmoins : 2/1/0

Il était temps qu'il revienne au score.

Il avança d'un pas déterminé en direction mur, faisant apparaître des tentacules d'ombre du sol, qui le propulsèrent d'une poussée puissante au dessus du mur.

Il atterrit de l'autre côté, lourdement, mettant genoux et une main à terre.
Alors qu'il se redressait il se rendit compte qu'il était au beau milieux d'un groupe de 4 rebelles, et d'un gros scorpion.
Ces premiers le regardaient d'un air médusé, tandis que ce dernier était en train d'analyser les informations à sa disposition et de les croiser avec sa banque de donnée pour déterminer si Esenheim était comestible.

Esenheim regarda à droite, puis à gauche, et finalement désigna le scorpion :

Je suis avec lui, odeur moins incommodante.

C'était au tour de l'animal d'être médusé, il avait l'habitude qu'on cour en le voyant, pas qu'on l'ignore.
Néanmoins la boîte de conserve avait l'air périmée. Il préféra reconcentrer sur attention sur les 4 beef steaks.

Esenheim observais son partenaire de fortune, ces créatures semblaient bien plus intelligente qu'au premier abord. En même temps rien d'étonnant, considérant leur taille, et la rigueur de l'environnement, ces créatures avaient du développer des capacités supérieurs à la normale, néanmoins, Esenheim n'avait pas envie de tester jusqu'où allait le degré d'appréhension du scorpion, et préféra se tenir à distance respectueuse, dire qu'il ne le confonde pas avec son casse croûte.

"L'allié" d'Esenheim passa à l'assaut, ignorant le démon qui s'éloignait bien trop de ses proies habituelles pour l'intéresser.
Accélérant subitement en direction du groupe de rebelles, ceux-ci se déployèrent en arc de cercle, près à accueillir la créature monstrueuse. Au moment ils concentrèrent leur attention sur le scorpion, près à l'abattre, l'arme d'Esenheim passa en sifflant, se plantant profondément dans le crâne d'un des rebelles, qui s'écroula un bon mètre plus loin, pendant que des tentacules d'ombre surgirent du mur, immobilisant un second ennemis, pieds et poings liés.

On dit qu'un véritable traqueur sait toujours quand sa proie n'est pas prête, en tout cas, le scorpion ne laissa pas passer l'opportunité de frapper. Dès que la diversion occasionnée par l'attaque du démon déstabilisa les hommes restant, l'un d'eux décolla sous l'impact du dard du scorpion, probablement mort avant de toucher le sol.
Le second se fit coincer la cheville par la pince de l'animal, ses coups d'épée s'écrasant inutilement sur la carapace de ce dernier : Personne je peux déployer une quelconque force quand son appuie au sol est rompu.

Il tomba rapidement à terre, luttant pour repousser la mâchoire de l'animal.

Esenheim se rapprocha de l'homme qui se débattait dans ses liens, lui attrapa le visage, et projeta une profonde et longue vague de froid dans son crâne, ce dernier hurla quelques instant, sentant lentement la mort approché alors que sa peau brûlait sous le froid, puis il cessa de s'agiter quand l'eau de sa boîte crânienne eut finalement gelée, réduisant son cerveau en bouillie.

Esenheim le laissa retomber au sol, et s'éloigna du charnier pour récupérer son arme.
Le scorpion le regardait avec un mélange de méfiance et d'hésitation, tirant les cadavres des deux hommes qu'il avait abattu à l'écart. D'un geste de la main, en utilisant ses pouvoirs sur l'ombre, il envoya les deux cadavres restant à la bête :

Je n'en aurais pas besoin, je te les laisses.

L'animal continua à le regarder avec méfiance, mais visiblement satisfait, il commença à se repaître de la chair des vaincus. Sans plus attendre, Esenheim progressa dans le couloir, pour heurter un rebelle en fuite au tournant.

Surpris au premier abord, il attrapa le poignet de son adversaire au vol, alors que celui-ci tentait de le frapper de son épée. De l'autre main, il saisit ensuite la gorge de son adversaire et se mit à presser.
Sans attendre, son adversaire leva sa main libre, et l’abattît violemment sur le poignet de son adversaire, là ou son armure de glace était la plus fragile.
Si le coup le pu passer à travers sa carapace, la glace se fendit légèrement, révélant le vide qui constituait l'essence d'Esenheim.
Une blessure bénigne, mais Esenheim lâcha immédiatement prise sur la gorge de son adversaire, le faisant lâcher son épée en passant.
Sans attendre, celui-ci se jeta sur le démon.
Le démon laissa le coup de poing s'abattre futilement sur son armure, et décocha un coup de coude cinglant au visage de son adversaire.
Profitant de la confusion que provoquait la douleur, il fit un pas en avant, glissant un bras derrière le genoux de son adversaire, et l'autre au niveau du col de ce dernier, et le fit tomber à la renverse, mettant un genou à terre pour l'abattre de tout leur poids combinés sur son autre genoux. Le dos du rebelle fit un craque sinistre.

Sans attendre, Esenheim enroula son bras autour du coup de son adversaire, bloquant sa tête sous son épaule, et se redressa sèchement, brisant la nuque, et achevant son ennemis.

Il se redressa ensuite, appliquant un peu de ses pouvoirs pour condenser l'humidité de l'air et refermer sa blessure.

Voyant John arrivé à pleine allure, il ajouta avec l'équivalent d'un sourire dans son ton :

Cela faisait longtemps que je n'avais pas eut l'occasion d'avoir une bonne bagarre. Du temps ou j'étais mercenaire cela arrivait tellement plus souvent... Sigh... Ma technique a un peu rouillé avec le temps ~

La marée de scorpion chargea alors que le lycan escaladait le mur, faisant tournoyer sa lance habilement, Esenheim les maintint en respect, mais cela ne faisait que repousser l'inévitable, les bestioles étaient vraiment énervé, et que son corps soit insensible au poison ne changeait rien au fait qu'il allait se faire tailler en pièce.
Un scorpion, plus hardi que ses camarades, chargea le démon, qui intercepta les pince avec sa lance, tenu en travers à deux main, néanmoins l'impact et la force de poussé de la bête le plaquèrent contre le mur ou le lycan était monté.

Tandis que John empêchait les autres scorpions d'avancer, faisant même un jolie carton en plein dans l'oeil d'une des bestioles en passant, Esenheim repoussa du pied la créature qui l'encombrait, l'envoyant pratiquement volé vers ses congénère.

A ce moment là, John se prit une flèche dans le dos :


-Je pourrais faire ça toute la journée, Boss, ce n'est pas la question, mais là...

Esenheim observa que son choc contre le mur avait légèrement fissuré celui-ci, mais la fissure se prolongeait étrangement dans le sol aussi.

Oui, je commençais aussi à me dire que leur compagnie devient accaparante. Mon petit Johnny, je dirais que la situation sent suffisamment le roussi pour qu'on puisse se permettre de tenter un petit truc débile.

Esenheim frappa fortement la fissure, faisant complètement éclater le sol, qui était en fait la voute d'une des nombreuses salles souterraines des kilomètres de galeries qui s'étendait sous la surface. Sans hésitation, le démon sauta.

Alors qu'il sauta dans l'ouverture, Esenheim fit immédiatement jaillir des tentacules du plafonds, en agrippant une, pour ralentir sa chute. Contrairement au Loup Garou, il ne pouvait se permettre de heurter violemment le seul.
Il tenta bien d'attraper son compagnon en plein vol, mais ce n'était pas comme s'il était immobile non plus, la tentacule ne pouvait que ralentir la chute et l'incurver, retenir le poid considérable du démon était hors de propos. Ses doigts glissèrent sur une partie de l'armure du Lycan. Alors que son officier continuait sa chute, Esenheim dit juste à voix basse :

Ca va piquer un peu à l'arrivé...

Lorsqu'il sentit que la tentacule se dissipait, élonger bien trop depuis son point d'ancrage, il était maintenant à moitié au train de tomber, et lancé à pleine allure en direction d'un mur.

Il se rattrapa à deux main sur le mur, s'écrasant quand même convenablement contre celui-ci, avant de tomber sur le dos, quelques mètres plus bas. fissurant nettement son armure en passant.
Heureusement pour lui, l'importante couche d'eau au sol lui permit de rapidement la reformer avant d'éponger une perte critique d'énergie vitale.

Il s'assit péniblement, regardant autour de lui. Il remarqua alors une sorte d'insecte en train de mâchonner sa jambe, au vu du liquide noir qui coulait à l'endroit de la morsure, Esenheim se douta qu'il s'agissait d'une sorte de poison : Comme s'il en avait quoi que ce soit à foutre !

Il écrasa le crâne de la bestiole d'un coup de point sec, et se releva. Voyant John affronter des créature similaire, et compte tenu de la chute qu'avait fait le Lycan, Esenheim s'approcha tranquillement de lui, le laissant se débarrasser des quelques bestioles qui pourraient avoir l'audace d'affronter le combattant lycan, pendant le trajet, Esenheim utilisa ses pouvoirs pour réduire progressivement, mais considérablement la température de la pièce : Les insectes n'ont aucun moyen de contrôler efficacement leur température corporelle, et une vague de froid intense allait les repousser définitivement.
Esenheim en profita pour observer la pièce, pas du tout incommodé par le manque de lumière, dut au fait qu'il ne "voyait" pas vraiment : Un grande pièce ronde, surmonté d'un dôme, entièrement couvertes de frises, et de textes. D'un rapide coup d'oeil le démon jugea qu'il devait être capable de lire la moitié des inscriptions, le reste étant dans des langues qu'il ne connaissait pas, et encore, la lecture ne serait pas aisée, les langages employés semblaient archaïque.

Quand enfin il rejoins le lycan, il lui fit un signe de la main pour lui dire qu'ils allaient se reposer un moment.

Je ne sais pas ce que les rebelles sont venus chercher ici, mais au vu du nombre de cadavre que nous avons déjà trouvé, ou causé, je ne penses pas qu'ils le trouveront, ou en tout cas, ils ne repartiront pas avec.

Esenheim fit une pause, se rappelant un détail d'un rapport.

Au fait, John, j'ai lu récemment des rapports faisant cas d'une guilde se lycan se faisant appeler la "meute". J'avais l'espoir que tu en saurais peut-être plus à son sujet.

-Si, si.

Esenheim en aurait presque sourit : Ah bah voilà, il avait bien le sens de l'humour ! Même si le démon se doutait que peu de personne à part lui aurait été capable de pleinement apprécié l'ironie de la situation.

Esenheim réfléchissait à cette histoire de meute, si comme le disait ses rapports, et comme le confirmait John, cette guilde était relativement pro rebelle, il pouvait se préparer à l'affronter d'ici peu.
Esenheim n'appréciait en général pas d'affronter des Lycans, il considérait que leur capacité de régénération tuait le plaisir du jeux. Il repensa à un livre qu'il avait lu il y a bien longtemps déjà, sur les magies interdites : S'il devait se préparer à affronter des Lycans, il allait devoir se replonger dans une paire de rituels très dangereux.

Je te laisse t'amuser avec les rebelles et les bestioles, je vais me pencher un peu sur ces frises.

Pendant que je les déchiffres, dit moi juste, parmi les dirigeants de cette meute, lesquels sont les plus haut gradés, et lesquels sont pro rebelles.

Esenheim commença à se poser sur les frises, les textes lui semblaient étrangement familier, comme un vieux souvenir, cela semblait avoir un lien avec Nayris.

Esenheim regardait d'un oeil distrait le combat, se concentrant déjà bien assez sur la lecture du langage un peu poussiéreux et surtout très archaïque. Il écoutait ce que lui disait le lycan, notant les informations dans une partie de son... de sa mémoire.
Il avait dans l'idée que cette meute pourrait représenter une sacrée épine dans le pied à long terme, et qu'il faudrait s'en occuper sans tarder, mais il avait besoin de plus d'homme du calibre du lycan, et de plus d'information.

Le sens des inscription se révélaient petit à petit à lui. Elle lui rappelait une mélodie, à mi-chemin entre la contine pour enfant et une incantation. Esenheim se mit à entonner doucement :

Dans les ombre scéllée.
Par les ténèbres éparpillée.
Par les chaînes enfermée.
A jamais reste liée...

Le reste était en grande partie trop endomagé pour être d'une quelconque utilité.
Esenheim se souvenait d'avoir déjà entendu ce genre d'intonnation. Mais c'était... comme flou. Comme perdu... probablement un des souvenir que Nayris lui avait arraché.

Soudain cela éclata dans le "crâne d'Esenheim" : Nayris.

Il chuchota : Bien sur...

Il rassembla ses souvenirs, sur la déesse des morts, et sur les anciens. Il était loin d'être improbable que, dans leur haine des dieux, les anciens ai tenté d'imité le rituel que le dieu de la vie avait utilisé pour bannir Nayris.
Esenheim ignorait cependant si cela avait marché, mais nulle doute que ces souterrains renfermaient encore de nombreux secrets.

Se retournant vers son compagnon, il ressaisit sa lance :

Il semble que nous ayons encore de quoi faire ici après avoir exterminé la vermine, je veux en découvrir plus à propos de ces ruines.

-Bien sûr...

Murmura le Commandant. John respirait plus bruyamment que d'habitude, mais il n'était pas blessé, ni fatigué. L'air était lourd. Le seul éclairage sur lequel on pouvait compter, c'était cette torche qui n'illuminait pas grand chose. Il plissa les yeux, fronçant les sourcils. Le lycan ne comprenait pas tous ces hiéroglyphes. Et honnêtement, il s'en fichait un peu. Il était ici pour empêcher les rebelles de trouver "quelque chose", et il le ferait jusqu'au bout. Mais il ne doutait pas qu'Esenheim avait trouvé une chose importante, non, mais pour l'instant, cette chose n'était que tout en bas dans sa liste de priorité.

-Il semble que nous ayons encore de quoi faire ici après avoir exterminé la vermine, je veux en découvrir plus à propos de ces ruines.

-La vermine... elle est encore bien implantée.

Le lycan se rapprocha du sol, posant ses deux mains à plat, puis inclina la tête. Les vibrations étaient indéchiffrables pour les novices, mais elles apprenaient bon nombre d'informations aux initiés.

-Ils courent, tous. Je ne peux pas être sûr, c'est trop irrégulier, mais à mon avis, ils se regroupent. Ils ne sont plus très nombreux

Affronter le contingent original, dans un combat singulier aurait été bigrement plus difficile. Les rangs rebelles avait été clairsemés.
John n'était pas un pillard. Mais dans certains cas, il était utile de fouiller les corps de ses ennemis, on en devenait alors opportuniste, ce qui n'était guère plus glorieux, mais c'était toujours plus agréable que d'être mort. Le rebelle le plus proche avait une grande sacoche, mais dedans, une vieille pomme à demi croquée, emplie de moisissures, quelques ailes de bronze, mais rien qui en vaille la peine. C'est alors que de l'autre du corps, à quelques centimètres de la main de John, se trouvait un serpent, qui s'était levé, ondulant gracieusement, déployant sa collerette et sifflant de colère.

Quelques minutes plus tard, les deux hommes progressaient à travers les coursives ténébreuses du sous terrain. Même celui ci était un labyrinthe, comme si celui de la surface n'était pas suffisant. C'était décidé, la prochaine fois que John verrait un labyrinthe, il le raserait, à mains nues si nécessaire. La lumière se fit alors plus présente, on distinguait mieux les fissures dans les murs, mieux les petits dessins qui les décoraient. John avançait en tête de file, le katana solidement tenu. Avancer en avant garde n'était pas vraiment souhaitable d'habitude, mais actuellement, le lycan n'enviait pas non plus son Commandant qui progressait en serre-file. Mais il savait qu'il était, avec son aura glaciale. Ah, la guerre psychologique, les Psy Ops étaient de loin ce qu'il aimait le plus après les traques pures. Cette équipe de tueurs, constitué d'à peine deux hommes en armures, n'était ce pas suffisant pour mettre en fuite tous ces énervants petits cafards ?

Enfin, ils arrivèrent dans une salle immense, surement juste en dessous du centre du labyrinthe. On voyait les fresques qui montaient jusqu'au plafond, colorés, elles semblaient à la fois inanimées et vivantes. Elles dégageaient un sentiment étrange qui en aurait fait frémir plus d'un. Le hall était bien éclairé, mais surtout grâce aux torches plantées par les deux pattes, au centre. Ils étaient une vingtaine, à tout casser. Ah qu'il était beau le contingent rebelle, décimé par les scorpions en surface, les scolopendres ici. Dix contre un, c'était un bon rapport. Alerté par le bruit des bottes, un des rebelles elfe se retourna, torche à la main, vers les deux soldats. Esenheim et John ne formaient pas l'élite, ils étaient l'élite de l'élite.

-Ami ou ennemi ?

Cria t-il, pas encore sûr, alors que tous ses petits camarades se tournaient également. Le lycan ne prit pas la peine de répondre, il prit son arc et empoigna une de ses flèches en acier. Il se baissa pour ramasser un peu de lichen qu'il enroula autour de la pointe de chasse. Il tira sur la corde, c'était difficile au début, mais quand les poulies se mettaient en action, ça devenait beaucoup plus facile. Il lâcha, laissant basculer l'arc, alors que la flèche traversa la torche de l'elfe, s'enflamma et vint percuter son propriétaire, qui, équipé d'une simple tunique de cuir, s'enflamma comme un feu de joie et se mit à hurler, alors qu'il se consumait comme des braises. Il en restait maintenant dix neuf. Certains foncèrent, épée au poing, alors que deux autres restèrent immobiles, bandant leurs arcs, dans une formation serrée qui trahissait leur manque d'entraînement. La flèche que le lycan tira vint se planter dans le corps du premier et bascula en arrière, si bien que dans sa chute, le corps déséquilibra le bras du second archer qui tira une flèche qui se perdit dans le décor. Sans en avoir le temps d'en encocher une autre, un carreau vint s'encastrer au beau milieu de son sternum.

Plus que dix sept. Le Commandant, lui, semblait déjà avoir commencé le combat, mais tous ne se concentrèrent pas sur lui. John en abattit deux qui vinrent vers lui, et un autre pour soulager Esenheim. Le lycan se rapprocha un peu de son officier supérieur, plantant un carreau dans la gorge d'un soldat un peu trop entreprenant, mais eu juste le temps de faire glisser son arc au sol pour débarrasser ses mains qu'il dû esquiver une lame de claymore, pliant ses jambes, se rapprochant du sol. Il devait prendre un peu de recul, et vite ; toujours accroupi, il plaça une main en appui et derrière lui et se lança dans une roue arrière, profitant du mouvement ample pour envoyer le bout de sa botte sous le menton du rebelle le plus proche. Il était maintenant à distance respectable de trois soldats, un avec un sabre d'abordage court, l'autre avec une bâtarde, et le dernier, avec deux katanas. Quel culot.

Le premier fonça contre le lycan, qu'il croyait inoffensif car sans armes. Celui ci se retourna au dernier moment, dos à l'adversaire, pour saisir son bras armé et le faire basculer par dessus son épaule, atterrissant avec lourdeur sur le sol de pierre. Mais le second en profita pour donner un coup de taille dans le dos de John, de toute sa force. Un coup intéressant, plus utile que mortel pour lui, il utilisa cette force pour se propulser en avant, mains en avant, il roula une première fois, alors que l'humain s'avançait aussi, mais John n'était pas encore relevé qu'il performa une seconde roulade, presque latérale qui lui permit de venir se replacer, et même si le soldat ennemi avait avancé, le lycan s'était déjà relevé, le repoussant en poussant son menton à l'aide de ses deux paumes, lui envoyant ensuite un coup de pied, inclinant son corps sur le côté, préparant sa dernière attaque de l'autre pied, qui vint frapper le dessous de ceinture de son adversaire du talon , dans un mouvement qui achevait la rotation. Le soldat décolla littéralement du sol sous la force du coup, mais la chute fut plus dure encore.

Le dernier escrimeur, sorte de vampire, avec ses deux katanas, en avait profité et prit de vitesse de John, qui ne pouvait pas contre-attaquer. Quelles étaient les fondamentaux du close combat ? Improviser, s'adapter, survivre. Il improvisa, saisissant la sacoche qui pendait à sa ceinture et l'envoya sur la figure du vampire qui recula et se contorsionna, alors que le serpent venimeux s'échappait et mordait tout ce qui était à sa portée. Satisfait, il vit que le Commandant ne s'était pas trop mal débrouillé non plus. John nota dans un coin de sa tête qu'en cas de désaccord violent avec son supérieur, pas d'affrontement. En réalité, il le nota plusieurs fois dans son esprit, le surligna et le souligna. Il alla ramasser son arc et le rejoint. Ce fut un combat bref, mais entraînant. Le lycan avait utilisé un grand nombre de techniques et d'arts martiaux différents, qui, utilisés intelligemment se révélait bien assez efficaces. Alors certes, quelques uns vivaient encore, mais inconscients, et quand bien même ils se réveilleraient, leurs dents en moins et leurs os cassés les décourageraient de toute vendetta inutile.

-Ces dessins vous inspirent quelque chose, Boss ?

Souffla t-il, calme, ramassant les carreaux d'acier mortels, enfoncés dans les corps de ses ennemis. Ils coûtaient diablement chers, ces projectiles, alors autant en ramasser le plus possible, et ce n'était pas deux trois os qui abîmeraient la pointe. Et puis, John n'allait pas se plaindre, contrairement à beaucoup d'archers qui se concentraient uniquement sur leur arc, lui, il savait se servir des ses poings s'il tombait à court de munitions. Il n'était pas inquiet pour Esenheim, il savait qu'il aurait su se débrouiller face à quelques ennemis. L'adrénaline parcourait encore son sang, il voyait très net. La lame qu'il avait prit dans le dos l'aurait surement tué s'il n'était qu'un humain. Mais là, ce n'était qu'un grand trait dans son armure, il n'y avait pas de blessure. Quoique, sans les quelques avantages de se résurrection, il aurait quand même eu un sacré mal de dos ce qui n'était actuellement pas le cas.



[Je n'étais pas sûr de ce que tu attendais de moi et j'ai fais en sorte de ne faire agir ton personnage qu'à minima, dis moi si tout te convient.]

Esenheim eut l'équivalent d'un rire de gorge :

Eh bien on va le récupérer ce sortilège, et qu'il marche ou pas, j'ai une bonne idée de comment m'en servir...
Je ne suis pas sur qu'il reste une quantité de rebelles décisive dans les lieux, mais un truc est sur, à voir comment les flux magiques sont dévastés ici, il semble qu'un autre surprise nous attende...

Soudain, les tremblement s'accélérèrent, commençant à ressembler à des martellements.

Vois-tu, mon très cher ami poilu, si les créatures de la région sont aussi surdimensionnée, c 'est qu'elles se sont gorgée de la magie résiduelle des lieux pendant des siècles. Et nous sommes au coeur du plus grand sortilège jamais créé par une main autre que divine.
Pour l'alimenter, des générations de sacrifices ont dut être nécessaire.
Or, jusqu'à maintenant, nous n'avons vu que quelques insectes surdimensionné, avec une affinité assez faible à la magie, tandis que ce jolie sortilège est tout déchargé, donc où a bien pu passer toute l'énergie?

Soudain, un mur explosa, projetant des morceaux de roches de tous les côté :

Ici...

Une créature haute de trois mètre, à peu près humanoïde, émergea de l'ouverture.
Elle ressemblait à un patchwork absurde d'exo-squelette insectoïde, mandibules claquants de toutes parts, et d'un démon.
La créature semblait émettre un halo bleuté, tant l'énergie émanait de son être.

Le plus effrayant était sa paire de yeux noire, luisant pourtant d'une intelligence malsaine.

Bon, la chasse est fini, maintenant c'est nous les proies...