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| Jeu 14 Juin - 17:43 | | | | Geisterhaft se souvient, comme d'un souvenir lointain, pourtant cela doit faire quelques secondes. Ou quelques heures ? Il ne savait plus. Il avait sentit la lame transpercer sa gorge, découper sa chair, la lumière bruler sa peau. La douleur n'avait pas eu le temps de parvenir jusqu'à lui, car il était déjà hors de son propre corps, il flottait dans l'obscurité. Soudain, cette sensation de chute, comme dans un cauchemar, elle dura une éternité, ou peut être ne dura-t-elle qu'une poignée de secondes, il ne saurait le dire. Il tomba alors violemment sur un sol impalpable, tout autour de lui semblait ténébreux, brumeux et éthéré, les abysses totales, si il fermait les yeux, il ne ferait même pas la différence entre ce qu'il verrait. Il se redressa tant bien que mal, il était étonné de porter ses vêtements, il était mort complétement nu pourtant, son bâton n'était pas la, ni son masque, ni rien d'autre, il portait juste ses vêtement et sa cape de voyage. Il se souvenait parfaitement de la colère que Nayris éprouvait envers lui, il se souvenait l'avoir trompée et avoir mis fin à sa malédiction qui devait durer depuis des générations dans sa famille. Sa vraie famille, quelle était-elle ? Peu importait, il était mort maintenant, et la maitresse des lieux préfèrerait le faire souffrir quelques éternités plutôt que de l'autoriser un jour à rejoindre les vivants. Geisterhaft n'avait d'ailleurs aucune envie de retourner la-haut, il avait des comptes à régler avec la déesse des morts, puisqu'il ne pouvait plus rien lui arriver de pire, il affronterait celle qui avait gâché la vie de ses ancêtres ainsi que la sienne. Il cria alors, tournant la tête de tout côté en espérant apercevoir une silhouette, sa voix se perdit dans le vide infini des limbes.
-"Nayris ! J'ai mis fin à ta malédiction sur ma famille ! Ma fille vivra parmi les vivants, et moi je resterais la pour entendre les explications que tu me dois ! Et lorsque ma descendance rejoindra finalement ton royaume, je veillerais à ce qu'il ne leur arrive rien ! Je les préserverais tous de ta folie, même si mon âme doit se déchirer !"
Il hurlait au final, prenant à peine le temps de respirer entre deux phrases, il sentait son cœur battre à toute vitesse ; mais avait il un cœur ? Respirait il de l'air ? Questions futiles. Il osait s'opposer à Nayris elle-même, inconscient de ce qu'elle était capable de lui faire subir pour son impudence. Mais il était déterminé, il était plein de ressentiment, de courroux, plein d'amour pour sa futur famille, alors aussi loin que puisse aller son imagination, il ne connaissait aucune douleur susceptible de l'arrêter, de le faire reculer. Il reprit son souffle et cria une dernière fois :
-"Nayris !!"
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| | Sam 16 Juin - 12:15 | | | | Un rire enfantin empli soudain l’espace, raisonnant longuement dans ce monde vide et décharné. La brume serpenta le long de Geisterhaft, l'univer autour de lui semblait soudain vivant, comme une bête blessé qui se tordrait de douleur il semblait onduler. La brume s’épaissit, et finalement lorsqu’elle se dissipa il se trouvait dans une pièce. Sombre mais éclairée par plusieurs bougie accrochées ici et là. Ou bien encore tout simplement suspendu dans les airs par une étrange magie.
Une grande table de bois, minuscule en hauteur s’étalait devant lui, habillé d'assiette en porcelaine. Des poupées et des squelettes étaient posés sur les chaises, et en bout de table se trouvait Nayris, sur un fauteuil qui ressemblé à un trône. Une chaise était vide et elle s’agrandit soudainement pour être assez grande pour accueillir Geisterhaft. A moins que se soit lui, qui ait soudainement pris la taille de Nayris ? La jeune fille, caressait distraitement, un crane posé près d’elle, quand soudain elle sembla remarquer sa présence.
- C’est gentil de venir jouer avec moi ? S’exclama-t-elle en souriant. Puis soudain un air triste se peignit sur son visage. Tu sais, ce n’est pas gentil de me refuser le bonheur de ta fille… Ton arrière, arrière, arrière grand père me l’avait promis… Mais tu ne peux pas comprendre… Moi je ne peux pas être heureuse… Je ne peux que goûter aux bonheurs des autres. Je ne vois, je ne respire que par procuration, a travers les mânes et les esprits décharné qui nous entourent et qui me rejoignent las de leur infatigable combat… J’aspire vos pensées, vos songes, pour me faire une idée de ce qu’est le délice, la passion, la souffrance, la joie, j’en suis gourmande ! Je ne veux oublier ce que c’est d’être vivant, maintenant que je n’ai plus vraiment d’existence. Un jour toi aussi tu seras comme ça. Tu ne seras plus qu’un vague sentiment. Une friandise ! Un jour, comme eux, ton âme se cristallisera comme une petite perle sucrée saisi par le froid, en t’approchant trop près de moi… N’est ce pas monsieur Skeel ? Demanda-t-elle en s’adressant au crane. Et comme pour prouver ses paroles la déesse des enfers attrapa soudainement un filet de brume devant elle, et le porta à ses lèvres comme s’il avait s’agit d’un bonbon.
-Piquant, amer… Un soldat mort dans la souffrance… J’aime quand les âmes luttes, elles n’en sont que plus savoureuses… Et toi Geisterhaft, combien de temps lutteras-tu ? Demanda-t-elle tendis qu’un sourire se peignait sur ses lèvres gercé. Je m’ennuie ici, j'espère que tu pourras jouer longtemps avec moi ! Et ses paroles joyeuses prononcé d'un ton enfant sonnaient comme un glas.
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| | Sam 16 Juin - 13:26 | | | | Geisterhaft sentit un frisson faire vibrer tout son corps, un rire léger venait de résonner en écho dans les abimes informes. Le brouillards spectral qui ondulait jusque la avec langueur sembla soudain agité de spasmes, elle devint plus épaisse, envahissant son champs de vision. Il avait l'impression de se trouver dans les entrailles noires d'une bête à l'agonie, l'espace lui même semblait se plier et se tordre, était-ce là la réaction de la déesse des morts aux veines provocations du nécromancien ? Il tenta de chasser les ténèbres qui l'enserraient d'un vif mouvement du bras, mais celle-ci se dissipèrent d'elles-même, laissant place à une scène des plus étranges. Une grande pièce mal éclairée, quelques bougies ici et la se tenaient sur les murs, voir même flottaient directement dans les airs : il en fallait bien plus pour l’impressionner. Une longue table basse en bois se trouvait la, juste devant lui, ses yeux verts parcourraient la scène, son visage avait une expression de profonde concentration, comme si il se préparait à devoir affronter une immense bête féroce. Mais ce qu'il vit était bien plus terrifiant en un sens, un macabre spectacle de poupées au visage figée et de squelette aux os blanc, attablé devant une vaisselle en porcelaine. Le genre de tea-party qu'organisent les filles de nobles avec leur jouets comme invités : ordinairement charmante, la scène était plutôt angoissante à la mode des limbes. Geisterhaft écarquillait les yeux de stupeur, il sentait une certaine angoisse peser sur sa poitrine, puis lorsqu'il croisa le regard de Nayris, il eu l'impression que son cœur rata un battement. La déesse nimbée de mystère que tout homme craignait, à raison, de rencontrer un jour n'était en fait qu'une gamine ? Infiniment pâle, au visage froid, à la voix glacée et à l'attitude pourtant digne d'une immortelle divinité. Toutes les émotions chaudes du nécromancien semblaient soudainement s'être métamorphosées en autre chose. Sa colère était devenue froide, sans rage. Son stress et sa peur s'était transformé en une plate sensation de malaise, comme un frisson. Être seulement en présence de cette déesse influençait les émotions et les pensées, comme si son attitude dépeignait irrémédiablement sur ses malheureux invités. Les proportions de la pièce changèrent, ou bien était ce Geisterhaft qui avait rétrécit ? Peut importait maintenant, les lois commune de la physique ne s'appliquaient sans doute pas dans un monde qui n'était, justement, pas physique, mais éthéré. La voix de Nayris résonna alors, enfantine et infiniment abyssale : elle parlait sur le ton de la conversation, elle se justifiait, elle expliquait à son invité pourquoi elle faisait cela et à quel point elle était déçu qu'il ai rompu le contrat. C'était les pires choses qu'il n'avait jamais entendu, il eu des fourmis dans tous le corps, ses sentiments semblaient avoir eux-même changé au contacte des limbes, et cela était vraiment très déroutant. Il fixa Nayris dans les yeux en se dirigeant vers elle, laissant simplement sa cape de voyage accrochée à un siège vide sans s'y asseoir, il avait une expression de franche pitié sur le visage. Il comprenait les mots qu'elle prononçait, il comprenait la phrase qu'elle formulait, mais il était bien incapable de comprendre comment elle pouvait dire cela. L'immortalité devait forcément jouer des tours au bout d'un certain temps, mais la.
-"Comment peux-tu..."
Il ne parviendrait pas à la tutoyer ou a lui apporter une quelconque marque de respect ou de vénération qu'étaient sensé mériter les Dieux : pour lui, elle n'était qu'une petite fille morbide, capricieuse et immortelle. Il l'observa se saisir d'un pan de brume avant de croquer dedans comme dans une friandise, elle semblait se délecter de l'âme d'un pauvre guerrier, elle semblait vouloir que Geisterhaft lui résiste, elle s'ennuyait ici, ce n'était pas étonnant. Le nécromancien s'était rapproché d'elle, ses cheveux noirs et sales retombaient en cascade autour de son visage, il plongea son regard dans celui de la déesse, l'infini était une chose terrorisante, la mort était terrifiante, mais les deux réunis étaient tout simplement monstrueux. Il sentait ses jambes trembler, il en profita pour se mettre à genoux devant Nayris, afin d'être à sa hauteur tandis qu'elle était assise, il se moquait bien de se montrer humble devant une divinité.
-"Il y a un millier de choses que je devrais te demander... Mais comment peux-tu satisfaire ton immortel besoin de vivre en faisant souffrir quelques mortels innocents ?"
Il baissa la tête, ne supportant pas plus longtemps de regarder cette infâme déesse dans les yeux. Il serra les dents.
-"En fait, je n'ai même pas envie de le savoir. Mais si ton existence est une malédiction, alors nous un point commun."
Le contrat étant rompu, il avait découvert toute une foule de nouveau sentiments, de nouvelles sensations en lui. Comme si pendant ces vingt-deux dernières années, ses émotions avait étaient engourdies, aspirées. Il savait "où" désormais. Il se redressa alors et toisa la terrifiante déesse, il n'avait pas peur de souffrir.
-"Alors ? A quoi jouons-nous ?"
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| | Mar 26 Juin - 18:38 | | | | La souffrance voilà un étrange mot… Pourquoi Nayris aimait tant faire souffrir les gens ? Particulièrement les humains… Par vengeance sans doute… C’était leurs fautes si elle était là… C'était à cause d'eux qu'elle c'était disputé. Oui elle haïssait les humains. Mais elle ne s’en souvenait plus.
-"En fait, je n'ai même pas envie de le savoir. Mais si ton existence est une malédiction, alors nous un point commun."
Nayris pencha la tête sur le côté, son regard plein d’incompréhension. Était-elle vraiment pareil qu’eux ? Non elle ne pouvait pas. Cristallisant une autre âme nouvellement perdu, Nayris l'avala goulument. Une larme perla sur sa joue. Elle aimait bien l'amertume de la tristesse...
-"Alors ? A quoi jouons-nous ?"
La déesse oublia ces considérations et un sourire illumina son visage. Elle dévisagea longtemps Geisterhaft maintenant à sa hauteur et des centaines de jeux défilèrent dans son esprit. Elle y avait déjà joué un millier de fois... Quand bien même, elle n'avait pas d'autre choix de toute manière... Si elle voulait écouler sa longue existence. Elle, elle ne disparaitrait pas. Pour elle l’atmosphère du Charnéon n'était pas délétère. La vie ne peut exister sans la mort après tout... Finalement elle opta pour un traptrap dans les limbes, cela faisait quelques années qu'elle n'avait pas bouger de cette chaise.
Aussitôt son choix effectué, la pièce disparu remplacé par un étrange parcours semé d’obstacle, allé de petites bosses aux abymes insondable uniquement traversé par une fine passerelle mobile.
- Si tu réussis à m’attraper, je te libérerai de tes souffrances, s’exclama t’elle en commençant à courir gaiement le long du chemin sinueux.
Simplement elle n’avait pas précédé, que tel un dédale, le parcours bougeait, ainsi quand il fit un pas, un mur se dressa soudain devant lui l’obligeant à faire un léger détour. La déesse filait comme le vent insensible aux creux et aux bosses qui ployait devant elle, comme l’arbre devant la tempête.
Toutes les limbes étaient son terrain de jeu, un lieu immatérielle tissé de peur et de tristesse. Peut-on encore parler de réalité, lorsqu’on est mort ?
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| | Mar 26 Juin - 20:54 | | | | Geisterhaft ne fut même pas étonné du manque de réaction de la déesse de la mort ; après tout, après tant d'années d'existence, on devait avoir déjà tout fait et tout entendu. Elle tira à nouveau une sorte de bonbon de la brume, une petite larme perla sur sa joue, elle ne semblait pourtant ressentir aucune tristesse. D'ailleurs, pouvait elle seulement ressentir une telle chose ? Le nécromancien, ou plutôt l'ex nécromancien haussa les épaules en se redressant : il n'en avait plus rien à faire, il devait rester ici pour l'éternité, veiller sur sa famille, leur raconter l'histoire de la malédiction. Il les mettrait en garde contre Nayris, il l'empêcherait de nuire à sa descendance dans la mort, il ne la laisserait surement pas passer de nouveaux pactes sordides avec les siens. Il tourna alors le dos à la déesse et croisa les bras, à quoi bon jouer avec elle finalement ? Passer le temps en attendant que l'éternité se finisse ? A quoi bon. Le jeune-homme connaissait bien la mort : elle n'a que faire de celui qui est brave ou de celui qui est félon, elle emporte dans ses bras froids et aveugle toute personne passant à sa portée. Elle est capricieuse, elle aime faire souffrir, elle est sourde et aveugle, insensible, alors à quoi bon ? Nayris lui proposa alors un bien étrange pari : elle le libérerait de ses souffrance si il parvenait à l'attraper. Mais Geisterhaft ne souffrait aucunement en cet instant : au contraire il était résigné. Il aperçu le décor autour de lui se fondre et changer, se transformant en un terrain au sol sournois et aux parois immenses, pareil à une suite d'obstacles. Il haussa vivement les sourcils, soupirant profondément tandis qu'il voyait la déesse de la mort s'éloigner avec une certaine facilité. Il dit alors à voix haute.
-"Je vois, tu préfère les jeux ou toi seule t'amuse... Et bien je ne te ferais pas ce plaisir, tricheuse... Cela dit."
Il fit un premier pas en direction du premier obstacle et haussa les épaules tandis qu'il faisait de son mieux pour ne pas trébucher.
-"Puisque j'ai tout le temps qu'il me faut, je veux bien participer. Du moins jusqu'à ce que je m'en lasse."
Être mort avait ses bons et ses mauvais côté. Se laisser gagner par l'ennui été facile, mais on avait l'éternité pour réfléchir à ce qu'on pourrait faire pour s'occuper.
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