[ABANDONNE] Hallali! [Cathane] | |
| Dim 3 Juin - 13:18 | | | | Il faisait gris ce jour-là sur les versants des monts. Une fine pluie tombait, humectait la terre et les feuillages, et tout le paysage se déclinait en nuances de vert, d'argenté, de blanc, avec la roche sombre qui affleurait de toutes parts et partait à l'assaut des nuages en longs pics effilés. Dans les épais bois qui drapaient les flancs des monts vénérable, régnait un silence paisible peuplé de chants d'oiseaux tandis que dans les pâturages un peu plus haut, résonnaient les cris des bêtes et les sifflets des bergers.
Ivor avait quitté les plaines depuis des jours pour s'enfoncer dans l'épais manteau forestier, dont le climat rude lui rappelait son pays natal. Il était allé, d'un pas infatigable, suivant les sentiers et les routes qui sillonnaient les bois en évitant les vallées et les villages peuplés. Ce jour là, il avait volontairement ralenti l'allure et alors que le jour passait, s'employa à récoler de quoi subsister dans les bois. L'atmosphère, sous les frondaisons, était paisible. Les feuillages épais se balançaient dans la brise, alors que la pluie, si fine qu'elle peinait à pénétrer le couvert des arbres, tombait ça et là en grappes cristallines qui brillaient dans la lumière rare. La clarté du ciel pâle, morcelé par les branchages ondoyants, tombait au sol en taches plus claires, et traçait des ombres profondes de loin en loin. Rien d'autre ne bougeait, si ce n'était la vie grouillante des sous-bois qui fouissait la terre et les feuilles mortes. Un parfum d'humus et de pluie planait, se mêlait aux rubans de brume éparse qui tapissaient les combes et les creux, et il régnait comme une étrange magie, celle qui plus que toute autre parlait à ce sauvage d'Ivor qui ne se plaisait jamais autant que dans les lieux sauvages et reculés où il savait n'être presque rien, juste une créature de plus qui ne faisait qu'errer dans l'ombre des géants.
Les jappements de Skallag rompirent le silence impénétrable des sous-bois. Le molosse, lancé à pleine vitesse sur les traces d'un jeune daim, déboula sur le sentier comme une avalanche, son épais pelage sombre encore éclaboussé de pluie, alors qu'il rattrapait peu à peu le cervidé éperdu qui bondissait de loin en loin, et qui n'avait, hélas pour lui, pas l'endurance du chien qui le poursuivait. Plus loin derrière eux, Ivor suivait, son arc à la main, une flèche encochée, prêt à tirer. Il suivait sans peine le train d'enfer de Skallag et de sa proie, laissant, une fois n'était pas coutume, le molosse mener la chasse avant son maître. Il fallait bien qu'il se défoule, parfois... Et le molosse, traversant sans ciller les épais fourrés d'épineux, rattrapait peu à peu le daim qui s'essoufflait, affolé, cherchait sa route, et essayait de semer ses poursuivants. Ivor ralentit l'allure quand il fut obligé de quitter le sentier, écartant les branches et les feuillages, courbés sous les frondaisons des grands arbres. Infatigable, le chasseur suivait la piste tracée par le chien, et l'un comme l'autre profitaient sans vergogne de l'allégresse sauvage de cette chasse. L'un comme l'autre n'aimaient rien mieux que de courir les bois, et de mériter âprement la proie quand elle était obtenue.
Car pour l'heure, il fallait pour Ivor reconsistuer ses réserves, y compris de viande. Si lui pouvait se satisfaire de baies et de racines grappillées dans la forêt, il fallait aussi nourrir Skallag qui était un peu plus difficile. Un jeune daim fournirait assez de viandre à tous les deux pour plusieurs semaines et permettraient à Ivor d'éviter toute civilisation pendant un long moment encore.
Cependant, alors que Skallag disparaissait de sa vue en dévalant la faible pente d'un vallon boisé, Ivor l'entendit aboyer et grogner sur un ton différent, comme s'il venait d'apercevoir quelque chose d'autre que sa proie. Le chasseur se hâta de le rejoindre mais le molosse avait déjà reprit la piste de sa proie, et l'homme ne put apercevoir que l'ombre d'un gros loup se faufiler dans les fourrés.
Visiblement il y allait avoir de la concurrence...
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| | Ivor le Silencieux
Partie IRLCrédit avatar : Tiana Double compte : Phalène - Messaline - Sigrid Nilfdottir - Saskia BlancerfVitesse de réponse : Lente
| | Dim 3 Juin - 15:39 | | | | Longue est la route pour retourner parmi les siens. Après des jours enfermées à se battre et le carnage qui s'en était suivit pour se venger, Cathane n'avait qu'un désir: reprendre une vie sauvage, au moins quelque temps, et goûter à cette liberté si chèrement arrachée aux hommes. Même la perspective de rejoindre sa meute ne l'enthousiasmait plus autant que quelques semaines auparavant et elle avait choisit de s'établir temporairement dans une région montagneuse. Elle savait comment retourner à Drayame, ce n'était pas si long mais le voyage qu'elle devait faire était plus intérieur. La jeune louve avait besoin de calme, de solitude. Pour faire le deuil de son jeune compagnon, pour se laver de la servitude et du sang dans lesquels on l'avait plongé de force. Retourner immédiatement à l'activité grouillante de la meute aurait brisé son endurance et sa patience et elle n'avait pas le cœur à retrouver les visages des gens que pourtant elle aimait. Son salut se trouvait pour l'instant dans les grands espaces que lui offrait la montagne.
Loin d'être en terrain inconnu, la créature canine avait pour les terrains escarpés et le vent froid une attirance particulière. Sa mère, héritière déchue d'un domaine montagnard, était bien plus une fille de la pierre et du froid qu'une fille des bois. Si l'épaisse forêt de Drayame avait protégé l'exilée et sa progéniture, si elle avait été un havre de paix pour la jeune louve, il n'en restait pas moins que son corps se trouvait rattaché à la montagne et à son climat. Sa fourrure mêlée de roux et de gris était d'ailleurs trop épaisse pour être adaptée à la forêt et convenait parfaitement aux vents froids et secs des crêtes. Ce pèlerinage improvisé était donc pour la jeune femme un retour aux sources bénéfiques.
La journée n'annonçait plutôt bonne, couverte mais pas grise. Et comme cela faisait longtemps qu'elle n'avait pas mangé vraiment à sa faim, Cathane était partie en chasse. Les bosquets regorgeaient de gibier. Habitué aux ours et aux pumas, il était plus facile pour la louve de chasser sur ces terres que dans les plaines où les animaux connaissent mieux les prédateurs comme elle. Ça n'en restait pas moins un exercice de rapidité et d'adresse qui l'enchantait plus que tout. Elle avait cette fois porté son choix sur un vallon a moitié couvert de forêt où il serait simple de tirer un ou deux lapins. Ou peut-être même une biche si elle avait de la chance. Trottant entre les arbres à la recherche d'une piste fraîche, quelle ne fut pas sa surprise d'entendre venir à elle son déjeuner. S’aplatissant au sol, camouflée dans les ombres mouvantes des frondaisons, elle attendit sagement que sa proie daigne se montrer. Les pas précipités du daim se firent plus net et son odeur la fit saliver. Il courait comme un dératé et sentait la peur à plein nez. Que fuyait-il ? Un jappement sourd et une effluve purement canine virent chatouiller la truffe sensible de la lycan: un chien de chasse ? Ce n'était pas vraiment la saison pour ce genre de gibier, que faisait un chasseur si haut dans la montagne ? Quoi qu'il en soit, elle ne crachait pas sur cette opportunité d'avoir une belle pièce de viande et tant pis si elle devait la chiper à un humain. Cath avait bien moins pitié d'eux après ce qu'elle venait de vivre. Le daim arriva rapidement et lui passa devant, complètement affolé. La louve bondit hors de son repaire mais sa proie fit un saut de côté et poursuivit sa route. Cathane se lança sur sa trace. Le chien, rapide coureur, descendit à son tour la pente. Il tomba en arrêt devant sa concurrente et lui aboya dessus. C'était sa proie ! Menace futile à laquelle la lycan répondit en se dressant bien haut sur ses pattes et en montrant les crocs, les oreilles pointées vers l'avant dans une attitude de dominante. Comme de nouveaux bruissements se faisaient entendre, chien et louve quittèrent leur position de combat pour reprendre la traque. Sacré chasseur ! Être capable de suivre son chien avec autant d'efficacité relevait de la prouesse. Mais à cet instant, Cath ne pensait pas vraiment à le féliciter pour cela. Il était un obstacle de plus et un obstacle armé. Si elle n'était pas la plus rapide, elle pouvait faire une croix sur son repas.
Glissant dans l'ombre des fourrés, elle reprit sa traque impitoyable. L'avantage d'avoir un humain et un loup en même temps dans sa tête c'était que la chasse devenait plus simple. Tandis que le chien suivrait bêtement la piste du daim, Cathane analysait sa trajectoire grâce aux informations que lui envoyait sa truffe sombre. L'animal fonçait droit vers la rivière au fond du vallon, suivant la courbe du terrain. Évident. Aucun gibier ne serait assez fou pour gravir une pente. Sans chercher à lui courir vraiment après, la jeune lycan traça son propre chemin, se fiant aux jappements du chien pour connaitre sa position et ne pas trop s'écarter de la voie. Ne tardant pas à arriver au bord du cours d'eau, elle eut tout juste le temps de voir sortir le jeune cervidé des bois avant qu'il ne se jette à l'eau. Nageant avec l'énergie du désespoir pour rejoindre l'autre rive, il ne prêta pas attention au loup rouge qui traversait à gué plusieurs mètres plus en aval. Arrivant la première, Cathane remonta à fond de train le cours d'eau. Elle parvint au niveau du daim au moment où il parvenait à s'arracher à la force du courant glacé. Trop concentré sur le chien qui déjà entamait la traversée, l'animal ne vit que trop tard le pièce des mâchoires que la louve refermait sur sa gorge. Entraîné au sol par le poids considérable de la lycan et le terrain instable des galets, la victime s'écroula au sol dans un enchevêtrement de fourrure et de sabots. Saigné à blanc par son bourreau, le poitrail lacéré par les griffes noires de la bête, le daim rendit son dernier souffle quand les crocs tranchants de Cathane s'enfoncèrent dans sa nuque pour lui briser les vertèbres comme une branche sèche.
La gueule, les pattes et le cou maculé de sang, la louve accueillit le chien de chasse avec un air fort peu sympathique. Elle n'était pas du tout disposée à partager. Pourtant l'animal face à elle était d'une taille considérable, le poil rêche et le caractère hargneux, il ne se laisserait pas faire non plus. Se mettant entre lui et la viande encore chaude, Cath gronda et fit claquer ses mâchoires pour le mettre en garde s'il avançait encore. Son maître sortit à cet instant du sous-bois. S'il avait un peu d'esprit, il préférerait rappeler sa bête que de risquer de la blesser. Ou alors, il tirerait cette superbe flèche qu'il avait encochée dans son arc... La lycan aurait préféré ne pas avoir à se transformer mais s'il usait de ses armes contre elle, elle n'aurait pas le choix.
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| | Cathane Rubra
Partie IRLCrédit avatar : kme (OC de Orpheelin)/ VyrhelleDouble compte : Cendre - ...Vitesse de réponse : Entre 2/jours et 2/semaine
| | Lun 4 Juin - 13:32 | | | | Ivor, distancé par le train d'Enfer mené par Skallag et sa proie, entendit le molosse aboyer encore, avec une agressivité nouvelle. Il dévala la pente du vallon, sans prêter attention aux branches et aux épines qui lui griffaient les bras et les vêtements, gardant la flèche encochée à son arc, guettant les fourrés autour de lui. Si c'était bien un loup qu'il avait aperçu, il devait y en avoir d'autres dans les parages, à moins qu'ils ne soient tombés sur un solitaire égaré de sa meute. Skallag ne s'était pas laissé intimider par la menace de la louve, dont il connaissait l'odeur si particulière, mêlée de relents d'homme et de sang de bête. C'était sa proie, et celle de son maître; personne n'avait le droit d'y toucher. L'odeur de la peur de l'animal lui donnait plus d'énergie encore, et il avait suivi sa piste avec d'autant plus de ténacité et de hargne qu'il savait à présent qu'il y avait concurrence.
Ivor arriva à temps pour voir le molosse traverser la rivière à son tour alors que la louve venait d'achever leur proie. La situation était très claire: Skallag comptait bien disputer le daim à sa concurrente, qui n'était pas prête de lâcher le morceau.
Le chien s'ébroua, fit gonfler son pelage épais que son court séjour aquatique avait aplati sur son corps massif. Il grogna, ramassé sur lui-même, les oreilles aplaties sur le crâne, mais n'attaqua pas, pas encore. Ivor n'avait pas donné l'ordre, alors Skallag ne porterait pas le premier coup. Ivor quant à lui baissa son arc, hésita un instant. La louve, de l'autre côté de la route, était une bête magnifique; rousse, comme il n'en avait vu que rarement, plus grande que nature, étonnament seule. Elle semblait encore en bonne santé, pas un de ces parias que les meutes laissent de côté. Etrange, sauf s'il s'agissait évidemment d'un lycan, auquel cas il ne donnait pas cher de son chien.
Le chasseur était contrarié; tout ces efforts pour rien? S'il avait de quoi se nourrir encore pour quelque jours, le problème restait de nourrir Skallag dont il sentait poindre l'épuisement après cette course folle qui avait largement mis à l'épreuve son endurance. Le molosse était aussi essoufflé que son maître, et tout aussi furieux de voir leur proie lui échapper. L'odeur du sang, encore chaud, encore vivant, et la viande palpitante et rouge, fumante dans l'air froid, tout cela tourmentait ses sens et aiguisait sa faim.
D'un sifflement sec, Ivor rappela à lui l'animal, qui, sur un dernier grondement sourd, se détourna à contrecoeur, ne cessant de jeter de vif coups d'oeil à la louve et à son repas. Ivor lui fit signe d'attendre, et, ne voulant infliger à la bête affamée de traverser le courant en sens inverse, il traversa lui-même au gué qu'avait emprunté la louve, quelques mètres plus loin. L'arc et la flèche furent rapidement rangés, et Ivor, sans plus prêter attention à la louve, s'accroupit face aux grand chien qui l'attendait, assis, hérissé de contrariété et de frustration. Il passa sa grande main usée dans le pelage trempé du molosse, murmurant quelques mots dans sa langue, à voix basse. Ils reviendraient sur place un moment plus tard, et Skallag aurait droit à ce que la bête rousse aurait laissé, c'était toujours bon à prendre et mieux que rien. D'ici là, Ivor espérait prendre des bêtes au collet, mais il faudrait encore un long moment avant qu'il ne puisse espérer chasser de nouveau le gros gibier.
Pour couronner le tout, alors qu'il s'apprêtait à s'éloigner après avoir tout de même félicité Skallag pour avoir si bien mené la chasse, le chasseur s'aperçut que le chien s'était blessé, probablement en dévalant sans prendre garde la pente du vallon semé de buissons épineux. Lui-même n'était pas indemne, et une branche avait tracé une vilaine estafilade sanglante sur sa joue.
Ivor jura, et il n'y avait pas besoin de comprendre sa langue pour bien saisir où il voulait en venir. Que la louve aille au diable, elle et sa proie volée!
Restant sur les rives, Ivor s'assit sur les pierres qui bordaient le petit torrent, à distance respectable de la bête, et entreprit d'inspecter la patte blessée du molosse qui grondait légèrement, encore essoufflé, rendu furieux par la douleur et la vanité de tous ces efforts fournis. Le maître et l'animal se ressemblaient au demeurant beaucoup, sombres, hirsutes, mal embouchés.
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| | Ivor le Silencieux
Partie IRLCrédit avatar : Tiana Double compte : Phalène - Messaline - Sigrid Nilfdottir - Saskia BlancerfVitesse de réponse : Lente
| | Mar 5 Juin - 12:58 | | | | Heureusement, l'homme baissa les armes et siffla son chien. Cathane n'aurait pas hésité une seconde même si elle savait que ce chien était certainement un compagnon très utile à son maître. Quand ce dernier le rejoignit, elle tourna son regard d'or vers lui. Il avait plus des allures d'ours que d'humain... Ou alors de chien. Il ressemblait d'ailleurs étonnement à son molosse. L'animal finit par se détourner de la viande et de la louve qui se désintéressa alors totalement d'eux. Quand elle avait faim, elle devenait ronchonne et ne pensait plus qu'à manger. Et quand elle était prise de fringale, mieux valait ne pas être là. D'un coup de griffe elle éventra l'animal mort et se mit à fourrager dans entrailles. Laissant de côté les viscères qui n'étaient pas très appétissantes, elle se concentra sur la chair juteuse. C'était tellement bon de sentir cette viande tiède et saignante lui emplir la gueule et descendre dans sa gorge.
La louve finit par sortir la tête de la carcasse en entendant les grognements du chien. Quoi ? Ils étaient encore là ? Ah, visiblement il y avait un problème. La bête avait écopée d'une méchante blessure. Elle devrait certainement attendre deux bonnes semaines avant de pouvoir chasser à nouveau avec la fougue qu'elle avait déployé aujourd'hui. Cath eut soudain quelques scrupules. Elle elle pouvait chasser assez facilement et même le petit gibier ne lui échappait pas. Un membre de la meute lui avait même montré comment poser des collets aussi pouvait-elle récolter son butin en rentrant à sa tanière. Cet humain devait se nourrir lui et son chien. Le daim ne serait surement pas de trop. Et si la mise à mort avait été faite par elle, la traque elle ne l'avait pas vraiment menée. Sous forme humaine, la lycan aurait poussé un gros soupir. Au lieu de quoi, elle se contenta de s'attaquer la jointure de la cuisse. Après avoir percé la peau, elle se mit à tirer de toutes ses forces. L'articulation céda doucement, petit à petit dans un bruit humide écœurant. Finalement elle se retrouva avec le cuissot dans la gueule. Retournant avec quelques difficultés la proie, elle fit de même avec l'autre pattes. Puis elle les prit toutes deux entre ses crocs et les tira un peu à l'écart, laissant à découvert tout le reste du daim. Il était à peine abîmé.
La grande louve se coucha au sol, son butin entre les pattes et poussa un jappement pour attirer l'attention du soigneur. Une fois celle-ci captée, elle se contenta de le fixer de ses prunelles dorées avec un air détendu. Elle ne le craignait pas et lui offrait ce qui, après tout, lui revenait de droit. Puis elle revint sur son propre déjeuner, ses puissantes mâchoires broyant peau, tendons, muscles et cartilage sans faire de différence. Tout était bon à manger pour son estomac animal. Une fois qu'elle aurait bien engloutit, il lui faudrait un peu de temps avant de pouvoir redevenir humaine si elle voulait s'éviter les crampes. C'était un inconvénient dont elle avait apprit à s’accommoder avec le temps. De temps en temps elle jetait un coup d’œil à l'homme face à elle. Il avait la moitié de son âge mais semblait le double. L'air un peu rustre, un peu sauvage. Il était bien différent des monstres qu'elle avait croisé peu de temps avant. La façon dont il parlait à son chien était la preuve la plus flagrante. S'il avait été loup, il aurait été alpha.
A présent que son ventre la torturait plus, la louve rousse était intriguée par ce bonhomme. Elle n'en avait encore jamais croisé des comme lui. Sauf peut-être Brynolf, son bras droit. Il était aussi ombrageux et silencieux que cet inconnu. La curiosité était un affreux défaut qui pouvait attirer beaucoup d'ennuis mais étrangement, Cath n'arrivait pas à s'en défaire. Et puisqu'elle était intriguée et qu'elle avait du temps devant elle, elle décida qu'elle suivrait sa trace. Pour l'observer, lui et son chien. Et peut-être qu'elle aurait l'occasion de lui renvoyer l’ascenseur puisqu'il avait presque chassé pour elle. Bien sur, il ne l'avait pas fait exprès mais elle sentait une pointe de culpabilité. Un peu comme quand un enfant ruine un gâteau et participe ensuite de lui même à la vaisselle pour se faire pardonner.
Une fois son repas terminé, le fauve s'étira et bailla largement, découvrant ses crocs salis par le sang. La lycan laissa derrière elle les os qu'elle avait rongés et se leva pour se diriger vers l'eau d'un pas tranquille. C'était comme si l'humain et le chien n'existaient pas. Penchée au-dessus de l'eau, elle apaisa sa soif et se débarbouilla par la même occasion. Restée couverte de sang séché, c'était assez désagréable: ça colle au poil, ça sent fort et ça donne un air de sauvage.
[HJ: c'est un peu pauvre mais je te laisse mener un peu l'action pour le moment =)]
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| | Cathane Rubra
Partie IRLCrédit avatar : kme (OC de Orpheelin)/ VyrhelleDouble compte : Cendre - ...Vitesse de réponse : Entre 2/jours et 2/semaine
| | Mar 5 Juin - 15:54 | | | | Ivor s'était assis près du bord de l'eau, posant à terre la lourde besace qu'il portait et qui contenait l'essentiel de ses biens terrestres. La plaie fut rapidement nettoyée, puis bandée sommairement en attendant qu'il trouve dans les bois de quoi faire quelque chose de plus convenable. Skallag grognait de temps à autre, mais faisait visiblement assez confiance à son maître pour le laisser manipuler sa patte blessée. C'était loin d'être la première fois que le molosse avait à souffrir de son empressement à la chasse, et Ivor avait l'habitude de ménager son compagnon dans ces cas-là. Si seulement ils avaient pu profiter de la carcasse du daim... Le chasseur releva la tête en même temps que Skallag quand ils entendirent le jappement de la louve, et la regardèrent, perplexe, tirer quelques morceaux à l'écart en abandonnant le reste. Ivor se redressa, lentement, et s'étonna du calme de la bête qui le regardait de ses yeux fauves. Il ne parvenait toujours pas à savoir de quoi il s'agissait précisement, vrai loup, ou demi homme. Skallag comprit le message bien avant son maître et se rua sur les restes du cervidé, dévorant d'abord avec appétit les bas morceaux dont il savait qu'Ivor n'aurait pas l'utilité.
Celui ci, après avoir longuement observé la louve, s'en détourna après un étrange hochement de tête. Il tira de sa ceinture un épais coutelas et entreprit de découper les quartiers de viande, laissant à Skallag quelques bon morceaux pour le récompenser. Tout à son ouvrage, les mains et les avant-bras couverts de sang, il glissait parfois un regard en coin vers la louve, qui semblait ne plus se préoccuper d'eux. Plus les secondes passaient et plus il commençait à se douter qu'elle ne soit qu'un simple loup. Peut être trop de vivacité dans son regard, peut être une intelligence trop humaine, qui sait... Ou juste une intuition motivée par presque rien. Les lycans étaient les seuls personnes dont il aimait partager la compagnie, simplement parce qu'ils n'étaient pas totalement humains. Longuement, il s'affaira autour du corps mort du daim, entassant de côté la viande qui lui servirait de subsistance, à lui et à son compagnon. Il récupéra également quelques longs morceaux de peau qu'il pourrait vendre au village, alors qu'à ses côtés Skallag achevait son repas, le ventre plein, et allait s'abreuver à son tour à la rivière. Attentif, Ivor laissa sur les os quelques lambeaux de bonne viande à l'attention des charognards qui viendraient ensuite récurer les restes, et éloigna le tout du torrent pour ne pas le souiller avec les chairs putréfiées et le sang mort. Il travaillait vite et bien, trahissant de longues années de pratique, et il lui fallut à peine plus d'une heure pour arracher aux restes de la bête morte tout ce qu'il pouvait en tirer d'utile. Le daim n'était pas très gros, mais ce qu'il avait pu en tirer serait suffisant pour eux deux.
Ivor enveloppa les morceaux de viande dans la peau qu'il avait récoltée et en fit un sac sommaire qu'il chargea sur ses épaules. Il n'avait plus de raisons de rester là plus longtemps, et prit sans se presser le chemin de son campement, isolé sur les hauts à l'abri d'une falaise. Skallag, après un moment d'hésitation, lui emboîta le pas, trébuchant parfois sur sa patte blessée. Sur le trajet, suivant le pas infatigable de son maître qui gardait une allure modérée pour ne pas l'épuiser, il s'arrêtait parfois, comme reniflant une odeur qui flottait dans le vent, et puis s'en désintéressait, mais restait curieusement méfiant, et le resta jusqu'à ce qu'ils atteignent le refuge. Ivor n'eut pas le temps de se préoccuper des inquiétudes de Skallag qui partit fureter dans les environs. Pendant tout le temps où le chasseur prépara la viande pour la sécher et la conserver, abrité sous une profonde anfractuosité du rocher qui formait une large caverne, le chien ne cessa de s'agiter.
A mesure que les heures passaient, la pluie s'en fut, laissant place à une lumière blanche qui trahissait l'éclat du soleil derrière le fin rideau de nuages qui persistaient. Le vent froid venu des sommets dévalait les pentes, s'engouffrait sous les arbres, sifflait sur les pierres et emportait au loin le panache de fumée qui s'élevait de l'endroit où Ivor avait allumé un feu de branches vertes.
Après ce dur labeur, il s'était assis près de l'entrée de son repaire, et lâchait dans la brise des ronds de fumée grise, tirant pensivement sur une vieille pipe en terre qui répandait une mauvaise odeur âcre et prenante. Skallag avait fini par se coucher près de lui, les oreilles dressées, toujours vigilant, écoutant les bruits de la forêt qui montaient jusqu'à eux. Ivor profitait du silence, les yeux à demi clos, l'esprit dans le vague, tissant quelques pensées, quelques songes, laissant au loin les souvenirs qui sans cesse revenaient le hanter...
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| | Ivor le Silencieux
Partie IRLCrédit avatar : Tiana Double compte : Phalène - Messaline - Sigrid Nilfdottir - Saskia BlancerfVitesse de réponse : Lente
| | Mer 6 Juin - 2:06 | | | | L'humain s'en alla rapidement après qu'il eut terminé de dépecer la bête. Il faisait les choses vite et bien, c'était un chasseur d'expérience. Cathane l'observa un moment avant de le laisser s'éloigner et s'enfoncer dans les bois, son chien sur les talons. Curieuse et un peu seule, elle restait cependant méfiante. La compagnie lui manquait, c'était un fait et malgré qu'elle aime cette totale liberté et le silence des grands espaces, elle n'en demeurait pas moins une louve dont le besoin premier était avant tout d'avoir une meute. Il était hors de question qu'il devienne sa meute mais pour un temps, peut-être pouvait-il lui tenir compagnie ? Comme un voisin. Décidée, la grande louve prit la même direction que le duo de chasseurs. lancée sur leurs traces, elle ne tarda pas à les entendre devant et à reconnaître leur odeur. Se détournant de la piste qu'ils avaient tracé, elle conserva ses distances pour ne pas être vue. Elle même n'avait pas besoin de les avoir sous les yeux pour savoir dans quelle direction ils allaient. La pluie ne l'aidait pas mais ses sens étaient assez développés pour que ce ne soit pas dur. D'autant que l'homme ne cherchait pas à être particulièrement discret.
Après une bonne petite trotte, la lisière de la forêt se dessina, laissant la pente devenir plus raide jusqu'à une sorte d'aplat un peu en hauteur et habité par de nombreux rocher. Cath resta dans l'ombre des arbres mais vit clairement l'épaisse fumée qui s'élevait d'un probable campement sur les hauteurs. A cet instant, elle vit redescendre le gros chien noir dans sa direction. Il se dirigea droit vers elle. Avec un grognement agacé, la louve longea la lisière de la forêt pour s'éloigner. Une fois hors de vue elle sortit à découvert sur la pente pour s'engager dans un dédale de pierre blanches à l'allure monolithique. Malgré son détour, elle sentit rapidement le chien de chasse sur ses traces. Décidant qu'il ne servait à rien de vouloir s'esquiver puisqu'il semblait décidé à la suivre, elle s'assit et l'attendit simplement. L'animal ne tarda pas à se montrer, grondant. La louve le fixa droit dans les yeux et se remit debout avec un même grondement, les oreilles pointées en avant et la queue haute. Elle ne se laisserait pas dominer par cette pauvre créature. Comprenant rapidement le message et sentant qu'elle n'était pas une simple congénère sauvage, il s’aplatit au sol. La lycan prit doucement forme humaine. Accroupie parmi les roches, elle tendit la main et grattouilla le menton du chien pour lui montrer qu'elle était contente de lui. Puis elle reprit sa forme de louve et repartit sous le couvert des arbres en contrebas. Le molosse ne chercha pas à la suivre
La lycan repartit vers sa propre tanière. Elle avait posé quelques collets le matin même et décida qu'il était l'heure de les lever. Étrangement, sa petite grotte n'était pas si éloignée du campement du chasseur. Arrivée dans les environs, elle se glissa dans sa forme hybride. Elle avait besoin de mains pour défaire les pièges. La première créature a croiser sa route fut un lapin. Pendu haut et court à une branche d'arbre, hors d'atteinte des prédateurs. La demi-louve étira un bras jusqu'à lui et le décrocha. Deux minutes plus tard, un peu plus haut dans la pente douce où poussait la forêt, elle trouva un deuxième rongeur. Plus gros, il serait un délice à manger. Puis ce furent des pièges vides jusqu'à sa tanière où une perdrix l'attendait. Voila qui était parfait. Elle entra dans la petite grotte que formait les rochers moussus qu'elle avait découvert quelques semaines auparavant et déposa son butin dans un coin. Il n'y avait rien dans la grotte mis à part les reste d'un feu, une paillasse tout au fond et quelques restes de gibier. pas besoin d'établir un vrai camp, elle vivait comme un animal sauvage depuis quelques temps. Quelque chose était tordu en elle, pas brisé mais abîmé et il lui fallait du temps pour se soigner. Le seul bien qu'elle avait était un peigne qu'elle avait prit le temps de fabriquer pour ses cheveux dont elle prenait toujours soin. C'est donc avec patience qu'elle se mit à brosser sa longue chevelure de feu après être devenue humaine. Que faire à présent ? Elle avait bien envie d'aller embêter son voisin à présent qu'elle en avait un. Mais comment se faire accepter pour un temps ? En étant utile certainement. Cath jeta un œil à ses prises. Pourquoi ne pas partager ? Elle pourrait toujours retourner chasser s'il ne partageait pas. Une fois sa mission accomplie, la belle se leva et prit sa forme hybride pour loger les trois proies dans sa gueule. Et finalement elle redevint la louve que le chasseur avait croisé. Et elle abandonna son abri pour prendre la direction de celui de l'inconnu.
Quand elle arriva à la lisière, la pluie avait cessé ce qui était une très bonne chose. Avoir la fourrure mouillée, c'était très désagréable. Son flair l'informa de la position de l'homme et de son chien. Contournant un peu l'endroit pour ne pas arriver de front, elle remonta la pente hors de vue. Puis elle bifurqua pour arriver sur leur droite. Arrivée en vue, elle attendit que le chien tourne la tête vers elle et aboie. La tête entre les épaules, méfiante, elle scruta le visage de l'humain. Il avait l'air surprit. Au petit trot la grande louve s'approcha jusqu'à se trouver à trois bons mètres. Lâchant son gibier, elle attendit un instant avant de s'écarter. C'était pour lui, le comprenait-il ? Posant son derrière au sol, elle le fixa de ses prunelles dorées, attentive à sa réaction.
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| | Cathane Rubra
Partie IRLCrédit avatar : kme (OC de Orpheelin)/ VyrhelleDouble compte : Cendre - ...Vitesse de réponse : Entre 2/jours et 2/semaine
| | Mer 6 Juin - 13:39 | | | | Ivor et Skallag, confortablement installés l'un près de l'autre, profitaient d'un bref repos bien mérité. Après s'être longuement agité dans les buissons, il s'était calmé, refroidi par l'attitude de la louve et par sa blessure qui allait l'handicaper pendant un long moment encore. L'un comme l'autre se taisaient, profitaient du grand silence des cimes, peuplé par le murmure du vent et le bruissement de la vie qui s'agitait dans les buissons et les frondaisons. De leur repaire, il dominaient la faible pente qui glissait vers la vallée, et pouvaient surveiller sans peine les alentours. Le panorama était magnifique, mais ça n'était pas vraiment pour cette raison qu'Ivor s'était établi ici, car s'il était repérable de loin à cause de la fumée des feux, il pouvait surtout voir arriver les intrus. Les montagnes étaient paisibles, voir désertes; mais on n'était jamais trop prudent et Ivor avait ceci qu'il fuyait comme la peste toute compagnie humaine, amicale ou hostile, avec la même application.
Au repos comme un chat, les yeux à demi-clos, il écoutait siffler le vent sur les pierres, diluant dans les rafales les bouffées âcre des feuilles qui se consumaient dans le fourneau de sa vieille pipe. La lumière voguait au-dessus d'eux en vagues légères, le soleil perçait à peine, et sa clarté allait et venait, mouvante et incertaine en glissant sur les pierres et les bois. Les nuages s'effilochaient dans le vent, tandis qu'on voyait au loin l'averse s'éloigner, traçant de longues traînées grises qui diluaient le ventre gris et noir des lourdes nuées, au loin. Plus proche d'eux, Ivor voyait des trouées sur les cimes libérer de longs rais de soleil qui plongeaient comme des pluies d'or pâle vers la terre tourmentée. Ici, il avait fini par se sentir un peu plus chez lui que dans les régions trop peuplées; il avait marché des lieues entirères sans croiser âme qui vive, et ça lui convenait très bien. Il était tellement las de la compagnie des humains... Comme un vieillard, déjà, il se sentait usé jusqu'à la corde, et ne voulait rien de plus que la paix, quitte à laisser le reste du monde à la porte et finir ses jours dans la solitude la plus totale.
Avec un sourire, il flatta l'échine du gros chien qui se reposait près de lui, étalant sans vergogne sa masse épaisse sur le sol, ses longs poils sombres encore tachés de sang et d'eau. Skallag semblait condamné à être sa seule compagnie, et ça leur convenait très bien à tous les deux car Ivor savait d'expérience qu'on peut confier sa vie avec plus de sûreté à un chien qu'à un humain.
Au bout d'un moment, il vit le molosse se lever, reniflant l'air comme s'il avait senti quelque chose d'inhabituel, et se mit à aboyer en direction de la lisière de la forêt, sur leur droite. Il semblait méfiant, mais dépourvu d'animosité, et agissait ainsi simplement pour prévenir son maître qui se tourna dans la direction qu'il pointait, pour voir la même louve que tantôt déposer du gibier au sol. L'étonnement passa soudain sur le visage du chasseur qui fronça les sourcils, et se leva lentement. Il fit signe à Skallag de ne pas bouger et le chien s'assit, fixant la louve avec méfiance, tandis qu'Ivor s'avançait avec une extrême prudence. Cette bête agissait décidément bien trop étrangement pour être un simple loup, mais cela ne changeait rien au fait qu'elle restait une bête sauvage, semi humaine ou pas.
Une main tendue dans sa direction, il la regardait dans les yeux pour bien lui montrer qu'il n'avait pas peur d'elle, et progressa ainsi, lentement et patiemment, sans brusquerie aucune. Ivor avait toujours eu ce don étrange pour apaiser les animaux, ne serait-ce que parce qu'il avait passé son enfance entière au milieu des chiens et des chevaux; c'était comme si certains d'entre eux le sentaient, comme s'il y avait chez cet homme quelque chose qui leur disait "je ne te veux aucun mal". Très doucement, il vint s'asseoir face à elle, à distance raisonnable, laissant à terre le gibier qu'elle avait apporté. Chose étrange, il lui fit grâce d'un de ses rares sourires qui vint émousser le tranchant de son regard dur et apporta un brin de douceur à son visage rude. Il inclina la tête, sachant que la louve le comprendrait, et prononça un "merci" à voix basse.
Pour le moment, il se contentait de la laisser approcher, si elle le souhaitait.
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| | Ivor le Silencieux
Partie IRLCrédit avatar : Tiana Double compte : Phalène - Messaline - Sigrid Nilfdottir - Saskia BlancerfVitesse de réponse : Lente
| | Dim 22 Juil - 15:53 | | | | La grande louve n'esquissa pas un geste quand l'homme avança jusqu'au gibier. Elle ne faisait que l'observer, l'évaluer. Il était étrange, un peu sauvage quelque part. C'était peut-être bien pour ça qu'elle osait l'approcher. Le souvenir cuisant des fers autour de ses chevilles et du collier à son cou ne l'aidait pas à être tolérante envers les humains mais celui-là avait quelque chose de différent. Elle le sentait comme une...vibration dans l'air. Ou un parfum. Il se contenta de s'assoir face à elle, sans demander plus. Il avait la technique pour approcher les bêtes sauvages, c'était un fait. Et elle appréciait la patience et la douceur dont il faisait preuve. Mais ce n'était pas pour autant qu'elle lui faisait confiance. Ils demeurèrent face à face un long moment, je jaugeant du regard sans faire un bruit. seul le vent venait ébouriffer la fourrure de Cathane. Elle était face à un dilemme. D'un côté elle ne voulait pas approcher cet inconnu qui pouvait potentiellement lui faire du mal. Surtout qu'elle lui avait volé le fruit de sa chasse, il pouvait très bien avoir envie de se venger. Mais de l'autre côté, il semblait ne lui vouloir aucun mal. Il vivait loin de tout avec pour seul compagnon un chien au caractère ombrageux et semblait penser de façon beaucoup plus simple que les autres hommes. Dans son regard elle ne décelait aucune trace de ruse, de méchanceté ou de fourberie. Il ne faisait que vivre là et si elle le voulait, elle pouvait approcher.
Alors Cathane étira le cou pour approcher son museau. Elle flaira un instant l'humain comme pour chercher une trace de peur ou de danger mais ne trouva rien d'autre que l'odeur de la fumée et du sang. Indécise elle fit un tour sur elle même avant de fixer à nouveau son étrange voisin. Finalement elle le contourna pour le flairer un peu mieux. Il ne remuait pas un muscle aussi n’hésita-t-elle pas à approcher un peu plus jusqu'à lui faire sentir son souffle chaud dans la nuque. De retour face à lui, elle consentit à approcher son museau encore un peu. Juste à portée de main. Après tout, il ne pouvait pas y avoir de mal à ça, si ?
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| | Cathane Rubra
Partie IRLCrédit avatar : kme (OC de Orpheelin)/ VyrhelleDouble compte : Cendre - ...Vitesse de réponse : Entre 2/jours et 2/semaine
| | Mar 14 Aoû - 22:09 | | | | Ivor se fendit d'un sourire quand il vit la louve se décider à approcher, un peu, et ne bougea pas. Il n'y avait vraiment que par les bêtes qu'il se laissait autant détailler, il n'y avait qu'avec eux qu'il ne ressentait ni méfiance ni inquiétude car il savait à quoi s'attendre. Même si la louve était à demi humaine, elle était aussi à demi bête et manifestement, pour l'heure c'était cette part qui dictait son comportement. Elle agissait en louve, alors Ivor la traitait comme telle et c'était avec infiniment plus de respect et de confiance qu'il ne l'aurait fait avec un humain, étrange paradoxe. Mais Ivor était ainsi fait et on ne pouvait que le comprendre, à la toute fin; rien de plus fidèle qu'un animal, rien de plus fiable. Des instincts, simples, primaires. Pas d'esprit retors, ni fourberie, ni mensonges, oh, que soudain tout était d'une apaisante facilité, dès lors qu'on quittait le monde des Hommes...
Ivor ne bougea pas, pas un muscle, détendu et calme. Il sentit le souffle de la louve s'insiner sur sa nuque, soulever les cheveux en désordre qui y retombaient alors qu'elle détaillait son odeur.
Il sourit, encore, plus franchement, avec une espèce de mélancolie lasse au fond des yeux qui s'adoucissaient soudain. Il regarda la louve approcher son museau à portée de lui et lentement, très lentement, il tendit le bras, avança la paume rêche de sa grande main usée et effleura doucement l'épais pelage roux de la bête.
Son sourire se fit plus vif et une lueur d'amusement passa dans ses yeux sombres. Son visage s'animait peu à peu, et on voyait son regard s'éclaircir, varier, expressif au possible comme il l'est souvent chez les gens silencieux. C'était comme s'il eut pu s'exprimer sans paroles, mais il parla tout de même. Sa voix était rauque, profonde comme un grondement d'ours, et c'était comme si à force de silence, il éprouvait des difficultés à parler.
-T'es pas une simple louve, pas vrai?
Il ne s'adressait plus seulement à la louve, mais aussi à l'humaine qu'elle était en partie. Il était curieux, comme toujours quand il rencontrait des lycans. Dans un sens, il les enviait, débarrassés en partie qu'ils étaient de la souffrance d'être humain, de tout ce fardeau de souvenirs, d'émotions et de paroles qui obsurcissaient le jugement et l'instinct. Oh, que tout devait être simple, parfois, quand il ne s'agissait que de courir après une proie, quand il ne s'agissait que chasse et de course sous les grands arbres. Parfois, Ivor n'avait pas d'autre envie que de devenir à son tour une bête, et courir avec Skallag par les bois et les plaines, sans plus soucier d'un trop lourd passé et de peines enfuies. Laisser là son fardeau, son existence d'homme perclu de deuils, et s'en aller.
Son sourire flânait, émoussant la lame de ses traits rudes, apportant une étrange douceur à cette face ravinée par la dure vie qu'il menait. Sa main n'avait pas bougé, et il sentait les longs poils fauves chatouiller ses doigts. La louve avait l'odeur sourde et forte des bêtes, et sa fourrure exhalait des effluves de sang, d'eau claire et de soleil. Il y avait toujours cette fragrance là, chaude et rassurante, celle de la toison épaisse des bêtes et des chiens, celle qui lui rappelait le doux temps de l'enfance et lui donnait toujours envie de plonger la main au creux de la profonde fourrure, d'y enfouir son visage et s'y blottir tout entier.
Ivor sourit, effleura une dernière fois la tête de la louve et retira lentement sa main.
Autour d'eux, le silence filait sur le dos des crêtes et des montagnes sur les ailes du vent des cimes. Tout était paisible, peuplé de murmures et du chuintement des feuillages. Skallag veillait non loin, attendant la permission de son maître pour venir s'intéresser de plus près à la nouvelle venue, à l'ennemie d'hier devenue alliée. Il avait ouvert un oeil, et s'était assis, paisible, observant son maître et ne jugeant manifestement pas nécessaire de s'affoler. Le lien qui unissait l'homme et son chien était manifeste et c'était comme s'ils se passaient de mots, et que chacun comprenait l'autre par l'instinct, lisant comme un livre ouvert dans les expressions diverses et les minuscules indices qui trahissaient les émotions et le reste.
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| | Ivor le Silencieux
Partie IRLCrédit avatar : Tiana Double compte : Phalène - Messaline - Sigrid Nilfdottir - Saskia BlancerfVitesse de réponse : Lente
| | Lun 20 Aoû - 0:30 | | | | Sans bouger un muscle, Cathane attendit. Elle vit la main se tendre vers elle, doucement, dans un mouvement qu'elle ne pouvait pas lâcher des yeux. Elle aurait put fuir, faire demi-tour et partir au triple galop sous le couvert des arbres. Ou même mordre, dans sa gueule béante, cette main pourtant large et solide. Mais à quoi bon ? Cet homme ne lui voulait aucun mal, elle le sentait, il dégageait comme une aura d'apaisement qui ne trompait pas. C'était une force tranquille, comme une vieille arbre solide et placide dont il ne faut pas craindre l'ombre. Surement se ressemblaient-ils, tout les deux, pour vivre dans ce coin de montagne désert. Alors il avait le droit de l'approcher, de la toucher même. C'était comme un long frisson, une pression à la fois intimidante et rassurante, chaude. Cathane n'était pas un animal de compagnie, elle n'autorisait personne à la caresser comme une gentil chien, même sous sa forme animale. La dernière personne était très certainement sa mère quand à la dernière caresse, elle devait provenir d'un enfant contre lequel elle n'avait pas put se défendre. Elle n'allait quand même pas grogner contre un enfant... Alors cet inconnu était un privilégié. La louve avait pensé un instant que ça serait désagréable, rugueux, trop brutal. Un peu comme les traits du visage de ce chasseur. Mais au lieu de cela, ce fut rassurant, confortable. Comme si une chaleur nouvelle passait dans tout son corps. Elle avait tant manqué de contact depuis ces dernières semaines... et à l'image du visage de son étrange compagnon qui avait radicalement changé, sa caresse fut aussi douce qu'une brise de printemps.
- T'es pas une simple louve, pas vrai ? -
Sa voix sonnait trop fort dans l'immensité du silence environnant. L'animal rabattit ses oreilles en arrière, agressée par ce bruit soudain. Elle ne s'attendait pas à ce qu'il lui parle. Sa voix était en parfaite harmonie avec le reste de son corps. Ça aurait put être la voix d'un dolmen ou d'un ours. Que faire ? Reprendre sa forme humaine pour lui parler ? Ou même sa forme hybride ? La jeune louve ne s'en sentait pas le courage. Elle aimait être dans sa peau animale, protégée, capable de fuir d'un coup de patte, de se fondre dans l'ombre d'un arbre ou de courir pendant des heures sans penser à rien d'autre qu'au plaisir de se sentir vivante et libre. Plantant son regard doré dans les ténèbres de celui de son hôte, elle poussa simplement un gémissement d'une douceur infinie. Oui, elle était plus qu'un animal. Et s'il était si proche de la nature qu'elle le soupçonnait, il pourrait lire dans ses yeux les décennies qu'elle avait traverser, les combats qu'elle avait mené, la fatigue, la peur, la rage mais aussi l'amour et la tendresse qu'il lui restait tout au fond du cœur. Ce serait la preuve suffisante qu'elle était aussi intelligente que lui, qu'il pouvait la traiter comme une créature pensante si c'était bien ce qu'il se demandait. Et sinon ça serait simplement la réponse à sa question.
Cathane n'avait pas encore confiance en cet homme, pas totalement. La méfiance première était retombée mais elle ne le connaissait pas et comme vis à vis de tout ce qui lui était inconnu, elle restait sur ses gardes. L'enchantement sembla se dissiper et elle s'éloigna d'un pas, brisant le contact visuel qu'elle avait établit. D'un coup d’œil elle évalua le confort de l'antre des deux chasseurs et estima qu'il y avait assez de place pour elle. La louve était assez grande pour que l'homme puisse la chevaucher sans que ses pieds touchent terre mais elle savait se faire toute petite. Ou estimait pouvoir le faire. D'un pas lent elle gagna le petit campement et se mit à l'inspecter avec une certaine curiosité. La truffe en alerte, elle huma presque tout ce qui se trouvait dans le périmètre du feu. Sacoche, viande, couchage, tout y passa. Et ce ne fut qu'une fois qu'elle estima avoir satisfait sa curiosité qu'elle se coucha sur le côté, non loin du feu. Le museau posé sur les pattes, la lycan ne semblait pas être dérangée par le fait de s'incruster.
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| | Cathane Rubra
Partie IRLCrédit avatar : kme (OC de Orpheelin)/ VyrhelleDouble compte : Cendre - ...Vitesse de réponse : Entre 2/jours et 2/semaine
| | Dim 26 Aoû - 14:36 | | | | Ivor savait ce qu'il faisait; poser la main sur une bête, c'était l'apprivoiser un peu, c'était aussi la rendre, un peu, un instant, inférieure à soi. C'étiat pour cela qu'il avait simplement effleuré le pelage flamboyant de la bête, juste pour sentir son contact, voir jusqu'où il pouvait aller, juste pour lui montrer qu'il ne lui ferait pas de mal.
Il retira bien vite sa main, s'amusant un peu de la réaction vive qu'eut la louve quand il parla. Elle lui répondit. Il ne montra aucune surprise, car il s'en doutait depuis le départ, voyant sa taille, observant son comportement trop subtil et trop étrange pour être celui d'une simple bête. Il hocha doucement la tête, indiquant qu'il avait compris, et ne dit rien de plus. Les animaux ne parlent pas, et Ivor gardait également le silence. Pas besoin de mots, de toute manière, quand les pensées se trahissaient d'elle-même. Silence on l'appelait, le silence il observait. En vérité, cette simple question serait sans doute les seules paroles qu'il adresserait jamais à la louve. Il plongea son regard dans le sien, et un nouveau sourire, lent et paisible, anima son visage. C'était comme un plongeon dans une flaque d'or liquide, comme un puits de lumière jaune et ambre, des reflets de miroirs liquides. La bête était ancienne. Plus vieille que lui, beaucoup plus vieille. Ivor respectait les anciens, comme on lui avait toujours enseigné, et les animaux anciens plus encore que les humains. Lui, ça le rassurait, dans un sens; savoir que tout et tout le monde durerait bien plus que lui-même, et que lui n'était rien, ou presque, face à la longévité de certains. Que sa vie n'avait pas de sens, pas d'importance, que les drames de son existence ne trouvaient aucun écho dans l'immensité du monde et le coeur des êtres les plus vénérables. La louve avait couru le monde avant même sa naissance et était plus vieille encore que ses aïeux lointains.
Alors, avec déférence, il hocha de nouveau la tête, rompant le contact entre leurs regards, s'extirpant du long océan d'ambre claire des yeux de la bête. Il la regarda s'éloigner, tandis que Skallag se redressait un peu pour l'observer également, curieux, jetant parfois des regards à son maître pour savoir quelle était la marche à suivre. Ivor lui adressa un signe, un léger sifflement entre ses dents, et le chien s'ébroua, renifla le vent, et ne bougea pas, continuant d'observer la louve qui inspectait leur campement.
Ivor sourit, la voyant fureter ça et là. Il se leva, déployant sa grande carcasse vieillissante, et lâcha un rire sourd quand il la vit se coucher finalement près du feu. Haussant les épaules, il leva les yeux au ciel avec un sourire. La présence inopinée de la lycan ne le gênait pas outre mesure. Elle pouvait chasser sa propre pitance, et de toute manière, il n'avait aucune raison de la déloger, pour le moment. Ivor était un solitaire, et n'appréciait que la compagnie des bêtes. Une de plus ne bouleverserait pas leurs habitudes. Il ramassa le gibier qu'elle avait apporté et en donna une partie au chien qui dévora avec joie les beaux morceaux qu'on lui donnait, tandis que son maître s'assurait que le bandage sommaire qui protégeait sa patte serait suffisant.
Le chien et son maître reprirent alors leur activité interrompue par l'arrivée de la louve: lézarder en silence, écoutant siffler le vent des cimes. Leurs moments de repos étaient trop rares pour être gâchés.
Ivor sourit en voyant l'état du petit campement, les deux bêtes allongées près du feu, un moment de paresse partagée. Il restait intrigué et curieux, se demandant ce que la louve pouvait faire ici, loin de sa meute. Les réponses viendraient, ou non, peut importait. Ivor n'était pas du genre à poser des questions, et se contentait de ce qu'il pouvait apprendre et de ce qu'on voulait bien lui laisser savoir. Il estimait que le reste ne le regardait pas. Le jour passa, et Ivor recommença à s'affairer sous le regard de Skallag qui avait trottiné un moment avec lui, mais qui préféra finalement ménager sa patte blessée et étaler son épaisse carcasse sur le sol tiédi par la proximité du feu.
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| | Ivor le Silencieux
Partie IRLCrédit avatar : Tiana Double compte : Phalène - Messaline - Sigrid Nilfdottir - Saskia BlancerfVitesse de réponse : Lente
| | Lun 17 Sep - 17:15 | | | | La lycan s'assoupit jusqu'au soir. Elle était relativement sereine et la proximité du feu la plongeait dans une torpeur très agréable. Une part d'elle même restait éveillée et attentive mais le reste de son corps pouvait se reposer. Elle n'ouvrit les yeux que quand Ivor se mit à s'activer. Tout d'abord elle fit mine de ne pas bouger, se contentant de l'observer préparer son campement pour la nuit. Le ciel eut le temps de devenir presque noir avant qu'elle ne se lève avec lenteur pour s'étirer, bailler et s'ébrouer. Apparemment il était l'heure de dîner pour les hommes. La grande louve fureta un moment autour du feu comme si elle cherchait où était sa part puis s'éloigna au petit trot vers la forêt. Elle trouverait son propre gibier, pas la peine d'aller piocher dans les réserves d'un autre. Sans attendre elle pénétra dans les ténèbres du bois en bas de la pente. Aussitôt la fraîcheur de la nuit finit de la réveiller et de mettre ses sens en alerte. Cath n'avait pas besoin d'une grande quantité de nourriture, elle avait bien mangé plus tôt dans la journée mais tant qu'elle pouvait, elle faisait le plein. Rapidement elle tomba sur la piste de ce qui devait être un lapin trop jeune pour prendre des chemins plus discrets. Elle suivit ce qui dans son esprit ressemblait à un ruban éphémère de couleur verte. C'était étrange comme son cerveau traitait les informations différemment selon ses transformations. Alors que sa vision des couleurs était très amoindrie quand elle était une louve, Cathane continuait à percevoir tout une arc-en-ciel grâce à son nez. Bien sur, ce n'était comme si les odeurs avaient vraiment des couleurs mais son esprit associait toujours un parfum à un coloris bien particulier. Et elle avait en mémoire toute une bibliothèque de nuances subtiles et uniques. Le vert pomme rehaussé de brun appartenait aux lapins et elle en avait une belle piste juste sous le nez.
Quand le ruban sembla se faire plus dense, elle ralentit son pas et se fit aussi silencieuse qu'une ombre. Elle ne devait pas effrayer son gibier maintenant. Bientôt le tam-tam régulier et rapide d'un petit cœur vint chatouiller son ouïe sensible, accompagné de bruissements de feuilles et bruits de grignotages. La louve ne pouvait pas les apercevoir mais elle sentait que deux ou trois lapins s'étaient retrouvés sous un chêne pour se faire un festin de champignon. Une barrière de buisson faisait obstacle, le seul moyen était de sauter par-dessus. La technique était plutôt aléatoire mais Cath ne pouvait pas prendre le risque de se redresser, elle serait repérée immédiatement. Sa taille monumentale en faisait un prédateur redoutable mais dont le handicap principal était la discrétion. Elle avait apprit à composer avec ce défaut mais face aux petites proies, ce n'était pas facile et elle devait toujours progresser presque ventre à terre. Tentant le tout pour le tout, la lycan bondit sur les lapins. Ce fut la débandade. Les rongeurs détalèrent dans tous les sens avec la vitesse qui le caractérise si bien. Repérant d'un coup d’œil le plus en chair de tous, la prédatrice bondit à sa suite. La course poursuite dura un moment jusqu'à ce que les zig-zag incessants du lapin prennent fin dans un terrier. Cathane plongea à sa suite mais il était trop tard: sa proie venait de lui filer entre les crocs. Avec un soupir déçu, elle ne chercha pas à creuser dans le trou et repartit. La rivière près de laquelle elle avait abattu le daim en début de journée gazouillait un peu plus loin. Un saut rapide lui permit de se rafraîchir et même d'attraper deux petites truites argentées. Repas frugale pour un animal de sa taille mais largement suffisant par rapport à son appétit. Laissant le soin à d'autre de manger la tête et les viscères, elle repartit pour les hauteurs. Son petite expédition avait duré trois ou quatre heures et désormais le ciel était d'un noir d'encre, parsemé de millier d'étoiles. Ce spectacle fascinant captiva la louve pendant un moment au sortir de la forêt. Elle se demanda, pendant une fraction de seconde, ce que devenait Lunera.
Discrète, Cathane ne fit aucun bruit en revenant au camp. Elle n'y était pas chez elle mais on la tolérait alors elle préférait revenir là que dans sa tanière où régnait un silence trop oppressant. Curieuse, elle s'assit bien sagement un peu à l'écart du feu et observa ses hôtes. L'homme n'était pas comme les autres. Quelque chose de différent l'habitait et cela perturbait beaucoup la jeune lycan qui ne savait pas comment se comporter en sa présence. Pour le moment il n'avait posé aucune question mais cela ne voulait pas dire qu'il n'en avait pas. La question de Cath était de savoir si elle voulait bien répondre ou non.
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| | Cathane Rubra
Partie IRLCrédit avatar : kme (OC de Orpheelin)/ VyrhelleDouble compte : Cendre - ...Vitesse de réponse : Entre 2/jours et 2/semaine
| | Mer 26 Déc - 16:05 | | | | Ivor, fidèle à son surnom, ne dit rien en voyant détaler la louve lorsque vint le soir. Il avait fort à faire, et n'avait à vrai dire guère le temps de se poser des questions sur son hôte improvisée. Qu'elle aille à sa guise, tant qu'elle ne les tourmentait pas. Tout à son travail, Ivor levait parfois les yeux vers le ciel, clair encore, limpide comme un verre sombre semé d'étoiles scintillantes. Le vent venu des cimes dégringolait des pentes et soulevait les épais panaches de la fumée de bois vert qui se consumait sous les quartiers de viande à sécher. Il faisait froid, mais cela restait supportable, surtout pour quelqu'un à ce point accoutumé aux rigueurs des hivers des Glaces. Au moins, le temps serait profitable au travail des peaux et du gibier, qui resterait sain et sans parasites, le temps qu'il puisse être échangé ou transporté.
La nuit précoce était vite tombée, comme souvent dans les montagnes. Un silence murmurant planait, peuplé des craquements des feux, des crépitements aigus des cendres chaudes et de la respiration sourde et paisible de Skallag qui prenait un repos bien mérité. Ivor allait et venait sans cesse, à son rythme tranquille. Il avait fort à faire mais prenait son temps, sachant très bien qu'il ferait jour le lendemain. De temps à autre, il guettait les bois obscurs près d'eux, se demandant si la louve rousse pointerait de nouveau le bout de son museau. Tout en vaquant à ses occupations, il laissa comme souvent son esprit vagabonder, remâchant d'obscures pensées, des questions qui resteraient sans doute sans réponse. Un peu de curiosité s'agitait tout de même, et il se demandait bien ce qu'une femelle lycan pouvait bien faire loin de sa meute. Pour ce qu'il en savait, les solitaires étaient rares et peut-être qu'un évènement fâcheux l'avait séparée des siens, après tout. Il sentait confusément que poser des questions serait malvenu. Il connaissait le caractère de ces êtres et se souvenait aussi de la réaction qu'elle avait eu en entendant le son de sa voix. Sans dout qu'elle appréciait assez peu les humains...
Un sourire en coin lui tordit la bouche quand il songea que la louve serait bien aise avec lui, lui qui était si rustre et si éloigné de ses frères ordinaires. ça n'était pas lui qui la dérangerait sans doute...
Ivor fut surpris par le retour inopiné de la bête à un moment où il ne s'attendait plus à la revoir. Un bref sourire éclaira un instant son visage baigné par la lueur jaune du feu et il lui lança un signe de tête amical, comme pour l'inviter à prendre place à nouveau avec eux. Assis sur une pierre près du foyer, il avait étalé une peau sur ses genoux et s'occupait de la travailler, ôtant les restes de chair et de graisse sur le revers, sans doute en prévision de la vendre au prochain village. Depuis un moment déjà, il fredonnait un vieil air sans suite, qui résonnait dans le silence de la nuit comme un long murmure. Sa voix grave, à peine audible, ressemblait au chuchotement des vieilles pierres dans le coeur des montagnes et se mêlait sans peine au bruissement du vent dans les arbres et au sifflement de son souffle froid entre les falaises. Une voix d'humain aurait pu sembler déplacée dans le décor grandiose des cimes qui se déployaient dans la nuit, au coeur de la nature sauvage où le pas de l'Homme n'avait qu'à peine effleuré les roches millénaires. Pourtant, pourtant Ivor semblait ici à sa place, peut-être bien parce qu'il n'avait plus grand chose de l'humain. De temps à autre, il levait les yeux sur la louve qui l'observait en silence, et puis finit par ouvrir la bouche.
-Tu peux rester autant que tu veux, lâcha-il d'une voix caverneuse.
Il savait bien qu'il n'aurait aucune réponse. Au moins, ce serait dit, et su. Il pouvait bien s'accomoder de la compagnie d'une impromptue, surtout si elle se contentait de partager son feu de camp.
Une pause, longue, et il s'absorba un instant dans son travail, ses vieilles mains usées s'activant avec habileté. Les craquements du feu se propageaint dans le noir, et des brassées d'étincelles s'élevaient dans le ciel, jetant des clartés brusques dans le pelage de la bête et sur le visage du chasseur.
-Quoi que tu fasse loin de ta meute, lâcha-il enfin, lui jetant un regard en biais.
Il était peut-être curieux, vaguement, mais ça n'était pas son genre d'extorquer les réponses à quelqu'un. Elle ouvrirait la bouche si ça lui plairait, mais quelque chose lui disait qu'elle resterait obstinément sous cette forme pour longtemps encore, ce qui l'arrangeait bien tant il se sentait constamment mal à l'aise en compagnie des humains, et qui plus est du sexe opposé. Le souvenir d'Isabelle ne cessait jamais de venir le harceler, chaque fois, et il se renfermait toujours dans un mutisme grognon. Alors oui, c'était peut-être mieux pour tout le monde qu'elle garde son apparence de louve. Les animaux, il savait y faire, il les comprenait, mais dès que ça marchait sur deux pattes, les difficultés commençaient.
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| | Ivor le Silencieux
Partie IRLCrédit avatar : Tiana Double compte : Phalène - Messaline - Sigrid Nilfdottir - Saskia BlancerfVitesse de réponse : Lente
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