Le secret de la forêt [PV : Vy ; Ivor] | |
| Sam 2 Juin - 16:56 | | | | Le Soleil était haut, les nuages couvraient l'horizon, cependant, il ne faisait pas très chaud à l'ombre des feuilles. Marchant entre les arbres, Yrelith pensait avoir une petite idée de l'endroit où ils se trouvèrent. C'est à l'intérieur d'une clairière qu'elle en fut convaincue. Des fleurs, éclairées par la lumière, coloraient le sol d'un véritable arc-en-ciel. On percevait à peu près toutes les nuances possibles, le tout illuminé par de radieuses lumières qui brillaient sur les pétales. Elle gloussa doucement, profitant de ce spectacle magnifique uniquement avec ses yeux, restant quelque peu à distance. Il n'y avait plus aucun doute, ils étaient arrivés à Flore.
S'éloignant en souriant à cette splendeur de la Nature, la Cianopsitta reprit la route avec son compagnon. Ce n'était ni une sensation, ni une impression ou un pressentiment, juste l'envie de passer par-là, en espérant retrouver d'autres traces de son peuple. Elle était passée beaucoup de fois par cet endroit, mais le décor scintillait tant de beauté qu'elle avait toujours un peu de mal à s'y retrouver, quand elle revenait. À chaque fois qu'elle passait ici, une fleur avait changé de couleur, ou bien un champignon avait d'avantage grandi, ce qui n'était pas rare dans ce pays. Cependant, malgré tout ces changements, les lieux restaient toujours aussi magnifique à voir.
Elle continuait tranquillement d'observer ces beaux jardins... Jusqu'à ce que, soudain, Vy l'emmène dans un buisson. Elle failli pousser un petit cri de surprise, mais il avait posé sa main sur sa bouche, ne la laissant que gémir silencieusement. Au début, elle n'avait pas compris cette précipitation inexpliquée, mais elle se rendit compte qu'elle devait se taire au moment ou elle entendit à son tour un bruit de pas. Un simple instant plus tard, deux créatures humanoïdes passèrent près d'eux. Le bruit qu'il faisait laissait croire qu'il portaient une lourde armure, était-ce des soldats ? Leur silhouette n'était pas humaine... On aurait plutôt dit... Des démons.
Une fois que la patrouille s'était suffisamment éloignée, Yrelith fut relâchée et put à nouveau reprendre son souffle. Ce n'est pas la première fois qu'elle avait peur, mais cela restait une expérience désagréable qu'on souhaite ne plus jamais revivre. Les deux démons étaient à présent hors de portée de vue, mais elle se décida malgré tout à rester désormais sur ses gardes. Depuis l'arrivée du Maître démon, le monde était devenu dangereux, et ces monstruosités venues d'un autre monde avait envahi la plupart des territoires, dont celui-ci. L'idée qu'elle ne pouvait plus profiter pleinement du paysage la dépita.
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| | Yrelith
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : AucunVitesse de réponse : Au moins une fois par semaine
| | Dim 3 Juin - 13:47 | | | | Cela faisait des jours qu'Ivor avait pénétré le couvert des arbres. Connaissant la réputation de la forêt, il s'était abstenu d'y chasser, n'ayant aucune envie de se mettre à dos ceux qui y vivaient encore, et sachant aussi que les démons y rôdaient en toute liberté. Il se hâtait de rejoindre des territoires moins risqués pour lui où il aurait moins de chances de croiser des séides du dragon, mais la route était encore longue jusqu'aux montagnes et il avait décidé de faire halte dans les bois de Flore, profitant du paysage.
Ivor aimait bien la forêt, venant d'une terre pelée où les arbres étaient rares; il éprouvait une révérence presque religieuse envers ces lieux qu'il sentait habités, vivants, plus vivants encore que ses plaines natales. Il aimait s'isoler sous les voûtes verdoyantes des grandes frondaisons, errant parmi les colonnes séculaires de ce vaste temple où les vivants n'étaient que des poussières face à l'éternité. Flore avait ceci de particulier que l'on y sentait bien y vivre un puissant pouvoir, et que ces bois respiraient tout autre chose que les forêts ordinaires; quelque chose vivait là, et les couleurs y étaient toujours plus vives, les parfums plus forts, les fleurs plus vivaces et plus nombreuses... Comme un jardin, comme si quelque chose prenait grand soin ici de chaque chose qui poussait.
Ivor n'était pas chez lui, en ces lieux. Lui, simple humain, lui qui sentait le sang et le fer, et menait sur ses pas l'ombre et la ruine... C'était donc avec grande prudence qu'il franchit les lisières des bois, s'enfonça de quelques lieues sous le couvert des grands arbres, et même Skallag semblait comprendre qu'il n'était pas non plus chez lui, si loin de ses plaines natales. Alors qu'ils suivaient un sentier au tracé plutôt incertain, le molosse renifla l'air et grogna furieusement. Quelque chose approchait, et la réaction de Skallag était assez claire pour que son maître comprenne que ce qui venait vers eux n'était pas du tout amical. Suivant le chemin sur encore quelques mètres, il trouva un abri suffisant dans d'épais fourrés au bord du talus, passant sans le savoir devant l'endroit où d'autres s'étaient cachés avant lui. Le bruit métallique des armures résonnait sous les feuillages, et Ivor n'eut que le temps de se mettre à plat ventre dans les buissons avant que la troupe de démons ne passent devant lui.
Skallag s'était couché près de lui, les oreilles aplaties sur la tête, avec cette agressivité effrayée qui était souvent celle des bêtes sauvages. A peine les démons passés, il releva les oreilles, renifla furieusement les branches du buisson d'à côté, avec une curiosité perplexe, comme s'il essayait de savoir ce qui s'y cachait. Ni Ivor ni Skallag n'avaient évidemment jamais vu de Cianopsitta de leur vie, aussi aucun des deux ne savait vraiment ce qui allait bien pouvoir sortir de là.
Et ils ne furent pas déçus.
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| | Ivor le Silencieux
Partie IRLCrédit avatar : Tiana Double compte : Phalène - Messaline - Sigrid Nilfdottir - Saskia BlancerfVitesse de réponse : Lente
| | Lun 4 Juin - 20:18 | | | | Enfin ! Cela faisait au moins deux bonnes journées que nous marchions sans nous arrêter. Et lorsque je vis la beauté et la verdure rayonnante de Flore, j'eu l'agréable impression de revivre. Pourtant, quelque chose vint troubler mes sens. En me concentrant un peu plus, je parvins à entendre des bruits de pas lourds. Aussitôt, je pris Yrelith par le bras avant de l'emmener dans un buisson en lui tenant la bouche pour ne pas qu'elle fasse du bruit. Lorsque ce qui ressemblait à des Démons semblait hors de portée, j'enlevai ma main de la bouche de la Cianopsitta. Cette fois ci, on l'avait échappé belle ! Maintenant, il faudrait faire plus attention. C'est vrai que j'avais complètement oublié que cette endroit aussi était sous le joug d'Aile Ténébreuse.
Avec beaucoup de prudence, je sortis lentement la tête du buisson. Plus rien ... Ils étaient partis et tant mieux ! Cependant, je me re caché rapidement. J'avais senti d'autres personnes un peu plus loin. Je ne savais pas qui elles étaient et par soucis de sécurité, je préférais ne pas prendre de risques en sortant. Je me dirigeai vers Yrelith en la prenant doucement contre moi. Ainsi ... Je préférais attendre la suite des évènements dans les bras apaisants de celle que j'aime ...
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| | Andrastée Sombresang
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : Linvala & co'.Vitesse de réponse : Assez rapide.
| | Mar 26 Juin - 18:39 | | | | « Ahlala, il y a des démons partout de nos jours, pas vrai ? »
L'individu qui avait parlé était un humain à l'aspect des plus négligé. Il ressemblait à un trentenaire en fin de décennie, un peu fatigué d'une vie très joyeuse, mais sans véritable débauche. Il n'avait pas la stature forte mais courbée du vieux travailleur, ni celle fine et grise d'un rat de bibliothèque. Il ne semblait pas avoir été un guerrier, ni un magicien, ni un roi. Dans son aspect troublant de banalité, on ne retrouvait rien qui eut pu indiquer qui était cet individu, vêtu comme un pauvre voyageur, avec autant d'indigence dans le regard que dans les vêtements.
Pourtant, quelque chose émanait de cet individu étrange tant il était commun. Il avait quelque chose au fond des yeux, au fin fond de ses prunelles bleues, qui inspiraient une sorte de respect, ou de déférence, allez savoir. Nul, ou presque, n'aurait su dire ce qui brillait là bas, au bout de l'infini de ses yeux.
« Sortez de vos cachettes, tous autant que vous êtes, il n'y a plus aucun danger. Je puis vous assurer ne pas être plus menaçant pour vous que la chenille grise de Rebena Tera l'est pour le Grand Dragon Maudit chenillophage de Flore – d'ailleurs si vous tombez sur lui, ne vous alarmez pas, il ne mange que des chenilles et des chrysalides, bien qu'il soit éminemment moche. Pauvre bête, la nature est parfois cruelle. »
Les trois individus sortirent, certains ne sachant même pas que d'autres étaient là. Comment pouvait-on être aveugle à ce point ? Mais ma foi, l'homme ne les blâmait pas : certes il avait le don de tout voir autour de lui, mais il ne devait pas oublier que lui seul, ou presque, avait ce pouvoir. Ce ne devait pas être aisé pour les êtres inférieurs que de ne voir qu'avec leurs yeux.
« Cela fait bien longtemps que j'attends qu'il passe ici des gens dignes de ce que je conçois. Laissez moi vous regarder. »
Et il les regarda, il les passa tous trois en revue avec insistance, les détaillants de haut en bas sans gêne, malgré la leur. Les deux premiers n'étaient pas ce qu'il recherchait. Mais la fille, en revanche... Peut-être était elle celle qu'il recherchait depuis tant d'années. Son regard magique la détailla de fond en comble, jusqu'au fin fond de son âme. Elle était âgée, bien qu'elle ne semblait pas en saisir toute l'étendue elle même : c'était une phénix, ou du moins une espèce dérivée de celle ci, une cianopsitta – un nom qu'il avait mis des lustres à retenir. Il lisait en elle, et elle ferait l'affaire, sûrement.
Oui, elle ferait l'affaire. Et de toute façon, même si le destin lui révélait qu'elle ne convenait pas, il pourrait la récupérer pour la transmettre à quelqu'un d'autre.
« Dis moi, tu sauras garder un objet mon enfant ? »
Il ouvrit une main ouverte dans laquelle apparu, sans fioriture, un tube de bois scellé, qu'il lui montra.
« Dedans, il y a une lettre, écrite de ma main. Je te demande d'accepter d'être mon messager à travers les époques, même si je pense que tu ne tarderas pas à rencontrer le destinataire de cette missive.
En notre temps tout se monnaye, alors saches que je ne vais pas t'employer gratuitement. Et je sais parfaitement de quoi tu as besoin ! Ceci sera ton paiement. »
Il ouvrit les mains, en libérant une colombe d'un blanc tel que la neige la plus pure eut semblé souillée. Une unique plume tomba dans sa main, tandis qu'il regardait le bel oiseau s'envoler avec un sourire ému. Puis, prenant délicatement la plume, il déposa un faible baiser dessus, et celle ci se mit doucement à scintiller. Il la déposa dans la chevelure rousse de la cianopsitta.
« Grace à cette plume, ta volonté pourra dévier les épées et les flèches qui tentent de t'atteindre. Mais je t'avertis, toute puissante qu'est cette plume, elle n'arrêtera nulle lame ou flèche, elle ne fera que dévier. Une flèche ne sera pas trop dure à écarter, quoiqu'une volée sera plus ardue, et en ce qui concerne les lames, cela dépendra du porteur. Et ce pouvoir ne marchera pas la nuit. La nuit n'est pas mon domaine, et avec un tel pouvoir sur toi, tu attirerais beaucoup trop d'intentions malveillantes s'il s'exerçait la nuit. Fait moi confiance : tu n'aimerais pas savoir ce qui te fait parfois frissonner pendant ton sommeil.
Mais saches que le véritable don de cette plume ne sera pas de te protéger toi, mais aussi de protéger les autres.
Elle a d'autres pouvoirs, mais ils ne sont pas pour toi mon enfant, de même que les mots que j'ai couché sur le parchemin. Ne l'ouvre jamais. Quant à son destinataire, bien que tu ne saches rien de son identité, tu sauras parfaitement le reconnaître quand tu le verra. Mes mots te le soufflerons. »
Il tapa des mains, on entendit comme un petit claquement au loin. Le parchemin en question, lui, avait disparu.
« Mais vois tu, j'ai encore quelques réticences à te confier un tel secret. Heureusement, je sais parfaitement comment tu pourrais prouver ta valeur. Il y a , à quelque pas d'ici, une espèce de petit sanctuaire dans lequel se trouve un livre. Je ne suis plus tout jeune voyez vous, et j'ai besoin de ce qui est écrit dessus pour repousser la Mort pour de bon. Par conséquent, je ne peux pas m'approcher : je ne suis pas un guerrier, ni un mage de combat. J'aurais besoin d'une bonne âme – ou de trois bonnes âmes – prêtes à risquer leurs vies pour me ramener ce livre, que ces bonnes âmes n'ont pas intérêt à lire d'ailleurs. Vous acceptez ? Oui ? Excellent alors ! Vous n'avez qu'à suivre la puanteur des démons, et une fois revenus, la lettre sera à toi jeune fille. Pour les deux autres, vous faites comme vous voulez, je m'en moque. Merci encore. »
Disant ceci, il disparut alors, sans éclat de lumière, ni bruit, ni un quelconque effet visuel. Il avait purement et simplement disparu.
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| | Mer 27 Juin - 17:17 | | | | Vy semblait inquiet... Elle le laissa venir contre elle, se laissant prendre dans ses bras. C'était confortable... Elle ferma les yeux un instant, rien qu'un instant, le temps de pouvoir en profiter... Elle en oublia où elle se trouvait, qu'elle s'était cachée dans ce buisson à cause du passage des deux patrouilleurs. Elle aimerait tant que le temps se fige, rester dans les bras de quelqu'un, c'était tellement... Réconfortant... Yrelith se blottit contre lui, ne se souciant plus que de son confort contre le Cianopsitta. Elle plaça une main sur l'épaule de son congénère, s'y agrippant doucement. Si seulement plus rien ne comptait à présent...
Soudain, elle entendit quelqu'un parler, ce qui la fit sursauté. Sa vigilance l'a trahi, elle était trop bien installée pour se soucier du monde extérieur. Cependant, elle resta cachée, attendant que l'inconnu disparaisse à son tour. Mais cela semblait peine perdue... Les deux Cianopsittas semblaient être découverts. Peu importe qui il s'agissait, ce devait être quelqu'un de plutôt doué dans la... Chasse. Mais c'est au moment où elle l'entendit une seconde fois parler qu'elle fut plus que surprise. Elle... Le comprenait. Était-ce de la magie ? C'était la seule possibilité. Mais cela l'étonnait quand même... Elle sortit subitement la tête du buisson, curieuse de savoir qui cela pouvait-il bien être. À première vue, il s'agissait d'un humain, un humain comme un autre sans trop de particularités visibles, si ce n'est son regard profond.
C'était vraiment lui, qui parvenait à se faire comprendre par Yrelith ? Étrange... Elle sursauta de frayeur lorsqu'elle aperçut l'étranger, dans le buisson voisin. Elle ignorait qu'il y avait quelqu'un d'autre. Elle se cacha avec hâte derrière Vy, terrifiée à l'idée qu'il s'agisse d'un traqueur qu'elle craint tant. Son compagnon semblait méfiant, il ne paraissait pas savoir qui méritait le plus leur confiance. Quoiqu'il en soit, la Cianopsitta se contenta de regarder cet étranger. Il semblait tellement... Banal, si peu menaçant... Rien que dans son regard, on pouvait sentir une certaine forme de respect, mais envers qui... Lorsque leur regard se croisa, elle se sentit sondée. Lisait-il en elle ? Que voyait-il ? Jusqu'où voyait-il ? Malgré qu'elle n'était plus qu'un livre ouvert par rapport à cet homme... Elle se sentit tout de même... Comment dire... En sécurité ? Ça y ressemblait.
C'est étrange, comme impression... Il parlait, il utilisait des mots qu'elle ne comprenait pas, ou bien qu'elle n'avait jamais entendu auparavant... Mais elle le comprenait quand même. Elle parvenait à comprendre ce qu'il lui disait. Être son messager... Elle n'était pas contre, malgré le fait qu'elle aurait quand même voulu protester, mais, contre son attente, elle n'arrivait même pas à y penser, juste y songer, et encore... L'inconnu invoqua une magnifique colombe blanche, récupéra une plume, l'embrassa du bout des lèvres, puis s'approcha de la Cianopsitta qui fut une fois de plus surprise, surprise par ce manque de danger, elle... Elle n'arrivait pas à se sentir menacée, par sa présence. Elle reçu comme cadeau une plume blanche, une plume enchantée capable de dévier pas mal de choses. Yrelith ne savait pas trop comment le remercier.
Il lui expliqua que pour "prouver sa valeur", un vieux sanctuaire non loin d'ici abritait un vieux livre, un bouquin qu'elle doit lui rapporter. S'il ne s'agit que de cela... Mais elle doit rechercher des traces de son peuple, elle... Elle n'aimerait pas trop perdre de temps avec ce genre de quêtes. Yrelith n'eut pas le temps de se plaindre, l'inconnu avait déjà disparu. Comment ? Simplement volatilisé. Elle regarda le sol... Avant de se tourner vers Vy, ne sachant pas trop quoi en penser. Devrait-elle y aller ? Accompagnés par cet autre inconnu ?
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| | Yrelith
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : AucunVitesse de réponse : Au moins une fois par semaine
| | Mar 14 Aoû - 21:45 | | | | Alors que Skallag allait en furetant dans les buissons, Ivor se releva lentement, méfiant. La petite phrase de l'inconnu, lancée avec désinvolture, comme sur le ton de la conversation, ne l'aidait pas à être confiant envers le nouveau venu qui semblait être apparu avec une suspecte rapidité. Il mit un moment à comprendre son babillage et rappela son chien auprès de lui, voyant émerger du buissons voisin deux personnages tous de roux coiffés, se demandant ce que diable se tramait ici. Il recula d'un pas, laissant l'homme parler, croisant les bras sur sa poitrine d'un air farouche. Ivor était méfiant comme le serait tout homme égaré en terre étrangère et ayant déjà fait pas mal de rencontres suspectes depuis des jours. Vigilant, sans animosité, comme l'était le fauve assis près de lui, qui fixait l'homme -si c'en était un- de ses yeux dorés.
Ivor affronta sans crainte et sans ciller le regard de l'inconnu, cet infini bleuté où se perdaient les mondes et les étoiles, comme un puits bleu de lumière au fond duquel brillait quelque chose, quelque chose d'ancien. Infiniment ancien. Il n'en fut pas rassuré pour autant, loin de là...
Quand l'homme s'adressa à la rouquine sortie de son buisson, déballant son babil à demi compréhensible et tellement étrange, le chasseur jugea qu'il n'avait rien à faire là et commença à se dire qu'il était temps de lever le camp. Il le regarda faire ses tours de passe-passe, embobiner la gamine à sa manière, un faible rictus amusé tordant la ligne dure de sa bouche. Et puis, un moment, il comprit quelle mission il confiait, et il comprit aussi que d'une manière ou d'une autre, sans que personne n'ait donné son accord de manière explicite, les deux autres étaient concernés. Ivor grimaça un peu plus franchement. La gosse n'avait pas l'air de comprendre grand chose à ce qu'on lui disait, mais l'homme parlait avec tant d'assurance que c'était comme si tout était fait d'avance, écrit, réalisé, prévu. Ivor n'aimait pas ça. Il n'aimait pas qu'on lui dicte sa conduite, et encore moins qu'on lui colle dans les pattes des histoires de missions et d'aventure. Il savait d'expérience que c'était pas si bien que ça, l'aventure...
Finalement, alors que le drôle de bonhomme s'évanouissait dans le néant, il se tourna vers les rouquins et la gamine qui lui jetait des regards pas rassurés. Ivor ne pouvait que comprendre, avec sa vieille trogne esquintée et son molosse, il ne ressemblait ni à un enfant de choeur, ni à un gentil gars bien intentionné.
Au bout d'un moment, il se laissa tomber sur une souche couchée en travers du chemin et la fixa d'un regard sombre qui disait "ne me mêle pas à ça". Pour l'heure, Ivor était encore l'entêtement fait homme et pour qu'il décide de s'embarquer dans cette histoire qui puait un peu trop la magie pour être honnête et qui ne le concernait même pas, il allait falloir plus que simples paroles.
Skallag semblait intrigué par la présence des étrangers; la tension qui l'avait habité quand l'inconnu avait été présent s'était estompée et il était simplement curieux, à présent, s'enhardissant, en l'absence de réprimandes de son maître, à aller renifler les deux jeunes gens d'un peu plus près, méfiant mais sans hostilité. Comme s'il sentait quelque chose de nouveau, une odeur inconnue quelque chose.
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| | Ivor le Silencieux
Partie IRLCrédit avatar : Tiana Double compte : Phalène - Messaline - Sigrid Nilfdottir - Saskia BlancerfVitesse de réponse : Lente
| | Sam 18 Aoû - 3:46 | | | | J'étais bien là … Dans les bras apaisants de ma partenaire. Je n'avais pas envie de bouger d'ici. J'étais trop bien ; trop heureux à ses côtés. Pour une fois dans ma vie, je saisissais enfin le sens du mot « bonheur », enfin … Soudain, une voix nous appela. Elle savait que nous étions quelque part. Yrelith releva la tête et se recacha aussitôt. Je fis de même en relevant légèrement la tête et en regardant dans la direction où elle avait elle-même posé les yeux. Un autre homme ! Un autre homme se trouvait ici ! Enfin, je n'eus pas le temps d'y faire attention que l'autre homme -celui qui avait parlé donc- avait donné une plume blanche en lui expliquant une histoire à propos d'un sanctuaire. Mais … Dans quoi nous étions-nous encore embarqué ? De plus, ma compagnon avait l'air de me demander ce que nous devions faire. Pour ma part, visiter ce temple pourrait être sympa même si j'ignore ce que nous allons y trouver. Si j'y vais, ce sera aussi pour Yrelith. Et visiblement, nous devions aussi nous allier avec l'autre homme que nous avons aperçu peu de temps avant. Faire équipe avec un inconnu … L'idée me tente mais je ne sais pas si c'est vraiment raisonnable, surtout par rapport à Yre', en fait. Je vois bien que je suis très protecteur avec elle mais ça prouve que je tiens à elle quelque part, non ? Donc logiquement, ce n'est pas une si mauvaise chose en soi. Je souhaite juste le meilleur pour elle. Rien que ça. Je sais que c'est déjà beaucoup mais je m'y tiendrai.
Trêve de bavardage. On a quelque chose à récupérer dans un temple aussi étrange ! Je me répète mais pour cela, il nous faut aussi l'aide de l'homme et à mon avis, il ne sera pas facile à convaincre comme la plupart des Humains, à vrai dire. Je me relevai doucement, adressant un clin d’œil à la Cianopsitta avant de me diriger vers l'homme. Après tout, puisqu'on a pas le choix … Autant y aller cash et sans détour. Je m'approchai de lui tout en lui faisant des gestes pour lui montrer que je ne lui voulais aucun mal et que je souhaitai juste parler avec lui. Et s'il n'est pas aussi bourrin que les autres Humains, je ne risque pas grand chose, lorgiquement … Parce que oui, je ne suis pas Devin. De ce fait, je ne sais pas de quoi l'avenir est fait et dans un sens, c'est tant mieux. Ce serait ennuyant de tout savoir à l'avance. Bref ! Je finis par me décider :
« - Bonjour, je ne vous veux aucun mal. Je m'appelle Vy et apparemment, nous allons devoir nous allier temporairement pour aller chercher quelque chose dans ce temple. Je me doute que vous ne souhaitez pas venir plus que ça. Mais ce serait fort aimable de votre part, si vous vous joigniez à nous. »
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| | Andrastée Sombresang
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : Linvala & co'.Vitesse de réponse : Assez rapide.
| | Mar 28 Aoû - 13:25 | | | | Yrelith, s'étant cachée derrière Vy, observait l'inconnu qui les dévisageait. Devait-elle s'en méfier ? Pouvait-elle lui faire confiance ? De toute manière, on remarquait aisément que lui-même ne semblait apprécier leur compagnie. En général, la Cianopsitta s'enfuirait, mais là... C'est pas vraiment de l'hésitation, plutôt l'attente d'une réponse de sa part. Les rejoindra-t-il ? D'un côté... C'est pas comme s'il manquait de choix. Elle continuait de le regarder, lui et son familier, ce dernier semblait non seulement s'habituer à leur présence, mais paraissait surtout en réalité curieux, curieux au point qu'il alla les voir pour les humer. Yrelith ne prit pas cela pour une menace ni même pour une salutation de la part de l'animal, elle même ressentait à quel point il était curieux de connaître leur véritable nature. Cependant... Ce n'était ni le lieu, et certainement pas le moment pour reprendre leur forme originelle.
À un moment, elle aperçut l'humain s'asseoir et croiser ses bras, son regard semblait rempli de haine, d'animosité, comme si cette situation le déplaisait. Elle le comprenait... Enfin, elle pensait le comprendre, elle aussi elle se sentirait mal à l'aise face à des inconnus qui ne font pas partis de son peuple. Cependant, son regard se fit tellement insistant que la Cianopsitta finit par capter le message. Il ne les suivra pas, peu importe le nombre de fois que Vy tentera de l'en persuader. Peut-être les suivra-t-il de loin, furtivement, poussé par la curiosité, mais cet inconnu n'osera jamais marcher à côté d'eux. Avant même que son compagnon ne finisse de parler, Yrelith s'en alla déjà. Au début, elle ignorait par où aller... Puis finalement, gloussant comme une jeune fille, elle marcha d'un pas amusé, sûre d'elle. "Vous n'avez qu'à suivre la puanteur des démons". Les étranges créatures en armures dont elle s'était caché avec Vy en étaient sûrement, alors elle décida de les suivre.
Ce n'est pas tant qu'il est facile de les rattraper, mais elle se souvint à peu près par où ils sont passés, elle ne fit que suivre cette direction. Pour être franche... À un moment, elle s'arrêta, pas parce qu'elle avait oublié le Cianopsitta ou l'humain derrière elle, mais plutôt parce qu'elle ignorait parfaitement vers où se diriger à présent. Peut-être par-là... Ou bien par-ici... Elle se retourna, tendit son bras en l'air et l'agita pour appeler Vy. Elle aurait bien aimé l'appeler en criant, mais elle n'est tout simplement pas habituée à utiliser sa voix humaine. Yrelith préférait juste rester sur ses habitudes, être elle-même.
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| | Yrelith
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : AucunVitesse de réponse : Au moins une fois par semaine
| | Ven 2 Nov - 17:43 | | | | Ivor, l'entêtement fait homme, toisa le rouquin d'un regard peu amène.
-ça va me rapporter quoi, tout ça? A part des emmerdes, j'veux dire. Non, je passe.
Une petite voix chuchota à son oreille. Vraiment, tu va les laisser comme ça? Ils ont l'air jeunes, presque des gamins. Il sont peut être pas humains, mais il sont peut-être un peu plus vulnérable que toi, tu ne crois pas? Et puis, une récompense, à la clef, ça peut être bien, non? Il y avait des vivres à acheter, des outils à réparer, pour poursuivre leur route.
Ivor se détourna, haussa un sourcil perplexe en voyant l'autre demoiselle s'en aller comme si de rien n'était, marchant d'un pas guilleret en faisant signe à son compagnon. Non, vraiment? Qu'est-ce que c'était encore que ces énergumènes? Il se souvint du régiment de démons, et se dit qu'il ne ferait de toute façon peut-être pas grande différence, si jamais il y avait du grabuge.
-Tu devrais suivre ton amie avant qu'elle se perde, ajouta-il en posant de nouveau ses yeux sombres sur le jeune homme.
Et puis, alors qu'Ivor semblait décidé à ne pas dévisser son séant de l'endroit où il était assis, il distingua une forme dans les fourrés; quelque chose rôdait, et Skallag renifla furieusement l'air, soudain tendu. Un fauve? Un grognement porcin répondit à la question: un sanglier, et un gros, à ce qu'il pouvait en juger d'ici. Et la rouquine au milieu du chemin... Le chasseur se leva, alors que le molosse à ses pieds se redressait, les poils hérissés, prêt à attaquer. Bon dieu. S'ils étaient tombés sur un vieux mâle ronchon, impossible de savoir ce qu'il attaquerait en premier; la gamine isolée, ou bien eux?
Skallag gronda plus fort quand le sanglier se rapprocha d'eux, grognant, fourrageant dans les buissons, et puis à mesure qu'il progressait dans leur direction, Ivor crut distinguer l'odeur du sang. Et en plus, blessé? Bien leur veine?
Il se leva, lentement, et se tourna vers le jeune homme.
-Tu devrais t'écarter, dit-il à voix basse.
Le molosse aboya une première fois, toutes dents dehors, quand la bête émergea des fourrés et les fixa de ses petits yeux noirs. Il reniflait furieusement, et une vilaine plaie lui barrait le dos alors que le sang avait détrempé son pelage et gouttait le long de ses poils brunâtres, éclaboussant les feuillages à son passage. Il se vidait abondamment, mais il était encore assez vivant pour foncer, et faire beaucoup de mal si on restait à sa portée.
Ivor siffla, espérant que la jeune fille aurait vu la bête assez tôt pour se cacher, et le sanglier s'intéressa de très près à Skallag qui écumait de rage, et aboyait à pleine gueule, ce qui ne servait manifestement qu'à énerver l'animal encore plus. Le molosse bondit avant même que le sanglier ait le temps de charger, ce qui aurait été plus fatal au chien qu'à lui-même, de toute évidence. Il s'attaqua à la plaie, le museau barbouillé de sang, évitant les soubresauts de la bête furieuse, évitant surtout ses morsures et ses coups de tête. Finalement, Skallag fut rejeté de côté, sonné, et se remit aussitôt en position d'attaque alors qu'Ivor profitait du temps gagné pour bander son arc. Il était assez proche pour transpercer sans peine le cuir épais du sanglier, qui déjà boîtait, se traînait, mourant mais furieux, bien décidé à venir à bout du mâtin.
Profitant d'un instant d'inattention, Ivor ajusta son tir, et la flèche fila se loger dans la nuque épaisse de l'animal qui remua encore un long moment avant de s'immobiliser enfin. Skallag trottina aussitôt jusqu'au cadavre, aboya une ou deux fois, le poussant du museau, comme pour vérifier que l'animal était bien mort. Il s'assit sagement, et attendit son maître qui rangeait son arc et ses flèches.
-Finalement, soupira celui-ci, je crois que vous aurez peut-être besoin de moi. Avec tous ces démons en maraude, les bêtes ici deviennent folles.
Il s'accroupit près du corps, examinant la blessure.
-Surtout quand ils s'amusent avec eux, lâcha-il d'un air sombre.
Il ôta sa flèche, et prit le temps de découper à même la viande encore fumante une petite récompense pour Skallag qui l'avala en grognant de bonheur. Les dés étaient finalement, jetés, Ivor se rendait. Tout était écrit, semblait-il... Que pouvait-il faire contre ça? Et puis ces gamins n'avaient certainement pas l'air équipés pour ce qu'ils s'apprêtaient à faire.
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| | Ivor le Silencieux
Partie IRLCrédit avatar : Tiana Double compte : Phalène - Messaline - Sigrid Nilfdottir - Saskia BlancerfVitesse de réponse : Lente
| | Mer 7 Nov - 0:06 | | | | Bon. L'homme n'avait pas l'air de vouloir nous accompagner. Pourtant, j'avais la net impression qu'il était nécessaire à notre quête. Je m'apprêtai à rejoindre Yrelith qui était déjà bien partie lorsqu'il me demande de m'écarter. Sur le coup, je ne compris pas pourquoi il m'avait demandé ça mais en voyant l'énorme sanglier passer, je compris vite la raison. L'animal qui accompagnait l'humain commença à se battre avec la bestiole. A un moment, j'ai bien cru qu'il allait y passer mais il avait seulement chercher à gagner du temps pour que son maître parvienne à tuer le sanglier sans trop de difficultés. D'ailleurs, cette technique s'avéra efficace puisqu'une seule flèche parvint à transpercer la peau du sanglier. C'était au moins ça de fait. Deuxième bonne nouvelle, il acceptait de se joindre à nous pour l'expédition. Avec lui, c'était une sécurité de plus !
De plus, ce qu'il disait n'avait rien de réjouissant. Apparemment, les Démons s'amusaient avec les animaux des environs et ça, c'était pas vraiment tolérable et même si ça m'énervait, je ne pouvais pas y faire grand chose. Me battre contre un Démons, ça peut aussi vouloir dire que je signe mon arrêt de mort. Et pour le moment, j'avoue que je n'en ai pas franchement envie. Maintenant, je me mis à rejoindre Yrelith le plus rapidement possible. S'il lui arrivait quelque chose, je ne pourrai que m'en vouloir. Mais vu que je sais que l'humain est avec nous, je me sens un peu plus en sécurité. Au fait, ça me fait penser que je ne connais toujours pas son nom :
« - Au fait, vous vous appelez comment, si je peux me permettre ? Je vous l'ai déjà dit mais moi, c'est Vy. Enchanté. »
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| | Andrastée Sombresang
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : Linvala & co'.Vitesse de réponse : Assez rapide.
| | Ven 9 Nov - 12:52 | | | | Pendant qu'elle agitait son bras en l'air pour appeler son compagnon de route, Yrelith se mit à glousser. D'un côté, elle trouva ça marrant, de prendre la tête, d'inviter Vy à la rejoindre pour ensuite reprendre leur chemin. Même si là, ils devaient aller vers des ruines ou quelque chose du genre, la Cianopsitta ne semblait pas trop avoir de choix. Et puis, après tout, ça avait également un côté amusant, cette petite aventure pas prévue. C'est un brouhaha qui la sorti de sa rêverie, un énorme sanglier apparut, la faisant reculer de frayeur. L'animal était d'évidence d'humeur menaçante, mais cela ne paraissait pas être de l'hostilité... Plutôt... De la frayeur ? Surprise, elle s'enfuyait alors que la confusion s'emparait du groupe avec l'apparition de ce gros mammifère en rogne.
Sans vraiment réfléchir, Yrelith courrait jusqu'à entendre des bruits de pas lourds. On aurait dit les même que ceux des démons en armure... Curieuse, elle s'en rapprocha silencieusement pour apercevoir une grotte où lesdits démons entrèrent. Serait-ce leur cachette ? Mais même si ça l'était, la Cianopsitta sentait que c'était là qu'elle devait aller. C'était difficile à expliquer... Ce n'était même pas à cause d'une preuve évidente, ni même l'intuition, juste comme si elle s'y était attendue... Une fois que le silence s'installa, la jeune demoiselle marcha doucement jusqu'à l'entrée de la caverne. D'ici, elle pouvait s'en rendre compte, c'était... Très étrange. Alors qu'elle s'y enfonçait discrètement, Yrelith remarquait que les parois pouvait être plutôt bien vu, pourtant, il n'y avait aucune source de lumière apparente, serait-ce les murs qui scintilleraient ? Non plus... Il devrait faire sombre, par-ici, cependant, on y voyait clairement.
Malgré la présence d'insectes géants et celle évidente des démons, la Cianopsitta se sentait... Sereine, calme, rassurée... La peur ne la tiraillait pas, ni même le stress de cette aventure que l'on pourrait trouver palpitante ou bien qui mettrait les nerfs de certains à l'épreuve. La fraîcheur qu'elle connaissait des cavernes n'y était pas non plus, on n'avait pas chaud pour autant, mais pas non plus froid. C'était un bien étrange endroit, et pourtant, malgré tous ces mystères, Yrelith ne se posait aucune question. Pas que tout cela était naturel à ses yeux, mais elle ne parvenait pas à être inquiète... Au bout d'un moment, après avoir suffisamment marcher, elle arriva dans une grande cavité, le sol était enfin aussi plat, mais ici, on se sentait... Petit. Au fond, elle aperçut une grande porte ouvragée, sa curiosité l'emporta et elle s'en rapprocha. Et au fur et à mesure que la distance qui les séparait s'amoindrissait, elle se rendait compte que cette grande salle était également aménagée. Des meubles sans âges, d'un style bien particulier, commençaient en réalité à apparaître sous ses yeux, des meubles en un bois flamboyant et dur comme la pierre, mais c'était indubitablement du bois. Au moment où la Cianopsitta posa sa main sur la porte, elle remarqua qu'elle était faite de la même matière.
Profitant que la porte soit entrouverte, Yrelith y jeta un oeil, et ce qu'elle vit la frappa. Les démons étaient là... Et le livre aussi ! Cependant, elle n'osait pas approcher... Si elle se sentait apaisée précédemment, la vue des démons en armure avait annulé toute cette atmosphère. Elle avait à nouveau peur... C'est là qu'une main se posa sur son épaule.
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| | Yrelith
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : AucunVitesse de réponse : Au moins une fois par semaine
| | Sam 10 Nov - 17:57 | | | | Ivor tendit au rouquin une grosse main usée par les travaux de la vie et lui accorda une poignée de main dont la fermeté trahit une certaine maladresse, sans doute parce qu'il n'avait guère l'usage de la sociabilité commune.
-Ivor, dit-il d'un ton rude mais qui se voulait tout de même poli.
Il tapota la tête de Skallag qui haletait joyeusement près de lui, ragaillardi par cette escarmouche soudaine et par sa petite récompense.
-Et voici Skallag.
Tout en parlant, il distingua sous les arbres la silhouette de la jeune fille qui s'éloignait d'un pas vif. Il en avait connu, des imprudents et des suicidaires, mais ceux deux-là gagnaient haut la main le gros lot! Il se demanda encore une fois ce qu'il fichait ici, et se rappela l'évidence: ces deux-là semblaient décidés à risquer leur vie à chaque instant. Entre les démons en goguette et les bêtes sauvages c'était à se demander par quel miracle ils avaient réussi à rester en vie jusque là. Cela posait également la question de ce qu'ils étaient, humains ou autre, mais ce questionnement risquait d'emmener Ivor dans des considérations un peu trop lointaines, aussi il décida que ça ne le regardait pas.
-On ferait mieux de s'activer si on veut la rattraper.
Et de fait, ils n'arrivèrent à temps que pour la voir s'enfoncer dans la bouche béante de la caverne. Skallag avait suivi sans peine la piste de la jeune fille, mais il ne cessait de gronder, les oreilles aplaties sur le sommet de la tête, manifestement effrayé et agacé. Il y avait assez d'empreintes sur le sol meuble autour de l'entrée de la grotte pour qu'Ivor puisse deviner qu'il y avait eu ici le passage d'une forte troupe, lourdement armée. Et comme la seule armée qui circulait dans le coin était celle des démons, la réponse était vite trouvée. Il grogna entre ses dents. Qu'est-ce qui pouvait bien passer par la tête de la gamine pour qu'elle décide de s'enfoncer dans un souterrain où rôdaient des démons? Impossible cependant de savoir s'ils étaient à l'intérieur ou s'ils en étaient sortis, cependant.
-Va falloir la suivre là-dedans, si tu veux la revoir en vie, marmonna-il à l'adresse de Vy.
Il lui jeta un bref regard, peu amène, et lui fit comprendre que le silence était une question de vie ou de mort. Ils étaient suffisamment dans le pétrin comme ça, pas besoin de rameuter la cavalerie.
Ivor, Skallag sur les talons, quitta le couvert des arbres pour s'aventurer dans la zone découverte autour de l'entrée du souterrain. Il prit le temps d'examiner les traces, très récentes, qui menaient vers l'intérieur. Celles de la jeune fille s'y superposaient, si légères qu'il n'arrivait qu'à peine à les distinguer. Le chien qui le suivait semblait inquiet, toujours, mais restait près de son maître, comme s'il était la seule assurance de survie et qu'il ne pouvait en aucun cas s'en séparer. Prudent, Ivor fit signe à Vy de le suivre et franchit le seuil de la caverne. L'ambiance étrange qui y régnait, outre le fait qu'elle semblait mettre les nerfs de son compagnon à rude épreuve, ne lui disait rien qui vaille. Pragmatique, il se méfiait de tout ce qui était magique, parce que pour ce qu'il en avait vu, ça n'apportait jamais rien de bon. Il n'y comprenait rien, et éprouvait donc à son égard une défiance naturelle provoquée aussi par une ignorance profonde de tout ce qui concernait les choses qui sortaient de l'ordinaire. Il considérait simplement que tout cela n'était pas de son ressort et laissait ceux qui avaient le goût du risque se mêler de ces choses là.
Ce fut donc avec un luxe de précautions quelque peu exagéré, aussi mal à l'aise qu'un mormon dans une orgie romaine qu'Ivor progressa dans le souterrain, sur les pas de celles qu'ils cherchaient à rattraper. La piste des démons suivait la même route, manifestement, quoiqu'on eut pu avoir du mal à se fier au pistage de Skallag qui semblait assez désorienté par l'étrangeté du lieu.
Finalement, arrivant à l'immense salle qui se dessinait autour d'eux, Ivor distingua à l'autre bout la silhouette de la jeune fille. Il se glissa en silence près d'elle, et lui toucha l'épaule pour attirer son attention, lui faisant signe de se taire. Skallag fixait l'intérieur de l'autre pièce avec une hostilité teinté de terreur et seule la présence de son maître semblait le dissuader d'attaquer ou de fuir. Ils étaient dans un beau pétrin. Ivor fit signes aux jeunes gens de battre en retraite le plus vite possible avant que les démons ne s'aperçoivent de leur présence. Au Diable le livre, l'apparition, la mission et tout le reste, mieux valait penser d'abord à sauver leurs miches.
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| | Ivor le Silencieux
Partie IRLCrédit avatar : Tiana Double compte : Phalène - Messaline - Sigrid Nilfdottir - Saskia BlancerfVitesse de réponse : Lente
| | Dim 11 Nov - 1:17 | | | | Il s'appelait donc Ivor. Et son espèce de gros chien s'appelait Skallag. Bon déjà, les présentations, c'était fait. Je fis un hochement de tête lorsqu'il proposa d'accélérer le pas. Puis, je me mis aussitôt à marcher plus vite. Laisser Yrelith toute seule, c'était pas franchement une super idée. On arriva à temps pour la voir s'enfoncer dans une caverne. Le chien de l'Humain n'avait pas l'air très rassuré. Il faut dire que les empreintes qui se trouvaient au sol n'étaient guère rassurantes. Et mon impression se confirma lorsqu'il ajouta qu'il faudrait entrer là dedans pour pouvoir récupérer la Cianopsitta en vie. Il me fit aussi un signe et je compris qu'il fallait que je me taise. Ça allait donc être une sorte de mission de discrétion. Non pas une sorte, finalement. C'était complètement ça. Et Yrelith qui est allée dedans sans savoir sur quoi elle allait tomber ... Super. Je n'aurai pas du la quitter des yeux tout à l'heure. Quelque part, c'est un peu voir beaucoup de ma faute ce qui lui arrive. Mais bon. Ce n'était pas vraiment le moment de se lamenter. Maintenant, il fallait surtout agir et c'est bien ce que j'ai l'intention de faire. Ivor examina les traces du sol et lorsqu'il eut fini, il me fit signe de le suivre. Ce que je fis sans attendre. Rester tout seul dehors, ça me disait vraiment rien. Même si en fait, j'ignorai ce qui était le plus accueillant entre la caverne et l'épaisse forêt qui se trouvait derrière nous. Soit les deux, soit aucun des deux. Bref. C'est pas important.
Une fois à l'intérieur, on me mit pas trop longtemps à retrouver Yrelith. Et pour le moment, aucun Démon ne nous avait surpris. Tout fonctionnait à merveille. Maintenant, il ne restait plus qu'à sortir aussi discrètement et pour le livre, on verra ça un peu plus tard. Lentement, je fis demi-tour avant de prendre la direction de la sortie. Non, je ne suis pas un peureux. Je suis juste quelqu'un de prudent qui n'accorde pas d'importance aux objets matériels. C'est pas pareil. Et puis dans ce cas, je ne suis pas le seul de ce mini groupe à être peureux. Parce qu'à la base, c'est tout de même Ivor qui veut sortir d'ici. Mais passons. La sortie donc ... Pour ma part, j'étais presque dehors. Il ne manquait vraiment plus grand chose avant que je ne me retrouve de nouveau à l'air libre.
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| | Andrastée Sombresang
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : Linvala & co'.Vitesse de réponse : Assez rapide.
| | Sam 24 Nov - 10:20 | | | | Appelée à les rejoindre, Yrelith se sentit contrainte de laisser le livre là. Cependant, le vieil homme lui a demandé de le lui rapporter... Elle l'avait promis, ce serait bête de revenir sur sa parole... Ayant déjà fait quelques pas vers la sortie, la Cianopsitta se retourna pour observer une fois de plus la grande porte. Le livre était juste derrière... Et malgré la présence des démons, elle ne pouvait tout simplement laisser tomber... Jetant un regard vers Vy et l'humain, elle remarqua qu'ils étaient déjà assez éloignés, peut-être étaient-ils déjà sortis de la caverne... Saisissant cette opportunité, la jeune demoiselle retourna se cacher derrière les grandes portes pour regarder à nouveau ce fameux livre. Rien qu'en le détaillant, même de loin, on pouvait sentir qu'il ne s'agissait pas d'un simple recueil...
Elle observa l'intérieur de la pièce avant de s'y faufiler discrètement. Ça ressemblait à une vieille bibliothèque violemment réaménagée, certaines étagères étaient à terre, de même pour une grande partie d'autres livres, mais pas du même genre qu'Yrelith recherchait. Celui qu'elle devait ramener était encerclé par les démons. Bien qu'elle n'était pas aussi discrète qu'une ninja, le bruit des armures qui s'entrechoquaient au moindre pas d'un démon suffisait à la couvrir. S'étant dissimulée derrière l'une des dernières étagères encore debout, elle pouvait voir le livre à travers. D'ici, on ne pouvait que remarquer d'avantage l'aura qui émanait du livre... C'est certainement ce qui empêchait les démons de le prendre. Et si elle en était également incapable ?... Des guerriers qui semblaient être relativement forts, incapable de récupérer un bouquin, alors en quoi une si jeune Cianopsitta comme elle pourrait faire mieux ?... Non, le vieil homme lui a demandé de de lui ramener, alors c'est qu'elle, elle peut le faire.
Rassemblant tout son courage, elle se mit à pousser de toute ses forces l'étagère, ce qui la fit basculer... Et chuter sur l'un des démons. Autant surpris que choqué par le bruit et la vue de leur camarade englouti sous un tas de livres, ils ne réagirent pas à temps lorsqu'ils remarquèrent une jeune demoiselle bondir sur le livre, le prendre entre ses mains, puis filer aussi vite qu'elle est apparue. C'est alors qu'elle entendit de féroce rugissement derrière elle, ce qui, accentuant la terreur qui l'envahissait, la fit piquer un sprint jusqu'à la sortie. C'est un miracle qu'elle parvenait à courir aussi vite, mais aussi à ne pas trébucher sous sa forme humaine. Une fois sortie de la grotte, Yrelith cru apercevoir ses deux compagnons qui devait certainement l'attendre. Elle n'eut pas le temps de leur expliquer que déjà elle fut à une quinzaine de mètres plus loin, et elle ne faisait que de les distancer d'avantage. Après être retournée dans la forêt, le sol n'était plus aussi plat... L'équilibre lui fit défaut et elle trébucha, s'écrasant sur le sol en lâchant le livre qui s'envola un peu plus loin. Se relevant péniblement, elle gémissait de douleur, les larmes aux yeux, mais quand son regard se posa sur ce qu'elle était allée chercher, sa détermination s'embrasa à nouveau. Une fois debout, une intense douleur se fit sentir dans sa jambe. Durant sa chute, elle a due se tordre la cheville... Récupérant malgré cela le livre, elle reprit sa fuite, s'enfonçant elle ne savait dans quelle direction, espérant semer ses poursuivants.
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| | Yrelith
Partie IRLCrédit avatar : Double compte : AucunVitesse de réponse : Au moins une fois par semaine
| | Lun 10 Déc - 22:53 | | | | "Te voir courir me rappelle ma jeunesse, l'époque où le vent devait parfois se donner à fond pour pouvoir tenir la distance. Tu es comme une douce lumière de printemps qui fuse entre les arbres et à travers la brume. Cesse de courir mon enfant, allonge toi, récupère des forces, tu es en sécurité."
La voix de l'homme avait retentit dans sa tête alors qu'elle courait. Elle avait néanmoins continué à courir quelques instants, avant de ralentir progressivement et de se laisser tomber sur le sol, s'allongeant lourdement, harassée par la fatigue.
La forêt sembla se faire plus claire et plus chaleureuse quand il vint près d'elle. Il s'agenouilla à ses côtés, protecteur, et posa une main sur son front, l'autre sur sa cheville blessée, tout en douceur. Le contact de sa peau était doux, froid là où elle avait trop chaud, chaud là où elle avait trop froid. La blessure se résorba doucement, sans à-coup, sans causer la moindre douleur. Rien que du soulagement.
"Tout va bien mon enfant, tu es en sécurité. Rien ne peux t'arriver ici. Aller, maintenant, relève toi", dit-il en l'aidant à se mettre sur ses jambes
Elle tenait debout, et le livre aussi d'ailleurs, toujours serré contre elle. L'homme ne fit pourtant aucun geste pour s'en emparer, préférant la détailler sous toutes ses coutures, voir si elle allait bien.
"Surtout, ne dis rien, reste immobile. Cesse de respirer aussi, sait-on jamais"
Il la serra alors dans ses bras à l'instant ou les démons firent leur apparition, marchant droit vers eux. Mais ils ne semblaient pas les voir, et passèrent à leur côtés sans ralentir, comme si la jeune cianopsitta et l'homme n'existaient tout simplement pas. Au fur et à mesure qu'ils s'éloignaient, la forêt regagnait des couleurs aux yeux de la jeune fille, et elle redevint apaisante. Les arbres semblèrent se plier doucement pour les envelopper tous deux, les buissons se rapprocher pour les dissimuler, le vent souffler pour leur porter au nez les effluves des fleurs. Tout était calme et apaisant.
"Félicitations petite. Tu n'es pas prête d'écrire un ouvrage de stratégie tactique ni un bouquin de mathématiques - de toute façon les maths n'intéresseront vraiment les gens que dans trois siècles alors à quoi bon? - mais tu as un coeur pur et tu es honnête. De plus tu n'as forcé personne à te suivre, tu t'es contenté d'y aller, de tenter ta chance, et ça c'est une bonne chose, tout aussi sot que ce fut.
Bref, petite héroïne, tu as passé le test avec brio, l'idée d'ouvrir le livre ne t'a même pas traversé l'esprit, je t'en suis reconnaissant. Et de toute façon..."
Il ouvrit alors le livre, qui était passé entre ses mains sans qu'elle ne s'en rende compte. Chaque page était totalement vierge, rien n'était écrit dessus, absolument rien. L'homme eut un sourire mi-amusé mi-navré.
"Sur ce, je vais te laisser, petite phénix. Prends bien soin de ce que je t'ai donné, et ne perds jamais confiance en toi. Tu es millénaire, mais ton coeur est jeune et pur, ne le laisse pas être souillé. Et ne mange pas ces baies rouges qui te feront tant envie demain à 18h42. Elles ne vont pas te tuer, mais disons que leurs effets sont indésirables."
Il disparut alors.... Avait-il jamais été vraiment là?
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