J'ai vu de la lumière et... [pv seira] | |
| Dim 1 Avr - 1:33 | | | | Merde. C'est le mot le plus simple qui lui vint à l'esprit lorsqu'il constata qu'il était perdu... dans ces ****** de marais. Encore. Il était arrivé là dedans par hasard - suivant une biche pour être exact - et n'était plus foutu de revenir sur ses pas. Même la biche lui avait échappé. Enfin non, elle s'était fait avalé par un vers de marais géant qui l'avait littéralement gobé en sortant d'une surface aqueuse étrange. Et gloup. A plus la biche. Son premier juron sorti à ce moment précis. Et puis il y eu toute la longue recherche du monde lumineux alors que son ventre criait de plus en plus fort son désespoir. Il avait la dalle en pente. Mais rien pour y glisser. Il avait donc erré encore un moment et puis soudainement, quelque chose qui brillait, au loin. Bien sûr, il s'en approcha avec hâte, pressé de découvrir un trou qui le sortirait de là. Ou même un yeux-qui-brillent sympathique qui l'aiderait. Mais il fut déçu de constater qu'il ne s'agissait que d'une sorte de feu de camp qui brillait faiblement. A côté gisait un squelette - purement et simplement - parfaitement... "propre". Il ne s'approcha pas d'avantage, non par peur, juste parce que cela ne l'intéressait pas. La lumière n'intéressait pas la nourriture. Et puis il vit la chose. Trois mètres de haut. Avec des ailes monstrueuses, un bec immense. Le fameux pélican complètement loufoque de ce marais. Ses yeux s'illuminèrent. A manger. Il utilisa toute la stratégie dont il disposait. Griev n'était plus là pour modérer ses ardeurs - où était-il d'ailleurs ? Suivait-il sa trace ou l'avait-il laissé à l'entrée des marais ? Bref, tout ça pour dire qu'il sauta comme un barbare sur l'animal, grimpant dessus comme une furie et ignorant les coups que la choses lui donnait de ses ailes pour le faire lâcher prise. Puis, estimant être un bonne hauteur, il se mit à mordre le coup de la chose tout en essayant de l'étrangler...
Lorsqu'un corps s'écroula au sol, Elio se leva fièrement puis se mit à le dépecer en vitesse - il n'avait pas vraiment l'intention de le cuir donc pas la peine de travailler en précision... - lorsque la pierre rouge à son cou sembla briller un peu... Il se redressa, tendant les oreilles. Non, rien, sans doute. Il avait rêvé. Il retourna donc à son travail, salivant.
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| | Dim 1 Avr - 15:21 | | | | Trou boueux. Rien d'autre ne lui venait à l'esprit quand Seï parcourait l'étendue de tourbe et de vase perpétuellement dans l'ombre. Une immensité puante et dégueu qu'elle devait parcourir pour atteindre un avant poste où on lui remettrait une missive importante. Depuis qu'elle était ici, elle avait maudit un nombre incalculable de fois le démon qui l'avait envoyé ici. Elle n'était pas certaine de son identité, elle avait plusieurs supérieurs mais qui qu'il soit, elle lui souhaitait des souffrances sans fin. La nuit était tombée, elle l'avait vérifié en grimpant tant bien que mal à un tronc noueux et elle avait alors décrété qu'il était temps de se reposer. Elle avait donc dressé un camp sommaire et tué une bête quelconque avant de la manger entièrement, rejetant simplement les entrailles dans une flaque boueuse d'où sortit une créature immonde qui dévora à belle dent. Seïra eu une mine écoeurée et termina son repas, nettoyant la carcasse avec une efficacité redoutable. Bientôt il ne resta plus qu'un squelette d'une blancheur parfaite. Elle n'avait pas perdu la main.
Un étrange ululement attira son attention et en un bond elle fut debout. Quittant la lumière son feu de camp, elle partit en quête du responsable qui pourrait peut-être faire un bon désert. Quand elle était contrariée, Seï mangeait beaucoup. De préférence de la viande. Elle n'avait pas à s'inquiéter pour sa ligne alors quand elle pouvait, elle chassait et se gavait de viande et de sang. Ca lui apaisait les nerfs. Elle ne trouva pas l'auteur du bruit mais en rentrant au campement, elle vit qu'il y avait du mouvement. Méfiante, elle s'approcha à pas de loup. Une grosse créature pleine de plumes était étendue et un garçon la dépeçait salement. Avec autant de viande, il y avait de quoi tenir trois jours sans se priver et lui, il gâchait la nourriture ! Il n'avait même pas vidé à bête, ça allait gâter les chairs ! Seïra se méfiait toujours mais maintenant qu'elle savait à qui elle avait à faire, elle se sentait plus en confiance. Se dévoilant entièrement, elle avança jusqu'à être en vue de l'inconnu. Croisant les bras et le fusillant du regard, elle lui lança d'un ton sec:
- Tu pourrais au moins manger proprement. On dirait un sauvage ! Et tu vas gâcher la moitié de la prise à la laisser comme ça sans la découper. T'as été élevé dans une grotte ou quoi ? -
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| | Dim 1 Avr - 21:40 | | | | Après son sursaut et son juron intérieur - il se maudit de ne l'avoir pas repéré plus tôt - il lui lança un regard venimeux. Il y avait trois choses qu'il n'aimait pas chez cette personne. Premièrement, elle l'avait surpris. Deuxièmement, elle le critiquait - il supposa que l'évocation d'une grotte était une sorte d'insulte bien qu'il ne comprit pas vraiment la référence. Troisièmement, elle avait raison. Pourtant, il y avait au moins une chose qu'il pouvait apprécier chez elle et... et... et ça lui avait déjà fait oublié tous les arguments précédents. Renfrogné, il baissa la tête, rattaquant avec une étrange hâte la besogne qu'il avait entamé, rougissant jusqu'aux oreilles. Il pria pour que la lueur du feu soit assez faiblarde pour masquer cet état de fait. Puis, sans la regarder, il lui parla d'une voix encore un peu essoufflée et un brin agressive. :
- J'ai pas de raison particulière de manger proprement. Et pis j'ai même pas encore commencé... Et pour ce qui est de la conservation, j'étais pas parti du principe que j'en laisserais quelque chose...
Voyant qu'il avait enfin écarté les plumes et la peau - les organes, il s'en moquait un peu, c'était mangeable... - il se redressa en observant son travail - plus pour ne pas croiser le regard de l'étrange créature qui l'avait surpris que pour se satisfaire personnellement - et ajouta :
- Par contre, vu que Griev a pas l'air de m'avoir suivi, tu peux toujours prendre sa part, si ça te chante.
Il s'assit à côté d'une cuisse et entama son repas goulûment.
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| | Dim 1 Avr - 22:54 | | | | La démone resta perplexe...Cet étranger était en fait un gamin. Et il avait l'air dérangé. N'importe qui serait partie en courant ou aurait essayé de défendre sa pitance. Lui il lui racontait sa vie sans même la regarder. Il allait manger tout ça tout seul ? Une bestiole d'au moins trois mètres de haut ? Rien qu'un cuisseau pourrait caler l'estomac d'un solide guerrier... Mais peut-être qu'il appartenait à une race nécessitant beaucoup de nourriture ? Elle même se taillerait bien une belle part de viande d'ailleurs. Il lui proposait de partager ? Quelle généreuse attention. Elle n'allait pas se le faire dire deux fois. contournant d'un pas assuré la créature, elle sortit son arme et lui trancha une patte après quelques menus efforts physiques. Ça lui faisait une cuisse de taille exceptionnelle. Mais elle ne comptait pas rester là dans la boue pour la manger. Elle attrapa la chose morte par une extrémité et la tira de toutes ses forces vers le feu. Une humaine n'aurait pas fait bouger un centimètre de chair mais une démone parvint à déplacer la carcasse.
- Aller viens le sauvage, on va se mettre près du feu. Ça gèle par ici. -
Elle alla prendre place près du feu. Ce gamin était étrange. Rien que pour ça et parce qu'elle avait la flemme aussi, elle le laisserait vivre. Elle n'aimait pourtant pas les enfants mais celui là avait l'air de savoir vivre à la dur. Alors il méritait un semblant de considération. La démone mordit dans sa pièce de viande sans prendre la peine de la cuir. A quoi bon ? La viande crue est tout aussi bonne à ses yeux quoi que moins raffinée.
- Alors racontes moi: c'est qui Griev ? Ton frère ? Et qu'est-ce que tu fais là toi d'abord ? Tu sais pas que ce coin est dangereux ? Certains prétendent qu'il est même hanté. Et je veux bien les croire. -
Seïra n'avait pas peur des fantômes ni des revenants. Elle se délectait de la souffrance alors les esprits tourmentés, c'était comme d'avoir à faire à une confiserie pour elle toute seule ou a un amant particulièrement doué. Elle pouvait ressentir la peur et la souffrance physiquement et cela lui procurait toujours une sensation de plaisir intense. Alors quand elle croisait une âme en peine...C'était un vrai bonheur pour elle. Non, elle elle pensait à des trucs plus consistants du genre goule ou morts vivants. Ils ont tous la mauvaise habitude de faire du bruit, de sentir atrocement mauvais et de ne pas vous lâcher d'une botte. Et pour les tuer, c'est tout un bins.
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| | Lun 2 Avr - 2:27 | | | | Le sauvage... Il avait sourit à cette phrase plutôt sympathique. Il était vrai que son allure laissait à désirer. Son pantalon boueux avait pris l'eau plus d'une fois. Et qui sait ce que contenait celle des marais pour former cette boue aux couleurs douteuses dont il était presque couvert des pieds à la tête. Ses vêtements déchirés montraient d'ailleurs qu'il ne s'était pas revêtit depuis belle lurette. Étrangement, il n'avait pas froid. Ou peut-être qu'il n'en était juste pas conscient. Le taux de souffrance qu'il était capable d'endurer avait atteint un tel seuil qu'un simple problème de température de ce genre lui était totalement étranger. Pour la place il hésita. Il finit par opter par un placement face à elle, espérant que la fumée du feu de camp lui masquerait au maximum son visage. Peine perdu. Ses yeux voyait trop bien et il pu constater à quel point la créature étrange qui lui faisait face était magnifique. Il se concentra aussitôt sur le feu de bois, pensif.
- Vous n'êtes pas obligé de vous adresser à moi comme à un vulgaire gamin... J'ai perdu mon innocence et mon univers merveilleux depuis déjà plus de dix ans...
Il passa la main sur son menton rasé depuis quelques jours. La barbe l'irritait aussi prenait-il cette peine de temps à autre. Les poils n'avaient toujours pas repoussé. En faite, pour lui, se donner un âge était juste impossible. Anniversaire était une chose qui lui était totalement inconnu et il n'avait pas eu de repère pendant si longtemps qu'il était tout à fait incapable de compter le temps qui avait passer. Et puis surtout, sa mémoire lors de sa petite enfance était étrangement trouble.
- Bref, à part les fantômes qui ne servent à rien, je vois pas trop pour quelle raison j'aurais peur dans ce genre de lieu. Au pire, j'aurais un repas qui ne coûtera que quelques bleus. Au mieux il sera gratuit.
Il engloutit toute sa cuisse en moins d'une minute. Ses yeux luisirent un instant d'une lueur argentée qui disparue aussitôt alors qu'il reléchait les tâche de sang qui avaient disparu, cherchant du regard la suite du repas.
- Et Griev est mon mentor actuel. Le quatrième, je crois... Mais il a visiblement un peu de mal à me suivre parfois.
Il eut un sourire moqueur. Le pauvre chien-loup avait de l'âge et cela se voyait sur ses capacités physiques. Il peinait notamment à la course et laissait souvent Elio pourchasser seul des gibiers dont la traque avait été un peu ratée... Il pencha la tête en arrière , plissant les yeux histoire d'organiser les phrases correctement dans sa tête. Il commençait à se débrouiller plus que bien.
- Quant à mon objectif, j'avais juste envie de manger un daim. Mais une sorte de ver géant m'a devancé du coup j'ai cherché une autre pitance. Et me voilà. J'commençait à me souvenir de pourquoi j'aimais pas cet endroit. Il fait sombre, y a plein d'eau, du brouillard et des mirages.
Observant cette fois son interlocutrice à travers le feu qui dansait, son regard pris une note étrangement sérieuse. Presque menaçante. Ses iris se teintèrent à nouveaux de gris et la pierre à sa poitrine s'illumina légèrement.
- Et puis-je me permettre de chercher à savoir pourquoi dans un univers moche et brutal se trouve une créature diamétralement opposée ?
Il s'était mis à jouer avec le feu de sa main droite, sans quitter la démone du regard.
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| | Lun 2 Avr - 15:37 | | | | La jeune femme observa son étrange invité à travers les flammes. Il n’était pas banal en tout cas, c’était le moins qu’elle puisse dire. Pas effrayé pour un sous, il semblait ne pas avoir remarqué qu’elle n’était pas vraiment humaine. Mais après tout, lui même n’était peut-être pas humain ? Il répondit très sincèrement aux questions qu’elle lui posa, racontant sans complexes sa vie comme s’ils étaient de vieux amis. Elle se contentait de hocher de temps en temps la tête mais doutait que ce soit même vraiment utile. Ses motivations étaient étranges. Mais pourquoi pas après tout ? Il y avait plus stupide comme objectif que la nourriture et elle respectait les priorités de chacun. Elle sourit cependant à sa remarque : il n’avait pas vraiment idée de la personne à qui il avait à faire. Ou alors il parlait vraiment de beauté visuelle et mettait la sienne en opposition à celle des lieux, ce qui n’était pas compliqué à faire.
- Je ne suis pas si différente de ce marais au fond. C’est simplement que vu de dehors, c’est bien plus agréable à voir. -
Nettoie à son tour l’os de la cuisse. Le laisse plus blanc que neige avec quelques marques de dents. Comme au bon vieux temps où on l’invoquait. Le pose simplement sur le tas déjà créée et soupir d’aise.
- Merci d’avoir partagé. J’avais besoin de manger. Vois-tu venir ici me contrarie beaucoup et quand je suis contrariée, je dois manger pour me détendre. Si j’avais eu le choix, jamais je n’aurai mis les pieds dans ce trou vaseux, crois moi. Mais les ordres sont les ordres et il semble que le message destiné à mon maître soit trop important pour être envoyé avec un oiseau depuis ici. Alors me voilà, prête à faire la coursière... -
Seï ramène contre elle ses genoux et pose son menton dessus. Observe de nouveau son invité avec un demi sourire.
- T’es étrange… Mais c’est assez amusant. Tu devrais te méfier des gens que tu croises quand même. Je suis assez gentille dans mon genre mais je t’aurai croisé dans un mauvais jour et tu n’auras pas fais long feu. Et d’autres sont bien pires que moi. Tu n’es pas au courant que les plus belles fleurs peuvent être vénéneuses ? -
La démone rit. Ca l’amusait toujours qu’on puisse se faire berner aussi facilement par une simple apparence. A vrai dire, de l’endroit d’où elle venait, elle n’avait pas vraiment de forme. Elle s’était rapidement rendue compte au fil de ses apparitions sur terre qu’elle était plutôt féminine que masculine et que sa nature nécessitait un corps pulpeux et attirant. Difficile de satisfaire ses envies avec un corps décharné ou monstrueux. Elle se souvenait avec une sorte vague à l’âme le jour où la petite dinde l’avait bêtement libérée. Seïra était fière de pouvoir dire qu’elle avait respecté sa promesse en faisant atrocement souffrir le jouvenceau et en l’expédiant dans le monde d’En-bas.
- Au fait, comment tu t’appelles petit vorace ? Moi tu peux m’appeler Seïra si tu veux. -
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| | Lun 2 Avr - 16:16 | | | | Il avait commencé les intestins lorsqu'elle lui posa la fameuse question. Il observa le ciel comme si la réponse y était gravée.
- Elio, je crois. J'en suis plus très sûr. M'enfin je crois que c'est comme ça qu'Elrath m'appelait. Ca fait un moment qu'j'm'en suis pas servi. Les gens n'ont pas coutume de m'aborder. Enfin si, mais plutôt avec des lances, des fourches, des boules de feu... ce genre de chose.
Il finit d'aspirer les derniers morceaux puis passa à une aile avec un appétit terrifiant.
- Pour ce qui est de mon attitude, de mon point de vue, je ne risque rien.
Il avait déjà atteint l'os sur presque la moitié de l'immense bout de viande. Ses yeux avaient repris une couleur normale et du sang s'ajoutait aux traces de boue sur ses vêtements.
- Y a quatre types de personnes dans le monde. Les chiants, ceux dont j'ai rien à battre, moi, et les autres. Vous n'appartenez pas aux trois premières catégories donc j'ai pas de raison de me méfier tant qu'Elrath sera de cet avis.
Il lui montra la pierre à son cou. Elle ressemblait à un rubis poli en une sorte d’ovoïde un peu plus pointu.
- C'est peut être une vision étrange mais elle mesure la valeur des gens selon ses propres critères. Vous n'avez rien d'une personne franche mais vous ne manquez pas de fierté et de détermination. Les gens à même de bâtir leurs rêves sur le vide le plus complet sont ceux qu'elle admire le plus.
Il ajouta, plus bas, ses yeux s'éteignant l'espace d'un instant :
- Reste plus qu'à trouver un rêve...
Mais il se repris aussitôt, reprenant toute sa vigueur.
- Je ne comprend pas pourquoi les gens se placent les uns au dessus des autres. Vous avez réellement un maître ? Je pense que je ne serais jamais capable de faire quelque chose pour quelqu'un si l'intention ne part pas de moi...
Et puis soudain, ce fut le drame. Il se tendit au maximum alors que la question fatidique sortait du bout de ses lèvres.
- La personne à qui vous devez remettre le messages... Ne vient pas de... C'est quel genre de personne ?
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| | Lun 2 Avr - 16:56 | | | | La jeune femme eut alors un sourire carnassier qui la rendait à la fois sublime et redoutable. Elle sentit une vague chaude l’envelopper. Elle ne savait pas exactement quel était le sentiment qui habitait le jeune garçon mais elle pouvait être certaine qu’il ne se sentait pas détendue et bien. Ca lui plaisait, c’était comme de nager dans un bon bain tiède.
- Disons que je sers ses intérêts car sinon je m’ennuie. C’est terrible l’ennui, ça peut rendre fou tu sais. Et puis il m’offre de nombreuses possibilités d’enrichissement. J’adore vivre très à mon aise vois-tu.-
La démone fit traîner en longueur, ne répondant pas tout de suite à la question et lâchant un soupir d’aise. Elle voulait faire durer le plaisir en même temps, peut-être que de lui dire la vérité le plongerait dans un état de détresse plus grand encore ? Ce serait d’autant plus plaisant dans ce cas.
- Je suis une des nombreuses et humbles servantes du puissant Démon Noir, seigneur de Zelphos et maître de Sen’tsura. Je suis la commandante des la division de cavalerie du si puissant et si apetissant Aile Ténébreuse. -
Tout en provocation…Voilà bien Seïra. Bien sur qu’elle rêvait de tenir Aile ténébreuse entre ses jambes, elle rêvait de ça pour à peu près tout le monde chez les hommes et parfois même chez les femmes. On ne se refait pas. Comme certains ont besoin de manger, d’autres de rire et d’autres de s’enrichir, elle elle avait besoin de posséder ne serait-ce que le temps d’une nuit le corps de quelqu’un. Elle n’était pourtant pas stupide. Feignant de se mettre plus à son aise, elle posa la main sur le manche de son arme posée à terre. Elle ne savait pas de quoi il était capable après tout.
- Ca te choque ? As qui pensais-tu avoir à faire ? J’ai l’air de quelle créature d’après toi ? -
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| | Lun 2 Avr - 20:27 | | | | Elio se frappa le visage sur les genoux. Quelle andouille. Elle n'avait pas répondu à sa question. Enfin pas la plus importante. Il soupira.
- J'en sais rien. J'en ait jamais vu des comme ça encore. Un air de dragon. Physiquement. Mais moralement absolument pas. Oh, je sais, vous ressemblez à Ailes Ténébreuses. Les cornes. Une bestiole dans le même genre je suppose. Hum... un démon noir ou un truc dans le genre ?
Il lança l'aile derrière lui, observant le seconde. Puis il s'allongea, passant ses bras derrière sa tête et croisant les jambes.
- Je te l'ai dit, il n'existe pas cinquante types de personnes différentes. Et Elrath ne se trompe jamais dans ses classements. Non, la question qui m'intéressait le plus, c'est qui était la personne à qui tu devrais remettre ton message. Il n'y a pas cinquante baraques dans les environs et je me demandais si tu cherchais un vieil ami...
Son ton indiquait clairement l'ironie de la phrase.
- T'es pas particulièrement magicienne en tout cas. Sinon tu ne compterais pas sur une arme pour te défendre contre un "gamin".
Tout en parlant, des bribes de souvenirs de son passage dans le laboratoire secret - et pas si secret que ça vu que la rébellion semblait au courant de pas mal de choses... - d'AT lui revinrent en mémoire. Surtout le visage du mages qui s'était chargé de lui. La haine afflua au fond de ses yeux verts, tant et si bien qu'il faillit laisser éclater sa magie sans aucune raison. Surpris et comme sortant d'un rêve, il laissa la température à la surface de son corps redescendre doucement. Histoire de changer le sujet, il la questionna :
- J'ignorais que les démons se mangeaient entre eux.
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| | Mar 3 Avr - 10:05 | | | | Complètement frapadingue…On avait pas idée de se frapper soi même de la sorte. Les vapeurs putrides du marais devaient lui monter à la tête pour qu’il soit aussi dérangé. Il passait d’un sentiment à un autre sans laisser plus longtemps la démone savourer cette tension qui était présente juste avant. Un peu contrariée, elle se contenta de l’écouter d’un air morne. Pauvre gosse… Il avait la cervelle ramollie ou quoi ? Il insultait ouvertement Aile Ténébreuse devant elle et la traitait de bestiole ! Soit il avait en réserve un pouvoir sans limite, soit il était plus crétin qu’il n’y semblait. Seïra commençait à trouver ça fatiguant. Finalement il n’était peut-être pas aussi intéressant qu’elle l’avait cru…Elle aurait dut le tuer plus tôt, maintenant il allait se méfier. Mais tant pis, ça ne l’empêcherait de rien. Iskar n’était pas dans les parages mais elle n’avait pas besoin de lui. Mais il était de meilleure compagnie et aurait put l’emmener plus loin sans qu’elle ait à faire d’efforts.
- T’es pas très malin, pas vrai ? Tu tournes en rond dans ta petite tête et tu ne comprends pas temps que tout n’est pas posé clairement devant toi. Tant pis pour toi, je ne vais pas le fatiguer à t’expliquer. Quand à ce que tu dis sur les démons, sur mon boss ou sur moi même, je te conseille de ne pas pousser le bouchon trop loin. Je suis assez patiente ce soir mais j’ai des limites bien définies. – Sa voix descendit d’un ton et se fit nettement plus menaçante. Elle ne plaisantait plus. – Tu mourras beaucoup plus lentement si j’utilise mon arme et cette souffrance me procurera le bonheur le plus pur qui puisse exister. -
Elle envisageait sérieusement de se débarrasser de lui. Il était un chouilla agaçant et un peu trop imbu de sa personne. De plus, quelqu’un qui fait confiance à un collier ne mérite pas grande considération. On ne peut se fier qu’à soi même et à ce que l’on voit. Il ne prenait même pas la pine d’avoir des doutes, il se contentait d’être certain que sa maudite pierre ait raison. Il ne devait pas avoir assez vécu pour savoir qu’il ne faut jamais faire confiance à autre chose qu’à son propre jugement. Même les objets magiques, les esprits et les amis sont traîtres.
- J'ignorais que les démons se mangeaient entre eux. -
Seïra poussa un simple soupir et se détourna de lui pour plonger son regard dans les flammes. Qu’est-ce qu’il espérait ? Une réponse franche ? Qu’elle s’étonne et s’indigne ? Oui, certains démons voraces se mangeaient littéralement entre eux. Et les autres se tiraient dans les pattes pour accéder au pouvoir, aux richesses, pour avoir les faveurs de tel ou tel supérieur dans la grande hiérarchie d’Aile Ténébreuse. Et alors ? Il croyait quoi ce morveux, que les humains étaient meilleurs ? A peine différents des démons, plus proches d’eux que des anges d’ailleurs, ils avaient tous en eux cette même barbarie à peine dissimulée. Il devait avoir une dent contre le démon de façon générale pour parler comme ça. Ce n’était pas le problème de la demoiselle. Qu’il aille donc se noyer dans une flaque de vase, elle ne comptait pas se déranger plus longtemps à lui répondre à des questions sans intérêts. Plongée dans une sorte d’indifférence généralisée pour ce qui pouvait l’entourée, elle se contenta de lâcher :
- Tu vas crever… Peut-être pas ce soir ou même demain mais un jour tu te feras bouffer tout cru. Tu vois pas plus loin que ton prochain repas et le reste t’indiffère. Tu n’as encore rien compris. Avec un peu de chance, je serai celle qui t’ouvrira en deux pour t’apprendre la dernière chose qu’un homme puisse connaître. Mais je ne suis pas particulièrement chanceuse donc je ne me fais pas de faux espoirs. Tant pis. -
Ses paroles ne se prêtaient pas forcement à une réponse. Elle ne faisait en fait que penser à voix haute. Qu’il mange sa dinde géante et qu’il s’en aille. Dès l’aube elle repartirai et serait de nouveau d’une humeur de chien, à devoir avancer dans la fange et la vase. S’il était encore là, elle prendrait soin qu’il ne puisse pas la suivre. De façon plus définitive.
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| | Mar 3 Avr - 11:16 | | | | Toujours allongé, il sourit, levant sa main et l'observant, complètement plongé dans ses pensées.
- L'orgueil... Je vois. C'est comme ça que vous appelez le sentiment de quelqu'un qui n'a jamais rien possédé si ce n'est son esprit... Et encore...
Le marais lui semblait étrangement calme. Si ce n'était le démon avec qui il se trouvait, un silence pesant écrasait les lieux. Pourtant, lui trouvait cela... relaxant. Monotone. Nostalgique, d'une certaine manière. De vieux visages dont il reconnaissait à peine les contours, floués dans son esprit, refaisait surface au bout de ses yeux embrumés. Et puis, soudainement, sa main s'enflamma. L'étrange couleur du feu - un argent éclatant - dansait sur presque toute la surface de sa peau.
- La mort et la souffrance, hein ? Tu dis ça comme si ça pouvait être une punition. Si il n'y qu'une chose que j'ai compris jusque là, c'est que je n'étais rien. Et parce que c'est le cas, je ne perds rien à continuer à avancer, parce que je n'aurais jamais dû aller aussi loin de moi-même. Et ce n'est pas comme si je devais changer pour une grande cause ou quelqu'un en particulier. Ou respecter les lois d'une société qui me méprise et dont je ne fais pas parti. Pardonne-moi au passage d'en vouloir à un être qui a détruit tout ce qui se trouvait autour et au devant de moi.
Il se redressa. Le feu dans sa main s'éteignit, laissant une peau brûlée. Il se pencha et entama les restes de la carcasse, avec une motivation soudainement éteinte.
- Du coup je suis navré, je n'ai plus rien à t'offrir de mes sentiments effrayés, mes suppliques chagrinées et mes plaintes horrifiées. Je n'ai même plus de larme à verser. Je n'ai plus qu'un serment inviolable qui est mon unique loi. Et pour lequel je resterais en vie jusqu'au bout de mes forces.
Il termina son repas lentement et fixa la démone.
- Tu veux me tuer, donc ?
Il plongea son regard dans le sien, sans esquisser le moindre geste, si ce n'est son poignet qui essuya le sang qui coulait de son menton. Ses yeux d'émeraude affichait une absence d'émotion totale.
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| | Mar 3 Avr - 14:58 | | | | La démone haussa les épaules. Elle n’était pas décidée. Le petit numéro de magie ne l’avait pas impressionné, elle en avait vu d’autres. Elle nota cependant dans un coin de sa tête qu’il pouvait faire apparaître un étrange feu qui pouvait être dangereux.
- Pas comme une punition, comme un moyen d’atteindre un certain plaisir personnel. Je me soucis peu de ce qui se passe dans la tête de la personne en face dans ce genre de situation : si elle le perçoit comme une punition, une injustice, un plaisir ou un acte cruel. Ca m’est égal. C’est dommage que je ne puisse plus profiter des tiens, de sentiments. Mais tout prend toujours une fin. -
Il avait l’air de prendre l’annonce de son éventuelle mort avec un calme olympien. Peut-être qu’il s’en fichait. Ou alors qu’il était déterminé à ne pas se laisser faire. Quoi qu’il en soit, il ne trahissait plus aucune émotion. Et Seïra ne sentait aucune onde négative. Elle sembla réfléchir un instant et hausse une nouvelle fois les épaules, comme si ça avait peu d’importance.
- Je n’ai pas encore décidé. J’en suis encore à peser les pour et les contre. Peut-être que tu vas faire un truc stupide et que je vais choisir à ce moment là. Ou alors tu me convaincras du contraire d’une façon ou d’une autre. Pour le moment c’est une question en suspens. -
La jeune femme s’étira et étouffa un bâillement. La journée avait été longue. Elle avait sommeil et voulait grimper dans l’arbre noueux qu’elle avait repéré plus tôt pour se rouler dans un sommeil réparateur. Mais avec lui dans les parages, elle n’était pas certaine d’en avoir tellement envie ou d’avoir assez confiance. Elle attendrait encore un peu.
- Et toi ? Tu as envie de me tuer ? -
Ca ne coûtait rien de demander. Peut-être qu’il serait sincère même si la plupart des hommes ne l’étaient jamais. Il avait l’air un peu décalé alors peut être qu’il mentait moins. Au pire, elle pouvait toujours faire un petit effort de concentration et invoquer un familier. Elle passerait une nuit entrecoupée de réveils intempestifs mais elle pourrait fermer l’œil en étant certaine de se réveiller en vie. Qui sait quelles bestioles rôdaient la nuit.
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| | Mer 4 Avr - 1:13 | | | | Il avisa le squelette de l'animal, observant les os dont il était fait. Les côtes étaient trop grosses pour en faire une arme. Peut-être... il avisa l'aile où ils étaient plus variés, en choisi un d'une taille raisonnable et l'arracha. Après quoi il sorti le fameux couteau de cuisine rouillé dont il ne se séparait plus puis entreprit d'ajuster la chose en une lame convenable. Difficile, surtout avec ses talents. Il était parti pour la nuit. Puis...
- Si j'en avais eu envie, j'aurais déjà essayé.
Raclement. Le bruit était faible. Comme un murmure sournois.
- Et passé ce fait, quel intérêt ? Je suis même pas sûr d'avoir un repas pour un combat qui pourrait être plus chiants que le précédents. Et je te rappelle que je n'agis pour personne. Je ne représente pas un "camp" bien définit si ce n'est mes propres intérêts. Ailes Ténébreuses me passe bien au dessus de la tête. Je le hais, c'est tout. Tu n'es pas lui et même si tu es sous ses ordres, indirectement ou non, j'en ai rien à faire. Si t'es là pour me tuer... je me défendrais. Sinon, je n'ai aucune raison de me battre, du moment que mon serment ou la nécessité ne m'y amène pas.
Il haussa finalement les épaules, continuant son oeuvre étrange. qui commençait légèrement à prendre forme. Une forme grossière, certes. Mais une forme.
- Bref, non, je ne veux pas tuer.
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| | Mer 4 Avr - 14:10 | | | | La démone le regarda faire sans un geste. Il avait besoin de s’occuper les mains apparemment. Elle hocha la tête et bailla en s’étirant. Bon au moins elle n’avait rien à craindre de lui. Pour le moment. Il réfléchissait d’une étrange façon mais pourquoi pas, elle ça la mettait à l’abri alors elle n’allait pas s’en plaindre quand même. Seï se leva, prenant en main son arme et de l’autre la petite besace qu’elle avait apporté avec elle. Il était temps de se mettre au lit. Demain une journée pleine de boue et de mauvaises odeurs l’attendait. Elle adressa un signe de la main et un sourire à Elio :
- Bon, merci pour cette soirée mais je vais à présent me coucher. Essaye de ne pas ronger ta carcasse trop fort, je dors pas loin. -
Elle fit demi-tour, laissant le feu se consumer à sa guise. Elle n’avait pas besoin de lumière pour voir. Sans un mot de plus elle s’éloigna entre les arbres tordus et noirs. Elle chercha un moment le sien du regard avant de se repérer. Son feuillage brunâtre tombait mollement, cachant ce qui pouvait se trouver sur ses branches et le tronc épais permettait de grimper sans se donner trop de mal quand on en avait un temps soit peu l’habitude. Avant de monter dans sa citadelle, Seïra s’arrêta au pied de l’arbre et tendit la main au-dessus du sol. Une brume noire y rampa, se regroupa et se mit à tourbillonner jusqu’à prendre forme. Quand elle se dissipa, un gros chien à l’air mauvais se tenait là, les babines humides et l’œil luisant. La démone lui gratta derrière les oreilles et lui ordonna de veiller sur elle. Il gronda pour marquer l’affirmatif et elle grimpa dans sa cachette. Une fois installée, elle ferma les yeux et chercha le sommeil. Elle ne voulait pas penser à la lumière grise du lendemain ni a sa longue marche. Par contre elle pensait volontiers au fait que la nuit prochaine elle dormirait dans un vrai lit dans l’avant-poste et qu’on lui confierait une bonne monture pour traverser le marais au retour.
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| | Jeu 5 Avr - 2:21 | | | | Pensif. C'était le mot qui l'aurait le plus caractérisé en cet instant. L'os taillé finit après une heure de travail par avoir une forme pointue et tranchante. Une arme sympathique, même si elle restait imparfaite. Autour de lui régnait le silence. Le feu mourrait faiblement et le bruit des braises qui crépitaient s'épuisait. Pourtant, dans son regard, les flammes semblaient encore brûler. Ses yeux n'avaient pas bougé d'un millimètre et observait à travers une fumée qui n'existait plus des vérités qui n'étaient connues que de lui seul. Ou des illusions peut-être ? La discussion qu'il venait d'avoir avec l'étrange femelle tournait en boucle dans son crâne et s'opposait aux discours d'Elrath dont il avait l'étrange et flou souvenir. Comme si il n'était pas vraiment à lui. Ses doigts cherchèrent à s'occuper à nouveau et glissèrent sur la surface lisse de la pierre de vérité.
- Tu crois qu'il doit mourir ?
Evidemment, comme un miroir, le minéral magique ne lui renvoya que ses propres sentiments de perdition. Son esprit se sentait comme... détaché du monde. Et même de son corps.
- Un rêve... Si je dois mourir... Je devrais le vivre de toutes mes forces...
Il soupira - une sorte de "tch" déçu et désillusionné, sortant enfin de son univers intérieur. Il faisait noir. Des bruits plus ou moins louches se faisaient entendre autour de lui. Les bruits du marais. Ils lui étaient indifférents. La carcasse à côté de lui était juste parfaitement propre si bien qu'on pouvait penser qu'elle venait d'être déterrée. Quand à la température, il n'aurait pas froid si l'air n'était pas si humide. Mais le vent glacial était quelque chose qu'il avait appris à supporter, faute de mieux. Il s'écarta un peu du foyer mort, cherchant à l'instinct plus qu'à l'aide de ses sens un endroit propice au sommeil. Il trouva un arbre gigantesques dont les racines avaient des formes étranges et ici fort pratiques puisqu'il ne tarda pas à obtenir une position confortable. Ses yeux se fermèrent lentement mais il s'endormit aussitôt, porté par des rêves troubles et un sommeil fragile qui l'obligea à se réveiller plusieurs fois au cours de la nuit.
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| | Mar 10 Avr - 21:12 | | | | Le matin fut annoncé par l’ululement lugubre du chien démoniaque que la solitude étreignait trop fort. Seïra ouvrit un œil, ronchonna et jeta un regard au pied de son arbre. Son fidèle serviteur ne lui avait pas demandé trop d’effort et elle avait put dormir toute la nuit d’une traite d’un sommeil certes léger mais sans interruption. Le molosse la regardait avec un semblant d’espoir. Elle poussa un soupir et tendit la main. D’un mouvement du poignet elle ouvrit une sorte de portail d’ombres mouvantes. Le chien féroce gronda pour remercier et plongea. La démone pouvait comprendre son animal : il était fait pour attaquer, déchirer, mordre, tuer, étriper. Au lieu de quoi il avait dut se tenir sage toute la nuit à monter la garde. Alors forcement, dès le lever du jour il avait voulu disparaître. La jeune femme s’étira voluptueusement sur sa branche tel un félin sortant de sa torpeur. Elle avait une longue journée devant elle. A peine eut-elle expiré pour se détendre que son arbre entier se mit à vibrer. Inquiète, elle sauta à terre pour constater que ce n’était pas l’arbre mais la terre qui tremblait. Et le grondement venant de quelque part sur la gauche n’augurait rien de bon. Quand elle vit se dessiner les premières pinces noires et luisantes, elle n’hésita plus et partit en courant dans l’autre sens. Ce qui approchait défiait tout ce qui existait sur Terra. Elle ne pouvait pas y résister, personne ne le pouvait. Ils supportaient le feu, ne craignaient pas d’être noyés, leur carapace supportait tous les assauts, leurs pattes les portaient sur n’importe quelle surface et leur nombre surpassait celui de toutes les armées. Aile ténébreuse lui même devait frémir à leur évocation. Mais que faisaient-ils ici en cette saison ?
Seïra se précipitait dans une direction, peu importait laquelle du moment qu’elle finissait loin des Cancrenoirs. Ces affreuses créatures noires et luisantes, aveugles et voraces. Elles mangeaient absolument de tout et leur monstrueuses pinces venaient à bout de tout. De la taille d’un fox terrier, Terra ne portait pas pire fléau. Quand l’essaim se déplaçait, il ne restait qu’une bande de terre ravagée sur leur passage. L’avantage c’était qu’ils avançaient en ligne droite. Alors une fois hors de leur chemin, on ne risquait plus rien, ils ne feraient pas demi-tour pour venir vous chercher. La jeune femme sauta au-dessus d’une grosse racine et entre vit le gamin de la veille. Il était en plein dans le passage des monstres et semblait à peine réveillé. Sans se poser de question, elle s’arrêta net, le hissa sur son épaule et reprit sa course. Elle était beaucoup plus forte qu’elle n’y paraissait, sang de démon oblige. Elle pouvait filer comme le vent avec un ado maigrelet sur l’épaule sans problème.
Se rendant compte qu’elle filait bêtement tout droit, elle se maudit. Dès qu’une ouverture dans la végétation s’ouvrit, elle vira brusquement de bord, manquant de glisser et de tomber. Une chute aurait été fatale, les créatures dévoreuses étaient sur leurs traces. Les dents serrées, les yeux brillants, elle tenta un dernier sprint en sentant le sol vibrer plus fort à l’approche des Cancrenoirs. Se jetant avec un cri farouche dans le vide qui s’ouvrait sous ses pieds, elle attendit le choc de l’atterrissage. Au lieu de quoi, elle se sentit plonger dans les miasmes et la boue, s’enfonçant jusqu’à la poitrine dans les maraîchages. Par réflexe, elle leva les bras pour porter ce qu’elle avait avec elle hors d’atteinte de la boue. N’ayant plus de besace avec vivres, pierre à feu et casque en crane d’animal ainsi qu’habits de rechange, elle souleva Elio… Au moins il ne serait pas dans la boue.
- A charge de revanche petit...-
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| | Jeu 12 Avr - 19:17 | | | | Il fait la moue. Pouvait-il seulement réagir d'une quelconque autre manière ? Il venait de perdre une grande partie de sa fierté et cela était comme une épine dans son pied. Se faire sauver par un inconnu... Qui plus est se trouvait être une femme et un démon... Mais surtout, il n'avait pas la tête à réfléchir à une action plus compliquée. Il était pour ainsi dire complètement épuisé de la nuit impossible qu'il venait d'avoir et - il peinait à l'admettre mais... - n'aurait jamais réussi à ouvrir les yeux si personne n'avait fait valdinguer son corps dans tous les sens. D'ailleurs, il savait certes qu'il y avait eu un problème - le bruit en attestait d'ailleurs - mais ne pouvait absolument pas dire quoi. Sous ses yeux embrumé, son propre reflet l'observait avec un visage de zombie. Sa bouille matinale, en quelque sorte.
- ... J'ai pas vraiment compris pourquoi, mais... merci...
Il étudia le bruit du mieux qu'il pu. Tout ce qu'il parvint à conclure, c'était que si il était resté sur le passage de cette chose, il serait sans doute devenu une sorte de purée pour bébé. La situation était donc critique. Il lui devait la vie.
- Revanche que je ne manquerait pas de prendre dès que j'en aurait l'occasion, mademoiselle.
Il marqua une pause, attendant, certain qu'elle y penserait d'elle-même. Mais non. Fichtre, non ! Il rougit légèrement, se concentra sur le miroir aquatique et essaya de lancer d'une voix assurée - effet raté :
- Ceci dit, je ne suis pas sûr qu'il soit encore utile de vous préoccuper de ma propreté vestimentaire, contrairement à vous, même si je vous en suis reconnaissant.
Encore que c'était aussi un peu tard pour elle. Remarquant qu'il commençait à se sentir vraiment mal à l'aise, il préféra changer le sujet.
- Bref, c'était quoi ces choses ?
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| | Lun 23 Avr - 17:54 | | | | La démone poussa un soupir agacé et dans un dernier effort, elle jeta tout simplement son fardeau plus loin, hors de la boue. Elle lui avait épargné le bain forcé par réflexe plus que par gentillesse parce qu’au fond, elle se fichait bien qu’il soit sale ou pas. Mais puisque c’était fait, autant ne pas gâcher ses efforts. Une fois les mains libres, elle put se concentrer sur comment sortir de là. Avancer était très difficile et elle marchait au ralenti. D'autant qu'elle était plongée dans la gadoue jusqu'aux seins. Elle essayait de ne pas penser à l'état de ses cheveux qu'elle allait devoir laver plusieurs fois de suite pour être satisfaite de leur état. Poussant sur ses muscles autant que possible, elle peinait mais avançait doucement vers la berge humide. Le sol sous ses pieds était glissant et instable mais elle faisait tous les efforts du monde pour ne surtout pas tomber.
- Des Cancrenoirs, tu connais ? Ca fait partie des quelques fléaux de Terra. Mais bon, pour connaître faudrait déjà que tu sache tenir un livre. C'est des bestioles presque indestructibles qui migrent de temps en temps entre deux hivernations. On connait pas grand chose sur elles mais un truc est certain: quand le sol gronde et que tu vois leurs pinces, tu cours. Ils avancent en ligne droite donc suffit de s'écarter de leur chemin en principe. Mais c'est pas forcement la première chose à laquelle tu penses dans ces cas là. -
La jeune femme grognait sous l’effort que lui demandait son avancée. Et l'autre empaffé qui ne se bougeait pas d'un poil... Elle ne demandait pas à ce qu'il se comporte en gentleman mais quand même, elle venait de sauver sa misérable existence, il pouvait faire un effort non ?
- Dis, ça t’arracherai les bras de m’aider ? Je sais pas moi, tends moi une branche, donne moi une liane, fais quelque chose ! Tu vois pas que je GLMLGLGLMGL ! -
Le reste de sa phrase s’étouffa dans la boue car elle s’enfonça brusquement dans l’épais liquide noir. D’aucun aurait put penser qu’elle avait simplement mit le pied dans un trou mais la réalité était moins amusante. Une pression gluante sur sa cheville lui apprit qu’une créature la tractait en arrière. La démone ne pouvait plus ni voir ni respirer, se sentant oppressée de tous les côté par la masse de la boue. Quelle était la chose qui l’entrainait ? Puis elle sentit qu’on la tractait vers le haut et bientôt elle émergea.
Crachant tout ce qu’elle pouvait de boue et tentant de s’essuyer les yeux pour y voir, elle jeta un coup d’œil rapide autour d’elle : à environ trois mètres du sol, elle était pendue par une cheville et couverte de gadoue. Un tentacule gluant et visqueux lui enserrait la cheville. Elle vit Elio plus loin. Elle n’était pas si éloignée en fait, son agresseur l’avait traîné sur seulement une centaine de mètres. Et d’ailleurs…C’était quoi comme bestiole ?
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| | Mar 24 Avr - 1:54 | | | | Il battit des paupières à plusieurs reprises, surpris.
- Seïra ?
Il venait juste de grommeler en se retournant et pouf. Plus rien. Le silence. La surface de l'eau remuait légèrement en petites vagues anodines. Les cancanmachins avait finit leur cacophonie. Ne troublait la sérénité du moment que le vent qui faisait murmurer les feuillages. Il se redressa, debout sur le bord du rivage, un brin inquiet. Elle lui faisait peut-être une farce ? Il plissa les yeux en imaginant la démone à l'action. Une farce ? ... Non, il venait de lui arriver quelque chose indépendant de sa volonté. Ou de diablement intéressant pour elle. Il hésita d'un air pataud sur le bord.
- Seïra ?
Pas de réponse. Il se sentait quelque peut idiot, à attendre quelques chose qui pouvait très bien arriver trop tard. Mais il y avait plusieurs éléments à prendre en compte. Premièrement, il n'aimait pas l'eau. Deuxièmement, il ne savait d'ailleurs pas nager. Troisièmement... Qu'est-ce qu'il était sensé faire exactement ?
Il eut une brève réponse lorsqu'une sorte de ver noirâtre jaillit juste devant lui et tenta de lui agripper la cheville. Il répondit d'un formidable "coup de latte" maison qui permit donc à la chose de s'y enrouler. Il se maudit en sentant la gravité disparaître et eu un réflexe salvateur. Il s'était endormi avec l'os en main. Et ne l'avait pas lâcher de toute l'aventure. Il exécuta donc un tour de force en frappant l'arme improvisée de toutes ses forces sur le... truc. Réaction ? Un hurlement rauque qui s'éleva à quelques mètres du bord. Et surtout, il fut libéré. Il se hâta de s'éloigner de la zone de danger avant de jeter un coup d'oeil à ce qui venait de pousser ce hurlement. Il ouvrit la bouche. Mais le seul son qui en sorti fut...
- Seïra ?
C'était gros. Non, pas "gros". C'était ÉNORME. Une sorte de mixte entre... trop de créatures pour qu'on puisse les reconnaître. Des tentacules - qu'il avait d'abord pris pour des vers étranges - sortaient par endroit de la surface de l'eau qui reflétait la surface avec un éclat obscure sans rien dévoiler de ce qui était masqué dans ses profondeurs... Bien, outre les tentacules, il y avait "ça". Et "ça", c'était d'autant plus effrayant qu'il ne savait juste ABSOLUMENT PAS ce dont-il s'agissait. Une ombre effrayante d'un diamètre... Disons... peut rassurant... prenait place non loin d'un appendice tenant une démone qui n'avait pas l'air de boire le thé. Comment un truc aussi énorme pouvait tenir dans si peu de profondeur ? C'était juste stupide... Impossible... Une théorie fit lentement sa place dans son esprit mais il la rejeta, trop apeuré par ce qu'elle impliquait. Et puis, il devait... agir... Oui, c'était une bonne idée. Mais il attendait la suivante. Comment ? Partir ? Impensable.
- RAH BORDEL.
Il fit un détour. Son regard avec accroché un arbre flottant, des lianes et un tronc mort. Son esprit le préparait mentalement aux actions à effectuer. Il sauta donc sur l'arbre un peu bancal, profita de la hauteur et de l'élan pour rebondir vers des lianes. Il ferma les yeux le plus fort possible en les attrapant, priant pour ne pas tomber dans l'eau trop tôt. Sauf que la liane se décrocha et plutôt que d'arriver debout sur le bout de bois visé, c'est l'entrejambe qui intercepta l'objet. Douloureux. Le tronc se leva en arrière et bascula, laissant Elio disparaître sous la surface de l'eau. Et là, ce fut la panique. Ses bras s'agitèrent dans tous les sens pour essayer de le sortir de là. Bien sûr, il n'y avait qu'un mètre soixante-dix de profondeur. Mais la panique fait fit de toutes raisons. Il finit pourtant par agripper quelque chose. Il s'y accrocha et passa à la suite de son plan puisque c'était la seule chose qui restait dans son esprit torturé. Sa magie se concentra autour de son corps. Et explosa subitement, provoquant un feu argenté magnifique sur toute la surface de sa peau. Étrangement, l'eau se retira momentanément, lui laissant prendre une grande bouffée d'air et se mettre debout. Mission accomplie, le tentacule qui tenait la démone se tordait de manière désordonnée alors qu'une partie s'était mise à brûler Seïra avait de nouveau disparu. Mais il n'attendit pas de savoir où elle se trouvait et se hâta de remonter sur le tronc regardant d'un oeil mal assuré la surface de l'eau, cherchant un échappatoire alors que les dernières flammes disparaissaient, non sans avoir consumé une partie des vêtements qu'il portait. Un bruit expressif derrière lui indiqua qu'un nouveau tentacule cherchait à le capturer. Il avait lâché l'os dans sa panique. Il saisit le couteau dans sa poche et frappa de toutes ses forces en se retournant. L'étrange membre se tordit et fuit se réfugier sous l'eau. Mais le mouvement avait de nouveau fait basculer la plateforme, envoyant à moitié le jeune sauvage à la mer... ou au marais.
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| | Jeu 26 Avr - 13:26 | | | | Seï était ballotée dans tous les sens comme une poupée de chiffon. Tous ses repères perdus, elle parvint avec quelques difficultés à s’essuyer les yeux pour y voir plus clair et retrouver au moins les notions de haut et de bas. Elle aperçu une chose énorme et noire mais fut bien incapable de dire ce que c’était. Et puis après tout, qu’elle importance ? C’était moche et gluant, ça sentait mauvais et ça l’agitait dans les airs. Des raisons suffisantes pour terminer en brochette d’après la jeune femme. Dans un effort abdominal, Seï réussit à planter ses ongles tranchants dans le tentacule et à labourer la chair molle. L’étreinte se desserra et elle fit une belle chute de trois bons mètres jusque dans l’eau vaseuse. Au moins ce n’était plus de la boue. Profitant de son plongeon pour retirer la croute noire et malodorante qui couvrait son corps, Seïra rejoignit la berge en quelques brasses. Pas question de se faire attraper de nouveau par une autre protubérance visqueuse. Alors qu’elle mettait enfin pied à terre, une lueur argentée attira son regard sur sa gauche. Se retournant dans cette direction, elle vit le monstre s’agiter furieusement en poussant un rugissement venu d’on ne sait quelle bouche et des flammes de la même couleur argentée lui dévorer lentement le corps. Avisant alors une forme mouvante, elle perçu un faible cri et se douta qu’il s’agissait d’Elio. Il avait produit le même feu argenté la veille au soir, c’était très certainement à lui qu’elle devait ce tour de magie. Il était peut-être tombé à l’eau ou alors il s’était aussi fait attaquer par un tentacule ? Quoi qu’il en soit, la plantureuse créature démoniaque sortit son sabre qui était resté dans son fourreau tout ce temps, bien attaché, et profita d’un arbre particulièrement tordu pour surplomber la scène. Elle vit une forme se débattre dans l’eau. Trop petit pour être un membre du monstre. Elle jeta un coup d’œil autour d’elle et tomba sur une sorte de liane. Tirant dessus pour tester sa solidité, elle jeta l’extrémité dans l’eau là où Elio se débattait pour qu’il puisse la saisir.
- Bon, je suis bonne pour piquer une tête à nouveau je crois. –
Et la démone saute de sa branche jusqu’au tronc d’arbre flottant plus bas. Elle atterrit pile dessus mais faillit en tomber. Mais elle rétablit son équilibre au dernier moment et s’avance jusqu’à l’endroit où se débattait Elio. Mais plus rien e bouge et elle ne voit plus rien s’agiter à la surface.
- Elio ? –
Comme si son appel avait rappelé à la créature sa présence, un nouveau tentacule noir sort de l’eau pour tenter de se saisir d’elle. Vive comme un chat, la démon tire son arme et tranche la pointe du membre d’un mouvement expert. Le monstre pousse un nouveau mugissement et décide que ça suffit pour aujourd’hui. Proies trop coriaces. Il replonge dans un concert de bruits étranges et de vagues sales. Seïra se re concentra sur Elio. Elle n’avait pas envie de plonger mais pas envie de le voir se noyer non plus. Alors elle plongea un bras dans l’eau pour commencer à fouiller.
- Aller, m’embête pas, remonte à la surface. -
Il n'avait pas intérêt à lui faire un coup pareil. Après les Cancrenoirs et le monstre du marais, c'était bien la peine de mourir noyé...
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| | Sam 5 Mai - 2:30 | | | | - NEWEN !
Son hurlement fut brisé par la quinte de toux furieuse qui l'accompagna. Haletant, Elio resta un moment sur la berge, cherchant à reprendre ses esprits. Il tenait fermement la main du démon. Un peu trop peut-être. Troublé, il la lâcha et se leva en s'écartant un peu. Il venait de crier quelque chose. Un nom ? Sans doute en lien avec son rêve... Cela semblait important sur le coup... Il porta deux doigts à son coups et pâli en remarquant que son coeur battait à un rythme affolé. Sa respiration était hachée, effrayée... Et plus il y pensait et plus son hurlement lui avait semblé terrifié. Mais impossible de se souvenir pourquoi... Le nom lui-même était enfouie dans sa mémoire si profondément qu'il ne parvenait plus du toute à s'en souvenir.
Il s'assit un peu à l'écart. Ses pensées se troublaient. Le monstre, le feu, la chute... Il s'en souvenait. Il y avait eu pas mal de remue ménage si bien qu'il avait dû lâcher sa bouée. Le monde a semblé s'endormir à ce moment alors qu'il tomba dans un univers de silence et d'ombre. Il avait paniqué sur le coup. Puis avait ouvert les yeux dans un geste désespérée, main tendue en avant et... Il y eut l'ombre... Mais rien d'autres. Le trou noir. Jusqu'à ce qu'il ne revienne à lui. Sur la rive.
Dernière vérification. Son poux s'était calmé. Les poumons avaient repris un rythme à peu près normal. Tout allait bien. Mais l'évènement ne cessa pas de l'inquiéter pour autant. Il toussa autant pour la convenance que pour éliminer les dernières gouttes qui se cachaient à l'intérieur de ses poumons. Jamais on l'y reprendrait à s'approcher autant d'une étendue aqueuse comme celle là...
- Je...
Il chercha mentalement une excuse pittoresque qui aurait expliqué son geste stupide et généreux. Mais n'en trouva pas.
- Dette réglée.
Pas tout à fait si on comprenait le fait qu'elle venait de lui sauver la vie à nouveau.
- Et pas que je fus vraiment en danger hein... Mais... merci.
Il décida d'orienter son regard vers les eaux ténébreuses du marais afin de réfléchir plus posément. Les gens étaient de coutume facile à aborder. Mais là, il ne savait simplement pas sur quel pied danser. Se sentir redevable était quelque chose qu'il concevait fort bien. Mais n'appréciait pas spécialement. Au contraire. Pas plus que la reconnaissance. Il n'en avait absolument pas l'habitude. Les relations étaient simplement un domaine vaseux, glissant... lorsqu'il n'était plus que sur le papier. Il attendit, écrasé par son propre mutisme, puis finit par lâcher en croisant les bras et en continuant de regarder ailleurs :
- Bien, j'ai pas grand chose à faire donc j'vais faire un brin de chemin avec vous. Ça pourrais animer un peu ma journée si vous attirez autant les foules...
Il passa une main dans ses cheveux afin de les plaquer en arrière le temps qu'ils sèchent. Maintenant qu'il était calme et n'avait plus rien à faire, il commençait à se rendre compte d'une chose. Il faisait TRÈS froid dans ce marais. Surtout lorsqu'on était trempé jusqu'à l'os. Il grimaça une fraction de seconde puis s'attarda sur une fourmilière, attendant la réponse de l'étrangère, cherchant à oublier son mal. Le froid... C'était mentalement plus supportable que les brûlures, les plaies et tout ce qu'il avait pu subir jusque là. Mais c'était tout de même insidieux. Fourbe. Permanent. Son regard s'attarda sur une trace qu'il lui sembla reconnaître. Sabot. Assez gros. L'animal était une sacrée bestiole.
- A propos, sanglier à midi, l'coeur vous en dis ?
Ou à neuf heure, qu'importe... Il n'avait jamais été doué pour ces choses là, elles changeaient en permanence. Tout ce qu'il avait retenu c'était qu'à midi les gens mangeaient. Il se retourna, la regardant enfin dans les yeux de son visage au masque de marbre, indéchiffrable, impassible...
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