Liés par le destin. [Linvala, RP Court.] [Terminé]

« C’est malin ! J’aurais préféré que l’on me tue, plutôt que de devoir endurer ca. Je te connais pas, mais tu m’énerves déjà. »

Léandre soupira longuement, exaspéré par la situation dans laquelle cette femme l’avait plongé. A cet instant, la seule chose qu’il souhaitait était de se lever, prendre une arme et lui faire comprendre à quel point il lui en voulait. Cependant, mains liées et attaché à sa partenaire, il ne pouvait que se résoudre à attendre en espérant que ses agresseurs soient cléments ou bien incroyablement stupides pour le laisser s’échapper.

Évidemment, c’était trop beau pour être possible : les démons ne sont pas souvent du genre à négocier avec leur victimes, ni à les laisser partir incognito sans les torturer avant. Et en parlant de torture, il s’avoua assez tôt qu’être attaché à cette femme était bien pire qu’un supplice.

« On aurait pu se battre. On serait mort dignement, au moins ! Mais au lieu de ca, tu ment et je me retrouve à tes cotés, alors que je n’ai rien à faire ici… Je savais que j’aurais du emprunter la grand route, les chemins escarpés sont toujours bondés d’affreux dans le genre. Ou de cruches, aussi. Et dans le genre cruche, t’as l’air plutôt douée. »

Léandre soupira de nouveau. Être adossé à elle lui tenait incroyablement chaud ; si chaud que ses nerfs, mit à rude épreuve, semblaient être en fusion, et il aurait donné gros pour retourner dans son cachot à l’époque ou il était encore Gladiateur. Sans le lui demander, il colla sa tête contre la sienne et ferma les yeux quelques courts instants, afin de calmer son envie de meurtre qui menaçait sa stabilité mentale …

« Ce que je donnerais pour un bon bain. Un bain de sang. »

Mais ... Qu'est ce que c'était ... Ce bordel ?! Des Démons avaient surgi de nulle part et m'avaient sauté dessus. Un Humain qui se trouvait non s'était fait embarqué aussi. Dire que j'étais en route pour rejoindre tranquillement la Meute. Ces idiots m'ont surement confondu avec quelqu'un d'autre mais tout le monde sait bien que parlementer avec un Démon n'est pas une mince affaire. Conclusion ; je me retrouve coincé dans une cellule avec un Humain que je ne connais même pas. Et cerise sur le gâteau, c'est un assassin. Au moins, on ne peut pas lui reprocher de ne pas être franc :

« - Moi non plus je ne te connais pas et j'en fait pas tout un plat ! Alors si tu pouvais arrêter de te plaindre ça m'arrangerait. »

C'est pas vrai ... Je suis pas tombé sur le meilleur des types. Et comme si ça ne suffisait pas, nous étions attachés ensemble. Ces Démons sont vraiment cruel. M'attacher avec un gars comme lui ... Et ... Comment ça une cruche ?! Non mais j'y crois pas ! Quel insolent ! Et puis, si il tient tant que ça à crever qu'il ne se gêne surtout pas ! Ce n'est surement pas moi qui vais le retenir. Oh ça, non. Et je ne vais pas non plus me gêner pour lui transmettre le fond de ma pensée :

« - Là, c'est toi qui me fatigue. Si tu tiens tant à crever vas-y. Je te retiens pas ! Pour ma part, j'ai pas l'intention de rester moisir ici. J'ai une famille et des amis qui m'attendent. Et si moi je suis une cruche, toi tu es un bien bel abruti ! »

Tout d'un coup, je sentis que mes poignées me brûlaient. Évidemment ... Il fallait s'en douter. De l'argent. Cette foutue chaîne était en argent ! Le seul métal vraiment efficace contre nous, les Lycans. Les Démons ne se sont peut-être pas trompé de cible finalement ... Mais pourquoi ?... Enfin. Il y a plus urgent. Je crois bien que je vais imbécile d'humain pour me sortir de là. Pff ... Quelle honte. Mais il faut que je me rende à l'évidence. Je ne peux rien contre de l'argent. Je soupirai avant de m'adresser à l'humain :

« - Un Assassin psychopathe qui plus est. T'es vraiment flippant. 'fin bref. Si tu veux du sang, faut qu'on se tire de cette cellule. Et même si ça ne me plaît pas, je vais avoir besoin de ton aide. Ces chaînes sont en argent et je ne peux rien faire contre ça. »

Pour qui se prenait-elle, celle-là ? Savait-elle au moins ce qu’il serait capable de lui faire s’il n’était pas attaché ? Le traiter d’abruti, d’assassin psychopathe … N’importe quelle autre personne se serait vu transpercée par sa lame après lui avoir parlé de cette manière ! La seule chose qui le retenait vraiment était cette fichue corde, et ces chaînes en argent.

« Tu crois que j’ai envie de t’aider ? Je suis un abruti, après tout. Et je n’ai ni famille, ni amis. Tu as plus à perdre que moi, ma jolie…. »

Il laissa un grand silence s'installer l’espace d’une dizaine de secondes, puis reprit de plus belle la conversation.

« Dis moi, en quoi ces chaînes t’empêchent de faire quoi que ce soit ? Je suis dans la même situation, je te rappelle. Ce qui est le plus gênant, c’est de t’avoir comme boulet, dans mon dos. D’ailleurs, si tu as vraiment envie de sortir d’ici, j’espère que tu sais te servir de tes pieds, parce que je ne vais pas t’attendre ! »

Léandre jeta alors un regard dans les coins de la pièce accessible à sa vue. Grande, aucun meuble, une simple porte les séparant d’une autre salle, ne semblant pas être gardée… Un peu trop parfait, comme situation !

« On pourrait faire ça dans la discrétion, mais si j’aperçois un seul de ces démons, je crois que je ne pourrais pas me retenir de l’insulter ! Je te propose donc de courir, taper ceux qui se mettent en travers de notre chemin, et détaler le plus rapidement possible … Tu t’en sent capable ? »

De toute manière, s’il s’avérait qu’elle soit plus inutile qu’il le pensait, il n’aurait qu’à la porter sur son dos et foncer tête basse ! Il n’avait que faire qu’elle ressorte d’ici en vie, alors, qu’un coup lui soit porté ne l’intéressait guère ; seule sa vie comptait, pas celle des autres – parfois, la survie demande un peu d’égoïsme .

Mouais ... Définitivement pas aimable. Heureusement que ce sera de courte durée ... Du moins, je l'espère. Je me doutais bien qu'il ne voudrait pas m'aider ... Cet Humain est comme Shadow, un assassin. Pourtant, il n'a pas du tout le même caractère. D'ailleurs, il confirma ma pensée en disant qu'il n'avait personne. Il devait mené une bien triste vie, le pauvre ... Je soupirais avant de lui répondre :

« - Ne prends pas ce ton avec moi. Je te jure que sans ces chaînes ... Tu parlerais pas comme ça. »

Que cette relation démarrait bien ! Joie, bonheur et insultes ... Faut dire, j'avais jamais rencontré un gars comme lui. Je me demande bien ce qu'il a vécu pour en arriver là. Quelque part, je ressentais un peu de pitié pour lui mais hors de question de lui montrer ! Il reprit la conversation. Moi, un boulet ? Mais quel ... Je n'irais pas au bout de cette pensée ... Mais évidemment que je sais me servir de mes pieds ! Je suis un Lycan après tout ! Une guerrière ! Un sourire sadique s'afficha sur mon visage :

« - Ces chaînes me brûlent la chair. Ne me demande pas pourquoi, tu le sauras bien assez tôt. Quant à savoir si je sais user de mes pieds. Ma réponse est "oui". Ne t'en fais pas, tu n'auras pas besoin de m'attendre, charmant bellâtre brun. »

Wah ! J'avais vraiment dit ça ?... Visiblement, oui. Il faut dire qu'à force de fréquenter des assassins ... Hum ... Voilà. La cellule ou plutôt, la salle était simple. Pas de meubles. Une simple porte. Ils savent ce que je suis et c'est sans doute pour ça qu'ils n'ont pas pris plus de précautions qu'une chaîne en argent. Quel bande d'imbéciles. Ce sera ce qui causera leur perte. L'Humain pensait à s'échapper. Parfais. Pour la première fois depuis cinq minutes, on était sur la même longueur d'onde. J’acquiesçai avant de répondre :

« - T'inquiète pour la discrétion. Personnellement, si j'en croise un, je me ferai bien les crocs dessus. Je ne m'en sens pas capable, j'en SUIS capable. Allons-y. »

Je commençai à me lever malgré ces chaînes, attendant qu'il fasse de même.

Finalement, Léandre commençait à plutôt apprécier cette femme ! Sure d’elle, prétentieuse … Le genre de personne qui serait capable de rivaliser avec le caractère du mercenaire ! Elle se leva avant lui, l’obligeant à l’imiter à l’occasion, puis ils restèrent quelques secondes sans bouger, afin de coordonner leurs mouvements …

« Attends… Si tu es celle qui va devant, tu seras la première attaquée, et je ne crois pas que tu pourras te défendre efficacement avec mon poids dans le dos… Je passe en premier, et s’il arrive quelque chose … Eh bien, t'improvises ! »

Il dessina des cercles avec sa tête, puis remua du mieux qu’il pu les épaules afin d’entendre quelques craquements sourds, signaux de départ dans la course qui allait avoir lieu.

« On est partis, ma belle. »

Léandre se mit alors à courir et défonça la porte sans lui laisser le temps de se préparer, si bien qu’elle ne toucha sans doute pas le sol une seule fois sur un espace de 50 mètres. Lancé à vive allure, il ne put esquiver un démon qui fit irruption dans un angle du couloir, surement afin d’aller jeter un coup d’œil à leurs prisonniers. Assommé, et surtout surprit, celui-ci se releva difficilement, mais bien trop tard puisque ses « agresseurs » s’étaient déjà volatilisés. Néanmoins, on l’entendit hurler à travers toutes les pièces de ce qui semblait être un donjon, et ses compères eurent rapidement connaissance de la situation actuelle …

« Bon tu te prépares, moi je continue à courir bêtement à travers les pièces ! J’espère que t’es pas si cruche que je le pense… »

Le duo de choc déboula alors dans un très large commodore, occupé par plusieurs créatures aussi laides qu’idiotes. Elles n’eurent conscience qu’elles faisaient face à leurs ‘captifs’ qu’après que leur ami, le démon hurleur, n’arrive en courant à son tour … Il haletait, mais pointa du doigt la femme, avant d’hurler une nouvelle fois. Léandre fit en sorte que sa partenaire puisse de nouveau avoir pied à terre, et souffla un instant pour reprendre sa respiration.

« Tu arriveras à t’en sortir en vie si j’essaie de survivre ? »

On attendit quelques secondes, histoire de ne pas être trop gêner pour les mouvements. Là, je devais bien admettre que cet homme avait raison. Si je passais devant non seulement je serai un peu gêné par son poids mais il y a encore le problème de ces chaînes. Il fallait s'en débarrasser au plus vite. Et j'avais déjà ma petite idée sur le sujet :

« - Passe devant, dans ce cas. Ne t'occupes pas de moi. Gère ton côté et je fais pareil du mien. On sera plus efficace comme ça. »

Il fit quelques mouvements de la tête. Quelques craquements suivirent. On allait partir. Enfin, un peu d'action ne pourra pas faire de mal. A peine, j’eus pensé ça que l'homme était déjà parti. Et moi, je me retrouvai avec les pieds en l'air. Hum ... Chouette. Imaginez la scène ; un Humain et une Lycan attachaient ensemble et qui essaye de fuir dont un qui fonce sans regarder ou il va et l'autre qui ne touche même pas le sol. C'est plutôt comique. Surtout quand on bouscule un Démon qui passait par là. Maintenant que l'alerte avait été donné, on avait plus le choix. Soit on réussissait, soit on crevait. Et évidemment, il fallait encore que l'homme fasse une remarque :

« - Je gère. Tu vas voir ce que peut faire une cruche. »

Non mais franchement. L'Humain fit en sorte que mes pieds touchent enfin le sol. C'était bien mieux comme ça. Il s'arrêta un instant. Sans doute pour reprendre sa respiration :

« - Tu le fais exprès où quoi ?... Je t'ai dit de ne pas t’inquiéter. Continue d'avancer comme au début. »

Il ne répondit rien et se remit à courir. Pour le moment, tout allait bien. Enfin, jusqu'à ce qu'un Démon arrive, sabre à la main. Il allait frapper. C'était notre chance ! Lorsqu'il passa à côté de nous, je me mis vers l'avant et là, son arme frappa la corde qui céda sous le choque. Ça c'était fait ! il y avait toujours les menottes qui m'empêchaient de me transformer mais au moins, on était séparé :

« - Ben voilà ! Je me sens beaucoup mieux comme ça même si, pour bien faire, il faudrait que j'enlève ces menottes. »

Habilement, elle fit en sorte qu’une des créatures armée coupe la corde qui les retenait prisonniers. Une fois libéré de cette première gène, Léandre passa ses mains encore attachées sous ses jambes afin qu’elle ne soit plus présentes dans son dos, et se colla contre le mur derrière lui afin d’avoir une vue globale de la situation…

Pas moins de 6 démons, dont 2 armés, 3 de grande taille et 1 autre isolé, semblant être le seul à avoir un brin d’intelligence. Léandre l’observa rapidement, puis concentra son attention sur un de ses ravisseurs qui l’attaquait frontalement. Se servant des « menottes » comme bouclier, il réussit à bloquer son attaque et d’un geste rapide, se saisit de l’arme du monstre avant de l’envoyer dans le décor à l’aide d’un violent coup de pied.

« Les rôles sont inversés, on va vous dévorer tout cru ! »

Il fit jongler l’arme plusieurs fois entre ses mains, puis se dirigea instinctivement vers un des agresseurs qu’il transperça sans vergogne. Touché au bassin, celui-ci s’écroula de douleur sans chercher à se relever. « Trop facile », pensa Léandre. En effet, c’était la première fois qu’il combattait, en dehors de l’arène, ce genre d’adversaire, et il s’attendait à bien plus de résistance. Mais apparemment, ses adversaires n’était pas à la hauteur de ses attentes.

« Venez tous en même temps, vous n’avez pas une seule chance contre nous deux !! »

D’ailleurs, que devenait-elle ? Il ne s’en était pas préoccupé jusqu’à maintenant, puisqu’elle l’avait prévenu qu’elle savait se débrouiller ! Néanmoins, par pur curiosité, il tourna la tête afin de l’observer, même si ce manque de vigilance faillit lui couter la vie. En effet, une imposante flèche enflammée venait de percuter le sol, à quelques mètres à peine de lui. Mauvaise précision ? Non, avertissement de la part du démon détaché du groupe, qui se révélait être bien plus intéressant que ses camarades. Un sorcier ? Sans aucun doute. Léandre empoigna fermement son arme et, après s'être dirigé vers sa partenaire, brisa les menottes qui la retenait prisonnière.

Dis donc, il se débrouillait pas mal du tout, l'Humain. Remarque, il fallait être doué pour désarmé un Démon avec les mains attachées. Mais ce n'est pas tout ! Il avait également réussi à me défaire de ces fichus menottes ! Enfin, j'allais pouvoir passer à l'action ! Enfin, j'allais pouvoir montrer ma véritable nature ! Enfin, les Démons allaient en prendre pour leur compte ! Sans attendre davantage, je me transformais en loup et, comptant sur l'effet de surprise, je me jetai sur un Démon qui finit plaquer au sol. La créature ne comprenait pas ce qui lui arriver. Je la saisis violemment par le cou. Ce dernier émit un craquement sinistre. Le Démon n'avait pas souffert. Je fis la même chose avec un autre Démon. J'étais en colère et ça m'avait rendu sanguinaire. Après m'être calmée, je me retournai vers l'Homme. J'avais les babines ensanglantée :

« - Que ça fait du bien de pouvoir reprendre sa véritable apparence ... J'imagine que tu comprends maintenant pourquoi ces menottes en argent m'étaient insupportable. Mais reprenons notre combat. »

Juste après ça, je faillis me faire congeler la patte. Zut ! Le sorcier ! Pile le type que, nous Lycans, ne supportons pas. Certes, je fais aussi un peu usage de la magie mais je préfère m'en abstenir tant que je le peux. Non seulement parce que ça prend dans mes forces mais aussi parce que l'on risque de trouver ça étrange. Toujours sous ma forme de louve au pelage gris, je me mis à côté de l'homme. Nous allions devoir combattre ensemble pour sortir d'ici au plus vite :

« - Voilà une proie plus dangereuse que les autres sur laquelle j'aurai plus de mérite à me faire les crocs. Le combat va être moins ennuyant que ce que je pensais tout compte fait. »

Le talent caché de la jeune femme n’était pas quelque chose de négligeable. Sa forme humaine, son visage, ses courbes… Tout avait laissé place à cet animal quadrupède au museau allongé, qui sème souvent la terreur dans le contes pour enfants : un loup ! Un vrai ! C’était sans doute la première fois que Léandre rencontrait une personne capable de prendre une forme animale. Etait-elle une magicienne spécialisée dans la transformation ? Ou bien, une entité prenant l’apparence de n’importe quel individu, animal ou objet ? En y repensant, elle n’arrêtait pas de souligner le fait que les menottes étaient en argent…. L’argent… Le pire ennemis des « loups-garous » ! A priori, il avait affaire à une espèce dont il ne soupçonnait même pas l’existence !

Elle combattit farouchement deux adversaires, qu’elle mit à terre avec une facilité déconcertante, avant de leur fracturer la nuque pour qu’ils puissent rendre leurs derniers soupirs. Alors qu’elle finissait d’achever sa seconde victime, le magicien Démon lança un sort Givrant qui faillit lui faire perdre l’usage d’une patte. La louve se plaça alors aux cotés du mercenaire, qui mit un genou à terre pour se retrouver au même niveau que sa camarade. Il prit une grande bouffée d’air avant de prendre la parole.

« Tu vois ces cadavres de démons, là bas, près de notre ami le Lanceur de Sorts ? Je vais courir dans sa direction : s’il commence à incanter, je me servirais d’un corps pour nous protéger, et tu en profiteras pour passer sur mon flanc et l’attaquer. Il sera prit au dépourvu, tu en feras ce que tu voudras. Prête ? »

Léandre n’attendit pas qu’elle confirme sa décision ; il s’élança si rapidement qu’il faillit tomber au sol laborieusement, à cause d’une dalle au sol, un peu relevée. Comme il l’attendait, le Démon réagit en reculant de plusieurs pas et en débutant son incantation. Dans un timing parfait, Léandre réussit à soulever et à se protéger à l’aide du Corps qu’il avait désigné plus tôt, qui exécuta à merveille son rôle de bouclier.

« Fonces ! »

Oui ... Son plan pouvait fonctionner. C'était jouable. Je dirai même que je n'aurai pas trouver mieux pour finir ce sorcier. Je fis un hochement de tête, montrant ainsi mon accord pour cette stratégie. Enfin, il n'y fit même pas attention puisqu'il était déjà partie sur le Démon. Comme prévu, le Démon répliqua par un sort et l'Homme se protégea avec l'un des cadavres. J'avais commencé à bondir juste avant qu'il ne me dise de foncer. Je fis un bon par dessus l'Humain tout en disant :

« - J'avais compris ! »

Le sorcier n'eut pas le temps de répliquer. Je le plaquai au sol avant de tordre sa gorge. Le Démon mourut dans un craquement sinistre et quelques cries d'agonie. Je me retournai vers l'homme avant de réaliser que je ne m'étais toujours pas présenté et lui non plus d'ailleurs ... Enfin ... Ce n'est probablement pas le genre des mercenaires !

« - Au fait, je ne me suis pas présenté. Linvala Aruseth. Mais aussi Lycan comme tu peux le voir. »

Après avoir massacré le Démon, la louve lui révéla son nom avant de s’enfuir à ses cotés. « Linvala Aruseth. ». Ce nom lui disait vaguement quelque chose, mais il n’avait aucune idée d’où il avait bien pu l’entendre… Ils arrivèrent dans une sorte de Bosquet, ou peu de rayons perçaient à travers l’épaisse couche de feuilles des arbres. Une fois hors de portée des Démons restant, ils s’arrêtèrent ensemble et reprirent leur respiration.

« Eh bien, j’ai changé d’avis sur toi… Tu es douée, même si ta forme de Loup, c’est un peu facile ! Détaches moi, s’ilteplait. »

En effet, il avait gardé les menottes à la main, n’ayant pas pu les retirer pendant le combat. Une fois celles-ci à terre, Léandre remercia sa partenaire d’un geste de la tête. Du coin de l’œil, il l’observa. Elle était plutôt jolie, et bien construite. Ses formes de femmes avantageuse, un regard enjôleur, des lèvres fines et rosées… Séduisante à souhait. Lentement, il s’approcha, l’embrassa sans gènes l’espace de quelques secondes, puis se recula, un sourire dessiné sur son visage. Il débuta sa marche dans la première direction venue, sans regarder en arrière.

« Je te dis Adieu. Je suis à la recherche d’une personne, l’ambassadeur de Selian. Et ce n’est pas en m’amusant avec toi que je vais le trouver. »

En quelques pas, il se retrouva assez éloigné d’elle. Il ne se retourna pas, mais imagina simplement l’expression que la belle devait avoir adopté à ce moment même.

*Il faudrait que j’arrête. Ce genre de choses, ça ne me correspond pas du tout.*

Tiens donc. Il reconnaît que je suis douée même si la forme de loup, c'était un peu facile. Je repris ma forme humaine avant de sourire. Mon autre apparence était peu être un peu facile mais elle était efficace. Il en a eu la preuve ! Comme il me l'avait si poliment demandé, je lui enlevé les menottes qu'il portait encore. Puis, il se passa quelque chose que je ne compris pas tout de suite. L'homme se rapprocha lentement de moi avant de ... M'embrasser ! Ceci dura quelques secondes puis il recula. Il se remit en marche, commençant à aller dans une direction sans se retourner. Oh, il cherchait une personne sans savoir qu'il l'avait en face de lui. Visiblement, il a dû être bien mal renseigné. Ça me donnait une idée. J'ai envie de m'amuser un peu :

« - L'ambassadeur de Selian, dis-tu ? C'est marrant parce qu'il se trouve que cette même personne que tu cherches et que tu as embrassé ... Elle se trouve juste derrière-toi. »

Il ne me restait plus qu'à voir sa réaction ... A mon avis, elle sera assez amusante mais j'attend de voir !

Léandre s’arrêta net. Avait-il bien entendu ? Non, non… Elle disait simplement ça pour plaisanter ! Parmi toutes les femmes du monde, il était impossible que celle-ci soit celle qu’il cherchait plus que tout. Il ricana, comme pour montrer qu’il n’était pas si naïf que cela. Ce serait beaucoup trop facile… Néanmoins, il resta étonné que cette femme, qu’il ne pensait pas du genre à rire, puisse lui jouer ce genre de tours. Il se retourna et la regarda droit dans les yeux, comme s’il souhaitait vérifier l’authenticité de ses dires.

« Allons allons. Ne prends pas un baiser pour une promesse ! Si tu essaies de me faire rester avec toi simplement en me faisant croire que tu es ambassadrice, ca ne marchera pas. Et puis, une Lycan qui fait de la politique … Ha. Ca me ferait bien de la peine. »

Il replaça une mèche de cheveux, puis jeta un regard perdu dans le vide avec un sérieux déconcertant. Il était rare que le mercenaire prenne ce genre d’expression …

« Mais si tu as des informations pour moi afin de la trouver, je te serais très reconnaissant de m’en informer maintenant, avant que je parte. C’est une affaire urgente, j’ai vraiment besoin d’elle. »

Son air pensif disparut alors, et il retrouva son regard arrogant et hautain habituel. Il se souvint alors que son interlocutrice s’était présenté sous le nom de Linvala Aruseth, sans que lui ne donne ne serait-ce que son nom ! Allant puiser le peu de gentillesse présent au fond de son cœur, il décida de se présenter à son tour.

« Léandre. Humain, combattant, mercenaire, assassin. Enchan… Enchanté. »

Allons bon ! Maintenant il me riait au nez ! Preuve évidente qu'il ne me croyait pas. En même temps, je m'y attendais. C'est un assassin, c'est donc normal qu'il ne me croit pas. A moi, donc, de lui prouver que je ne ment pas. Mouais ... Ce n'est pas gagné d'avance. Je ne le connais pas depuis super longtemps mais j'ai eu le temps de voir que c'était une vraie tête de mule. Il doutait de mes compétences à faire de la politique ?... Oh et puis ... Il peut bien penser ce qu'il veut mais si il s'en va maintenant, il ne risque pas de retrouver l'ambassadrice. Ce serait dommage puisque je suis là. Je souris :

« - Je suis très sérieuse. Je 'aime pas plaisanter avec ce genre de choses. Oui, je fais de la politique. Mais tu ne pouvais pas le savoir. »

Des informations ?... De plus en plus amusant ... Mais à part des informations sur moi ... Non. De plus, d'après ses dires, il s'agit d'une affaire urgente. La personne qu'il cherche et là mais bon ... Ce qu'il faut que je fasse c'est réfléchir à un moyen de le convaincre. Franchement ... Il ne me facilite pas la vie. Chose inattendue. Il se présenta. Léandre ... Original. Bref ! Continuons sur notre lancé :

« - Léandre ... Écoute. Demande moi n'importe quoi et je te prouverai que je suis bel et bien celle que je prétend être. »

N’importe quoi, hein ? Pourquoi voulait-elle tant lui prouver qu’elle était bien ambassadrice ? Après tout, il venait de l’embrasser sans gène, l’avait insulté plusieurs fois de cruche et niait le fait qu’elle puisse réellement être la personne qu’il cherchait. Il perdait du temps, mais au fur et à mesure que Linvala parlait, quelque chose le laissait penser qu’elle ne mentait pas. Du peu qu’il la connaissait, il ne la voyait pas lui raconter un mensonge dans l’unique intérêt de l’agacer.

« C’est bien étrange que tu souhaites autant m’aider, alors que l’on ne se connait pas… Tu dis être l’ambassadrice de Selian, alors tu dois avoir plein d’informations à m’apporter à propos de ceux que tu côtoies grâce à ton titre ? Es-tu parfois en contact avec l’impératrice ? Tu aurais possibilité de me faire participer à une de tes réunions ? »

Léandre se rendit compte qu’il posait beaucoup de question qui aurait pu paraître louche à n’importe qui. S’étant présenté comme un mercenaire « assassin », demander à rencontrer des personnalités importantes à un ambassadeur était totalement idiot … Il suffisait qu’elle rapporte les faits et l’ancien gladiateur se retrouverait de nouveau dans un cachot glacial après avoir subit la torture que l’on réserve aux traîtres…

« Ne vas pas croire que je lui veux du mal. J’ai beaucoup de questions à lui poser, mais je n’ai aucun moyen de l’approcher sans y laisser la vie ! »

« - Évidemment que je suis en contact avec l'Impératrice. Ce serait bien idiot, sinon. Te faire venir à une réunion ?... Haha ! Mais réfléchis un peu. Cette fois, c'est toi qui va devoir me donner une bonne raison pour que je t'emmène devant Issendra, voir dans une réunion. »

C'est vrai après tout. C'est un assassin et rien ne me prouve qu'il ne va pas tenter d'assassiner l'Impératrice. Et si il s'avère que c'est de ma faute, je pourrais perdre mon poste. Non seulement, je serai considéré comme une traîtresse par les gens de Selian mais en plus ce serait très dommageable pour la Meute. Il est donc hors de question de faire un faux pas à ce niveau là. Il me faut une preuve. Il dit qu'il ne lui veux aucun mal. Comment en être sur ?... Mon boulot d'ambassadrice c'est aussi de protéger sa Majestée et donc de prendre garde aux personnes qui souhaitent paraître devant elle. Il avait des questions à lui poser, avait-il dit. Mais je ne peux pas encore être totalement sur ... Hum ... Je pouvais peut-être essayer de faire ça :

« - Je ne peux pas être sur de ce que tu dis. Je peux te mener à Issendra elle-même sans aucun problème mais ! Sachant que tu es un assassin je préfère prendre les devants. Que lui veux-tu ? »

Comme il s’y était attendu, elle lui demanda quelles étaient ses véritables intentions à l’égard d’Issendra. On ne peut pas faire confiance à un assassin, si bien que même en lui disant la vérité, il serait fort probable qu’elle ne le croit pas. Et qu’un homme tel que lui veuille rencontrer l’impératrice simplement pour lui poser quelques questions semblait invraisemblable.. Léandre allait devoir la persuader, coûte que coûte !

« Ne me crois pas si tu veux, mais j’ai besoin de lui poser plusieurs questions à propos de moi. Je suis revenue d’entre les morts, et elle seule connaît mon ancienne identité ainsi que mon passé. J’ai besoin d’elle, et je sais qu’il sera difficile de l’approcher… Je risque d’y passer, probablement, mais je souhaite plus que tout découvrir la vérité cachée derrière ma mort. Laisse moi te montrer que je suis honnête, peu importe de quelle manière je dois m’y prendre ! »

Il la fixait droit dans les yeux, témoignant de sa volonté à obtenir des réponses … Il avait besoin d’elle, et même si ce n’était pas réciproque, il trouverait le moyen de se rendre utile …

... Pour le coup, il avait l'air vraiment sincère. Pour la première fois de ma vie, je ne savais pas quoi faire ... Je ne voulais pas faire courir de risque mais au fond, j'avais une drôle d'impression. Comme si l'assassin était le plus sincère du monde en disant ces paroles. Son passé ... Je connais bien la douleur qu'on éprouve lorsque l'on ignore ses origines. Jusqu'à très récemment, j'ignorai que ma patrie vivait dans la Toundra. Lui, il revenait d'entre les morts ... J'imagine que ça devait être difficile ... Je soupirai ... Je n'avais pas vraiment le choix ... Bizarrement, il m'avait touché. A présent, j'en étais sur ; ce qu'il dit est vrai. Je soupirai, son regard le montrait. Il voulait des réponses et sera prêt à tout pour les obtenir. Bon. Ça commençait bien mais pour en être sur à cent pour cent, il valait mieux insister un peu plus :

« - Hum ... Tu m'as presque convaincu. Hélas, ce n'est pas encore suffisant pour que j'accepte de te conduire à l'Impératrice. Ce n'est pas n'importe qui. »

Elle refusait de le croire ? Rien d’étonnant ! Léandre trouvait cela même plutôt rassurant… Si elle avait accepté si facilement, il aurait été plutôt difficile d’être persuadé qu’il s’agissait réellement de l’Ambassadrice de Selian. Linvala, comme elle disait s’appeler, ne semblait pas être une usurpatrice… Et même si la situation qu’ils venaient de connaître ne lui donnait pas l’air d’une politicienne, le mercenaire croyait tout de mêmes en ses paroles ! Désormais, il fallait lui faire comprendre à quel point son désir de rencontrer l’impératrice était fort. Mais comment s’y prendre autrement qu’avec des mots ?

« Ou allais-tu, quand tu as été capturée par les Démons ? Je pourrais t’accompagner et te servir de Garde-du-corps … En chemin, j’arriverais peut être à te prouver que mon histoire et mes convictions sont bien réelles. Je ne te demanderais rien en compensation ! »

Cette idée, bien au-delà d’être un bon moyen pour la convaincre, était aussi une possibilité d’affronter d’autres créatures ou brigands sans avoir à les chercher… Léandre en était conscient, et il pu difficilement masquer un sourire très large, très peu adapté à son objectif actuel.

« Désolé. C’est juste que, dés que je m’imagine combattre… Enfin, bref. Qu’en dis-tu ? »

Où j'allais avant que les Démons n’apparaissent ?... Non mais c'est une blague ! Hors de question de lui parler de la Meute ... Je ne peux pas avoir totalement confiance en lui. Ou du moins, pas encore. Je devais formuler une semie vérité pour ne pas attirer des ennuis aux autres. Bon, j'avais une idée. Je ne sais pas en quoi le fait qu'il me serve de garde du corps pourrait me convaincre mais il avait l'air d'avoir une idée précise derrière la tête. Je soupirai. De toute façon, je n'avais pas vraiment le choix. Bon. Je ne voulais pas le faire trop attendre non plus. Je le regardai un court instant choisissant bien mes mots pour répondre :

« - J'accepte. Je devais me rendre à Drayame, dans le territoire des Elfes. Enfin. Plutôt pour une balade qu'autre chose. »

Pas de soucis. Drayame est grand, je connais le chemin du territoire de la Meute. Donc, aucun risque de tomber sur eux.

Parfait ! Elle venait d’accepter l’offre qu’il lui proposait. C’était certes un peu osé, de s’imposer Garde-du-Corps de cette manière, mais c’était la seule façon de rester avec elle tout en se rendant utile. Ils auraient ainsi la possibilité d’apprendre à se connaître, permettant à Léandre de montrer ses convictions et sa franchise …

« Si tu es prête à partir, et si tu es bien sure de ton choix, je te suis. Nous nous arrêterons en chemin, afin que je confectionne un Arc et quelques flèches, puis nous pourrons nous rendre ou tu le veux ! »

Il remit rapidement en place ses vêtements, réajusta ses bottes puis fouilla l’une de ses poches avant d’en sortir un couteau, deux crochets ainsi qu’un peu de poudre … C’était le peu de choses que les Démons lui avait laissé, sans doute parce qu’ils ne l’avaient pas fouillé intégralement ! Avec aussi peu, il ne pouvait pas vraiment constituer une véritable menace… Tant pis ! Il devrait trouver de quoi se défendre sur le chemin, en attendant, les Démons n’auraient qu’à se tenir loin d’eux !!

« On part dés que tu te sens prête. »

Oui. Je suis sur de mon choix. J'ai bien réfléchi. Même si entre nous ... Un garde du corps qui est en fait un assassin, ça sonne un peu bizarre. Tiens. J'ignorai qu'il était aussi doué pour l'Arc. En fait ... J'ignore pleins de choses sur lui mais je suis sur que l'on va vite rattrapé ceci. Il remit ses vêtements et ses bottes correctement, plongea la main dans l'une de ses poches et en sortit divers objets comme un couteau ou encore des crochets. Je me demandai à quoi ça pouvait bien lui servir même si au fond, j'en avais une petite idée. Il ajouta une dernière phrase à laquelle je répondis immédiatement :

« - Je suis prête. On y va. »

Nous prîmes ensuite le chemin qui menait à Drayame.

[Fini !]