- Citation :
- Raconte ton premier vol, en insistant sur les causes qui t'ont poussé à le commettre
Le soleil avait beau ne pas être bien haut dans le firmament, ce matin là, il y a quelques années, mais ses rayons qui frappaient avec intensité sur le sol enneigé et glacé parfois renvoyait un éclat particulièrement aveuglant. On devait maintenant plisser les yeux pour y voir quelque chose, en ce matin du 12 de Mellinià, en plus de ce les geler et de mourir de faim. Et Célest', sortit tôt ce matin-là, ou plutôt cette nuit-là, pour aller jeter un coup d'oeil à ses pièges dans la tundra, revint, assez dépité, avec seulement dans sa gauche deux pauvres lièvres maigrichons, égorgés par les cordes qu'elle avait installer plusieurs semaines auparavant. C'était bien peu, et encore, elle était chanceuse de les avoir trouvé avant d'autres chasseurs ou prédateurs.
Elle traversa la ville, bien émitoufflée dans sa lourde et chaude cape de fourrure et se rendit au marché principale, qui était déjà actif (Quoi que sensiblement moins que durant les temps de prospérités) malgré l'heure matinale. Elle balança sa prise plus ou moins victorieuse sur le comptoir du boucher qui n'avait tellement rien à faire que la pièce entière brillait d'une propreté qu'on ne voyait que dans les temps de famine comme celui-ci. Impossible de ne pas occuper nos mains; alors autant faire du ménage. Le boucher s'approcha, renfrogné et quittant presque à regret son feu de foyer pour jeter un coup d'oeil aux petites bêtes qu'elle avait vaillemment repêché dans la neige. Il grimaça.
- Désolé, p'tite, mais je peux rien faire avec ça. Donne-les à Martha, elle saura en faire quelque chose.
La jeune fille quitta le boucher avec un hochement de tête et un sourire navré et regagna le froid avec une grimace et un long frisson, enfonça sa tête rouge et frisé dans sa large capuche. Tenant sa prise par les oreilles, Célestia se dirigea ensuite vers la femme qui tenait le magasin général, situé de l'autre côté de la Taverne. La femme, Martha, était bonne amie avec sa mère et donc connaissait bien Célestia, bien que celle-ci s'efforçait de l'éviter en dehors de la maison, principalement parce qu'elle détestait quand on lui pinçait les joues en lui disant combien elle était jolie. Ça l'ennuyait considérablement... En tournant sur une nouvelle rue, en sentit qu'on la suivait. Ses sens en alerte, en pris calmement la première rue qu'elle rencontra et se mit à escalader les murs extérieurs des maisons avec agilité, se retrouvant vite fait bien fait sur le toit des habitations surplonbant la rue qu'elle venait de quitter. Accroupis, elle parcoura du regard le chemin gelé sans y voir quoi que se soit. Elle tourna ensuite son regard rougeâtre vers la ruelle qu'elle avait emprunté pour grimper et dans la pénombre, distingua une silhouette massive...!
- Faelün!, cria-t-elle avec joie en se laissant tombé sur le félin qui était assis tranquillement en l'observant jouer à l'écureuil sur les toits.
La jeune elfe tomba sur son large dos, et malgré son poids de plume, il étouffa un grognement plaintif et montra les crocs, se qui ne fit que la faire rire, laissant échapper un nuage de buée dans l'air glaciale.