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 Une guerre, un ultimatum, une envie de liberté

 
Une guerre, un ultimatum, une envie de liberté Sand-g10Mar 31 Mar - 19:27
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Je me souviens de ces visages étalés sur le sol, de ces corps se mourant, de cette bataille ou on voyait la fumée se perdre au loin. Le feu avait que très peu ravager cette terre. Les corbeaux voletaient cherchant quel orifice, ils pourraient picorer, se délecter de cette orbite que forme l’œil. Les démons avaient de leurs gros sabots écrasés tous ces combattants qui voulaient juste être libre. Des combattants qui ne voulaient pas être enchainés par des démons. Comme, je les comprenais. Je ne supporte pas les démons. J’ai une certaine haine envers eux.
Surtout quand j’ai fini dans cette prison, juste parce que je me trouvais au mauvais moment, au mauvais endroit. J’avais passé une journée, voire deux dans cette cage… Et en réfléchissant, peut-être plus. Le temps était une notion bien abstraite dans une prison. Je ne dormais presque pas de peur de finir… Violer ou même morte. La mort avait peint ses murs de son empreinte comme si c’était l’antichambre de la destruction de toute vie.
Ne parlons pas de ces rats qui se faisaient discrets en l’absence d’un démon mais qui s’accordaient à me pourrir mon séjour. Je voulais être libre, loin de cette prison.

Selon ce que j’ai compris dans ce foutoir démoniaque, c’est que j’étais un otage. J’ai de la valeur ? Première nouvelle. Cependant, je préférais ne pas les contredire, simplement de me la fermer et de leur faire qu’ils avaient raison. Ils seraient bien capables de me tuer. Je ne discutais pas avec les autres prisonniers dont le nombre diminuer doucement. Je commençais vraiment à avoir peur. A chaque fois qu’un de ces partisans du démon frôlait les barreaux de ma cage, je m’imaginais le pire. Je ne voulais pas mourir. Je voulais retrouver la fraicheur de l’eau, me perdre dans ses méandres, loin de toute cette folie.
J’étais coincée avec aucune solution pour m’échapper. Prochaine mission : Apprendre à crocheter des serrures avec les doigts ou la paille !
Et si je séduisais un geôlier pour qu’il me libère ? Ce n’est pas bête surtout que ma mère a laissé son empreinte sur mon visage et mon corps. J’avais les charmes d’une sirène mais pas la voix ni… Bref, séduire, je pouvais cependant j’aurais envie de vomir, le démon me touchait… Beurk, beurk.
Je tournais en rond, cherchant un moyen de m’échapper sans pour autant salir ma dignité. Les heures ne passaient pas et je voyais que très peu la lumière du jour. Je dépérissais doucement dans ce trou. Le soleil me manquait comme la fraicheur de l’eau. Je ne suis pas faite pour vivre en cage. J’aime les grands espaces.
Les démons, ces êtres ignobles que me voulait – il ? Me voir craquer, pleurer ou même supplier ? Jamais ! Ils peuvent toujours rêver !

Le temps continuait à s’écouler et je continuais à pourrir dans ce trou. Mon corps s’était imprégné de l’odeur de la cellule. Normal, on vivait avec nos excréments. Quelle joie … Je veux sortir ! Et mon vœu fut exaucé…
Quelle chance… On m’ouvrit la porte de ma cellule, on m’enchaina comme une pauvre vache desséchée et on me força à les suivre. Je me suis pris un coup en voulant me rebeller. Je ne voulais pas les suivre. Dans mon fort intérieur, ça sonnait la fin de ma vie. Je regardais ses couloirs se suivre tout tremblant de peur… Je tirais même sur mes chaines pour tenter de freiner la procession vers la mort.

C’est quand je compris que je passais à côté de la salle de torture que je ne tirais plus sur mes chaines. Peut – être que voyant que j’étais innocentes dans cette bataille, ils me libèrent sagement ? Je savais pertinemment que ce n’était pas possible. On n’échappe pas à ces démons simplement en paraissant innocent. Ces démons étaient bien capables de me tuer pour rire, parce que c’est drôle. Quelle joie … Je suivais jusqu’à être projeter dans un bureau bien décoré. Je me pris le mur et m’ouvris la joue. Sympathique comme entrée. Si j’avais eu de l’eau, je me guérirais mais là…

Un des gardes attrapa la chaine et me tira vers le bureau ou un autre démon me fixa. Il avait des cornes, enfin il était moche. Je ne disais rien même pas un bonjour. Je regardais simplement. J’écoutais aussi ce qu’il se disait et franchement, je n’aimais pas cela.
Le démon qui se présenta à moi me pria de m’assoir. Je n’obéissais pas et je finissais par être contraint de le faire. Oh joie !

- Comment devons- nous te nommer ? Me fit le démon d’un air sérieux. Tu es une traitresse à l’empire.

Je n’ai rien fait de mal. Je n’ai tué aucun démon. Je ne voyais absolument pas son souci. Je ne l’ai même pas interrompu.

- Peu importe. Je trouverais bien un nom digne de la vermine que tu es. Selon nos informations, tu es une guérisseuse. Tu peux soigner par la magie. C’est simple soit tu coopères, soit tu meurs. Et je me ferais un plaisir presque jouissif de te torturer juste avant. Dit – il avec un sourire sadique.

J’eus un frisson de peur qui me parcourra le corps. Magnifique, il me terrorisait.

- Vous voulez quoi ? Dis – je suis un ton hésitant.
- Haha mais on veut que tu soignes nos guerriers.
- Ha euh…

Je ne voulais pas le faire. Est-ce que j’aurais pu négocier avec lui ? Je ne pense pas. Cependant, je ne lui répondais pas. Je restais silencieuse. Il se pencha vers moi, avec une expression carnassière sur son visage. Je frissonnais de peur encore une fois.

- C’est simple t’as la nuit pour vous décider. Quoiqu’il en soit, je me ferais une joie de te montrer qui est le maitre ici. Ramenez là dans sa cellule. Ah une dernière chose, si j’étais toi, je commencerais à prier… Fit – il en rigolant.

Il me plaqua ensuite violemment le visage sur le bureau, me faisant horriblement mal. Il se rapprocha de mon oreille, la léchant et puis il me susurra : " Bienvenu dans la terreur de mon monde". Je tremblais comme un insecte sous une chaussure tellement il me terrorisait. C’est là que mes yeux se posèrent sur le bureau et je vis le coupe - papier. Je le pris discrètement alors que ma tête était toujours contre le bureau et je le cachais dans ma culotte. Ce que je voulais s’était de me barrer. Je ne voulais plus voir sa sale tronche. Je savais que si je ne faisais rien pour m’échapper, j’étais à sa merci. Et il était hors de question que je soigne des raclures dans son genre. Donc j’allais simplement m’échapper enfin tenter d’une échappatoire. J’attendais la nuit, simplement. Je regardais la lumière se mourir en silence. Les cellules étaient légèrement dans le noir. Deux, trois torches illuminaient encore pour que les partisans d’A.T ne se prennent pas un mur. Les gardes ne bougeaient pas et faisaient une ronde toutes les heures, je crois. Je n’étais pas sûre de mes estimations car le temps était pour moi, un fuyard. Et sans indicateur, il était quasiment impossible que je sache combien de temps se sont écoulés.

J’attendais que la nuit soit bien avancée. Je voulais être sûre que les autres prisonniers dormaient… Ils seraient bien capables de donner l’alerte pour sauver leur vie. Et puis, je me suis dit qu’il valait mieux attendre que le garde ouvre la cellule. Je pourrais le tuer et me barrer. C’était plus simple et puis en plein jour, je verrais mieux ou je me dirigerais. Je ne connaissais pas le lieu.
Le soleil finit par se lever. J’ai dormi quatre heures environs. Je devais être en forme. Dans quelques minutes, on viendrait me chercher, sûrement pour me torturer, voire pire… Me violer ! Je commençais à stresser. Est-ce que mon plan marchera ? Est-ce que je serais me libérer pour fuir ? Est-ce que le coupe – papier était aussi coupant que je l’espérais ? J’avais réussi bêtement à le récupérer. Je me demandais d’ailleurs comment j’ai pu ne pas me faire prendre avec. Est – ce que le démon le savait et s’amusait de moi ?
C’était tellement probable que je lâchais un : « Quenelle en poulpe » sous le stress. Une insulte qui vient de ma mère. Elle le disait tout le temps quand j’étais petite. Ça m’est resté.

Je devais me calmer, rester maitre de mon corps. Je tremblais doucement mais certainement beaucoup trop pour contrôler la situation. Le garde arriva suivit d’un autre. Tuer le premier, prendre son arme et tuer l’autre… Je vais mourir ! Je me murmurai à moins même : « Courage Ceri ».
La porte s’ouvrait. J’avançais serrant doucement le coupe – papier dans ma main droite. Le garde me fit mine de sortir. Je devais me rappeler comment mon père m’a apprise à désarmer une personne.
« Donne un coup dans un endroit important du corps et de l’autre prend l’arme… » Me disait – il à l’entrainement. Oui c’est ce que je dois faire. Une fois assez proche du garde, je lui plantais la lame dans le cou tout en mettant en face pour récupérer son épée qui était dans le fourreau.

J’ai eu du mal à la sortir. Elle était lourde mais je n’avais pas le choix. Bien sûr, l’autre me sauta dessus en criant alerte. Magnifique ! Armé de son épée, il tenta de me tuer… Seulement je mis mon bras devant moi pour me protéger et me prit une belle entaille à l’avant – bras. Je saignais comme pas possible et je ne pouvais pas vraiment bouger l’épée. Je devais déjà la prendre à deux mains pour attaquer et chaque mouvement que je faisais avec mon avant-bras blessé me fit horriblement mal.

Pas le choix, je devais survivre et sortir de là. Je pris l’épée à deux mains et parât son prochain coup reculant d’un pas. Je tentais d’attaquer, plusieurs fois, le touchant à la jambe comme lui à la mienne. Je vais crever si je ne conclus pas cette affaire, le plus vite possible. Après quelques minutes de combat, je réussis à l’égorger… Quelle ne fut pas ma surprise de voir avec quelle foutue chance, j’ai réussi. Je remerciais Azura Mia de sa bienveillance.

Je me mis à courir avec l’épée en main. Enfin, je tentais de courir avec l’épée en main, serait plus juste surtout avec mes plaies. Il me fallait de l’eau pour me soigner… Et bien sûr, il n’y en avait pas dans le coin. Un troupeau de soldat se pointa en courant vers moi, je les entendais. Il fallait que je me cache. Où ? Je ne savais pas jusqu’à que je vis alors une salle… J’entrais.

Magnifique, la salle des tortures vide ou une odeur de cadavre pourrissant inondait la pièce. J’ai encore choisi le bon endroit pour me cacher. Il y avait des instruments partout, des choses que je ne connaissais même pas étaient posées sur une table. J’ai eu une nausée soudaine en imaginant à quoi elle pouvait bien servir. Je suis une pauvre guérisseuse… Je n’ai pas l’habitude de tout cela. Le vomi remonta dans ma gorge tellement tout mon être ne supportait pas ça. Je ravalais aussitôt. C’était dégueulasse, c’était comme si j’avais mangé de la vermine assaisonnée avec des légumes putrides… Beurk.

Je me collais contre le mur, le plus propres… Ce qui fut très dure à choisir en faisant bien attention de ne pas être vu par ceux qui passeraient dans le couloir. Je ne veux pas mourir précipitamment à cause d’une histoire de mur sale, ce serait bête. J’essayais de calmer ma respiration qui se faisait trop forte et trop bruyante à mon goût. J’avais si peur qu’on me retrouve. Et puis d’un autre côté, je pouvais fouiller cette pièce pour trouver une arme plus pratique et plus légère… Je posais l’épée doucement par terre.
Et je regardais sans fouiller. La nausée était toujours présente malgré tout. Je me dépêchais. Je trouvais une longue dague avec un peu de sang séché dessus… Je ne voulais pas imaginer comment elle avait pu être utilisée. Je la pris. Je me replaçais dans un endroit où je pouvais voir ce qu’il se passait dans le couloir sans trop me faire remarquer. Des gardes passaient, puis d’autres … Puis plus rien. J’attendais avec un stress indescriptible, avec le cœur battant fort, trop fort que la voie se libère.

Je devais me calmer mais je n’y arrivais pas. La tension était trop forte. Je pris donc mon courage à deux mains et je sortis de cette pièce lugubre. J’entendais des murmures mais je ne comprenais rien. La seule chose que j’ai compris, c’était les hurlements de quelqu’un souffrant le martyre. Ma peur monta d’un cran. Je me voyais déjà à la place de cette personne, souffrant de la torture. J’ai déjà entendu des rumeurs comme quoi ils arrachaient les ongles pouvant même aller jusqu’à arracher un doigt ou un lambeau de peau. J’en frissonnais de dégoût, rien que d’y penser.

J’avais sûrement qu’une minute pour fuir, pour trouver une autre cachette voire même la sortie. Je me mis donc à courir tout droit puis je tournais à gauche, encore à gauche puis à droite puis tout droit, rentrant dans une pièce quand j’entendis des bruits de pas et pour reposer ma jambe blessée. Courir, me faisait mal et me déchirait la chair.
Je n’aurais pas dû rentrer dans cette pièce. Vraiment pas. Un mec me sauta dessus comme un fou assoiffé de sang. Je tombais à la renverse me cognant la tête sur le sol. J’étais quelques secondes dans les vapes.

Ce qui me sortit de cette légère inconscience, c’était la bave qui coulait sur mon visage. J’étais sale, pas besoin d’en rajouter. J’avais très peur, limite figée. Il me touchait de tout partout et ne voulait absolument pas me tuer… Le temps que je remettais mes idées en place, il plaça sa main sous ma tunique… J’ai crié et j’ai frappé entre ses jambes. Il recula violemment en criant. Il tenta de prendre une massue… Je serrais fort ma pauvre dague. Je ne voulais pas mourir.

Il a voulu me violer. Et j’ai crié comme une imbécile. Parfait… Cependant, je ne m’en rendis pas compte tout de suite, trop absorbée par la massue et cet homme trop imposant pour moi. Etait – ce un démon ou simple un chien des démons, je ne le savais pas. Tout ce que je savais, c’était soit il me viole et me tue ou soit me tue simplement ou je le tue …
Fuir, peut – être ? Comment surtout ? J’avais tellement peu de temps pour m’échapper que je préférais attendre de voir ce qu’il fera. Il tapa. Je me mis sur le côté, me redressant un peu et lui planta ma dague dans son genou, dans l’articulation pour lui la détruire.
Il tomba sur son genou en perdant l’équilibre. Un gros boum suivit la chute. Il me gifla tellement violemment que je touchai le sol encore une fois avec ma tête. Je voulais juste récupérer ma dague. Il est chiant ! Il la sortit de son genoux, quel idiot. Je profitais pour lui donner un coup de pied de ma jambe valide entre les siennes encore une fois. Ce n’est pas que je voulais le castrer mais plutôt l’immobiliser. Je devais agir, ne pas perdre le nord… Je lui pris la dague des mains, la massue étant trop lourde pour moi surtout avec ma blessure au bras. Je m’approchais de lui alors qu’il était à terre et je lui enfonçais dans l’œil profondément. Il mourut !

C’est là que le pire arriva, des soldats se pointèrent ici vu le bruit qu’on a fait. J’étais maudite. Je n’avais pas le temps de me cacher ou que sais – je encore. Je devais me soigner… Je fouillais pour trouver de l’eau… Mais je trouvais que de l’alcool… Je pris vite un tissu et me banda la jambe et le bras en quelques secondes. Ca devrait tenir dix minutes à tout casser mais c’était mieux que rien. J’avais plus que deux minutes avant que les gardes n’entrent et me tuent… Je tournais en rond, m’approchant de la fenêtre. Je regardais la hauteur entre le rebord de la fenêtre et le sol. La hauteur devait faire légèrement moins importante que celle d’un étage par rapport au sol. Je grimpe ? Je saute ?

Je sauteeeeeeeeeeeeeeeeeee !

Les pas étaient trop proches pour que je puisse réfléchir. Je fis un roulé boulé… Je roulais comme un tatou tremblant de peur… Je glissais donc le long d’une petite pente pour finir par m’étaler comme une étoile de mer sur l’herbe. J’avais mal partout. Mon corps était tout en doloris, en morceau même. Je me finis par me relever avec beaucoup de mal. J’ai pris au moins 100 ans d’un coup. Je me trainais lamentable vers la forêt toute proche sans regarder en arrière. Est –ce qu’ils penseront à regarder par la fenêtre. Je n’en savais rien et je m’en moquais.

Je dépassais les premiers arbres tel un mort vivant qui aurait perdu son souffle dans la bataille. Je m’enfonçais.
Je crois que j’ai jamais autant passé de temps dans une forêt avant. Des jours et des jours… Entre me soigner, me reposer, fuir le plus loin possible… Je n’avais pas le choix, je ne voulais pas qu’il me retrouve. Tout ce que je voulais c’était me perdre dans l’océan, vivre et nager dans cette tranquillité.

Et je savais que ce n’était pas pour tout de suite…

Ceridwen

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