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 Hélionoir Maav

 
Hélionoir Maav Sand-g10Dim 14 Sep - 14:51
Hélionoir Maav

Manipulatrice - Ingénieuse - Impatiente - Vive d'esprit - Calme - Cependant très facile à énerver - Susceptible - Possessive - Facilement blessante - Estomac sur pattes - Séductrice - Adepte des plaisirs charnels qui finissent en banquet sanguinolant - Arrogante - Fière - Hautaine - Leader naturel - Sait prendre des décisions rapidement même si ce ne sont pas toujours les bonnes - Tente toujours sa chance - Perfectionniste à l'extrême.

♥ Séduire - Se sentir désirer - Manger (Et pas des patates, if you konow what I mean)- Les araignées - Le sang - La chair - Les petits plaisirs de la vie - Que l'on s'abandonne complètement à elle - La viande crue et gorgée de sang lorsqu'elle ne peut pas se faire un Elfe sur son lit de joues humaines....
x Qu'on lui résiste - Se sentir faible vulnérable - Éprouver malgré elle des sentiments tels que la compassion ou l'affection - Les animaux trop choupinous - Sauter un repas - Être dérangée en plein repas - Prendre un bain deux fois par jour - Les tomates et les cerises parce que c'est rouge et juteux...
Information
Surnom Aucun. Hélionoir reste Hélionoir et si un abruti décide de le raccourcir, la jeune femme lui raccourcira autre chose.
Âge : 22 ans, née le 24 du mois d'Astarr de l'an 92.
Nationalité : Zelphos. Elle a cependant quitté Zelphos très jeune et a vécu la majeure partie de sa vie dans la nation de Terre. Elle voyage cependant beaucoup et ne reste désormais plus très longtemps sur place.
Profession : Prostituée, assassin.
Camp : Indépendante.
Noblesse : Aucun.
Croyance : Exios et Nhieling.
Famille : Aucune.
Race
Veuve Noire

Caractère

Au cours d’une vie, on a toujours l’occasion de croiser des tas de personnes différentes. Des petites, des grandes… Des faibles et des forts ainsi que des personnes qui nous intéressent comme d’autres dont on se fiche éperdument. Et évidemment, il y a aussi ces personnes exécrables qui nous sortent par les yeux sans même qu’on ait eu besoin de leur parler. Leur seul regard, leur seule façon d’agir, font d’eux des êtres détestables ni plus ni moins Hélionoir fait partie de ces gens peut-être un peu trop nombreux au fil du temps, elle fait partie de ces gens qui ne portent sur les autres qu’un regard emplit de dédain et de mépris, se plaçant bien haut sur l’échelle de la supériorité face aux autres qu’ils ne considèrent que comme de petites miettes de pains qui finiront avalées par les oiseaux affamés. Oui, Hélionoir est une femme qu’il est bien difficile d’apprécier lorsque l’on se retrouve face à son véritable visage. Mais Hélionoir sait se jouer d’autrui, elle sait l’amadouer, le brosser dans le sens du poil pour mieux lui arracher la peau par la suite et dévorer son corps tout entier sans rien laisser, pas même les petits os.

Hélionor est une personne qui a fait de la manipulation tout un art. Elle tire les ficelles tandis que ses marionnettes devenues aveugles exécutent ses ordres sans même discuter. Elle a appris à deviner ce qu’on attendait elle pour mieux piéger, elle a appris à retourner contre les autres ce qu’on lui reproche, à s’adapter à sa proie pour que celle-ci la suive jusque dans sa toile sans même se douter de ce qu’il se passerait ensuite… Hélionoir n’est faite que de complexité, de paradoxes. S’il y a bien un être difficile à cerner sur cette Terre, c’est bien elle… Quoiqu’elle n’est pas simplement difficile à cerner mais bien incompréhensible. Le jeu de cartes est son totem, il est sa représentation matérielle. Un jeu, plusieurs cartes, plusieurs facettes différentes. Trop différentes. Tellement différentes qu’on s’y perd. Elle se plaît à jouer chaque jour, chaque heure, un rôle différent. L’on lui a appris dès son plus jeune âge qu’ici, l’être humain –ou non- n’est qu’un figurant parmi tant d’autres, qu’il doit changer de peau afin de réussir à se frayer un chemin dans la forêt dense et presque impénétrable qu’est la vie. Chaque personne est unique mais cette unicité mérite d’être encore plus travaillée, quitte à devenir un pêle-mêle de défauts et qualités incompatibles, c’est ce qu’on lui a toujours dit. Alors Hélionoir joue la comédie, elle revête un masque différent chaque jour, un habit différent chaque nuit et l’on ne sait jamais ce qu’elle fut et ce qu’elle est en réalité car le déguisement a fait d’elle une femme insondable. Hélionoir maîtrise tellement bien son art que les incohérences, les mensonges emmêlés, ne peuvent même plus être discernés par le plus perspicace des hommes. Cela fait-il d’elle une menteuse ? Non. Car même si ses mots ne sont jamais les mêmes, même si ce qu’elle laisse entrevoir de sa personnalité n’est en fait qu’une couverture effilochée, même si son passé semble changer à chaque année qui passe, même si ses origines sont un jour bien lointaines et l’autre disparues, Hélionoir puise son mensonge dans la vérité. Le mensonge n’est rien d’autre qu’une vérité embellie ou, à contrario, enlaidi. Il y a toujours une part de vrai dans le faux, même si la taille de cette part reste infime et insoupçonnable. Mais qui peut se douter de l’étrange don de manipulation d’Hélionoir ? Personne. Personne parce qu’Hélionoir se présente sous différents traits à chaque personne qui, trop curieuse, lui pose des questions sur elle. Hélionoir sait que les traitres sont partout, que la confiance est une chose qu’on ne peut accorder à personne depuis trop longtemps. La confiance est ce qu’il manque à ce monde.
Hélionoir, sous son masque, est une personne qui, de prime abord, semble être habitée par un calme et une lassitude sans limite. Hélionoir paraît toujours lointaine, absente, voire effacée… Et son regard n’aide en rien. Ce regard perdu dans le vague, bien souvent ennuyé, lassé de voir la vie se déhancher devant lui. Ce regard qui saurait vous fixer sans osciller des heures durant afin de vous percer. Ce regard qui se fait aussi effrayant que livide. Hélionoir est une éternelle blasée, une femme qui ne sourit plus sauf pour se moquer ou pour provoquer, une femme qui a cessé de s’intéresser au monde qui l’entoure et même de s’intéresser à elle-même, persuadée qu’elle se connait comme le fond inexistant de sa poche. Puis Hélionoir est aussi une femme qui n’ouvrira la bouche que pour te porter atteinte, pour t’insulter, pour te faire ployer le genou. Ou alors pour te briser en même temps que ta vie tout entière juste par le biais de ses mots poignants et assommants de vérité. Ses discours trop réalistes sont la cause de bien des maux. Hélionoir est cruelle, elle aime voir sa proie se tordre de douleur devant son regard ennuyé, elle aime voir sa proie perdre son sang-froid alors que les mots, les phrases, qu’elle lui balance à la figure deviennent, secs, froids, durs, blessants… Elle ne semble avoir été faite que pour détruire ceux qui ont le malheur de la croiser. Cette façon d’être, cette tendance qu’elle a à détruire tous les audacieux trop curieux qui se présentent à elle, cette habitude qu’elle a de rejeter une présence autre que la sienne, de se renfermer sur elle-même, la font passer pour une femme tout bonnement méchante et odieuse. Mais Hélionoir n’en a que faire, les autres sont les autres et ceux qui la pensent ainsi ne se montrent donc pas dignes de son intérêt.
Parce qu’Hélionoir est aussi fière, arrogante et orgueilleuse et ne saurait offrir à un non-méritant ses services ou même un simple sourire microscopique. Lui baiser les pieds et lui offrir ta cabane de pêche ne t’aideront en rien mais tu pourras toujours tenter de l’intéresser d’une quelconque manière… Parce que si Hélionoir a l’air toujours si ennuyée et désintéressée, elle n’en demeure pas moins curieuse. Peut-être même trop. Et nous savons aussi tous que l’or sait amadouer l’Homme quel qu’il soit. Son arrogance, parlons-en. Hélionoir, lorsqu’elle ne revête pas son masque impassible et lassé, n’a de peint sur son visage pâle que l’expression irritante du dédain, du mépris profond pour autrui. Elle ne s’estime qu’elle-même, ne voit qu’elle, se place au centre de la Terre, et ne prend pas le temps de se mêler aux autres. La solitude aura raison d’elle mais, à ce jour, Hélionoir la supporte aussi bien que la douleur. Elle est persuadée que les autres seront la cause de ses maux les plus terribles, comme ils l’ont été par le passé, et ne supporte pas l’idée de se lier à eux, s’y attacher, les aimer, pour finalement se faire poignarder violemment dans le dos. La confiance d’Hélionoir fut un jour une chose concrète qu’il était aisé de s’approprier, elle était crédule, naïve, presque aveugle, et ne faisait pas attention à la laideur certaine de l’Humanité. Et puis il est arrivé ce qu’il devait arriver et sa confiance est devenue une simple illusion, une vapeur qu’il est impossible d’attraper, qu’on ne peut même pas effleurer. Et si Hélionoir ne fait confiance qu’à elle-même, les autres, eux, ont la fâcheuse tendance de vite tomber le piège et de lui faire confiance aveuglément, parce que personne ne sait ce qu’il se cache derrière ce visage pâle et presque obstinément mélancolique. Personne ne sait faire la différence entre le sourire doux mais horriblement faux et le sourire cruel d’Hélionoir.
Une dernière chose. S’il est aisé de s’attirer les foudres de la demoiselle parce que sa patience n’a d’égal que la taille minuscule d’une larve handicapée, empiéter sur sa vie, sa liberté, revient à signer ton arrêt de mort. Hélionoir est née libre, elle a vécu son enfance librement, elle a vécu sa vie comme elle l’entendait non pas pour elle mais pour ceux qui n’ont pas eu cette chance, et puis on la lui a dérobée, cette liberté à laquelle elle tenait tant. On la lui a volée. Une fois. Et la deuxième n’arrivera jamais, parce qu’Hélionoir demeure sur ses gardes et serait prête à tuer celui ou celle qui oserait la priver de sa liberté, qui tenterait simplement de la garder enfermée. Hélionoir n’a que ce mot à la bouche… « Liberté ».

En résumé, Hélionoir est un mystère sous forme humanoïde, elle est une ombre sans visage précis, un animal farouche et sauvage, imprévisible et indubitablement libre.



Physique
C’est sûrement grâce à son apparence mystérieuse et séduisante qu’Hélionoir parvient à mettre dans sa poche tous les audacieux qui l’approchent. Les gens ont toujours tendance à juger sur l’apparence, à tirer des conclusions sur un caractère dès la première approche sans même avoir adressé la parole à l’intéressé. Hélionoir le sait ça, elle le sait mieux que quiconque. Alors, oui, elle en joue. Elle sait que son faciès plus charmant qu’effrayant la met directement dans la catégorie des « femmes plus que charmantes »… Et elle est toujours très amusée des réactions des gens trop fermés d’esprit qui la pensait douce et guillerette lorsque ceux-ci se rendent compte trop tard qu’ils ont été injustement manipulés juste pour satisfaire les désirs de Dame Hélionoir. Pauvres brebis égarées…
D’un point de vue général, Hélionoir, c’est une femme dont l’apparence reste peu commune et aussi fascinante qu’intrigante. La silhouette élancée, discrète et féminine, une démarche assurée qui ne saurait être maladroite et branlante, un visage relativement doux et mémorable et l’expression aussi mélancolique que joyeuse, Hélionoir serait presque du genre curiosité touristique.
Le teint affreusement pâle, Hélionoir semble ne jamais avoir côtoyé l’astre brûlant et éblouissant qu’est le soleil pourtant bien présent sur les territoires de Terre. Son teint diaphane est si pâle que ses veines son apparentes sur le dos de ses mains, l’intérieur de ses avant-bras et sa poitrine. Nue, elle aurait presque l’air d’un cadavre tout juste revenu à la vie.
S’ajoute à cette étrange palette de couleurs pastelles ses yeux d'un noir profond, un noir aussi sombre que les abysses, et dans lesquelles on ne parvient même pas à voir sa pupille. Et puis il y a aussi ses cheveux qui arborent la nuance sombre du noir de jais. Ses cheveux sont plus noirs que les plumes d'un corbeaux et sont aussi épais que la crinière d'un lion. Ils sont généralement laissés libre, tombant en cascade sur ses épaules bien souvent dénudées.
Puis il y a son nez, son nez qui n’a rien d’extraordinaire et qui se classe donc facilement dans l’ordinaire, nez suivit de ses lèvres d’un rouge qui semble perdre de sa couleur au fil du temps. Des lèvres généralement étirées en un sourire aux allures sincères mais n’est en réalité que trop souvent hypocrite. Un sourire qui laisse apparaître deux canines qui n'ont rien d'une décoration...
Le corps d’Hélionoir est aussi parsemé de diverses cicatrices, il a été redessiné par celles-ci, et sa peau pâle les rend donc encore plus apparentes tout comme ses veines. Parmi ces cicatrices plus ou moins fines se trouve une marque étrange que seules les Veuves Noires femelles possèdent. C'est un sablier rouge présent au creux de leurs reins.

Côté vestimentaire, Hélionoir veille à être habillée de façon à ce que ses vêtements ne l'empêchent pas de faire de grands mouvements sans pour autant oublier de montrer ses formes. C'est pourquoi, bien souvent, elle est vêtue d'une chemise foncée à manches longue qui laisse apparaître ses épaules et la naissance de sa poitrine, le tout complété par un corset lui aussi sombre et souvent très serré. Hélionoir porte un pantalon en cuir souple ainsi que des bottines solides dans lesquelles elle fourre une petite bourse ainsi qu'une dague.
Capacités
Armes : Hélionoir se bat généralement à l'épée, la sienne étant une Jian à laquelle elle fait extrêmement attention qu'elle porte dans son dos, celle-ci soutenue par une sangle en cuir. Elle a également plusieurs poignards sur elle, certains autour de sa cuisse, d'autres dans son décolletés. La femme est ingénieuse quand il s'agit de cacher ses armes là où un homme convenable n'irait pas les chercher.
Pouvoirs : Comme toutes les Veuves Noires, Hélionoir a arrêté de vieillir lorsqu'elle a eu 20 ans. De même qu'elle possède une forme hybride d'où huit pattes poilues sur le bout sortent de son dos et où des mandibules prennent place . Elle ne peut cependant pas prendre sa forme originelle étant donné que cela n'est possible qu'à partir de trente ans.. La force d'Hélionoir est également supérieure à la moyenne. Ensuite, elle peut sentir les vibrations, soit les ondes qu'une personne émet en bougeant ou en étant touchée, ou alors quand ses propres ondes touchent la personne ou un objet. Cependant, elle ne pourra deviner que les choses ou les individus. La Veuve Noire peut également transmettre un poison non pas mortel mais très virulent par le biais de ses crocs, cela provoque des hallucinations, des convulsions, des douleurs, parfois des nausées, à la victime. Il existe un antidote à ce poison qui peut se dissiper en quelques heures si la victime se repose bien. Pour finir, la Veuve Noire peut tisser des toiles, se déplacer avec ou s'en servir pour attacher une personne. Néanmoins, le fil de soie est très sensible au feu et brûlera comme une feuille de papier à son contact. Le feu est la plus grand faiblesse de la Veuve Noire. Oh, et elle a aussi la capacité de communiquer avec les araignées.
Familier : Alattos, une mygale rose avec qui elle peut communiquer sans problème et à laquelle elle est très attachée.
Artefact : Une aquasphère sous forme de bague qu'elle met généralement dans sa poche. Elle en a déjà cassé une.
Autre : ...
Histoire

I. Être faible finira avalé.

Un voile violacé et dénué d’étoiles venait de recouvrir le ciel originellement rouge de Zelphos. Il faisait nuit. Et il faisait froid, horriblement froid. Pourtant, quelques démons erraient encore dans la grande cité qu’était Amy, ils troquaient, marchandaient, se battaient… Et puis ils se dévergondaient. La vie était sombre, là-bas. Si sombre qu’un enfant peinait à croire qu’il puisse exister une chose appelée « Lumière ». Mais on s’y accommodait. Après tout, ces enfants naissaient dans ces ténèbres, ils ne connaissaient que ça, ne voyaient que ça. Et Hélionoir n’était ni une exception ni une rebelle qui aurait décidé de déroger à la règle. Non. Hélionoir était elle aussi une enfant du néant.
Sa mère était une femme à la beauté plus grande encore que celle d’une bourse remplie d’or, une femme qui ne semblait habitée que par une passion dévorante pour les plaisirs charnels et un certain goût très prononcé pour ce qui constituait le corps de ses semblables. Enfant, Hélionoir restait tapi dans l’ombre, recroquevillée dans un coin de la maisonnée tandis que sa mère allait et venait chaque jour, chaque nuit, avec au bras un homme différent. Un homme qui, étrangement, après être entré dans la demeure Maav, n’en sortirait jamais. Les yeux noirs comme l’abysse de la gamine suivaient les allers-et-venus de la marâtre depuis son coin, ils détaillaient d’un battement de cil la jeune femme dont le visage semblait figé dans le temps… Et ils s’arrêtaient chaque fois sur les lèvres de celle que l’on surnommait affectueusement « Rose ». Ces lèvres anormalement rouges comme le sang et sur lesquelles perlaient deux petites traces écarlates causées par ses deux canines ivoire. Deux petites perles couleur rubis que Rose effaçait en un simple mouvement de langue délicat sur ses fines lèvres. « Hélionoir… Que fais-tu encore assise là ? Rejoins donc tes sœurs, le dîner est prêt. » Le ton de la jeune femme était à la fois doux et malicieux, un ton qui pourrait sonner comme aguicheur à l’oreille d’un homme mais qui sonnait juste effrayant à l’oreille de l’enfant. Néanmoins, Hélionoir se leva sur ses deux petites jambes fines et, lissant le bas de sa robe d’un bordeaux très sombre comme le lui avait appris sa mère, elle quitta sa place initiale pour rejoindre la fratrie qui attendait patiemment dans la grande salle à manger. Hélionoir prit place sur l’une des chaises en velours noir et, sans un regard pour ses sœurs, fit du foie, de l’estomac et d’un morceau généreux de chair d’un homme son repas. Si, à Zelphos, certains habitants pouvaient manger autre chose que de la viande, chez les Maav, ce n’était tout simplement pas envisageable. Dès leur naissance, les filles qu’avait mis au monde Rose –originellement huit mais réduites au petit chiffre de cinq, avaient goûté à la chaire crue et gorgée de sang. Ses filles s’étaient toute régalées. Toutes sauf une : Mebd. Elle était étrange, Mebd… A sa naissance, Rose ne l’avait pas dévorée parce qu’elle avait été attendrie par sa beauté innocente –bien qu’elle fut presque pareille à toutes ses sœurs. Et puis Mebd avait montré des signes de faiblesse, elle tombait rapidement malade, avait des haut-le-cœur quand sa mère jetait sur la table les meilleurs morceaux de sa dernière victime et elle refusait catégoriquement de toucher à la chaire et même aux os. Alors Rose l’avait tuée. Elle lui avait caressé doucement les cheveux tandis qu’elle la berçait lentement, la tête de l’enfant appuyée sur sa poitrine généreuse, et, sans une larme, elle avait fait pénétrer ses crocs dans la jugulaire de son enfant, l’avait vidée de son flux sanguin et n’avait fait de sa moelle osseuse qu’une bouchée. Et c’était sans aucune larme pour leur sœur que les autres enfants avaient terminé les restes. Quoique Hélionoir restait la seule des filles Maav à ne pas regretter sa sœur. Les autres, quand le soir venait, la pleuraient. Mais Hélionoir, elle, qui demeurait dans son coin sombre à même le sol, leur répondait que Mebd était faible et que la faiblesse n’allait pas de paire avec leur race et que, si elles pleuraient aujourd’hui pour cela, demain se seraient elles qui finiraient dans l’assiette plaquée or de leur mère. Si petite et déjà confrontée à tant de cruauté. Si petite et déjà si cruelle…

II. Alliance et banquet généreux.



« Nous serons riches », avait-elle dit alors qu’elle annonçait fièrement à ses filles qu’elle se mariait. Oui, Rose Maav, le Veuve-Noire si détesté de Zelphos, allait se marier. Et pas avec n’importe qui. C’était un homme dont elle ignorait tout de la race et qui se disait être le gérant d’une maison close luxueuse de Terra qui lui avait demandé sa main. L’argent avait toujours attiré Rose autant que le sang et la chair fraiche, alors il fut évident qu’elle ne mit pas très longtemps avant d’accepter, quitte à quitter Zelphos qui l’avait vue grandir bien malgré lui. Ses filles, depuis quelques années, d’abord huit puis cinq, avaient été réduites au misérable chiffre de deux. Deux enfants aux mèches ébène et aux yeux semblables au plus profond des abîmes. Leur seule différence demeurait dans la forme de leurs yeux ainsi que dans l’aspect de leurs cheveux. Hélionoir avait un regard félin, un regard étiré et profond à la pupille presque invisible et des mèches lisses et épaisses tandis que Kyrseï, elle, avait de grands yeux ronds et pétillants ainsi qu’une tignasse ondulée. Elles étaient si jeunes, à cette époque… C’est ainsi que les Maav disparurent de la surface de Zelphos, ne laissant derrière elles qu’une vaste bâtisse bien entretenue si l’on faisait abstraction des morceaux de chair qui pouvaient parfois trôner parterre ça et là dans la maison. Et Zelphos ne pleura pas lors de leur départ, non, Zelphos fit la fête. Il était enfin débarrassé d’un cruel prédateur qui n’en avait que faire du goût de la chair temps qu’elle restait comestibles… Mais Terra allait sans doute connaitre des heures bien sombres.

La cérémonie de mariage fut à l’image de Rose : excessive. Des hommes et des femmes qui leur étaient jusque là inconnus s’étaient invités au plus grand bonheur de Rose qui, de ses yeux noirs, ne voyait non pas des autochtones mais bien des repas sur pattes. Le banquet s’annonçait grandiose… La fête dura bien des heures et si Rose avait mit de côté sa tendance à séduire tout homme qui passait, elle ne s’était néanmoins pas privée de dévorer discrètement leur femme ou leurs enfants sans que personne ne s’en rende compte. Sa cruauté n’avait aucun limite et sa capacité d’empathie n’avait d’égal que la taille d’un demi grain de sable, aussi, la compassion n’était donc pas une chose qu’elle connaissait et dont elle ignorait même le sens. Rose aurait été capable de dévorer son mari bien des fois si son cœur bondissant ne lui avait pas rappelé maintes et maintes fois qu’il était le seul à l’avoir acceptée comme elle était et qu’il l’aimait ainsi sans essayer d’en faire autre chose que ce qu’elle était et serait toujours. La perspective d’avoir à ses côtés l’une des plus belles femmes que le monde aie connu et, qui plus est, une femme qui demeurerait éternellement jeune l’avait séduit sans même que Rose n’ait à se servir de ses charmes. D’abord, il n’avait aimé Rose que pour son corps, sa beauté et sa passion bestiale pour les plaisirs charnelles… Il ne s’empêchait d’ailleurs pas d’aller voir ailleurs si l’envie le prenait… Mais il ne se lassait pas de Rose. Il était vraisemblablement accro et, bien vite, il voulu faire d’elle la seule et unique. Mais il savait que Rose n’était pas de ces femmes qui s’intéressaient au mariage et à la fidélité, qu’elle était justement l’une de ces damoiselles frivoles et libertines qui n’avaient de cesse de changer de compagnon pour une nuit ou trois mois… Et il savait que l’argent –outre le sang et la chair- avait le pouvoir de la convaincre. Après tout, il avait pour lui seul une richesse immense… Alors pour deux ou pour quatre, ce ne serait pas si différent. De son côté, Rose avait d’abord eu du mal à faire confiance à cette homme certes charmant mais surtout très démonstratif. Lorsque l’on est prostituée, l’on a vite fait d’avoir son petit préféré, son client le plus fidèle et le plus généreux en matière de paiement… Quoique Rose finisse toujours par les dévorer alors, techniquement, ils ne revenaient pas mais… Mais, la première fois, elle n’avait pas mangé cet homme. Et la deuxième non plus, ni la troisième ou la sixième, d’ailleurs… Et elle ne savait pas ce qui la retenait. Ainsi, l’homme l’avait demandée en mariage et elle avait accepté, pas vraiment certaine qu’elle l’eut épousé pour l’argent ou par amour. Mais, quoiqu’il en soit, elle savait une chose : Lui l’aimait peu importe sa nature de prédatrice dangereuse.

III. Infernal.

Cela faisait déjà trois ans que Rose avait épousé Matvey, un homme dont elle ignorait tout si ce n’est l’anatomie masculine. Et cela faisait déjà six mois qu’il s’en était allé, non pas dévoré mais vidé de son sang. Rose n’avait pu se retenir plus longtemps et elle s’en voulait. Cet homme avait été le seul qu’elle n’eut jamais réellement considéré comme une personne de confiance… Mais ses instincts et ses pulsions étaient plus forts que tout. Néanmoins, elle ne vivait pas mal l’absence de son mari. Elle était actuellement la gérante de la maison close et élevait ses filles avec toujours autant de savoir vivre qu’avant. Cependant, depuis peu, elle avait décidé de préparer ses filles à toute éventualité et, chaque jour, les entrainait l’une après l’autre à maîtriser le mieux possible leur forme hybride. Si l’idée de leur apprendre à contrôler leur faim lui avait traversé l’esprit, elle n’en avait rien fait, préférant laisser cela à ses filles qui devront un jour se débrouiller seules. C’est ainsi que les années passèrent, des années tranquilles, presque paisibles, où, dans la petite ville où s’étaient installées les Veuves Noires, les meurtres s’enchaînaient ainsi que les disparitions sans qu’on ne retrouve jamais un corps en entier. Héloinoir et Kyrseï devenaient chaque jour un peu plus belles et s’étonnaient d’elles-mêmes à s’amuser de la faiblesse de l’esprit masculin face à une créature désirable. C’était la belle époque.

Un soir, alors que Rose fermait la maison close, un homme vint la trouver. Il avait l’air jeune et était presque ridiculement beau. Le genre de beauté classique dont on finit par se lasser mais qui plait tout de même à l’œil. Il disait venir pour Hélionoir. Rose fut automatiquement méfiante et c’est sur ses gardes qu’elle ouvrit la porte au jeune homme dont les yeux bleus comme l’océan étaient dissimulés sous une frange de cils noirs. Elle le conduisit au petit salon, souriant comme à son habitude sans cacher ses crocs plus longs que ceux d’un Vampire… Mais dans son esprit se bousculaient bien des questions. « Hélionoir, mon enfant, il y a quelqu’un pour toi. », fit la voix mélodieuse de Rose avant qu’elle ne s’éloigne lentement, laissant l’intrus seul au salon.
Hélionoir était assise près de sa fenêtre lorsque la voix presque chantante de sa mère parvint jusqu’à ses oreilles. Il y avait quelqu’un pour elle ? Ce fut avec un soupir lasse qu’Hélionoir quitta le bord de sa petite fenêtre afin d’aller enfiler une robe de soie pourpre dont le décolleté laissait apparaître sa poitrine avec décadence. S’il l’on venait la voir, c’était sûrement pour faire passer le temps en s’offrant une nuit avec une jeune femme qui n’avait d’autre choix que de donner son corps pour pouvoir ensuite se nourrir. Mais, au fond, Hélionoir espérait que, pour une fois ce n’était pas le cas. La jeune fille, alors âgée d’une quinzaine d’années, descendit au salon, ses mèches ébènes retombant avec désinvolture sur ses frêles épaules. Elle fut surprise de voir assis sur le sofa de velours cramoisi un jeune homme et non pas un vieillard ivre… Et encore plus lorsqu’elle se rendit compte qu’elle connaissait cet homme. Elle le connaissait même très bien. Il n’avait que deux ou trois ans de plus qu’elle, tout au plus, et tous deux s’étaient rencontrés il y a quelques mois alors qu’Hélionoir était partie faire une course pour sa mère. Cet homme n’était pas humain, c’était un Vampire et Hélionoir se souvint en le regardant que la première fois qu’elle l’avait vu, elle avait été à la fois effrayée et fascinée. Il était évident qu’elle l’avait de suite charmé, on ne changeait pas les vieilles habitudes… Mais sa première pensée n’avait pas été pour son estomac exigeant qui se régalerait mais bien empreinte d’une certaine curiosité. De là, ils s’étaient revus pas mal de fois. Et même si Hélionoir n’irait pas jusqu’à dire qu’elle l’appréciait, sa présence ne lui était pas insupportable… Cependant, une chose la dérangeait : un air de déjà vu. Mais elle ne mit jamais la main dessus tout autant qu'elle ne sut jamais qui étaient les parents de ce jeune homme.
« Lysandre ? », fit la voix calme d’Hélionoir alors qu’elle traversait le petit salon pour aller le retrouver. Le visage pâle de la jeune fille ne trahissait aucune émotion, ni la joie de le voir ni l’ennui d’avoir été dérangée par cet homme qui semblait un peu trop s’intéresser à elle. « Hélionoir ! Je mourrai d’envie de te voir. » Avec un sourire, le jeune Vampire se leva et déposa un baiser furtif sur la joue blanche de l’adolescente, joue qui ne rougit pas. « Et puis-je savoir pourquoi ? » Hélionoir s’écarta brièvement du dénommé Lysandre, son ton trahissant malgré lui l’ennui qu’elle éprouvait. « Quoi ? Ça ne te fait pas plaisir ? » Le ton amusé et presque provocant de Lysandre qui souriait de toutes ses dents irrita quelques peu Hélionoir qui fronça les sourcils tandis qu’il s’avançait dangereusement vers elle. « Nous sommes fermés, Lysandre. Je ne prends plus de clients à cette heure-ci, va crécher dans une autre maison close, tu veux bien… » Elle s’était retenue de justesse de montrer les dents et de dévoiler ses huit pattes alors qu’une des employées au ménage passait justement dans le salon, un sourire gêné sur les lèvres qu’Hélionoir fit semblant de ne pas voir. « Tss… Hélio… Pourquoi tu te sens obligée de toujours avoir l’air si froide ? On sait tous les deux que tu es aussi dévergondée et dénuée de vertu que l’est ta mère. »3 Le regard abyssal d’Hélionoir se braqua immédiatement sur Lysandre, un regard menaçant. « Que vient faire ma mère dans le tiers de conversation que l’on a ? » Le jeune homme sourit de plus belles, ses crocs plus courts que ceux d’Hélionoir étincelant dans l’obscure clarté du salon. Il soupira de lassitude, secouant sa tête de droite à gauche comme-si la réponse d’Hélionoir l’avait déçu, puis prit un air soudainement très sérieux. « Où est-elle, ta mère, Hélio ? Où elle est ? Tu devrais me la présenter, depuis tout ce temps… Je suis vexé. Tu ne tiens même un tant soit peu à moi pour me présenter ta mère ? » Hélionoir grogna l’espace d’un instant et croisa les bras sur sa poitrine un peu trop dévoilée. « Je lui ai parlé de toi, tu n’as pas besoin de la connaitre. » Son ton était catégorique, sans appel, elle était presque sûre qu’avec ça, Lysandre abandonnerait et la laisserait tranquille. Mais le sourire encore plus grand qu’afficha le Vampire la fit douter. « Menteuse… Si tu lui avais parlé de moi, nul doute qu’elle m’aurait posé bien des questions sur la nature de notre relation… Or, ça n’a pas été le cas, elle m’a simplement emmené dans le salon avant de s’éclipser. » Hélionoir fit un pas en arrière. Ses sens étaient en alerte et elle luttait contre son envie de faire taire à tout jamais Lysandre. Si elle avait toujours réussit à cacher ses émotions, la surprise et la confusion se lisaient sur son visages sans aucun mal. « Pourquoi tu tiens tant à la rencontrer ? », Cracha-t-elle dans un souffle. « Pourquoi m’avoir demandée moi si c’est elle qui t’intéresse ? », poursuivit Hélionoir tandis que son dos dénudé venait buter contre le manteau de la cheminée. Lysandre se tenait contre elle, la surplombant sans mal d’une bonne tête. Son sourire carnassier luisait dans la pénombre et se reflétait dans les prunelles sans couleur d’Hélionoir qui, elle, s’affolait un peu plus à chaque seconde. Lysandre se pencha sur elle, soufflant dans son cou en y passant ses lèvres comme pour s’assurer que la veine de son cou était battante. « Hélionoir… Voyons… Je ne suis pas assez fou pour m’attaquer à une Veuve Noire expérimentée sans avoir de quoi la faire plier sous la main. Et puis, comme ça, elle se souviendra peut-être qu'il y a plusieurs mois, c'était moi qu'elle tenait à l'écart alors qu'elle vidait mon père de son sang. » La voix de Lysandre se réduisait à un murmure, chacune de ses paroles se répercutant en un souffle froid sur la peau d’albâtre d’Hélionoir. Le cœur de la jeune fille battait à tout rompre dans sa poitrine, il venait frapper si fort dans sa poitrine qu’il était possible pour Lysandre de l’entendre battre et même de leur voir cogner dans sa cage thoracique à travers sa peau. L’une de ses mains vint d’ailleurs frôler l’emplacement du cœur d’Hélionoir. « Tu n’as pas à avoir peur, tu sais… Ce n’est pas à toi que je veux du mal. Même s’il est possible que je te torture pour raisonner ta mère. Elle verra ce que cela fait que de voir un proche souffrir sous ses yeux... » Le rire effronté de Lysandre se fit entendre et Hélionoir fut si terrifiée qu’elle ne put rien faire d’autre que de ravaler sa salive avec difficulté. Elle aurait pu le mordre s’il n’avait pas remonté sa main jusque sur sa gorge qu’il serrait à présent avec une force semblable à celle de Rose. « Lâche-la. », ordonna une voix proche d’eux. Une voix grave et rauque où sonnait la colère, la fureur. « Tiens ! Quand on parle du loup… » Lysandre tourna son regard électrique vers Rose qui était sous sa forme hybride. La colère déformait ses traits harmonieux et ses crocs brillaient autant que ceux de Lysandre. « Lâche-la ! », répéta Rose avec moins de contenance qu’auparavant. « Où je te dévorerai vivant et lentement. » Le rire insultant de Lysandre se dit de nouveau entendre et fit siffler de rage Rose qui s’élança vers lui avant de se stopper net. Pour cause ; Lysandre avait tourné Hélionoir vers elle et le tenait avec force au dessus du sol en la tenant par la gorge si fort que des marques bleutées et violacées apparaissaient et que l’adolescente commençait à ne plus pouvoir respirer. « Pas si vite ma jolie… Un geste de plus et je fais sortir ses yeux de leur orbite. » Il lia le geste à la parole en resserrant un peu plus sa prise, Hélionoir agrippant ses mains et se tortillant pour s’échapper vainement. Seul un gémissement plaintif parvint à sortir de sa gorge malmenée. « Bien… Gentille fille. », fit le Vampire avec un sourire agaçant. Puis il lâcha brusquement Hélionoir dont la tête vint frapper de plein fouet le sol carrelé du salon avant de se lancer vers Rose en montrant les dents. S’en suivit un combat bestial et sanglant où ni l’un ni l’autre ne parvint à prendre réellement le dessus jusqu’à ce qu’une flamme jaillisse de nulle part et vienne enflammer le bas de la robe de Rose qui, effrayée, se mit à hurler en tentant désespérément d’éteindre les flammes. C’était Kyrseï qui venait de lancer sur sa mère une torche sans la regarder. Et, à présent, elle regardait celle qui l’avait mise au monde et élevé avec fierté se tordre de douleur alors que les flammes entamaient lentement sa peau. Lysandre se releva en chancelant légèrement, il était grièvement blessé mais souriait toujours de cet air affreusement irritant. « Kyrseï, ma douce… Tu en as mis du temps. » Kyrseï le rejoignit bien vite, passant son bras autour de son cou pour le soutenir et jeta un regard furtif en direction de sa sœur où se lisait l’inquiétude. « Ne t’en fais pas, elle n’est pas morte, contrairement à sa mère. » Kyrseï ne fit aucun commentaire et détourna les yeux du corps calciné de sa mère. « Lysandre… Nous pourrions au moins la sortir de la maison. Je ne veux pas tuer Hélionoir. » Elle suppliait du regard le Vampire qui, dans un soupir, lui donna son accord pour sortir la jeune Veuve Noire de la maison avant que celle-ci ne finisse engloutie par les flammes. C’est ainsi que Lysandre sortir le premier du bordel en se tenant anormalement arqué et que Kyrseï lui suivit en portant Hélionoir sur son dos avant de l’allonger contre un mur dans la rue adjacente. Puis elle disparut.

IV. L'on est jamais mieux servit que par soi-même. C'est peut-être un peu faux.


Trois ans. Trois ans qu’Hélionoir s’était réveillée dans la rue avec un mal de crâne horrible et une douleur atroce à la gorge. Trois ans qu’elle s’était retournée vers une maison brûlée dont il ne restait que des cendres et des morceaux de bois noircis. Deux ans qu’elle avait trouvé le corps calciné de sa mère parmi les décombres. Trois ans qu’elle cherchait sa sœur disparue. Trois ans qu’elle avait juré devant Exios qu’elle trouverait Lysandre et qu’elle le dépècerait de sa peau avant de le dévorer lentement pour se venger. Trois ans que sa vie n’avait plus aucun sens et qu’elle tuait pour survivre.
Depuis ces deux ans plus longs que l’éternité, Hélionoir vivait dans la rue. Elle travaillait parfois dans un bordel mais n’y restait pas le soir, partant en quête de son dîner. Sa faim grandissait un peu plus chaque jour de même que sa soif, c’était devenu un besoin. Elle était accro à ce goût si particulier, à cette texture étrange qui dégoûtait les humains et les êtres pacifistes. Elle tuait, elle tuait… Elle ne faisait que ça, encore et encore, quitte à réduire le nombre d’habitants de la ville où elle se trouvait. Et puis une femme s’était assise à côté d’elle, à même le sol, le dos appuyé contre un mur, alors qu’Hélionoir terminait son repas. Cette femme était à la fois belle et laide, elle avait un visage angélique mais gâché par une énorme cicatrice qui lui barrait la joue gauche. Et elle n’avait pas semblée effrayée lorsqu’elle avait posé son regard sur les mains ensanglantées d’Hélionoir qui tenaient en leur centre les restes de ce qui semblait avoir été un cœur. Hélionoir ne lui avait pas décroché un mot et la femme s’était d’ailleurs demandé si elle savait parler jusqu’à ce qu’Hélionoir lui murmure un « Soif ». Par la suite, Lottie –parce que c’était ainsi qu’elle s’appelait, avait emmené Hélionoir avec elle et lui avait offert un toit et de quoi manger et boire, bien que des patates et de l’eau ne soient pas vraiment du goût d’Hélionoir. Elle l’avait lavée aussi, elle avait effacé toutes les traces de crasse et de sang de sa peau diaphane… Et elle lui avait donné des vêtements. Des vêtements d’homme mais tout de même des vêtements afin de remplacer le morceau de tissus pourpre qui l’empêchait d’être nue. Hélionoir ne sut jamais pourquoi Lottie l’accueillit ainsi chez elle ni même pourquoi elle lui fit confiance… Et puis Lottie vieillit, Lottie tomba malade, et Lottie souffrit atrocement durant des années avant qu’elle ne prie Hélionoir de mettre un terme à tout ça, ce que la jeune fille fit sans aucune arrière pensée, la chair de la vielle étant pourrie et son sang trop épais et sans goût, elle ne pensa pas une seule seconde à la dévorer et l’enterra simplement. De là, Hélionoir se servit de la maison de la vieille Lottie comme un refuge lorsqu’elle était de passage dans la ville. Hélionoir s’était mise à voyager, à sillonner Terra afin de mettre la main sur Lysandre et Kyrseï, semant par la même occasion la mort derrière elle étant donné que sa faim était presque devenue insatiable et ses instincts incontrôlables lorsqu’il s’agissait d’humains ou d’Elfes.


Citation :
Trop obnubilée par la recherche de Lysandre et de Kyrseï, tu laisses échapper que tu voudrais retrouver ces deux personnes. C'est alors que quelqu'un se présente à toi et prétend pouvoir te guider à eux, dans un coin de Terre qui te semble fort désaffecté et désert... Car il s'agit en fait d'un piège tendu par un groupe de malfrats que ta beauté aura appâté. Raconte cette épisode ainsi que la manière dont tu t'en sors.

Dans la réalité

Âge : Seize ans.
Avez-vous déjà fréquenté d'autres forums, si oui lesquels ? Ahem... Oui, pas mal, mais beaucoup ont disparu de la surface de la Terre ou ne sont plus actifs aujourd'hui. Paix à leur âme. °v°
Vos passions : En premier lieu l'écriture, j'aime aussi lire et dessiner. Pis écouter de la musique en passant des Soundtracks epics au rock en passant par le classique. ._.
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Crédit avatar : Zhang XiaoBai - End of Autumn.

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