Célébrations particulières : les habitants de Svarholt célèbrent une fois l'an la fête de Samain, dédiée aux ancêtres. Au début du printemps ont généralement lieu les rites d'initiation des plus jeunes tandis que l'on préfère les mois d'été et d'automne pour les mariages. Chaque naissance s'accompagne d'un banquet, tout comme les funérailles. Les corps des morts sont incinérés avant que les cendres ne soient enterrées dans la forêt, souvent au pied d'un arbre particulier dont l'emplacement est signalé par un petit cairn de pierres sèches sur lequel la famille vient se recueillir régulièrement. On y vénère les ancêtres, ainsi qu'une foule d'esprits habitant les arbres, les animaux et même certains lieux comme les sources. Leur religion révère les dieux traditionnels de Saline tels que Yehadiel et Cervin Mir, mais se rapproche de l'animisme par ses pratiques rituelles. On est à Svarholt généralement plus superstitieux que religieux.

Coutumes de succession : L'aîné des enfants du jarl est généralement destiné à la succession, mais celle-ci est ouverte à tous. Le successeur est choisi par les barons et par le roi à la mort du jarl en titre.

Coutumes vestimentaires : Hommes et femmes portent les cheveux longs, souvent tressés, ainsi que divers tatouages et peintures rituelles destinées à les protéger de la maladie et de la malchance. Ils peignent leurs yeux en noir avec une mélange de broux de noix et de divers pigments réputés améliorer leur vue dans l'obscurité, et beaucoup portent en guise de trophées les dents, plumes ou os des bêtes qu'ils ont chassées.

Autre : il semble que la population actuelle du duché soit issue des premières tribus unifiées au VIIe millénaire avant la fin de l'Hiver Éternel. Géographiquement proches de Cardrak, ils ont fait partie des premiers peuples fédérés par Olaf Örmaghaden, bien que le morcellement en clans isolés et la nature difficile du terrain ait rendu l'unification difficile et fort lente. Ce processus d'agrégation s'est poursuivi durant des siècles, accompagnés par les métissages et le mélange avec les autres tribus des duchés avoisinants. Cela a tout de même permis à un certain nombre de traditions de perdurer jusqu'à nos jours, et, bien qu'ils fassent à présent partie du peuple de Saline au même titre que tous les autres et que la loyauté des Jarl de Svarholt ne soit plus à prouver, le duché conserve une certaine originalité dans ses manières et ses us. La nature particulière de leur région fait qu'ils diffèrent parfois légèrement des coutumes de Cardrak et des autres duchés. Ils aiment passionnément la chasse, à tout âge, et tous les milieux. Elle reste principalement une activité réservée à l'élite et aux guerriers qui se réservent les gibiers de choix: cerfs, sangliers, ours. Les loups sont chassés pour leur peau, ainsi que bon nombre d'animaux qui constituent un revenu important pour les habitants. Ils entretiennent un lien viscéral avec leur environnement qui leur offre à la fois protection, subsistance, mais aussi dangers et menaces.

Les enfants, dès leur plus jeune âge, sont attelé à des tâches diverses, principalement le gardiennage des rares troupeaux dans les clairières proches des villages. On exige d'eux qu'ils sachent survivre dans la forêt seuls et sans aide, apprentissage qui culmine lors de l'épreuve qui doit les faire entrer dans l'âge adulte. Garçons et filles y sont soumis, bien que l'éducation donnée à ces dernières diffère considérablement de celle accordée aux jeunes gens. Les enfants sont enlevés de nuit et rassemblés dans un lieu inconnu où ils sont abandonnés sans autre ressource qu'un couteau. Ils doivent y demeurer quatre jours et quatre nuit, tout en évitant les battues régulières menées par les hommes du clan qui n'hésitent pas à bastonner sévèrement ceux qu'ils attrapent. Au terme de cette épreuve, les enfants doivent retrouver seuls leur village. Comme la plupart des épreuves initiatiques qui ont cours à Saline, celle-ci fait chaque année de nombreuses victimes; on considère toutefois que c'est l'ordre des choses, et que s'ils n'étaient pas morts lors de ce rite, ils auraient été tués d'une manière ou d'une autre. Les plus aptes à survivre en forêt sont ceux qui parviennent à réussir cette épreuve, ce qui montre bien l'attachement profond qui lie les habitants à leur pays. La forêt est respectée et crainte, et nombre de superstitions analogues à celles des hommes de la Toundra jalonnent la vie des habitants.

L'armée régulière du duché est composée de tout homme et de toute femme volontaire, ayant passé son épreuve avec succès et capable de se battre. Les troupes sont constituées d'archers, et les habitants, principalement formés à la chasse, excellent dans l'infanterie légère et les techniques de guérilla qui ont fait leurs preuves depuis fort longtemps. Un corps qu'on pourrait qualifier d'élite constitue la garde de la citadelle de Halesund, composée des soldats les mieux entraînés et les plus à même de défendre le cœur du duché. Svarholt dispose également d'une flotte importante, et les rives frontalières de Selian sont parsemées de postes de garde.

Bien que Hilflünd Arwenydd fut le dernier chef indépendant de Svarholt et l'un des premiers à prêter allégeance à Olaf Örmaghaden, le duché demeura longtemps à part dans l'histoire de Saline. En vérité, Hilflünd était chef en droit sinon en fait et la fonction revêtait un sens bien plus symbolique que pratique: il ne régnait guère que sur sa propre tribu, et les autres clans lui reconnaissaient une vague autorité suprême sans que cela ne soit réellement suivi. Toutefois, la soumissions de son clan amena le début d'un très lent processus d'assimilation et d'unification qui toucha d'abord les élites, ainsi que les villages et les familles qui vivaient sur les rives des fleuves. Depuis longtemps accoutumés aux contacts plus ou moins pacifiques avec les autres duchés, ils furent plus enclin au changement qui leur apporta de nombreux avantages: le commerce put se développer, ce qui amena plus de prospérité à une région relativement pauvre et peu peuplée. La paix offerte en échange de l'impôt participa également à cet élan démographique, mais nombre de chefs isolés restèrent sourd aux bénéfices offerts par le ralliement à la couronne.

Le centre du duché conserva longtemps une organisation traditionnelle morcelée en petites cellules familiales occupant des clairières ou des espaces dégagés sur les plateaux ou au bord des cours d'eau. Séditieux et rétifs, les tribus et les clans de la forêt représentèrent longtemps une épine dans le flanc de la nation salinéenne telle qu'elle se construisait peu à peu. Toutefois, il était difficile d'entretenir durablement la rébellion lorsqu'il fallait survivre dans un environnement aussi rude... Et aussi braves et indomptables que fussent les guerriers de Svarholt, la promesse de la paix était bien plus alléchante que de vagues considérations sur la liberté. Le changement fut lent et progressif, amené en premier lieu par les tribus fédérées qui réinvestirent peu à peu leur propre territoire et combattirent eux-mêmes, au nom du roi, les rebelles terrés dans les sommets. La capitulation du dernier d'entre eux marqua la fin de la sédition des clans de Svarholt, ainsi que le commencement d'une évolution profonde de la société qui passa d'un peuple éparpillé et désuni à une organisation bien plus structurée qui prit modèle sur ses voisins. Plusieurs facteurs entrèrent en jeu pour participer à cette restructuration : en premier lieu, l'influence des tribus qui, depuis longtemps déjà, avaient été intégrées à la nation Salinéenne et apportaient de nouvelles idées, de nouveaux outils, de nouveaux matériaux, et permirent aux tribus isolées de sortir de leur enclavement et de prospérer en apprenant à exploiter au mieux les ressources de la forêt. Une production plus abondante et la découverte des mines de sel permirent le développement d'un commerce intense qui rapprocha plus étroitement le peuple de Svarholt des duchés voisins en amenant de nombreuses familles à s'installer dans la forêt ou près du fleuve. Les cercles sociaux s'élargirent jusqu'à la dissolution des petites cellules enclavés dans de plus grands groupes qui réunissaient les individus dans des communautés villageoises unies par des liens familiaux mais aussi par des serments d'allégeance et d'entraide entre les chefs de famille. Même les professions les plus isolées telles que les chasseurs furent à leur tour englobés dans ce vaste système qui faisait en sorte que chacun appartienne à un ou plusieurs cercles et donc réponde à l'autorité de quelqu'un.

Les différents dépositaires de cette autorité, qu'ils soient chefs de village, de clan ou de confrérie en réfèrent quant à eux directement au jarl dont la parole fait loi. Il est lui-même nommé par le roi, et par là est le relais entre le pouvoir royal et son peuple, un verrou essentiel du système social salinéen. Son autorité est indiscutable, puisqu'il est aussi choisi par son peuple. Les structures sociales inspirés par Cardrak se sont donc mêlées à l'organisation préexistante qui continue encore à faire valoir l'importance des liens de sang et des fraternités jurées.
Malgré un passé plutôt tumultueux, le duché de Svarholt a fini par s'intégrer totalement au royaume de Saline, tout en conservant des traditions particulières. L'Histoire, telle qu'elle est contée chez eux depuis des siècles, demeure imprégnée de conceptions spirituelles propres aux habitants originels du duché mais également de l'idée fort prégnante que c'est grâce à l'ouverture sur les autres tribus et l'unification des tribus par Olaf Örmaghaden et ses descendants que Svarholt est aujourd'hui un duché relativement prospère.

Svarholt, comme son nom l'indique (on pourrait traduire son nom par "forêt privée de lumière") est un territoire boisé. La totalité du duché est couverte par une épaisse forêt de conifères qui déborde également sur les rives opposées de la rivière (sauf côté Silena où elle forme une frontière naturelle). Le pays est montagneux, ce qui constitue une difficulté supplémentaire pour les habitants. En y ajoutant le climat rude et glacé de ces terres, l'on aboutit à un pays assez peu hospitalier. Les habitants savent toutefois tirer leur subsistant de cet environnement hostile et exploitent sans peine les ressources de la forêt. Des mines de sel dans les hauteurs regroupent également des habitats groupés autour des puits d'excavation. Outre Halesund, la population est principalement regroupée au sud-est du duché, tandis que les terres les plus proches de la frontière avec Selian sont occupées majoritairement par des habitats dispersés du fait de terrains plus escarpés qui culminent en falaises tombant parfois à pic dans le Salin. Cette région est la moins hospitalière du duché, non seulement à cause des sommets qui s'y dressent mais également à cause de la trop grande proximité avec le royaume voisin. Méfiants envers les étrangers, les habitants préfèrent les basses terres qui s'étendent vers le centre de Saline où le terrain est plus propice à l'installation des villages.

- Capitale : Halesund.

Construite sur l'emplacement d'un ancien habitat semi-fortifié, la forteresse semble avoir été de tous temps un lieu stratégique. Située à l'embranchement du Salin et de ses affluents, la ville forme un verrou défensif destiné à surveiller la frontière avec Selian et à empêcher toute incursion vers les terres. Depuis sa fondation, elle est la résidence des jarl de Svarholt et la principale ville du duché. Halesund s'est développée à partir du noyau castral dressé sur un éperon rocheux qui domine le fleuve, ainsi qu'autour de son port.

L'architecture du lieu est typique de Saline, avec un recours massif au bois et à la pierre, des bâtiments trapus laissant peu d'espaces pour à la fois couper le vent et constituer une défense efficace contre les assaillants. La demeure du jarl, passée de main en main au fil de générations, domine l'éperon et forme le centre administratif de la ville et du duché. Le jarl, sa famille, ses proches ainsi que ses conseillers sont logés dans le bâtiment principal qui abrite également la grand salle, la trésorerie et les lieux dédiés à l'administration et à la justice. Entouré de solides murailles, l'ensemble a été pensé pour pouvoir tenir un long siège: sous la citadelle, creusés dans le roc, des citernes recueillant l'eau de pluie ainsi que des greniers peuvent assurer la subsistance d'une partie de la population. Ce centre d'habitation est placé sur la partie la plus haute du promontoire qui domine la jonction du fleuve et de son affluent. A son extrémité la plus haute, une tour de garde permet d'avoir une vue dégagée sur la plaine de Silena et sur les environs. Les versants sont ici très escarpés et empêchent tout accès direct à la forteresse qui n'est entourée que de murs de terre et de pierre sèche. Le point fort de la défense se situe en contrebas, au niveau d'un resserrement du terrain qui est occupé par une solide fortification sur un talus de plusieurs mètres d'épaisseur qui ancre solidement le mur. Celui-ci est constitué de deux parements de pierre de taille comblés d'un mélange de mortier et de galets, d'une hauteur de huit à neuf mètres et renforcé de structures de bois destinées à protéger les défenseurs. Deux tours de pierre et de bois gardent la porte centrale. Le port, situé au pied de la falaise, ne communique pas directement avec la forteresse. On raconte qu'un jarl voulut faire creuser autrefois un chemin secret reliant la citadelle à l'extérieur de la ville afin de ne pas se trouver prisonnier de sa propre demeure; nul ne sait s'il y parvint, et bien qu'il y eut quelques grottes et passages erratiques sous la citadelle, il ne semble pas qu'il ait pu mener à bien son projet. Cette idée, étrange pour un natif de Saline pour qui la fuite n'est jamais une option, est au contraire révélatrice du lien qui unit les habitants de Svarholt à leur forêt: s'ils parviennent à s'y réfugier, ils s'y trouveront bien mieux protégés de dans la plus solide des forteresses.

Les habitations ont été quant à elles installées sur les pentes qui descendent vers la forêt, sur le versant opposé au Salin. Les plus anciennes d'entre elles sont protégées par la muraille, mais les faubourgs constituent en eux-mêmes un second rideau défensif avec un maillage étroit de maisons serrées les unes contre les autres. On retrouve dans certains quartiers les traces d'un ancien front de maisons de pierre destinées à former un rempart rudimentaire et protéger l'intérieur de la ville. L'expansion urbaine a depuis dépassé cette limite, qui demeure toutefois utile en cas d'attaque puisque soigneusement entretenue. La plupart des habitations sont en bois, sans craindre les incendies compte tenu la pluviométrie affolante de la région.