Bo Kincaid [Marmotte]

Au premier abord, je suis ce genre de pauvre garçon tellement mignon, et tellement banal qui a l'air grave de ceux qui comprennent et savent. ( Phase d'approche et de déstabilisation de la cible).
Au second, je suis un jeune homme fougueux, qui sait ce qu'il veut ( du sexe en général) et qui fait craquer n'importe quelle résistance avec son charme exotique. (Phase d'acquisition de la cible).
Mais en réalité, je suis Bo, un incube sans coeur ni moral, qui ne connaît pas la honte. J'ai tué bon nombres de mes amants et amantes, parfois plusieurs en même temps, pour remplir des contrats. Ma vie n'est que débauche, entre sexe et meurtre. Et je me déteste pour cela, j'aimerais rester le garçon du premier abord, ou même du second. Mais cette soif en moi est incontrôlable, j'ai besoin de tuer autant que de me nourrir. Torturé, on peut dire que je le suis, mais est-ce la pire chose? Non... Je me sens seul, personne ne me comprends. C'est dur d'être moi vous savez! De se sentir sale, de ne plus savoir qui l'on est après tant d'horreur! Plus jeune, j'étais tellement sage que l'on ne me croyait pas lorsque j'affirmais être un incube... Et pourtant aujourd'hui je suis un monstre, en cours de guérison, mais un monstre quand même. La preuve? Je ne vous ai pas encore vidé de votre âme, et ça fait déjà cinq bonnes minutes que nous parlons! Cependant je dois dire que vos lèvres ont l'air en tous points succulentes! Comment? Si j'ai des qualités? Et bien je dirais discret, méthodique et efficace! Ce n'est pas une candidature pour un contrat d'assassinat? Ah mince... Les seuls points positifs que je me connais sont mon intelligence et mon sens de la débrouillardise, qui m'ont sauvé la mise plus d'une fois! Je n'ai rien à ajouter pour ma défense, si ce n'est que vos yeux sont d'une couleur incroyable.... Un baiser, juste un baiser et tout sera fini... (Phase de décès de la cible).

Histoire Mon histoire? J'ai pas envie d'en parler. Et puis vous savez, elle est on ne peut plus commune lorsque l'on voit ce qu'il se passe dans ce monde! Mon enfance... Qu'en dire.... Fils d'une succube et d'un humain. Mon père vivait dans une tribus du feu reculée dans le Désert à la limite de Volcania. Ma mère était une vagabonde qui passait de contrée en contrée et de village en village. Perdue dans le désert depuis plus de trois jours, assoiffée et affamée, mon père la sauva in-extremis des griffes de la mort. Se laissant faire lorsque ma mère lui aspira son énergie vitale, il resta à son chevet plus d'une dizaine de jour, calmant sa fièvre avec des onguents, la nourrissant et la chérissant. Après une longue période de convalescence, elle fut à nouveau debout. Décidée à partir dès qu'elle aurait remboursée sa dette, ma succube de mère s'offrit totalement à mon humain de père. Elle s'offrit tellement à lui qu'elle en laissa échapper une part d'elle-même: son amour. Après cette folle nuit d'amour (dans tous les sens du terme) ils décidèrent de rester ensemble. Tout alla merveilleusement bien pendant plus d'un an, jusqu'au jour où ma mère tomba enceinte. A partir de ce moment là, les ennuis commencèrent. Fatiguée par sa grossesse, ma mère finit par aller se nourrir auprès d'autres humains. Incapable de contrôler sa faim elle se nourrit sur deux hommes dans la même soirée. Les villageois apeurés la firent exiler. Elle partit donc avec mon père et finit par accoucher dans une tente à proximité du village. Epuisée par cette accouchement, elle mourut dans les bras de mon père. Tragique n'est-ce point?

Jusqu'à l'adolescence, ma vie fut on ne peut plus tranquille. Mon père avait réussi à nous faire ré-intégrer le village et je vécu aussi heureux que l'on pouvait l'être en ces temps troubles. Puis vint la puberté, les hormones et les pouvoirs. Et le début de la conquête du Feu. Bien que caché dans le désert, notre village craignait l'arrivée de l'Aile Ténébreuse. Ainsi, en tant que seul fae du village, je fus tout naturellement formé à sa défense. Mon apprentissage se fit sur deux plans, mes pouvoirs et mes capacités guerrières. J'appris tout d'abord à contrôler mes envies, et à ne prendre que les émotions nécessaire à ma survie ce qui est extrêmement compliqué lorsqu'on commence tout juste à sentir ses pouvoirs affluer et que l'on a envie de tester ses propres limites (je vais pas vous faire un dessin, mais disons que certaines jeunes filles sont mystérieusement tombées dans les pommes...). Dans le même temps je commençais l'apprentissage du combat à la lance et à l'épée, épée que j'ai vite abandonnée étant donné que j'avais une fâcheuse tendance à la lâcher au moindre coup, et à me blesser tout seul.. La deuxième chose que l'on m'enseigna au sujet de mes pouvoirs fut à contrôler ma vitesse en général. En effet courir vite c'est bien, sans se prendre d'arbres c'est mieux. Très importante selon eux, peu utilisée selon moi. Je vis aussi l'utilisation de la sarbacane et appris à magner mes deux armes sur un cheval. Enfin j'appris à influencer les esprits grâce aux émotions. Je vous explique même pas comme c'est euphorisant de se sentir maître de tous les villageois et de susciter en eux une attirance sexuelle tellement forte qu'elle en devenait palpable. J'avais seulement quinze ans à la fin de mon apprentissage et à peine quelque mois de plus lorsque les émissaires de l'AT firent leur apparition au village. Dans ce combat d'à peine deux heures je vis mon père mourir éventré, mes amis se faire trancher la gorge, mon mentor tourner l'arme à gauche en me redonnant force et vie. Tant d'horreur en si peu de temps... Mais je vis aussi des actes d'héroïsme pur! Des hommes mourant pour sauver les enfants de leur voisin. Un amant combattant avec rage pour protéger sa bien-aimée (ce fut d'ailleurs inefficace, je l'ai retrouvé éviscéré). et même des grandes soeurs subir les morsures et autres attaques de leurs ennemis pour protéger un petit frère fraîchement né. Et tout ça pour rien. Vous savez quoi? C'était le fils du chef de village qui nous avait balancé. Il avait osé donner notre localisation à l'ennemi en échange de sa protection. J'étais allongé au sol, une plaie béante au ventre, baignant dans mon sang et celui de mon père, la vue trouble, et pourtant je me souviendrais toute ma vie du départ de ce traître escorté par deux lycans.

J'ai été sauvé par une guérisseuse. Seul survivant du village, mais traumatisé et extrêmement faible je mis plus de deux ans à me reconstruire physiquement comme mentalement. J'appris pendant cette période les bases de la médecine (mais alors vraiment le B.A-BA) ainsi que le lancer de couteau ( Tuer son repas en ne lançant qu'un seul couteau je vous jure que c'est un très bon entraînement). Enfin guéri, je me mis en quête afin de retrouver le lâche et c'est ainsi que je devins assassin. En effet, la vengeance n'étant pas une voie tolérée dans mon village, mon objectif est de trouver LE client qui aura pour cible cette ordure de fils du chef.

Et donc, à ce moment du récit vous vous demandez comment j'ai pu devenir un être abject sans foi ni loi. Et bien c'est très simple, le métier d'assassin ne vous transformera jamais en quelqu'un de meilleur. JAMAIS. Même si votre contrat vise la personne la plus malfaisante au monde, un meurtrier est un meurtrier. Ainsi au fur et à mesure que j'avançais dans les missions, j'entamais une longue descente en enfer. Et je peux vous dire qu'en cinq ans vous avez largement de quoi tomber très profondément. Parfois lorsque je dors, il m'arrive de voir défiler les visages des femmes volages, des héritiers de familles importantes ou des riches industriels que j'ai dû tuer. Mais ça ne m'empêche pas de dormir, qu'on se le dise. Alors que ton doux visage... N'aie pas peur, cher ami, tu mourras le sourire au lèvres!