[Terminé]Tous ça pour une lettre. [PV: Tomoya Iryo]

- Ça fait combien de temps qu'on longe la côte ?

- Approximativement... trois heures. Pourquoi ?

- Trois heures ! Ça fait trois heures que tout ce qui se présente devant mes yeux, c'est du sable et de l'eau. Et on peut même pas la boire en plus !

- Arrête trois secondes de te plaindre S'il te plait ! Tu veux venir sur mon épaule ?

- Je veux bien merci.

Ainsi, en seulement quelques secondes, Francis l'écureuil était arrivé sur mon épaule. Son armure devait être lourde pour lui mais il tenait absolument à la porter en toutes circonstances. En cas d'attaques surprise selon lui. Je n'avais pas eu la méchanceté de lui dire que, si nous étions attaqués, ce n'était pas sa petite épée qui allait changer la donne. Je préférais le laisser espérer, il m'embêtait moins comme ça. Pour ma part, j'étais vêtu d'une chemise voulue blanche mais désormais jaunie par le sable et la poussière, d'un pantalon fort simple avec des bottes volontairement ouverte à l'avant pour que mes pieds puisse "respirer" et c'est tout. J'avais rangé mes gants et ma cape dans mon sac car la chaleur m'exemptait d'enfiler plus de vêtements que ce que je portais actuellement.

Nous étions quelque part sur les côtes de Sahawi, un des pays de Feu. Notre destination était un village situé à quelques kilomètres de notre position où nous devions retrouver un client en attente d'un message. Le message était en fait une lettre que j'avais pris soin de dissimuler avec mes couteaux, attachée à ma jambe. J'étais payé pour ma discrétion et je ferais tout pour mériter mon salaire. Tout en continuant à marcher, nous pouvions admirer l'immense étendue azur qui s'offrait à nos yeux. L'océan, l'océan si vaste et si puissant. L'océan qui happe avec ses vagues les navires imprudents... Une vision si belle qu'elle en était presque chimérique. Bien que monochromatique, on ne pouvais qu'être pantois devant se spectacle qui semble intemporel et immuable. C'est ainsi que pendant encore une ou deux heures, je conversais avec mon joyeux compagnon aux dents longues tout en admirant le spectacle qu'offrait l'océan céruléen.

- Eh ! C'est pas le village qu'on voit là-bas ?

- Euuuh... si ! Tu as raison ! Mais comment tu as pu le voir avant moi ?

- Ça fait des jours que j’attends de la voir, cette bourgade ! Tu crois quand même pas que j'allais la rater ?!

Un sourire amusé parcourait désormais mon visage.

- Tu as raison. Allons-y vite ! J'ai envie d'un bon bain chaud !

- Ouais ben ce sera sans moi ! Hein ! Moi je compte manger à m'en faire exploser la pense !

- Oh, il te faudra pas grand chose...

- Que tu crois mon gaillard !

Je ne me l'avouais jamais, mais ce que j'aimais par dessus tout chez Francis, c'était cette manière de me parler d'égal à égal, (et même au dessus) même si ce n'est qu'un écureuil bizarre. Ce n'est pas un animal de compagnie, c'est un ami.

Le village était sympathique et chaleureux. L'architecture des bâtiments, quand à elle, m'était inconnue. Le hameau était composé de huttes aux toits de pailles et aux murs de boue. L'endroit ne faillait pas à sa réputation de climat sec. Le sol était assez desséché et il y avait plus de poussière que de terre. Malgré cela, il y avait tout ce dont un village de cette taille avait besoin. Des fermes, des épiceries, divers magasins et, évidemment, une auberge ! C'était d'ailleurs le lieu du rendez-vous. La date de celui-ci était le 11 de Welnorr. Malheureusement, je n'avais aucune idée de la date actuelle car j'avais arrêté de compter les jours de voyage.

J'entra rapidement dans la taverne au centre du village. J'avais faim, soif et j'étais pressé de savoir la date et l'heure. L'intérieur était spacieux et exotique. Des objets d'art indigènes ornaient les murs et des tapis artisanaux couvraient le sol sinon dur et laid. Je me précipita au comptoirs ou un tavernier à la peau cuivré s'occupait à laver de la vaisselle en verre.

- Salutations l'ami ! Pourrais-tu me donner la date et l'heure du jour s'il te plait ainsi qu'une bière ?

- Bien sûr m'sieur ! Alors.... On est le 10 de Welnorr je crois et il est... il regarda sur une horloge au dessus du comptoir. Il est 13h40 !

- Merci mon ami !

Il me servit ensuite mon verre d'alcool houblonné. J'en dégusta les premières gorgés avec soulagement. J'en donna ensuite un peu à Francis qui devait, lui aussi, avoir soif.

- Je pourrai aussi avoir à manger s'il te plait ? Je viens de faire un long voyage alors j'ai le ventre un peu vide ! Hahaha !

- Bien sûr ! Tu veux quoi ?

- Sers-moi la spécialité du coin tiens ! Je suis sûr qu'elle est délicieuse !

- Ok patron !

Pendant qu'il cuisinait dans une pièce derrière le comptoir, je regardais Francis qui, visiblement, ne tenait pas l'alcool. Il titubait légèrement et articulais mal.

- Eh... Il a l'air sympa ce coin ! On peut pas y... rester dit ?

- T'inquiète pas va ! Le rendez-vous c'est demain, on a le temps de profiter !

-*chuchote* Ch... chuut ! Parles pas si.... fort ! Y'a une dame à coté !

Je leva les yeux pour voir la "dame" que désignait Francis et mon regard tomba sur une charmante jeune femme au teint ambré, comme tout les autochtones.

- Bonjour mademoiselle ! Désolé de la méfiance de Francis, il a toujours été comme ça.

J'arborais un large sourire, histoire de paraître sympathique. C'était important les premières impressions.

Quelques temps avaient passé entre sa rencontre avec un parfait étranger qui n'était pas mécontent de bouger d'un bout à l'autre de la planète et ce jour. Iryo avait pu découvrir un autre environnement que son petit village de Sahawi, et aimerait bien retenter l'expérience le plus tôt possible.

Après son "escapade", elle avait repris ses habitudes de danseuse et de guérisseuse, comme si rien ne s'était vraiment passé. D'ailleurs, sa première "affaire" en tant que guérisseuse depuis un moment, c'était la femme du tavernier qui était prise de maux de ventre et de tête sans raison apparente. Iryo avait commencé à la traiter avec des plantes connues pour leurs vertus curatives, et surveillait tous les jours l'évolution du mal ; heureusement, l'évolution était positive de jour en jour, mais Iryo ne voulait prendre aucun risque et continuer le traitement jusqu'à ce que le mal disparaisse définitivement.

Ce jour-là donc, le 10 de Welnorr, elle venait de donner le traitement à la femme du tavernier et était redescendue dans la salle principale pour discuter avec le tavernier. En descendant, elle avait entendu une voix aiguë dire :

Ch... chuut ! Parles pas si.... fort ! Y'a une dame à coté !

Iryo haussa un sourcil pendant que l'homme propriétaire de l'écureuil se tournait vers elle et s'excusait :

Bonjour mademoiselle ! Désolé de la méfiance de Francis, il a toujours été comme ça.

Iryo sourit et tendit une coupelle pleine de noisettes à l'écureuil :

Il n'y a pas de mal, même si je n'ai pas entendu le début de la conversation. Vous êtes nouveaux par ici, d'où venez-vous ?

Ma jeune interlocutrice esquissa un sourire avant de tendre une coupole remplie de noisettes à Francis.

- Chouette ! Merci madame !

Il commença sans détour à dévorer ce qui était ses fruits préférés. En faisant abstraction du vacarme qu'il faisait en mangeant, je repris la conversation avec la jeune femme.

- Il n'y a pas de mal, même si je n'ai pas entendu le début de la conversation. Vous êtes nouveaux par ici, d'où venez-vous ?

- Oh ! J'en oublie les bonnes manières, désolé. Je m'appelle...

Je devais impérativement lui donner un autre nom que le mien, faisant désormais un travail qui exigeait de la discrétion, il fallait que je m'invente une identité. Aller, réfléchis ! Réfléchis... Trouvé !

- Je m'appelle Ray, Ray Magini. Et voici Francis...

- Sir Francis s'il te plait !

- Bon d'accord, Sir Francis ! Nous sommes ici pour... rendre visite à un ami et lui remettre un message de mon père. Voila, c'est ça.

Je sortis la lettre, que j'avais pris soin de changer de place pour la mettre dans ma sacoche, histoire qu'on ne voit pas mes couteaux, et la montra à mon interlocutrice. Sur ce point , je ne mentais pas. J'avais vraiment une lettre à donner. Je la posa ensuite sur le comptoir pour prendre une autre gorgée de bière.

- Et vous, quel est votre nom, mademoiselle ? Vous êtes d'ici je suppose.

J'espérais que cela ne s'était pas trop entendu, dans ma voix, que je mentais. J'avais dû m'inventer un nom et un but factice en seulement quelques secondes. Espérons qu'elle y crois.

Le jeune homme aux cheveux noirs répondit à Iryo pendant que l'écureuil se goinfrait de noisettes :

Oh ! J'en oublie les bonnes manières, désolé. Je m'appelle...

Légère hésitation qui n'échappa pas à Iryo, mais qu'elle ne releva pas alors qu'il reprenait :

Je m'appelle Ray, Ray Magini. Et voici Francis...

Sir Francis s'il te plait !

Bon d'accord, Sir Francis ! Nous sommes ici pour... rendre visite à un ami et lui remettre un message de mon père. Voila, c'est ça.

Il lui montra une lettre qu'il sortit de sa veste avant de la poser sur le comptoir avant de demander :

Et vous, quel est votre nom, mademoiselle ? Vous êtes d'ici je suppose.

Iryo s'inclina avec grâce et une légère moquerie avant de répondre, malicieuse :

Ravie de faire votre connaissance, messires Francis et Magini. Je suis Tomoya Iryo, mais appelez-moi Iryo, tout simplement. Je suis en effet du coin, je suis danseuse et guérisseuse. Soyez les bienvenus à Sahawi, messeigneurs.

Elle leur adressa un sourire malicieux et moqueur avant de s'asseoir à côté de Magini pour lui souffler à l'oreille :

Par contre, la prochaine fois, soyez plus convaincant lorsque vous mentez. La moindre hésitation peut vous être fatale, et si j'étais une ennemie, je n'aurais pas hésité une seconde à vous envoyer chez Nayris.

Elle avait pris un ton neutre, un ton de quelqu'un qui prévient un ami, avant de reprendre une position normale et de reprendre sur un ton plus doux :

En tout cas j'espère que vous vous plairez ici. Si vous aimez vous divertir, il y a des spectacles de danse tous les soirs, toutes plus diverses et variées que les tenues que l'on porte.

Elle salua ensuite le tavernier et le renseigna sur l'état de son épouse : elle fut contente de voir qu'il en était soulagé, et elle était heureuse de pouvoir l'aider.

La jeune femme s'inclina avec un léger sarcasme et se présenta à son tour.

- Ravie de faire votre connaissance, messires Francis et Magini. Je suis Tomoya Iryo, mais appelez-moi Iryo, tout simplement. Je suis en effet du coin, je suis danseuse et guérisseuse. Soyez les bienvenus à Sahawi, messeigneurs.

Elle arbora ensuit un sourire malicieux d'enfant moqueur et vint s'asseoir à mes cotés pour me souffler quelque chose à l'oreille.

- Par contre, la prochaine fois, soyez plus convaincant lorsque vous mentez. La moindre hésitation peut vous être fatale, et si j'étais une ennemie, je n'aurais pas hésité une seconde à vous envoyer chez Nayris.

Mon visage s'empourpra immédiatement après sa phrase et la sueur perla sur mon front et uniformément sur le reste de mon visage. Elle m'avait découvert !

- Je vois pas de... quoi vous...

- En tout cas j'espère que vous vous plairez ici. Si vous aimez vous divertir, il y a des spectacles de danse tous les soirs, toutes plus diverses et variées que les tenues que l'on porte.

Ma face était carrément trempée maintenant, et un sourire un peu niait devait s'y trouver. Je devais faire quoi maintenant moi ?! Lui dire mon vrai nom ? Elle ne semblait pas avoir relevé le mensonge sur notre venu ici. C'était déjà ça.

- Et ben... euuh... oui, je l'espère aussi. Nous ne restons que jusqu'à demain mais j'ai hâte de voir le spectacle de ce soir ! Hahaha !

L'aubergiste, après avoir échangé quelques mots avec Iryo, me servit mon déjeuner. Le plat était composé d'une viande provenant d'un animal que je ne connaissais pas et d'une salade de légumineuses locales. Ça avait l'air succulent, et ça l'était ! Je commença à manger tout en continuant la conversation avec la jeune femme. Francis, lui, dormait désormais au pied de la chaise. Une sieste digestive sûrement, après tout ce qu'il avait mangé ! Je me rapprocha un peu d'Iryo pour lui chuchoter le début de ma phrase.

- Vous avez réussi à découvrir que je mentais sur mon nom, je vous félicite. Néanmoins, je vous serais gré de jouer un peu le jeu. J'accorde beaucoup d'importance au fait de masquer mon identité envers les inconnus. Rien de personnel, entendez-le bien. C'est mon éducation qui fait ça, c'est tous. Je me redressa ensuite. Bref ! Parlez-moi donc de vous. Vous êtes danseuse et guérisseuse, de beaux métiers, mais ne voudriez-vous pas partir un jour de ce village ? Moi qui voyage souvent, je peux vous assurer que le monde qui vous entoure est vaste et rempli de surprises. Francis en est l'une des preuves ! Hahaha !

Continuant calmement à déguster mon plat, je balayais la salle du coin de l'œil histoire d'analyser mon environnement. Ce que je faisais toujours, par habitude.

Le jeune homme accepta l'invitation d'Iryo en rougissant, et attendit que le tenancier lui serve son repas après avoir discuté avec Iryo. Ils discutèrent pendant tout son repas, pendant que Francis l'écureuil allait faire une sieste au pied de la chaise. A la fin du repas, Magini se pencha vers Iryo et lui souffla à l'oreille :

Vous avez réussi à découvrir que je mentais sur mon nom, je vous félicite. Néanmoins, je vous serais gré de jouer un peu le jeu. J'accorde beaucoup d'importance au fait de masquer mon identité envers les inconnus. Rien de personnel, entendez-le bien. C'est mon éducation qui fait ça, c'est tous.

La danseuse hocha la tête avec un sourire pendant qu'il se relevait : message reçu cinq sur cinq, elle ne le trahirai pas. Il avait l'air sympathique, et son instinct lui disait qu'elle pouvait lui faire confiance. Il reprit :

Bref ! Parlez-moi donc de vous. Vous êtes danseuse et guérisseuse, de beaux métiers, mais ne voudriez-vous pas partir un jour de ce village ? Moi qui voyage souvent, je peux vous assurer que le monde qui vous entoure est vaste et rempli de surprises. Francis en est l'une des preuves ! Hahaha !

Iryo sourit et attrapa le petit écureuil pour le caresser avant de répondre doucement :

Croyez bien, messire, qu'il m'arrive de songer à partir voir le monde. Il y a quelques temps encore j'ai été entraînée dans une aventure qui m'a fait voir autre chose que le village... Et l'excitation que cela m'a procuré est encore vive. Aussi j'accepterai avec plaisir si on me proposait une aventure hors ces murs...

Elle continua à caresser l'écureuil en silence, songeant à sa dernière escapade. La suivante serait-elle aussi mouvementée ?

Ma charmante interlocutrice me sourit avant de prendre Francis pour le caresser avant de me répondre.

- Eh oh ! C'est pas gentil de me réveiller !

- Croyez bien, messire, qu'il m'arrive de songer à partir voir le monde. Il y a quelques temps encore j'ai été entraînée dans une aventure qui m'a fait voir autre chose que le village... Et l'excitation que cela m'a procuré est encore vive. Aussi j'accepterai avec plaisir si on me proposait une aventure hors ces murs...

Ayant eu le même rêve pendant très longtemps, je savais exactement ce que ressentait Iryo. L'attrait de l'inconnu est normal. Les hommes sont tous pareils sur ce point. Aussi je ne pouvais que l'encourager à suivre ses rêves.

- Tu me ressembles ma chère. Moi aussi j'ai rêvé pendant longtemps de partir de mon village natal. J'ai ainsi erré sans but pendant de long mois. Et même si j'ai vu pendant ceux-ci de belles merveilles, j'était fatigué de ne pas avoir de but, de ne pas donner un sens à ces voyages incessants. Alors je te conseillerais d'en trouver un avant de partir. Ou au moins, de ne pas partir seul, car la solitude est quelque chose d'horrible lorsqu'on arpente les terres sauvages et inaltérées du monde entier...

Oh ! C'était quoi ça ?! C'est la bière qui me faisait aussi philosophe ? Peut importe. J'étais, sans me l'avouer, fier de ma tirade et j'attendais avec impatience sa réaction, tout en l'appréhendant un petit peu. Pendant ce temps là, j'avais fini mon repas et Francis semblait rêver dans les bras d'Iryo. Il devait apprécié malgré ses remarques. Je commanda un autre verre au tavernier et en profita pour en offrir un à la jeune femme. Il n'y avais aucune attention précise derrière, c'était juste comme ça, par habitude... Nan je plaisante, je voulais la garder un peu pour continuer cette conversation qui me plaisait de plus en plus.

L'écureuil protesta lorsqu'Iryo le prit pour le caresser, mais la jeune femme n'en tint pas vraiment compte, étant donné qu'elle le caressait en douceur, le tenant contre elle pour pas qu'il ne tombe. Magini répondit après l'intervention d'Iryo :

Tu me ressembles ma chère. Moi aussi j'ai rêvé pendant longtemps de partir de mon village natal. J'ai ainsi erré sans but pendant de long mois. Et même si j'ai vu pendant ceux-ci de belles merveilles, j'était fatigué de ne pas avoir de but, de ne pas donner un sens à ces voyages incessants. Alors je te conseillerais d'en trouver un avant de partir. Ou au moins, de ne pas partir seul, car la solitude est quelque chose d'horrible lorsqu'on arpente les terres sauvages et inaltérées du monde entier...

La jeune femme sourit avant de poser Francis sur le comptoir tout en continuant à le caresser. Un but... A part voyager pour découvrir le monde, elle ne voyait pas quel but elle pouvait se choisir pour partir de son village. A moins que.... Retourner à Dahalia pour voir si sa famille était encore de ce monde serait peut-être un bon début. Même si elle en doutait un peu. Après tout, sans moyen de faire entrer une quelconque ressource dans la famille, ils n'auraient pas survécu longtemps... Iryo soupira et accepta le verre que lui offrit Magini. La nostalgie la prenait, pour la première fois depuis longtemps...

Après qu'ils eurent bu leurs verres respectifs, la danseuse se leva et adressa un sourire à Magini et son écureuil :

Sur ce, je vais vous laisser, nous nous retrouverons donc ce soir, sur la plage ? Vous verriez les talents des danseurs de Sahawi devant le feu, on dit qu'ils ne font qu'un avec.

Elle s'inclina et sortit avec légèreté.

C'était vraiment agréable de partagé un verre avec quelqu'un, pour une fois. Il n'y avais pas plus grand réconfort pour un voyageur ! Après celui-ci, ma charmante compagne de bar se leva et nous adressa un dernier sourire.

- Sur ce, je vais vous laisser, nous nous retrouverons donc ce soir, sur la plage ? Vous verriez les talents des danseurs de Sahawi devant le feu, on dit qu'ils ne font qu'un avec.

- Bien, à ce soir sur la plage !

Elle s'inclina et s'éclipsa avec cette grâce d'enfant malicieux. Elle était charmante, une amie en perspective. Francis se leva su comptoir où il était allongé et vint me voir.

- Bon ! On fait quoi nous ? J'm'ennuie un peu à rien faire.

- Ben on y va nous aussi ! On reviendra ce soir prendre une chambre, après le spectacle. Avant ça te dis pas qu'on aille visiter le village ?

- Ouais ! Va pour la visite !

Il reprit alors sa place habituelle sur mon épaule et nous sortîmes à notre tour. Le village n'était pas bien grand mais il était accueillant. Les maisons étaient des huttes de pailles bien moins grandes que l'auberge mais les gens qui les habitaient étais accueillants. Pendant notre promenade, nous fûmes salués à coup de sourires et de gestes de bras. Aucun doute, les gens d'ici n'avaient pas la moindre idée de ce qui se passait ailleurs et des divers conflits qui animaient le continent.

Une hutte attira mon attention enfin. Celle-ci avait le toit effondré en un trou au milieu. La femme qui habitait l'endroit était devant. Elle avait l'air désespérée. Je m'approcha d'elle.

- Et bien madame ! Qu'est-il arrivé à votre maison ?

Elle se retourna, un peu surprise et m'adressa un sourire gêné avant de m'expliquer;

- Et bien... mon mari essayait de réparer un trou plus petit dans le toit mais son poids l'a fait passé au travers et il est tombé dans la maison.

Francis ne pût s'empêcher de se moquer.

- Hahaha ! C'est trop drôle ! Il était trop...

Ma main trouva rapidement le chemin de sa petite bouche, ce qui l'obligea à se taire.

- Ce n'est pas grave, je vais vous aidez à la réparer. J'ai déjà eu affaire à ce genre de problème chez moi.

- Et bien merci ! Je vais vous apportez du bois et des clous !

- Bien ! Merci !

J'attendis quelques minutes qu'elle revienne avec les matériaux. Je grimpa ensuite facilement le toit, en faisant bien attention de ne pas provoquer un autre accident. Francis, lui était rester en bas avec la dame et se faisait cajoler. J'avais toujours des outils sur moi, on ne sais jamais. En quelques coups de marteau, l'affaire était faite et le trou était complètement rebouché. Dans mon village natal, j'avais aidé mon père quelques fois à réparer les maisons des habitants. Comme quoi, tous expérience n'est pas inutile. Je redescendis avec agilité pour faire le constat à la jeune femme.

- Voila madame, c'est fait !

- Oh merci beaucoup ! Comment puis-je vous remercier ?

- Euuh... vous n'auriez pas une baignoire. Je ne me suis pas lavé depuis que je suis arrivé et je pense que ça commence à se sentir.

- Et pas qu'un peu !

Ignorant l'écureuil, j'arborais un sourire gêné.

- Bien sûr ! Venez avec moi !

Je lui emboîta le pas jusqu'à ce qu'elle me montre une baignoire à peine cachée par un paravent de bois.

- Voilà ! Désolé pour l'intimité, ce n'est pas très grand.

- Ce n'est pas grave... Je ferais avec.

Elle alla donc à l'autre bout de la hutte pour que je ne sois pas importuné. Mais ça ne changeais rien, sachant que la hutte n'était pas très grande. Je me lava rapidement, en évitant de penser qu'il y avais quelqu'un, une femme qui plus est, juste à coté. Une fois mon bain pris, je me changea avec des vêtements propres pour le spectacle de ce soir. Une nouvelle chemise, nouveau pantalon, plus serré et je remis ma cape. Le fond de l'air était plus frais maintenant que le soir venait. Donc je n'allais pas mourir de chaud. Je remercia la jeune femme et repris Francis sur mon épaule avant de m'en aller. En sortant, je croisa un homme qui entrait et qui devait être le mari de la jeune femme. Il ne m'adressa pas un seul mot mais j'entendis la conversation qui suivit entre lui et sa femme.

- C'était qui ce type ?

- Oh ! Un homme très gentil, il a réparer le toit sans passer au travers, lui !

- Et tu lui à donné quoi en remerciement ?

- Un bain, il était sale !

- Un inconnu c'est lavé chez moi ! Tu ne l'a pas vu nue j'espère !

- Ah ça ! T'as pas à le savoir !

La sueur perla sur mon front et j’accélérais le pas sur les recommandations de Francis. Quand j'entendis l'homme sortir en grognant et en criant, je ne demanda pas mon reste et je commença à courir. Je sortis rapidement du village, en espérant ne pas être talonné par le mari en colère. En quelques minutes de course, j'atteignis enfin la plage où les préparatifs du spectacles étaient presque terminés et un petit public s'était déjà rassembler. C'était normal, le crépuscule s'était installé. J'apercevais Iryo et accouru vers elle.

- Rebonjour ! Et bien, vu les préparatifs, le spectacle s'annonce grandiose !

L'océan calme et serein contrastant avec le ciel orangé donnait un magnifique panorama et l'agitation ambiante me rendais impatient à l'idée de voir la spécialité du coin.

Iryo attendit sagement que le soir tombe, dans sa boutique, vendant des herbes ou soignant de petites blessures qui faisaient plus de peur que de mal. Le soir venu, elle alla mettre une tenue de danse aux couleurs du feu - rouge, orange - qui laissait voir ses jambes fines et sa taille menue.

Lorsqu'elle sortit de son petit pied-à-terre, Iryo vit que les préparatifs du spectacle étaient bien avancés, et présageaient de la splendeur de la chose. Tout pour marquer les esprits, en fait... Iryo se tourna lorsque la voix de Magini se fit entendre à côté d'elle :

Rebonjour ! Et bien, vu les préparatifs, le spectacle s'annonce grandiose !

La jeune femme lui sourit avant de répondre :

Oui, en effet. Il faudra juste espérer que les danseurs sont protégés contre le feu, il arrive malheureusement qu'il y ait des accidents. Mais je ne me fais pas trop de souci à ce sujet... Vous avez pu visiter le village ?

Elle regardait de temps à autre derrière elle la fin des préparatifs du spectacle pour vérifier que tout se passait bien. Quelque chose lui disait cependant que ce spectacle ne serait pas tranquille de A à Z...

Iryo portait une ravissante tenue aux couleurs vives qui soulignait ses formes. Elle était tout simplement sublime. Son sourire habituel ornait son visage.

- Oui, en effet. Il faudra juste espérer que les danseurs sont protégés contre le feu, il arrive malheureusement qu'il y ait des accidents. Mais je ne me fais pas trop de souci à ce sujet... Vous avez pu visiter le village ?

Je frémissais en repensant au mari colérique.

- Euuh... oui ! Très sympa ! J'ai aidé une femme à réparer son toit. Ça m'a occupé une grande partie de l'après-midi. Et j'espère moi aussi qu'il n'y aura pas d'accident. Ce serait fort dommage.

Je tourna légèrement la tête pour voir Francis.

- Hey ! Tu me feras pensé à bien caché la lettre ce soir, mieux vaut qu'on ne nous la vole pas ! Hahahaha !

- Ouep ! J'y penserais ! Tu l'as sur toi là !

- Ouais ! Je mis la main dans ma besace pour la prendre.... et elle n'y était pas ! Mais, où elle est ? Je tâtais mes poches, ma veste... tout ! Et elle n'y était pas ! Euuuh... je crois que je l'ai pas...

- Tu crois ?

- Nan, après réflexion j'en suis sûr ! J'ai dû la laisser à l'auberge !

- Oooh le boulet ! Tu te rend compte qu'on est dans la mouise à cause de tes bêtises ?!

- Oooh ! Je suis désolé ! Faut aller la récupérer !

Je me tourna ensuite vers Iryo, la mine désemparée.

- Je suis infiniment désolé mais je ne pourrais pas assister au spectacle ! A plus tard !

Et je commença à détaler comme un lapin en direction de l'auberge. Evitant les passants, les obstacles, Francis manqua de tomber plusieurs fois de mon épaule. Arrivé devant le bâtiment tant convoité, j'entrais en trombe et accouru vers le bar où l'aubergiste était toujours posté. J'étais complètement essoufflé.

- Hey mon ami ! T'aurais pas vu une lettre sur le comptoir que j'aurai oublié ?!

- Ah c'est toi qui l'a oublié ? Je dis ça parce que c'est un autre gars qui l'a prise.

- Quoi ?! Qui ? Quand ? Comment ?!

- Je sais pas moi, il est parti juste après !

- Il ressemblait à quoi ton "gars" ?

- Un petit gars, assez moche, il était pas du coin lui non-plus !

Je réfléchissait à toutes vitesse. Qui ? Qui c'était ? Quelques instants plus tard, Iryo déboula dans la taverne, aussi essoufflée que moi.

- Que fais-tu là ? Tu devrais pas être au spectacle ?

Magini frémit avant de répondre :

Euuh... oui ! Très sympa ! J'ai aidé une femme à réparer son toit. Ça m'a occupé une grande partie de l'après-midi. Et j'espère moi aussi qu'il n'y aura pas d'accident. Ce serait fort dommage.

S'ensuit ensuite une longue discussion entre lui et Francis, concernant une lettre qui aurait disparu, oubliée sur le comptoir de l'auberge. Après s'en être rendu compte, Magini se tourna vers Iryo et lui dit, désolé :

Je suis infiniment désolé mais je ne pourrais pas assister au spectacle ! A plus tard !

Iryo le laissa filer, un peu déçue quand même. Tant pis, il ne savait pas ce qu'il ratait... Revenant près du feu, elle remarqua deux ombres qui discutaient de façon animée ; intriguée, elle s'approcha sur la pointe des pieds et prit au vol la discussion suivante :

J'ai pris la lettre qui traînait sur le comptoir tout à l'heure, on a plus qu'à filer à l'anglaise.

T'as géré ! Mais t'as vérifié que personne ne t'avait vu ? Pas même la jolie danseuse ?

Ouaip. Si jamais ils essayent, lui et elle, de reprendre la lettre, qu'est-ce qu'on fera d'eux ?

On les éliminera. On commencera par le gus et on finira par elle...

Là, Iryo ne perdit pas un instant : elle s'éloigna tout aussi furtivement qu'elle était arrivée avant de courir vers l'auberge où elle espérait retrouver Magini. Et elle l'y trouva, essoufflé tout comme elle ; il lui demanda :

Que fais-tu là ? Tu devrais pas être au spectacle ?

La jeune femme reprit légèrement son souffle avant de répondre :

Quelqu'un voulait ta lettre ! Je l'ai entendu de la bouche de deux hommes, il y a un instant, et ils ont dit qu'ils nous élimineraient si on cherchait à la récupérer...

On pouvait voir la panique sur son visage. Jamais son village ou un de ses membres n'avaient été la cible d'une attaque depuis son arrivée, ce serait la première fois s'ils tentaient quelque chose...

Iryo semblait tout aussi paniquée que moi. Qu'est-ce qui pouvait bien tant la préoccupée ?

- Quelqu'un voulait ta lettre ! Je l'ai entendu de la bouche de deux hommes, il y a un instant, et ils ont dit qu'ils nous élimineraient si on cherchait à la récupérer...

Tout s'éclaircissait maintenant ! Le vol était délibérer. Mais qui étaient ces deux hommes ? Pourquoi ont-ils volés la lettre ? Il étaient prêt à nous éliminer si on essayais de la récupérer. Mais je n'avais pas l'intention de leur laisser. J'étais payé pour l'apporter à mon client, c'est ce que j'allais faire ! Et Francis sembla du même avis que moi.

- Quoi ! Ils savent pas qui ils ont en face d'eux ces abrutis ! T'est pas d'accord Trat' ?!

Ma mine était plus que sérieuse. Je n'avais plus l'habitude d'être aussi calme et concentré.

- Bien sûr Francis, on va leur botter le train et récupérer la lettre.

- Ouais ! On y va !

- Tu nous accompagnes Iryo ? Pour nous dire qui sont les deux hommes ?

La jeune femme acquiesça et nous sortîmes tous les trois de l'auberge. Arrivés près de la plage, Iryo désigna deux hommes qui prenaient le chemin pour sortir de la ville. Sans dire un mot, je me dirigea vers eux. Les sourcils froncés, la mine grave. Francis m'en fit d'ailleurs la remarque.

- J'aime pas quand t'es comme ça mon vieux. Je veux leur donner une bonne leçon, pas les trucider ! Hey ! Je te parles ! Bof, je sais que tu vas pas me répondre.

Et il avait raison, dans cette état de concentration, tout ce qui m'entourait n'existait plus. J'étais focalisé sur mes deux "cibles" et je ne les lâcherais pas. Arrivé à quelques mètres d'eux, je me résolu à entamer le dialogue.

- Hey ! Vous deux ! Vous avez quelque chose qui m'appartient !

Les deux hommes se retournèrent brusquement, le visage traduisant leur surprise. Le plus grand prit la parole.

- Hey ! Qu'est-ce que tu veux toi ?!

- Je viens de le dire, ce que vous m'avez pris, à savoir la lettre.

- Ah ! Ça ! Il sortit la lettre de sa poche avec un sourire amusé. Désolé mon vieux mais on va pas te la rendre !

- Qui vous a demandé de faire ça ?! Ça m'étonnerai que deux abrutis comme vous agissent de leur propre chef !

- C'est nous que tu traites d'abrutis !

- Je soupira longuement. Bon, je vois que le dialogue est aussi stérile que le désert de sable qui nous entoure...

Je m'approcha lentement d'eux, à pas réguliers, faisant craquer mes doigts bruyamment.

- J'ai entendu dire que vous vouliez me trucider si jamais j'essayai de récupérer la lettre... et bien allez-y ! Je vous attend ! Je me tourna vers Iryo. Restes en arrière s'il te plait ! Ça va faire mal et je n'est pas envie que tu sois blessée.

Francis ne s'était pas fait prier et avait déjà rejoins les pieds d'Iryo. L'un des deux hommes sortit un couteau de sous sa veste et se précipita vers moi. J'avais préparé ce genre de charge bestiale, je glissa ma main dans mon dos, sous ma cape, et en sortis rapidement l'un de mes couteaux de lancers. Ils ne m'avaient jamais servis au combat et je regrettais un peu de les utiliser. Mais je n'avais pas le choix.

- *chuchote* Je suis désolé.

Je me concentra quelques instants et lança enfin le couteau qui trouva son chemin jusqu'à la jambe droite de l'homme. Celui-ci trébucha et s'écroula en gémissant de douleur. Intérieurement j'étais soulagé.

- Ouf ! J'avais vraiment peur de me louper ! Il m'aurai tailler en pièces...

Le deuxième homme était désormais plus nerveux, c'était lui qui avait la lettre. J'avançais vers lui en le fixant droit dans les yeux. J'étais tellement fixé sur lui que je ne remarqua pas le premier homme qui se leva derrière moi...

La réaction de l'écureuil puis de son maître ne tarda pas, et ne fut pas déçue :

Quoi ! Ils savent pas qui ils ont en face d'eux ces abrutis ! T'est pas d'accord Trat' ?!

Bien sûr Francis, on va leur botter le train et récupérer la lettre.

Ouais ! On y va !

Tu nous accompagnes Iryo ? Pour nous dire qui sont les deux hommes ?

La jeune femme acquiesça et suivit le duo, marchant très vite, prête à courir si besoin. Ils virent les deux hommes voleurs de lettres en passe de quitter l'endroit et Magini leur lança :

Hey ! Vous deux ! Vous avez quelque chose qui m'appartient !

S'ensuivit une discussion qui se conclut par la charge de l'un d'eux, armé d'un couteau, vers Magini. Heureusement Iryo et Francis se tenaient à l'écart, mais ils étaient prêts à intervenir si besoin.

Au début, ça se passa bien pour Magini. Il avait lancé un couteau qui avait atterri, presque par miracle à en juger l'air soulagé de Magini, dans la jambe droite de l'agresseur. Mais ça se compliqua lorsqu'Iryo vit que celui qui était blessé s'était relevé derrière Magini, prêt à lui enfoncer une dague dans la poitrine. Elle posa Francis à terre, attrapa un caillou pointu et l'appela :

Hé, vous ! Tournez-vous si vous êtes un homme !

Il se tourna, un peu surpris, et Iryo lui envoya le caillou en plein dans le front. Elle fit mouche, et attrapa Francis avant de reculer, prête à s'enfuir si besoin. Par contre, le deuxième voleur avait disparu...

Le premier homme était neutralisé, enfin c'est ce que je croyais.

- Hé, vous ! Tournez-vous si vous êtes un homme !

Juste après, un choc se fit entendre dans mon dos. La surprise m'a fait faire une large esquive sur le coté. Je pris le risque de regarder et je vis le premier homme s'effondrer de nouveau, un hématome sur le front. Un caillou se trouvait à coté de sa tête. L'incompréhension me gagna quelques instants. Je me retourna pour savoir ce qui m'avait sauvé la mise et, sans grand étonnement, c'était l'œuvre d'Iryo. Évidemment, qui d'autre ? Francis ? Un sourire empreint de nervosité sur le visage, je la remercia.

- Hey ! Merci !

Je me retourna pour voir le second voleur de nouveau.

- Bon, à lui maintenant.

Il était sûrement aussi nerveux que moi. Sauf que lui, il le montrait. Ses jambes tremblait et la sueur perlait sur son visage. Il réfléchissait sûrement à un plan sans vraiment en trouver. Dans le même temps, je me rapprochais lentement de lui, pas de gestes brusques.

- Aller, donne moi la lettre et il ne t'arrivera rien.

- Non ! T'as qu'a t'adresser à mon employeur !

Il commença ensuite à faire demi-tour et à courir le plus vite qu'il pouvait. Malheureusement pour lui, tout simple voyageur que je suis, j'étais chasseur pendant une grande partie de ma vie. La traque est ma spécialité et jamais aucune proie ne m'a échappé. C'était un peu cruel de le considérer comme telle mais son comportement rappelait étrangement celui des gibier toujours apeurés. Je débuta la poursuite et le rattrapa rapidement. Il n'était pas très rapide et il manqua plusieurs fois de trébucher. Tel un rapace fondant sur un pauvre lapin, je me jeta sur lui et le plaqua au sol. J'avais pris soin de dégainer mon couteau et de le mettre sous sa gorge pour qu'il se tienne tranquille. Il me remit enfin, contraint et forcé, en poussant des gémissements et des grognements accompagnés de jurons, la lettre tant convoitée. Je le relâcha ensuite après l'avoir désarmé. Il repartit en courant sans plus de cérémonie, en abandonnant son compagnon à son sort. Quel vermine de détrousseur ! Mais qui est donc cet "employeur". Je vais avoir des comptes à rendre à mon client demain. Pour l'heure, je devais rejoindre mes compagnons. Je me dépêcha de courir les rejoindre. La lettre désormais bien à l'abri dans un étui à couteau. Francis se dépêcha de retourner sur mon épaule.

- Et ben ! Tu l'as pas loupé le comateux ! Mais c'est Iryo qui t'a sauvé la mise sur ce coup !

- Tu as raison. Je me tourna vers la danseuse. Merci beaucoup, je serais sûrement mort si t'avais pas été là.

Un large sourire s'étira sur mon visage. Mais une pensée préoccupante me vont soudain à l'esprit.

- Au fait, on en fait quoi de lui maintenant. ?

Je fis un petit geste de la tête pour désigné le voleur assommé, allongé au sol.

- Tu crois que tu pourrai le soigner, Iryo ?

Magini remercia Iryo de son intervention avant de se tourner vers le second :

Bon, à lui maintenant.

Iryo remarqua que le second voleur n'en menait pas large. Ses genoux tremblaient, il suait à grosses gouttes. Magini lui demanda doucement :

Aller, donne moi la lettre et il ne t'arrivera rien.

Non ! T'as qu'a t'adresser à mon employeur !

Puis il se mit à courir, cherchant désespérément un moyen de s'enfuir de ce traquenard qui s'était retourné contre lui. C'était sans compter Magini, qui le rattrapa bien vite et le corrigea prestement avant de récupérer sa lettre si précieuse. Lorsqu'il revint, Francis lança en revenant sur son épaule :

Et ben ! Tu l'as pas loupé le comateux ! Mais c'est Iryo qui t'a sauvé la mise sur ce coup !

Tu as raison. Merci beaucoup, je serais sûrement mort si t'avais pas été là.

Il s'était tourné vers Iryo pour la remercier ; la jeune femme lui adressa un sourire pour dire que ce n'était rien. Son visage redevint grave lorsque Magini lui demanda :

Tu crois que tu pourrai le soigner, Iryo ?

Il parlait de l'autre, qui était inconscient par terre. La danseuse fronça les sourcils avant de répondre :

Je peux essayer, après tout je ne l'ai pas tué. Mais il faudra l'attacher si tu veux l'interroger. Viens, allons à ma boutique, j'ai tout mon nécessaire là-bas.

Elle l'attrapa par les pieds et attendit que Magini soulève le corps par les bras et l'aide à le transporter jusqu'à sa boutique, où ils le posèrent sur une chaise avant de l'y attacher solidement. Ceci fait, Iryo alla chercher son matériel et le soigna pendant qu'il était encore inconscient.

Mon amie semblait contrariée en entendant ma requête. Il est vrai que cet homme voulait la tuer il y a quelques minutes. Cependant, je ne me sentirais pas tranquille si je le laissait dans cet état sans secours, j'aurais le sentiment de valoir moins que lui lorsqu'il voulait notre peau. Il faut savoir ranger sa rancune et pardonner aux ennemis. Si il a une once de bonté au fond de son âme, il n'aura pas la sournoiserie de me préparer un autre coup dans le dos. Alors espérons que les idéaux naïfs des religieux soit vrais. Iryo me répondit enfin, ses sourcils toujours froncés.

- Je peux essayer, après tout je ne l'ai pas tué. Mais il faudra l'attacher si tu veux l'interroger. Viens, allons à ma boutique, j'ai tout mon nécessaire là-bas.

J'acquiesçais de la tête et nous emportâmes le brigand à deux. Moi par les bras et elle par les pieds. Le trajet fut des moins agréables qui soit. Sachant que nous subissions sans discontinuité les regards interrogés et méfiants des passants. Arrivés à la boutique de la jeune guérisseuse, nous nous empressâmes de poser le blesser sur une chaise et de l'attacher solidement. Iryo entreprit alors de le soigner du mieux qu'elle pouvait. Je la remerciais intérieurement de se faire autant violence pour m'aider. Car comme elle l'avait deviner, je voulais qu'elle le soigne pour une autre raison bien moins altruiste. Ce que je voulais, c'était le nom de cet "employeur" qui les avait engagés. Je refusais dans mon esprit de ne pas savoir à cause de qui j'avais risqué ma vie. Je rendrais des comptes à mon client le lendemain. Pour le moment, mon "otage" était toujours blessé et dans le coma.

Ne voulant pas être un méchant tortionnaire, je demanda l'autorisation à mon amie de préparer un repas dans la petite cuisine qui se trouvait dans l'arrière boutique. Elle acquiesça distraitement, trop occupée à panser les plaies du malheureux. Avec l'aide de Francis, nous cuisinâmes une sorte de soupe avec les quelques champignons et herbes aromatiques trouvés pendant notre voyage. C'était une pitance bien maigre mais je ne pense pas qu'il se plaindra, vu son état. Quand nous finîmes de cuisiner, la jeune danseuse avait, quand à elle, fini d'apporter ses soins au voleur. Nous n'avions désormais plus qu'à patienter. Et patienter devant un verre, c'était bien plus agréable. J'allais donc en vitesse à l'épicerie la plus proche, qui était encore ouverte, acheté une bouteille d'un alcool local. Je n'avais aucune idée de son goût mais il faut savoir exploré les arts culinaires typiques des régions que l'on visites !

Quand je revins à la boutique, mon amie veillait toujours près de l'otage en compagnie de Francis qu'elle cajolait. Celui-ci était d'ailleurs loin de s'en plaindre. Je pris deux verres dans la petite cuisine et en servit un à celle à qui je devait la vie.

- Tiens, je te remercie de ce que tu as fait pour moi et je suis également désolé de t'avoir entraîné dans cette galère. Moi qui pensait passer la soirée à regarder un spectacle en compagnie de gens sympathiques. Me voila entrain de veiller un homme qui à essayer de me tuer au nom d'un ennemi de mon client...

Au loin, nous entendions les chants estompés d'une population enjouée en train de se divertir devant un spectacle pyrotechnique sous la lumière de la majestueuse Lune.

Pendant qu'Iryo s'occupait du voleur, Magini lui demanda l'autorisation de préparer un repas avec Francis. La jeune femme le lui autorisa d'un simple hochement de tête, trop occupée à soigner les blessures du voleur inconscient.

Quand ils eurent fini de cuisiner, Iryo avait fini de suturer la plaie de son patient. Il ne restait plus qu'à patienter, et Magini alla chercher de l'alcool pour aider à patienter. Lorsqu'il revint, Iryo câlinait un Francis tout heureux. Il servit deux verres d'alcool et en tendit un à Iryo avant de dire :

Tiens, je te remercie de ce que tu as fait pour moi et je suis également désolé de t'avoir entraîné dans cette galère. Moi qui pensait passer la soirée à regarder un spectacle en compagnie de gens sympathiques. Me voila entrain de veiller un homme qui à essayer de me tuer au nom d'un ennemi de mon client...

Iryo posa Francis sur son épaule et prit le verre avant de répondre avec un sourire :

On ne peut jamais savoir ce que nous réserve le destin, tu sais. En tout cas, merci pour le verre. Va dormir un peu dans la pièce d'à côté, je viendrai te réveiller quand il bougera.

C'est à ce moment-là que le voleur sortit enfin de son inconscience : l'interrogatoire allait enfin commencer. Et ce serait à Magini de le lancer. Après tout, il était une sorte de victime dans cette affaire...

Mon amie accepta le verre que je lui offrais.

- On ne peut jamais savoir ce que nous réserve le destin, tu sais. En tout cas, merci pour le verre. Va dormir un peu dans la pièce d'à côté, je viendrai te réveiller quand il bougera.

Pour ma part, je n'avais pas l'intention de dormir. J'étais en si charmante compagnie ! Mais elle avais raison sur un point, peut-être qu'il ne se réveillerai que dans plusieurs heures.

Des grognements à coté de moi me firent comprendre qu'il n'en était rien et qu'il venait d'émerger du sommeil.

- Pfff... même pas le temps de prendre un verre.

Je posa le vin sur une petite table avant d'approcher de mon otage. L'interrogatoire pouvait désormais commencer. Histoire qu'il parle vite, je lui fit boire quelques gorgés de vin.

- Tiens, ça va te réveiller et tu sentiras moins la douleur.

Il ne refusa pas le vin et me remercia d'un faible grognement incompréhensible.

- Gnieuh... Qu'est-ce que vous voulez de moi ?

Je pris une voix calme et posée. Avec un ton neutre et une expression dure sur le visage. Il fallait qu'il comprenne que je ne plaisantais pas.

- C'est simple, le nom de ton employeur. Tu sais, le type qui vous a chargé, toi et ton copain, de me dérober cette lettre et même de me tuer si il fallait.

- Je peux pas te dire son nom, sinon je me fais tuer.

Je sortis doucement mon couteau de son étui. J'espérais ne pas avoir à l'utiliser.

- Et si tu ne me dis pas, c'est moi qui te tuerais.

- Bon... D'accord... Il s'appelle Carlito.

Je rangea mon couteau, il était docile ce petit.

- D'accord, et pourquoi il veut récupérer cette lettre.

- Ça je sais pas, il nous a juste dis: " Il faut récupérer cette lettre, sinon je risque bien de me mettre en colère." Et Carlito en colère, c'est pas bon !

Cet homme, ce Carlito, il devait sûrement peu apprécié mon client. Voila pourquoi il intercepte son courrier. J'aurais des questions à poser à mon client demain... mais pour l'instant, cet homme m'avait dit tout ce qu'il savait, et il ne m'était plus utile. Je ressortis mon couteau et trancha d'un coup sec les liens qui le retenait.

- Tiens, tu peux partir, mais dans ton état je te déconseille d'essayer les coups fourrés. Vu ce que tu nous as dit, tu peux plus retourner voir Carlito. Va plutôt essayer de retrouver ton ami qui c'est enfui après la bataille.

Sans demander son reste, le voleur sortit de la boutique en boitant. J'étais certains qu'il ne me causerait plus de tort. Je me retourna vers Iryo qui était restée silencieuse durant tout l'interrogatoire, de même que Francis, qui lui dormait profondément sur une table. J'affichais un large sourire presque candide.

- Bon, on le prend ce verre ?

Le réveil de l'inconnu ne fit pas énormément plaisir à Magini. Il lui fit avaler quelques gorgées de vin avant de commencer l'interrogatoire. L'homme but les gorgées avant de gémir :

Gnieuh... Qu'est-ce que vous voulez de moi ?

C'est simple, le nom de ton employeur. Tu sais, le type qui vous a chargé, toi et ton copain, de me dérober cette lettre et même de me tuer si il fallait.

Je peux pas te dire son nom, sinon je me fais tuer.

Magini sortit un couteau de sa poche avant de l'approcher doucement du voleur :

Et si tu ne me dis pas, c'est moi qui te tuerais.

Bon... D'accord... Il s'appelle Carlito.

D'accord, et pourquoi il veut récupérer cette lettre.

Ça je sais pas, il nous a juste dis: " Il faut récupérer cette lettre, sinon je risque bien de me mettre en colère." Et Carlito en colère, c'est pas bon !

Iryo restait muette et immobile pendant tout l'interrogatoire, enregistrant chaque information que donnait le voleur. Magini le libéra et lui dit :

Tiens, tu peux partir, mais dans ton état je te déconseille d'essayer les coups fourrés. Vu ce que tu nous as dit, tu peux plus retourner voir Carlito. Va plutôt essayer de retrouver ton ami qui c'est enfui après la bataille.

Sans demander son reste, le voleur partit en boitant. Iryo regarda Magini en souriant, contente que cette histoire ait une fin, et il lui dit en souriant à son tour :

Bon, on le prend ce verre ?

Iryo leva le sien en souriant toujours :

Je n'attendais plus que toi. Santé et contente que cette mauvaise histoire ait une fin relativement heureuse.

Elle trinqua avec Magini et goûta l'alcool avec précaution : hum, un bon vin, mais il ne faudrait pas en abuser. Elle en but une gorgée avant de demander :

Cette fois, tu vas pouvoir te reposer un peu. Mangeons un morceau et ensuite, je te préparerai la pièce à côté de ma chambre pour que tu puisses dormir. Ça te va ?

Iryo acquiesça et leva son verre avec moi.

- Je n'attendais plus que toi. Santé et contente que cette mauvaise histoire ait une fin relativement heureuse.

Nous trinquâmes ensemble. J'étais moi aussi content que cette mésaventure soit finie. Ce "Carlito" allait me laisser tranquille maintenant que j'avais neutralisé ses deux hommes. Enfin, j'espérais. Nous bûmes deux ou trois gorgés. Le vin était vraiment délicieux. Un arôme fruité et doux, j'en prendrais une bouteille avant de repartir.

- Cette fois, tu vas pouvoir te reposer un peu. Mangeons un morceau et ensuite, je te préparerai la pièce à côté de ma chambre pour que tu puisses dormir. Ça te va ?

J'acquiesçais en souriant.

- Merci beaucoup. Je ne veux pas prendre le risque de retourner à l'auberge et de me faire agresser parce que mon client est dans les parages.

Après une autre gorgée de vin, je me leva de mon siège et alla servir le repas que j'avais préparé. Il était frugale mais c'était mieux que rien. Je tenais à exempter mon amie de cette tâche, pour la remercier. Une fois tous deux attablés, nous palabrâmes longtemps, j’eus quelques rires incontrôlés et je m'en excusais promptement. Était-ce l'œuvre du vin ?

Après le repas, j'aidais Iryo à préparer ma chambre, elle était simple mais ça me convenait parfaitement. J'installais Francis dans une partie du lit, il dormait toujours profondément. Après cette brève installation, je me retourna vers Iryo.

- Bonne nuit ma chère, et merci pour tous.

Magini acquiesça en souriant à sa proposition :

Merci beaucoup. Je ne veux pas prendre le risque de retourner à l'auberge et de me faire agresser parce que mon client est dans les parages.

Il but une gorgée avant de se lever pour aller chercher le repas qu'il avait préparé avec Francis quelques instants plus tôt. Frugal, mais délicieux malgré tout, ce qu'apprécia Iryo. Même si elle n'avait pas forcément un grand appétit, elle aimait quand même se régaler, et le repas du duo lui suffisait amplement. Ils discutèrent longtemps, de choses diverses et variées, mais Iryo ne chercha nullement le vrai nom de Magini. Après tout, elle s'en fichait un peu, de sa véritable identité ; pour elle, il était Magini, point à la ligne.

Après le repas, ils se mirent à préparer la chambre que prêtait Iryo à Magini. Ce fut rapide, à la fin il posa Francis qui dormait profondément sur le lit avant de se tourner vers Iryo :

Bonne nuit ma chère, et merci pour tous.

Iryo sourit et lui répondit :

Bonne nuit à toi et de rien, c'était avec plaisir.

Elle sortit ensuite de la pièce en refermant le rideau de perles qui la séparait du reste de la boutique, laissant le soin à Magini de souffler sur les bougies de sa chambre pendant qu'elle allait se couler dans les bras de Morphée.

Mon amie me sourit avant de me souhaiter bonne nuit à son tour.

- Bonne nuit à toi et de rien, c'était avec plaisir.

Puis elle se retira de la pièce pour aller dans sa propre chambre. De mon coté, je me prépara pour la nuit et souffla les quelques bougies qui éclairaient la pièce avant de moi-même m'installer dans le lit aux cotés de Francis qui ronflait paisiblement.

[...]

Quand mes paupières s'ouvrirent le lendemain, le jours venait à peine de pointer. Les tout premiers rayons du soleil levant traversaient la fenêtre pour éclairer mon visage et en particulier mes yeux. J'étais ébloui dès mon réveil, c'était sublime !

- Qu'est-ce qui se passe ? Je suis mort ?

La voix de Francis à mes cotés me rappela que non, et accessoirement que je venait de le réveiller.

- Mais non t'es pas mort ! Et merci, je voulais encore dormir moi !

- Rooh ! Désolé ! Mais bon, maintenant que t'es réveillé, je vais pas passer des heures à attendre pour que tu te lèves tout seul ! Aller debout !

- Non ! Non ! Non ! Pourquoi moi ?!

- T'avais qu'a pas me suivre !

L'écureuil grommela quelques paroles avant de se lever, il portait son armure même pour dormir, je me demandais en permanence comment il faisait pour arriver à s'endormir avec un truc pareil ! Enfin bon, je me leva également et me rhabilla en vitesse avant de sortir de la pièce, mon ami traînant les pattes derrière moi. Iryo n'était pas encore levée, ce qui me donna une idée que je partagea avec Francis en chuchotant.

- Hey ! ça te dirait pas qu'on prépare le petit déjeuner ?

- Ouais mais on a pas de nourriture banane !

- Oh ! Y'a sûrement une boutique d'ouverte ! Aller viens !

Sans lui en donner le choix, je l'embarqua sur mes épaules avant de sortir de la boutique hâte. La ville était encore un peu endormie mais il y avait effectivement une épicerie déjà ouverte. Je fis quelques courses tout en remarquant que je commençais à manquer d'argent. Repartant, un sac bien rempli à la main, je retourna dans la boutique pour y préparer le repas. Avec l'aide de Francis, nous finîmes rapidement. Je mis la table avant d'y servir le repas. Celui-ci était composé d'œufs au plat mis sur une tranche de pain ainsi que d'un chocolat.

En attendant que la jeune femme sorte de son sommeil, moi et Francis nous discutâmes de chose et d'autre. Quand finalement, au bout d'une dizaine de minutes, Iryo sortit de sa chambre, encore un peu endormie. J'esquissais un large sourire en la voyant.

- Bonjour Iryo !

Francis m'imita, perché sur la table.

- Bonjour !

- Tu as bien dormis ? Nous avons préparés le petit-déjeuner. J'espère qu'il te plaira.

La nuit d'Iryo fut longue et tranquille, rêvant de son excursion à Drayame avec Artanis, l'étranger qu'elle avait rencontré quelques temps plus tôt et qui l'avait sauvée d'une mort certaine. Puis la journée qui venait de s'écouler revint dans son esprit une bonne partie de la nuit. Au moins, il n'y avait pas eu trop de blessés dans l'histoire...

Lorsqu'elle se réveilla, quelques heures plus tard, ce fut grâce à l'odeur alléchante d'un petit déjeuner préparé avec soin. Magini se serait-il levé avant elle ? Très probable... Pas encore totalement réveillée, la jeune femme se leva et se rendit à la cuisine, où elle trouva par un Magini et un Francis prêts à servir le petit déjeuner. Tout souriants, ils lui souhaitèrent le bonjour :

Bonjour Iryo !

Bonjour !

Tu as bien dormis ? Nous avons préparés le petit-déjeuner. J'espère qu'il te plaira.

La jeune femme sourit avant de leur dire :

Vous êtes gentils, mais il ne fallait pas vous donner cette peine... Enfin, ça sent bon, autant y faire honneur. Encore merci.

Elle déposa un baiser sur la joue de Magini et sur le museau de Francis avant de s'asseoir, suivie par le duo. La journée commençait bien...

Mon amie semblait avoir passée une excellente nuit, ce qui me réjouissais. Elle nous sourit avant de nous répondre.

- Vous êtes gentils, mais il ne fallait pas vous donner cette peine... Enfin, ça sent bon, autant y faire honneur. Encore merci.

Puis elle vint déposer un baiser sur ma joue et sur le museau de Francis, qui jubila. Nous nous installâmes ensuite à table et commençâmes à manger. J'étais fier de moi, je trouvais que j'avais bien réussi le repas. Nous conversâmes tous les trois en s'esclaffant et en plaisantant. Nul doutes, Iryo était de très bonne compagnie et j'étais ravi de la compter parmi mes amis. Le repas continua et finalement se termina dans la même ambiance, faite de rires et d'une chanson de Francis. J'avais l'impression d'être dans une taverne ! Nous sortîmes enfin de table et je la débarrassais avant de laver les quelques pièces de vaisselle que nous avions utilisés. Finalement, je me retournais enfin vers mon amie.

- Bien, il est temps que j'aille récupérer mon salaire pour avoir risquer ma vie ! Hahaha !

J'embarquais Francis sur mon épaule avant d'emboîter le pas d'Iryo et de sortir de la boutique afin de prendre la direction de l'auberge. Arrivés devant, j'entendais pour ma part des bruits inquiétant dans l'auberge. C'était pas bon, je m'y précipita sans attendre pour y découvrir quatre hommes, plus grands et mieux armés que les voleurs de la veille, qui brutalisaient un homme qui devait sûrement être mon client. La colère me submergea en quelques instants. Aucune once de peur. Ces brutes étaient en train de me piquer mon salaire à l'œil et ils allaient pas s'en tirer !

J'attrapais en vitesse un tabouret qui se trouvait à proximité et je me préparais à le lancer sur eux. Des grands gaillards comme ça, ça allait pas les tuer !

- He vous ! Vous être en train de frapper le mec qui doit me payer ! Alors dégagez !

Je lance le tabouret aussi fort que je le pouvais. Les quatre hommes se retournèrent tous ensemble et l'un d'eux se prit le projectile sur la tête. Il tomba au sol, assommé. Ouais ! Plus que trois cibles ! Mais trois cibles qui se rapprochais désormais rapidement dans ma direction. Il est évident que c'est moi qu'il voulait, pas les deux autres... Euuuh... un plan ! Ouais bonne idée ! Je me concentrais histoire d'en trouver un. Mon cerveau carburait à toute allure ! ......... Trouvé !

- Courez !

Je poussais Iryo à l'extérieur et pris vigoureusement Francis sur mon épaule. Nous courûmes rapidement dans tous le village, essayant d'échapper à nos poursuivants. Finalement, nous nous cachâmes derrière le chariot d'un marchand itinérant qui faisait énormément de tapage. Aucun doute ! Ils n'iraient pas voir ici ! J'espérais... Complètement essoufflé, le visage rougis par l'effort, je me retournais vers Iryo qui était dans le même état que moi. Sa peau cuivrée, néanmoins, atténuait le rougissement.

- Euuh... T'as des idées ? Parce que moi là je suis à sec !

En réalité, j'avais une ébauche de plan, mais qui concernait mon client. J'espérais qu'il avait profité de notre "diversion" pour s'échapper. Je voulais ma paye ! Et il fallait pour cela que cet homme reste en vie.