Après quelques jours de voyage en partant de la forêt de Flore, Heylë, Alys et Aricie, la nymphe dont l'Elfe avait sauvé la sœur Hongre, arrivèrent à la capitale de Terre, Sen'tsura.

Le voyage s'était déroulé sans encombres, au grand soulagement d'Alys et Heylë. Ne s'arrêtant que pour se restaurer et dormir, ils avaient fait relativement vite et n'avaient eu à craindre aucune attaque de bandits, orcs et compagnie. Tant mieux. Retrouver Voyl au plus vite renforçait la hâte d'Alys à retrouver la ville. Elle qui pourtant se sentait beaucoup plus à l'aise dans la nature...

Ils arrivèrent à une auberge où Alys avait pris l'habitude de se poser chaque fois qu'elle venait. Elle s'approcha du comptoir et lança :

Bonjour patron ! Nous voudrions une chambre pour mon amie et moi-même. Auriez-vous vu sieur Vanguard, ces derniers temps ?

Va pour une chambre ! Et désolé madame, je ne l'ai pas vu. Mais je peux lui faire passer un message comme quoi vous êtes là, il sera content de cette nouvelle.

Je vous en suis reconnaissante de faire ça pour moi, merci beaucoup. Sur ce, nous allons dans notre chambre, nous verrons ce que nous ferons pour le dîner. À plus tard.

Elle adressa un sourire au tenancier et fit signe à Aricie et Heylë de la suivre jusqu'à la chambre, à l'étage. Pfiou, un peu de repos n'était pas de refus...

Suite à un voyage sans grand repos, Aricie commença à noter les changements: moins de forêt, plus de monde, plus de bruit. Ils arrivèrent dans une auberge après un voyage rapide et sans encombre.

Tout ce bruit, j'ai si mal à la tête. Si Alys et Heylë n'était pas là, je partirais en courant. Il y a la plus de gens que je n'en ai vu durant toute ma vie. Allez! Il ne faut pas que je perde de vue Alys... Quels sont ces drôles de lits...Enfin si se sont des lits!

La nymphe ne cacha pas sa surprise et s'assit dessus avec une immense précaution. Les nymphes avaient des lits fait de feuilles posé sur un sol de terre mais rien qui ne ressembla à ce qu'elle avait sous les yeux. Elle continua de regarder la pièce avec curiosité.

Est-ce là ce qu'on appelle une chambre? C'est étrange. Je me sens si lasse et...

Aricie étouffa un cri et regarda son pied nu, une petite épine s'était glissé sous un de ses orteils. Elle avait toujours marché pieds nus et sa longue robe couleur feuille-morte les protégeait du vent et du froid. Mais là pour le coup, des chaussures n'auraient pas été du luxe...

Aurais-tu une pince pour que je puisse enlever cette épine?

Heylë fut content de retrouver sa place de prédilection : sur le lit, aux pieds d'Alys quand elle s'y allongeait. Aricie s'assit délicatement sur le lit, à proximité d'Heylë qui, s'il était un chat, aurait ronronné de bonheur, pendant qu'Alys rangeait leurs affaires, avant de sursauter en entendant Aricie pousser un léger cri. En se retournant, Alys la vit lui demander :

Aurais-tu une pince pour que je puisse enlever cette épine?

L'Elfe s'approcha et s'agenouilla pour regarder le pied de la nymphe : en effet, elle avait une petite épine qui s'était fichée sous un de ses orteils. Alys alla chercher dans la commode un nécessaire à soins rapides que le tenancier prenait soin de laisser pour l'Elfe, et revint en demandant :

Peux-tu tendre ton pied s'il te plaît ? Que je t'enlève cette épine avant que ça ne s'infecte ?

Elle attrapa le pied et repéra l'épine ; en quelques secondes, elle la retira en douceur et désinfecta la plaie avec de l'essence d'achillée en disant :

Et voilà. Par contre, tu ne vas pas marcher pieds nus pendant tout ton séjour ici... Tu voudras qu'on te trouve une paire de chaussures ?

Aricie se laissa faire docilement. Elle était soulagée de ne plus avoir mal. Alys ayant désinfectée la plaie, elle se sentit rassurée.

Je crois que cela sera pour le mieux...à moins que tu ne sois prête à m'enlever toutes les épines chaque soir

Elle rit à cette réflexion et s'allongea sur le lit. C'était étrange...Elle se tourna vers Alys et Heylë:

Je préfèrerais, en effet, avoir des chaussures. Même si je pense que cela me fera bizarre d'enfermer mon pied et de ne plus sentir la terre.

Ses réflexions la retinrent dans la salle en bas. Si à présent un murmure leur parvenait de la salle, ce n'était qu'un euphémisme comparait au vrai bruit de celle-ci.

Est-ce que Sen'tsura est aussi bruyante que la salle en bas ?

C'est fou comme les gens peuvent faire beaucoup de bruit. Je n parviens pas à y croire. J'espère pouvoir m'y faire, et assez vite sera le mieux. Je vais voir. Des chaussures ! Moi qui n'en ai jamais eu besoin. Et bien, il y a un début à tout, comme on dit.

Aricie répondit, soulagée de ne plus avoir mal :

Je crois que cela sera pour le mieux...à moins que tu ne sois prête à m'enlever toutes les épines chaque soir.

Elle rit et s'allongea sur le lit, découvrant le nouveau confort de la ville, pendant qu'Alys finissait de ranger les affaires. La nymphe se tourna vers l'Elfe et son Familier avant de répondre :

Je préfèrerais, en effet, avoir des chaussures. Même si je pense que cela me fera bizarre d'enfermer mon pied et de ne plus sentir la terre.

L'Elfe hocha la tête, et s'apprêtait à répondre quand Aricie demanda :

Est-ce que Sen'tsura est aussi bruyante que la salle en bas ?

L'Elfe répondit à ses deux phrases en finissant de ranger leurs affaires :

Pour répondre à ta première interrogation masquée, il existe des paires de chaussures qui font en sorte que tu n'aies pas le pied comme enfermé tellement elles sont légères. Nous irons t'en acheter une paire tout à l'heure si tu le désires.

Ensuite, pour répondre à ta seconde interrogation, Sen'tsura est plutôt animée le jour, la nuit, elle est relativement calme et surveillée par les gardes. Tu peux donc dormir tranquille la nuit.

Elle referma le dernier tiroir avant de se planter devant Aricie pour lui tendre la main :

Sur ce, allons faire les boutiques ! Tu es prête ?

Elle aida la nymphe à se relever pendant qu'Heylë descendait de son perchoir : il aurait tout le temps de faire une sieste après les boutiques... En espérant que ça ne dure pas trois heures.

Aricie écouta avec grande attention les réponses d'Alys:


Pour répondre à ta première interrogation masquée, il existe des paires de chaussures qui font en sorte que tu n'aies pas le pied comme enfermé tellement elles sont légères. Nous irons t'en acheter une paire tout à l'heure si tu le désires.

Ensuite, pour répondre à ta seconde interrogation, Sen'tsura est plutôt animée le jour, la nuit, elle est relativement calme et surveillée par les gardes. Tu peux donc dormir tranquille la nuit.

Après avoir tout rangé, Alys proposa d'aller faire les boutiques. Aricie hocha la tête et la suivit sans un mot.

Aller faire les boutiques! Quelle drôle d'expression. Mais bon...voyons voir

Elle suivit tranquillement Alys au travers des rues, émerveillée par tous ce qu'elle voyait et abasourdi par tout ce qu'elle entendait car la ville était bruyante et il y avait un nombre incroyable de personnes....

Le trio se rendit en ville, Aricie émerveillée par la vie qui animait Sen'tsura en journée. Heylë en tête, Alys emmena la nymphe jusqu'à une boutique de chaussures où, pour une fois, il n'y avait pas de clientes hystériques qui s'arrachaient les dernières chaussures à la mode.

Elle regarda autour d'elle quand un homme, la trentaine, bien habillé et surtout bien chaussé, s'approcha d'eux et demanda :

Puis-je vous aider mesdames ?

Oui, peut-être. Nous cherchons une paire de chaussures pour mon amie ici présente, mais pas n'importe quelle paire. Auriez-vous la paire qui fait en sorte que le pied ne soit pas comme "enfermé", si vous voyez ce que je veux dire ?

Bien sûr que je vois ! Ne bougez pas, je vais prendre les mesures de votre amie et aller en réserve pour voir si on en a dans sa taille de pieds.

L'Elfe hocha la tête et invita Aricie à se laisser mesurer le pied par le vendeur. Quand il eut fini, il remercia la nymphe avec un sourire avant de filer dans la réserve, laissant les deux femmes et le renard seuls dans le magasin.

Aricie suivit tout simplement ses amis jusqu'à la boutique. L'homme pris la mesure de son pied. Il partit ensuite dans la réserve comme il l'avait dit. Il en revint avec deux paires de chaussures.

Voici deux paires qui pourraient vous convenir.

S'il y avait une différence quelconque sur la taille ou la forme des deux paires, Aricie n'en vit aucune. L'une des paires était bleue claire, l'autre de couleur vert foncé. Aricie les essaya toutes les deux à tour de rôle comme le vendeur l'avait recommandé puis mis un pied dans l'une l'autre dans l'autre et vice versa. Hélas, la pauvre nymphe ne savait que choisir. Aucune des deux ne lui faisait mal, aucune des deux n'avait sa préférence. Elle se souvint alors de son souhait: ne pas sentir qu'elle portait des chaussures. Hors, même si en cet instant c'était difficile de l'oublier, elle ne parvenait pas à oublier que son pied était dans la paire bleu. Elle regarda alors Alys et lui dit:

Je prendrais les chaussures vertes.

Elle enleva la paire qu'elle portait et laissa Alys réglait ce qu'il y avait à régler. Aricie s'agenouilla près d'Heylë qu'elle caressa.

Le vendeur revint avec deux paires de chaussures, une bleue claire et une autre verte foncée, avant de dire :

Voici deux paires qui pourraient vous convenir.

Alys sourit en voyant Aricie essayer les deux paires, indécise, pendant quelques minutes. Ce qui distinguait la nymphe des autres femmes qui faisaient les boutiques, c'est que la jeune femme n'était pas hystérique en essayant les chaussures. La nymphe se décida enfin, se tournant vers Alys pour lui dire :

Je prendrais les chaussures vertes.

Alys se rendit au comptoir et donna au vendeur ce que valait la nouvelle paire d'Aricie, avant de repartir avec elle et Heylë. Un retour à l'auberge s'imposait à présent, Alys n'aimait pas traîner dans les rues, surtout quand il y avait du monde...

Ils arrivèrent bien vite à l'auberge et Alys emmena Aricie dans la chambre, précédée par un Heylë qui avait hâte de retrouver le lit. Une fois tout le monde rentré, l'Elfe ferma la porte et demanda à son amie :

Ravie de voir qu'elles te plaisent, tes nouvelles chaussures. En plus, elles sont jolies. Veux-tu manger quelque chose ?

Aricie sortit de la boutique, ses chaussures au pied. Elle n'avait pas de fierté à porter des chaussures. Cela avait été une nécessité dont elle se serait bien passée. Elle avançait prudemment, doucement. La différence était notoire entre les deux : elle n'avait plus de sensation au niveau du pied, elle ne savait plus vraiment sur quoi elle marchait.

Petit à petit, ses pas se firent plus fermes. Elle gagna en assurance et réussit à marcher de manière convenable sans parvenir à retrouver sa marche habituelle. Ils arrivèrent enfin à l'auberge et Aricie fut heureuse de se rasseoir sur le lit. Alys lui dit alors:

Ravie de voir qu'elles te plaisent, tes nouvelles chaussures. En plus, elles sont jolies. Veux-tu manger quelque chose ?

Je te remercie. Quant à manger, je ne prendrais pas grand chose. Une soupe me suffira.

La foule et le bruit étourdissait la nymphe et la rendait un peu nauséeuse. Elle s'allongea sur le lit. Elle était heureuse de pouvoir un peu se calmer et de ne plus sentir sa tête tournait. Elle ne se plaignait pas et s'imputait à elle-même le malaise. Qui d'autre pouvait être responsable à part elle?

Je te remercie. Quant à manger, je ne prendrais pas grand chose. Une soupe me suffira.

Alys sourit en voyant son amie s'allonger de fatigue sur le lit. Sen'tsura savait rendre fébrile n'importe quel étranger, y compris une nymphe qui a passé sa vie dans la forêt de Flore... Elle sortit doucement de la chambre et descendit rejoindre le tenancier pour lui dire :

Vous pourrez nous faire monter deux soupes de légumes et une gamelle de viande s'il vous plaît ? Et des nouvelles de Voyl ?

Entendu, je vous prépare ça tout de suite. J'ai transmis un message à votre compagnon disant que vous étiez rentrée et que vous l'attendiez à mon auberge, normalement il devrait l'avoir reçu, depuis le temps.

Entendu, merci beaucoup.

Elle adressa un sourire au tenancier et remonta à sa chambre, lançant à Aricie :

Le repas ne va pas tarder, ça va ? Pas trop fatiguée ?

Elle alla farfouiller dans son sac pour voir si elle n'avait pas de quoi faire une infusion de plantes relaxantes, pour permettre à Aricie de bien dormir cette nuit. Après tout, le simple passage entre la nature et la ville pouvait secouer au point de ressentir une grande fatigue. Comme Alys la première fois qu'elle avait mis les pieds à Sen'tsura...

Alys descendit commander le repas et revint pour dire qu'il ne tarderaitpas . Elle lui demanda si elle n'était pas trop fatiguée. Ne sachant mentir, Aricie répondit:

Non, pas trop. Juste un peu étourdi. Cela passera.

Alys fouilla dans un sac tandis que le repas arriva. Aricie fit l'effort de manger sa soupe. Elle s'assit sur le lit et la but par petites gorgées.

Si j'avais su...mais non. Abandonne cette idée. Tout le monde agirait autrement si on était prévenu. Il vaut mieux abandonnée ce genre d'idée. Les choses ce qu'elles sont et rien ne saurait les changer. Je dois m'y faire. J'ai voulu venir ici. Alors je m'y ferais. Je le dois....mais....non...mais

Est-ce qu'on finit par s'y faire?

Cette question lui était venue spontanément. Aricie écouta avec attention tout en reposant la soupe. Elle n'en avait pas bu la moitié et elle n'avait plus soif. Elle fit un immense effort sur elle-même pour rejeter une idée: celle de s'enfuir. Elle en avait envie, mais elle refusa l'idée. Elle ne voulait pas décevoir Alys. Elle sentait au tréfonds de son âme qu'elle avait une forme de devoir envers Alys: elle vait demandé à Alys de l'emmener à Sen'tsura, Alys qui avait aidé Hongre....Elle devait rester au moins quelques jours, au moins cela.

Aricie la rassura sur son état en déclarant :

Non, pas trop. Juste un peu étourdi. Cela passera.

Le repas arriva à ce moment-là, pendant qu'Alys mettait la main sur des feuilles de camomille, parfaite pour une infusion relaxante. Elle sentait que la nymphe n'était vraiment pas à son aise, et elle la comprenait. Elle demanda au serveur qui avait monté le repas s'il pouvait lui rapporter de l'eau chaude pour l'infusion, et attrapa son bol lorsqu'il partit.

Aricie lui demanda :

Est-ce qu'on finit par s'y faire?

Alys avala quelques gorgées de soupe avant de répondre en souriant :

Cela dépend. Moi je m'y suis faite plus ou moins, vu que je bouge souvent ça me perturbe moins. Toi par contre, ce n'est pas dit que tu t'y fasses, aussi je comprendrai si tu veux rentrer à Flore. Je peux te trouver une escorte qui t'accompagnera jusque là-bas.

Ceci dit, elle posa son bol et se mit à préparer l'infusion de camomille avec la théière d'eau chaude que le serveur avait montée entre temps, avec deux tasses. Une fois l'infusion prête, elle en versa dans l'une des tasses qu'elle tendit à Aricie :

Bois ça, ça te fera le plus grand bien.

Cela dépend. Moi je m'y suis faite plus ou moins, vu que je bouge souvent ça me perturbe moins. Toi par contre, ce n'est pas dit que tu t'y fasses, aussi je comprendrai si tu veux rentrer à Flore. Je peux te trouver une escorte qui t'accompagnera jusque là-bas.

Que je suis sotte! En effet que cela dépend de ses habitudes...et puis cela ne fait pas plus d'une journée que je suis ici. Le voyage m'aura fatigué et le fait que je ne sois pas habituée à la ville fait que je suis étourdie. Je ne vais pas lui faire de peine. Je vais rester ici. Je n'ai pas dit oui en vain. Voilà, c'est juste la fatigue du voyage...juste la fatigue du voyage.

Elle lui tendit une infusion qu'elle but en silence. Cela la calma et lui fit sentir la fatigue du voyage.

Merci pour tout. Je crois que je vais dormir un peu. La fatigue n'a pas du m'aider à apprécier cette ville. Cela ira mieux une fois reposée.

Elle posa le bol sur le plateau et s'endormit très vite.

J'irais mieux demain. Voilà, j'irais mieux demain. C'est comme ça...voilà,...des roses, elles sont belles. Hongre ? Ma chère Hongre ! Ah on, ce n'est pas toi. Mais qui es-tu? J'ai ton nom sur le bout de la langue, il est très doux...Svel....

Aricie but l'infusion et Alys put voir que ça la détendait et que ça permettait également à la fatigue du voyage de se montrer sur son corps. Elle lui dit doucement :

Merci pour tout. Je crois que je vais dormir un peu. La fatigue n'a pas du m'aider à apprécier cette ville. Cela ira mieux une fois reposée.

Elle posa son bol sur le plateau et s'abandonna à Morphée très vite. Souriante, Alys ramena les draps sur la jeune nymphe et se tourna ensuite vers Heylë pour lui chuchoter :

Je te confie Aricie pendant que je vais faire un tour en bas pour voir si Voyl est arrivé ou pas encore. Veille bien sur elle.

Le renard hocha la tête et alla se placer à côté de la nymphe, fermant les yeux mais gardant ses autres sens en éveil. Alys lui tapota la tête et descendit ensuite dans la grande salle, qui se vidait petit à petit de ses clients. Le tenancier lui adressa un sourire pendant qu'elle s'approchait et lui dit :

Votre protégée a de la chance d'avoir une amie comme vous... Concernant messire Vanguard, il se peut qu'il vienne ce soir, mais tard. Voulez-vous l'attendre ici ?

Je suis descendue justement pour cela, merci beaucoup, lui dit-elle en souriant.

Il lui servit une tasse de lait chaud et engagea la conversation avec elle, lui racontant les derniers ragots de la ville avant qu'Alys ne lui raconte ses pérégrinations par monts et par vaux. Ils auraient largement de quoi s'occuper en attendant...

Elle se réveilla doucement, elle était plus reposée. Elle vit Heylë mais pas Alys.

Elle a du descendre en bas, attendre son ami. Il est très tard, elle doit être fatiguée. Pourquoi n'y ai-je pas pensé plus tôt ? C'est bête, je devrais y penser. Bon, déjà, il faut se lever.

Elle se leva et s'assit sur le lit. Elle caressa doucement le renard puis commença à jouer avec lui. Après avoir bataillé un long moment, Aricie déclara:

- Viens, je vais aller retrouver Alys.

La lune luisait haute dans le ciel et Aricie descendit. Elle s'assit à la table où était Alys. Elle regarda cette dernière et lui dit avec douceur:

- Viens te coucher. Il est très tard et tu dois être fatiguée par le voyage. Il faut te reposer et je suis sûre que si ton ami vient, nous serons prévenus.

Aricie tendit sa main et la regarda avec sollicitude. Elle était très fatiguée, elle-même.

La pauvre, j'ai été beaucoup trop égoïste avec elle. Je me suis reposée sur elle. Pauvre ALys ! Et elle doit s'inquiéter pour son ami. Je vais veiller à ce que demain tout soit prêt pour elle. Ce sera pour le mieux. J'espère qu'elle ne m'en voudra pas trop.

Heylë avait veillé sur le sommeil d'Aricie comme un chien de berger veillerait sur le troupeau de son maître. La nymphe finit par se réveiller et, ne voyant pas Alys, caressa doucement le canidé qui glapit doucement de contentement ; juste après, Aricie lui dit :

Viens, je vais aller retrouver Alys.

Heylë la suivit docilement dans la grande salle de l'auberge, où ils trouvèrent Alys tenant difficilement les yeux ouverts en attendant son compagnon. Aricie s'assit face à elle et lui dit doucement :

Viens te coucher. Il est très tard et tu dois être fatiguée par le voyage. Il faut te reposer et je suis sûre que si ton ami vient, nous serons prévenus.

L'Elfe lui sourit et lui prit la main que la nymphe tendait et lui répondit :

Tu as raison. Tavernier, n'hésitez pas à venir me réveiller si vous apercevez Voyl par ici.

Comptez sur moi, mademoiselle Alys. Filez vous reposer, je veille.

L'Elfe se leva et suivit Heylë et Aricie jusqu'à leur chambre, où elle s'allongea sur le lit en déclarant :

Du coup, Aricie, que comptes-tu faire ? Rester un peu à Sen'tsura ou retourner en Flore ? Dans le second cas, je peux demander au tavernier de préparer une escorte pour t'accompagner, les routes ne sont pas toujours sûres en ces temps troublés...

Elle eut la décence d'attendre une réponse avant de sombrer dans les bras de Morphée, le contrecoup du voyage l'avait bien marquée malgré tout.

Aricie revint dans la chambre soucieuse du repos de son amie. Cette dernière s'allongea et Aricie remarqua qu'elle ne s'était pas trompée. Elle sourit lorsqu'elle entendit Alys se souciait de son avenir:

Je resterais quelques jours mais même si je décidais de repartir, tu n'as pas à te soucier de me voir partir seule. Les routes sont loin d'être aussi dangereuses que tu ne le crois... Dors et ne t'occupes plus de cette question.

L'elfe s'endormit assez vite. Aricie souhaita la bonne nuit à Heylë et à Alys avant de retourner elle-même dans les bras doux de Morphée. La couverture enroulée autour d'elle, on aurait dit une boule, une charmante boule de tissu avec des cheveux. Et cette charmante boule se tournait dans tout les sens que vous désirez. La chambre était paisible et Aricie fut surprise de s'endormir si vite. Elle qui n'avait eu pour lit que les feuilles, elle ne pouvait que trouver le tout moelleux et confortable.

Alys est vraiment une personne adorable et splendide. Je suis vraiment très chanceuse de l'avoir comme amie. Vraiment beaucoup....de....chance...Comme le ciel est beau ! Très beau ! Ah! Te voilà ! Je te croyais loin. Mais non, tu es là. En pleine forme. Tu es gentille ! Dommage qu'il pleuve. Vraiment dommage ! J'aime beaucoup la pluie....les nuages sont beaux, et j'aime marcher...des cailloux ! pas d'herbe ! Où suis-je ?

Aricie répondit pour la rassurer :

Je resterais quelques jours mais même si je décidais de repartir, tu n'as pas à te soucier de me voir partir seule. Les routes sont loin d'être aussi dangereuses que tu ne le crois... Dors et ne t'occupes plus de cette question.

Et Alys et Heylë sombrèrent dans les bras de Morphée à cet instant précis.


Le lendemain matin, Heylë fut le premier à se lever. Encore un peu endormi, il jeta un coup d'œil du côté du lit d'Aricie : il n'y avait personne, ou alors elle s'était bien blottie dans ses draps... Boarf, il verrait bien si elle s'était levée ou pas encore, en descendant dans la grande salle. Il se rendit jusqu'à l'escalier et le descendit en bâillant, avant de croiser le tavernier qui lui lança :

Hé bien Heylë, tu t'es levé avant ta maîtresse ? Le petit déjeuner est prêt, tu veux que je te serve ?

Ma foi, ce n'est pas de refus, merci bien.

Le tavernier sourit, ébouriffa les poils entre les deux oreilles du renard et s'empressa de lui servir son repas favori : du gibier que son fils avait ramené tôt le matin, des cailles plus précisément. Heylë se hâta de les grignoter : miam, que c'était bon... Et Alys qui faisait la marmotte, qu'elle en profite. Après tout, elle en avait bien besoin. Et Aricie ? Dormait-elle aussi ?

Aricie se réveilla et se leva discrètement. Elle enfila ses nouvelles chaussures et descendit dans la grande salle. Elle regarda par la fenêtre, l'aube allait arriver.

Si tôt ! C'est assez inhabituel de ma part ! Ah mais oui ! Je me suis couchée tôt hier soir. D'où le fait que je sois si tôt levée.

Un bruit de pas la fit pivoter. Le tavernier fut aussi surpris qu'elle de la trouver là:

Déjà levée ! Vous perdez pas de temps ! Le petit déjeuner n'est pas encore prêt mais si vous pouvez attendre un peu...

Aricie le coupa d'un signe de la main:

Ne vous embêtez pas pour moi. Je me préparerais toute seule mon petit déjeuner. Vous pouvez me montrer où est la cuisine ?

Déconcerté, le tavernier l'y amena et la vit préparé un bouillon qu'elle but en prenant quelques tranches de pain. Cela fait, elle nettoya le tout et remercia le tavernier complètement abasourdi. Elle lui demanda si la porte était ouverte pour sortir dehors. Comme il se trouva que non, il lui ouvrit et avant de partir elle lui demanda:

Est-ce que vous pourriez me laisser préparer le petit déjeuner à Alys ? Cela me ferait vraiment plaisir de lui emmener.

Le tavernier, pris sous le charme de la voix nymphique, acquiesça et la laissa partir. Elle en profita pour se promener. Un petit garçon s'était coincé entre deux petits poteaux d'un grillage, il criait et la mère était dans tous ses états. La foule autour n'agissait pas. Aricie analysa froidement la situation puis réussi à sortir le petit. Puis, elle lui remit les os en place et ressouda les os. Enfin elle réclama des tissus pour immobiliser le bras et donna des consignes à la mère. Celle-ci la remercia de tout son cœur et lui donna une bourse, Aricie refusa:

Gardez cela pour vous, qu'en ferais-je ?

Finalement, elle ne put refuser et prit la bourse. S'apercevant que le soleil commençait à être bien haut. Elle rentra à l'auberge et s'aperçut qu'Heylë était levé, en train de manger.

Elle ne le dérangea pas et rentra dans les cuisines ou le tavernier la pria avec douceur mais fermeté de sortir et de le laisser préparer le petit déjeuner. Elle parvint, non sans peine, à la laisser lui donner les diverses plats et lui permettre d'emmener le plateau à Alys.

Elle retourna à la salle commune et retrouva Heylë, elle s'installa prêt de lui, s'apercevant qu'il avait bientôt fini de manger:

Bien dormi ?