Le Gender Swap consiste à inter-changer le sexe de son personnage. Autrement dit, si c'est un homme celui-ci deviendra une charmante demoiselle, et vice versa !
→ Vous avez dit concours ?
Exactement ! Afin de pimenter un peu votre vie sur TM, nous avons décidé de vous proposer ce concours. Le but du jeu est très simple : il s'agira de produire un texte où vous jouerez votre personnage... A l'inverse de son sexe habituel ! La scène peut être cocasse, sérieuse...etc. A vous de choisir l'atmosphère que vous voulez en dégager !
Sachez que nous récompenserons les écrits les plus pertinents quant aux caractères de vos personnages, les plus originaux également. Il n'est donc pas forcément nécessaire d'avoir une plume incroyable pour gagner ce concours tant que les idées sont là et que vous faites passer un excellent moment au jury ! Le but premier est que vous y preniez plaisir, vous et vos lecteurs !
Voici quelques petits points qui pourront vous aider :
Votre scène peut se situer dans une réalité alternative où votre personnage est son inverse depuis toujours.
Elle peut également se situer dans un changement soudain, causée par x ou y raisons magiques. Il faudra donc décrire la réaction de votre personnage face à sa brusque inversion !
Sentez-vous libre de mettre en forme votre post, d'y ajouter des images, du codage, d'autres créations au sujet de votre gender swap... Un joli rendu est toujours plus appréciable !
→ Comment participer ?
Il suffit de m'envoyer vos écrits par mp, et une fois la date butoir atteinte le jury se réunira pour décider d'un gagnant !
Vous disposez d'un mois à compter de ce jour pour participer à ce concours ! C'est à dire qu'à partir du 19/06/14 au soir, les participations seront officiellement fermées et les résultats seront donnés !
Pourquoi un délai aussi long ? Le forum est actuellement très calme, et beaucoup d'entre vous sont pris dans les examens, les vacances, les projets pour cet été... Chose que nous comprenons parfaitement !
Sachez également que lors des résultats nous publierons absolument toutes vos créations pour le plaisir des yeux ! Pensez à vos lecteurs qui vont énormément rire en vous découvrant d'un tout autre genre !
→ Et nos récompenses alors ?
Grand gagnant : 50 ABs + Un titre honorifique 2ème sur le podium : 30 ABs 3ème sur le podium : 20 ABs
Sachez également que tous les participants recevront chacun 10 ABs !
Bonne inspiration et tous à vos plumes ! o/
Malice
Jeu 19 Juin - 12:28
Dernière ligne droite du concours : vous avez jusqu'à ce soir minuit pour m'envoyer vos textes ! Passé ce délai le concours prendra fin et le jury pourra délibérer !
Malice
Lun 23 Juin - 17:35
Les Résultats
Tout d'abord, je tiens à dire un grand merci aux participants qui se sont montrés nombreux comparé à la plupart des événements que nous tentons d'organiser. Cela fait plaisir de voir tant d'engouement mêlé à une grande qualité d'écriture ! Nous avons eu un mal fou à vous départager, et pour certain, cela n'a vraiment tenu qu'à un fil...
Quelle que soit votre place dans les résultats, soyez donc fiers de votre participation ! Vous avez fait l'effort de participer à la vie du forum et vous l'avez très bien fait.
Après cette petite introduction, voici les résultats du podium que vous attendiez tous !
3ème sur le podium : 20 ABs
Et c'est....
Andromaque qui remporte cette troisième place ! Félicitation à elle !
2ème sur le podium : 30 ABs
Et c'est...
Ashae qui remporte cette deuxième place ! Félicitation à elle !
Grand gagnant : 50 ABs + Le titre honorifique « Gagnante du concours Gender Swap »
Et c'est...
*roulement de tambours*
Nawel qui remporte la première place, la grande gagnante de ce concours ! Félicitation à elle !
Un grand bravo également aux autres participants, car non, il ne faut pas oublier qu'eux aussi ont sué sang et eau pour participer !
Trataïr, Aeon, Harald et Gwandyr recevront donc également chacun 10 ABs !
Vous pourrez trouver ci-dessous les textes des participants. Comme la longueur était trop grande pour le forum, je les ai postés en deux fois !
Sentez-vous libre par ailleurs de réagir à la suite, ne serait-ce que pour féliciter les gagnants ou donner votre avis tant que cela reste respectueux et bon joueur.
Bonne lectuuuure ! ~
Malice
Lun 23 Juin - 17:35
Nawel
Spoiler:
Quand, dans une chambre, il ne se passe pas forcément ce que l'on croit...
Nawel s'étira. Spectacle attendrissant que de la voir ainsi, au réveil, à mi-chemin entre le rêve et la réalité. Les yeux toujours fermés, elle eut un long bâillement qui plaqua ses oreilles en arrière et émit un petit soupir fatigué. Puis, se levant d'un pas vacillant et frottant ses paupières collées par le sommeil, elle se planta devant la glace et posa son regard sur la personne qui se tenait dans le miroir, logiquement elle-même.
Sauf que cette fois-ci, ce n'était pas d'elle dont il s'agissait.
Au moment où son esprit le réalisa, elle fit brusquement un bon en arrière, se heurta au rebord du lit, s'empêtra les pieds dans la couverture qui traînait là et s'effondra misérablement par terre. Une bataille sauvage s'engagea et ce ne fut qu'une fois debout, le tissu enroulant son corps, qu'elle s'observa à nouveau. De plus près que précédemment. Et avec plus d'attention.
La personne qui se tenait face à elle était un homme. Homme était peut-être un peu fort. Garçon plutôt. Un garçon donc, avec les mêmes yeux ambres, le même visage aux traits fins, le même air innocent et surpris. Les cheveux, en revanche, étaient plus courts, quelques mèches s'égarant seulement jusqu'à son cou. Mais pour le reste, tout était presque à l'identique. On aurait pu croire qu'il s'agissait de son frère. Si tant est qu'elle avait un frère...
D'une main tremblante, elle approcha ses doigts de sa nuque, s'attendant à toucher son éternelle chevelure rousse. Mais ils ne rencontrèrent que le vide. Une hypothèse émergea alors dans son esprit. L'hypothèse que la personne dans le miroir était peut-être elle-même. Une facette de sa personnalité qu'elle n'avait jamais rencontré, mais qui existait visiblement bel et bien, sinon comment aurait-elle pu se retrouver dans un tel état ?
Laissant tomber la couverture, vêtue uniquement d'une tunique de couleur claire, elle s'examina sous tous les angles. Les oreilles étaient toujours là, la queue également. Oh, et en parlant de queue... est-ce qu'elle avait cette... cette chose qu'ont habituellement les hommes ? La tentation était grande de vérifier mais... allait-elle y arriver, allait-elle oser ? Et puis zut, c'était son corps après tout, non ? Usant d'une grande prudence, comme un aventurier découvrant le trésor qu'il a si longtemps cherché, elle souleva un pan de sa tunique. Qu'elle rabattit précipitamment en relevant la tête, les joues rouges. Ah ça oui, elle l'avait, la... le... l'engin. Et du peu qu'elle y connaissait, ce n'était pas un petit gabarie. Cette facette de sa personnalité, qui qu'elle soit, aimait voir les choses en grand.
Ses yeux s'arrêtèrent sur ce qui avait été autrefois sa poitrine. La sienne n'avait jamais brillé par l’opulence, mais là tout de même... c'était plat, on ne peut plus plat. Dans une colère aussi soudaine qu'imprévisible, elle enleva rageusement sa chemise de nuit. Qu'est-ce que c'était donc que ce corps ? Disproportionné, avec un torse maigrichon et un engin énorme. Quel hasardeux coup du destin avait-il voulu la rendre ainsi ? Les dieux de ce monde avaient-ils jugés qu'elle n'avait pas assez de malheur ?
Cependant, un problème demeurait, plus grave encore que la cause de cette inattendue transformation : allait-elle rester ainsi éternellement ? Ses yeux s'agrandirent sous l'effet de la frayeur. Oh, catastrophe... savoir s'imposer, se sentir viril, avoir une voix grave... autant de détails qu'elle se savait incapable d'accepter. Tout cela était terriblement cliché, bien entendu, mais Nawel, n'ayant que quatorze ans et ne s'étant jamais véritablement intéressée au sexe opposé, se retrouvait persuadée qu'il s'agissait de la conduite minimum à adopter pour n'importe quel mâle qui se respectait. Et le pire, le pire dans tout cela, c'était bien de parvenir à se soulager debout. Le noble art d'essayer de viser, sans toutefois tenter de...
Elle réalisa ce à quoi elle pensait et rougit de plus belle. Mais que s'imaginait-elle donc ! C'était indigne d'elle et, pour le moment, n'était pas la première de ses préoccupations. Car un nouvel obstacle se dressait à présent devant elle, de la grandeur d'un mur, d'une montagne, d'une falaise : de quelle façon se vêtir ?
Paniquée, ne parvenant pas à réfléchir de façon cohérente, son cerveau étant visiblement toujours en état de choc, elle se précipita sur la petite penderie et farfouilla fébrilement à la recherche de quelque chose à se mettre. Une robe, non, une tunique, mieux mais pas encore ça, une simple chemise, impossible, la coupe était trop féminine... elle commençait à désespérer quand elle finit par tomber sur un vêtement convenable. Enfin !
Il s'agissait d'un kimono qu'elle n'avait pu s'empêcher d'acheter quelques jours auparavant. De couleur orangé, classique, il pouvait convenir aussi bien à une femme qu'à un homme, excepté peut-être le nœud à l'arrière avec ses motifs fleuris, mais avait-elle d'autres choix ?
Maladroitement, n'étant pas habituée à son nouveau corps, elle s'habilla et se rinça le visage dans un seau situé près de son lit. Puis, d'un pas chancelant, elle se dirigea vers la porte. Ses doigts longs et fins, si semblables et si différents des siens à la fois, effleurèrent la poignée. Elle prit une profonde respiration. Ferma les yeux. Les rouvrit. Respira une nouvelle fois.
Et, tremblante, elle actionna le mécanisme avant de se glisser à l'extérieur...
Ashae
Spoiler:
Les hommes n'ont pas de cerveau
Une forme remua à côté d'Ashae, qui souriait dans son sommeil. Les mouvements de plus en plus fréquents de son amant de la veille finirent par réveiller la jeune femme, qui se souvint de la soirée fort agréable et la nuit trépidante qui l'avait suivie, dans une auberge des quartiers commerçants de Sent'sura. Elle dégusta ces petits moments de plaisir, leurs peaux se caressant, entremêlés dans les draps, le soleil les réchauffant doucement. La jeune femme n'avait pas envie de repartir tout de suite. Gardant les yeux fermés pour ne rien perdre des frissons qui parcouraient sa peau, elle caressa le dos de l'homme du bout des doigts, l'incitant à se retourner pour qu'ils puissent recommencer ce qu'ils avaient arrêté au petit matin. Comprenant qu'elle l'avait gagné en le sentant bouger de nouveau, elle ouvrit les yeux pour voir son visage... pas du tout émerveillé comme elle l'avait espéré. Nawyr arborait une expression horrifiée sur son beau visage elfique déformé par la surprise et le dégoût. Il rejeta les draps au loin et sortit du lit en criant, se réfugiant dans un coin de la chambre. La jeune femme crut d'abord à une mauvaise plaisanterie mais finit par comprendre qu'il devait y avoir un problème. Elle posa alors son regard sur elle-même.
Ou plutôt sur lui-même, aurait dû-t-elle penser. Sa poitrine, disparue. Remplacée par un torse musclés. Ses mains douces et féminines avaient laissés leur place à des mains légèrement poilues et vigoureuses. Et plus bas... Un petit cri sortit du fond de la gorge d'Ashae, bien trop grave pour réellement venir d'elle. Ashae sortit en vitesse du lit pour regarder son corps nu. Celui d'un homme. Elle tâta son visage... Il ressemblait à celui qu'elle connaissait, mais en plus saillant, plus masculin... Ses cheveux avaient la même texture mais étaient légèrement plus courts... Nawyr continuait à crier et respirer très fort dans son coin de la chambre et Ashae lui demanda de se taire. Il s'exécuta, bien trop surpris pour comprendre quoi que ce soit. Il balbutiait des mots incompréhensibles et Ashae dut bien admettre que cette situation semblait aussi étrange pour Nawyr que pour elle. Elle fouilla dans sa mémoire pour savoir si elle avait pu boire du sang dans la nuit, se transformant ainsi en quelqu'un de différent, mais elle ne trouvait vraiment pas. Elle avait simplement passé la nuit avec Nawyr, s'était endormie et à son réveil, elle était un homme.
- Ecoute Nawyr, je sais pas ce qui arrive à mon corps, mais je pense que tu devrais partir là... Parce que bon... C'est pas très normal quoi... - Mais hier... Hier... On a quand même pas couché... ensemble... - Bah euh... si... C'était même plutôt bien... Tu avais l'air d'apprécier !
Un nouveau regard horrifié s'installa sur le visage de l'elfe. Ashae comprit la méprise et essaya de s'expliquer mais Nawyr avait déjà ouvert la porte et avait disparu dans le couloir, nu comme un ver. Elle entendit des cris et comprit qu'on arriverait bientôt dans sa chambre. Elle n'avait aucunement envie d'être retrouvée dans cet état et se précipita vers ses vêtements, mais s'aperçut rapidement que c'était une mauvaise idée: elle était plus grande et musclée, et ne pourrait pas entrer dans ses anciens vêtements. Elle récupéra alors ceux qu'elle avait fougueusement enlevé à Nawyr la veille et les enfila. Il lui manquait encore une botte, introuvable, quand elle entendit un bruit de sifflet et des pas lourds dans le couloir. La garde ? Il ne manquait plus que ça ! Le nom et le visage d'Ashae commençait à être connu des autorités, il fallait qu'elle s'en aille au plus vite... Elle s'arrêta en pleine action, souriant. Elle avait changé de visage, en réalité. Donc non, elle n'avait pas à se cacher. Ashae finit de s'habiller et prit la dague qu'elle avait glissé dans ses vêtements la veille puis attendit sachement la garde. Ceux-ci ne firent pas trop attendre. Ils étaient trois, et elle les avait déjà rencontré à plusieurs reprises, il s'agissait de l'une des patrouilles du quartier marchand, qu'elle parcourait souvent de long en large pour remplir ses poches (le quartier, pas la patrouille). Elle leur sourit et leur demanda ce qu'elle pouvait faire pour eux. Les trois gardes lui demandèrent alors de décliner son identité, sans répondre à sa question.
- Ash... Ashal Niaram. Je suis de passage en ville pour mes affaires. - Qu'est-ce qui vous amène dans cette auberge monsieur ? - Je ne pense pas que cela vous concerne ! Je peux passer la nuit où je veux, avec qui je veux ! - Nous avons croisé un homme nu qui a dit avoir été ensorcelé par un homme qui aurait abusé de lui et volé ses biens. Qu'avez-vous à dire en votre défense ?
Ashae se dit qu'elle aurait mieux fait de partir, en fin de compte. Elle cherchait une réponse à leur donner quand tout à coup elle sentit un picotement au bout de ses membres, comme cela arrivait généralement au début de ses métamorphoses. Oh. Non. Mauvais moment. Allait-elle redevenir elle-même ?
- Ecoutez messieurs, cet elfe a accepté de passer la nuit avec moi, mais j'étais loin de me douter qu'il était si saoul qu'il me prenait pour une femme ! Je n'y peux rien !
Et voilà qu'elle se faisait passer pour un homosexuel... Ashae n'avait jamais eu de relations dans un autre corps que le sien, et elle préférait en général les hommes, même si elle avait eu l'occasion de tester diverses choses. Etait-il possible qu'elle ait effectivement couché avec Nawyr dans le corps d'un homme ? Ce corps pourtant qui ressemblait étrangement au sien, mais en masculin...
Les gardes ne semblaient pas réellement convaincus par l'explication d'Ashae. Ils décidèrent alors de l'emmener avec eux au quartier général, menottée. Le picotement se propageait dans tout son corps. Elle sentit ses cheveux pousser, sa taille baisser. Elle ferma les yeux, elle savait ne pas pouvoir éviter la métamorphose mais elle voulait réellement ne pas changer d'apparence pour une fois ! Serrant les poings, grinçant des dents, elle tenta d'opposer la barrière de son esprit à son corps qui n'en faisait qu'à sa guise. Pendant quelques longues secondes, elle lutta, puis sentit enfin qu'elle gagnait le combat. Elle rouvrit les yeux et vit que les gardes la regardaient bizarrement.
- C'était quoi ça ? - Quoi quoi ? - Vous avez... c'était étrange... Votre visage n'était pas le même pendant une seconde ! - Messieurs, il ne fait pas bon boire pendant votre service ! - Tu te moques de nous le pédé ? - Je ne vous permets pas ! - Tu vas faire quoi ?
Les gardes toisaient Ashae, moqueurs. Elle ne pouvait effectivment pas faire grand chose, et ils n'hésiteraient pas à la maltraiter sous cette apparence. La jeune se demandait si son cerveau avait disparu dans son corps de femme ou si c'était juste la surprise de ce nouveau corps étrange qui l'empêcher de réfléchir comme elle le devait.
- Ecoutez, on peut peut-être s'arranger... - Tu veux nous faire un petit truc ?
Ils éclatèrent de rire.
- Non, certainement pas, je choisis mes compagnons d'habitudes ! Mais j'ai de l'argent, beaucoup d'argent !
Si elle n'avait pas eu les mains attachées, elle se serait donné des baffes de parler si bêtement, mais Ashae n'avait vraiment pas le temps de réfléchir. C'était donc ça d'être un homme.
- Tu veux nous acheter ? Intéressant, tu aggraves tes peines... - Roh, messieurs, acheter est un bien grand mot... Il s'agit d'un échange de service ! Je vous offre une bonne soirée dans un bordel de ma connaissance et vous me laissez partir... - Un bordel de pédés ?
C'était peine perdue, comprit Ashae. Elle se tut alors et se laissa emmener sous les rires moqueurs des gardes. Heureusement, quelques minutes plus tard, la métamorphose prit de nouveau forme, et cette fois Ashae ne l'empêcha pas de se produire. Elle constata la stupeur des trois hommes en s'appercevant qu'ils se trouvaient devant la voleuse qu'ils cherchaient depuis longtemps, et qu'elle avait enlevé ses menottes, suffisamment serrées pour des poignets d'hommes mais pas pour ceux, fins, d'Ashae. La jeune femme ne réfléchit pas longtemps et prit ses jambes à son cou, laissant rapidement derrière elle les trois gardes. Elle revint alors tout naturellement à la chambre qu'elle avait partagé avec Nawyr, qui était assis sur une chaise, nu. Elle entra dans la chambre sans un mot, enleva les vêtements de l'elfe et remit les siens. Aucun des deux ne parla, mais quand la jeune femme s'apprêtait à sortir, Nawyr l'arrêta.
- Je suis désolé Ashae, c'est ma faute. C'est... un truc qui m'arrive souvent... Une espèce de malédiction... J'aurais pas dû paniquer et t'accuser mais... Je savais pas quoi faire et... - C'est toi qui m'avait fait ça ! - Oui, désolé... Mais je ne pouvais pas savoir... Ça n'arrive qu'aux gens ayant une partie de... magie en eux ! Tu ne m'avais pas dit que... - Mais je voulais juste passer la nuit avec toi, je n'allais pas te raconter ma vie non plus ! En tout cas tu m'as mise dans de sacrées embrouilles ! D'ailleurs, je ferais mieux de filer maintenant.
A moitié amusée et à moitié en colère, Ashae caressa du bout du doigt la joue de Nawyr, qui s'excusa encore une fois, puis sortit de l'auberge, se disant qu'elle aurait certainement besoin de son pouvoir pour une prochaine fois. Il fallait donc qu'elle le garde non loin à vue... Même si elle avait maintenant la confirmation que les hommes n'avaient pas de cerveau, et qu'il était capable de faire encore une bêtise du même genre.
Andromaque Note de la participante : Comme il était difficile avec ce perso de faire le genre contraire, j'ai pris le parti de passer de l'asexualisation et de l'androgynie à l’hyper-sexualisation.
Spoiler:
Quand les coutures craquent ... ou l'androgynie perdue
S'il est un fait connu et reconnu en Adhès, particulièrement au sein du culte des Adorateurs de Nayris, c'est bien que l'un des Élu, ou l'une, selon les périodes, est l'incarnation même de l'androgynie faite métamorphe. Ce qui se sait serait que l'individu aurait été trop près des limbes et en serait ressorti changé, à la fois physiquement et psychiquement. Le corps et l'esprit, liés en un Tout, ne se souviendraient plus, ni l'un ni l'autre, si l'être était né homme ou femme, et, dans le doute, s'amusait à osciller entre les deux sexes sans que le propriétaire du corps ne puisse y exercer son contrôle, hormis lorsqu'il usait de ses capacités naturelles pour s'approprier une autre apparence que la sienne.
Ainsi, Andromaque Ardhanarîshvar était parfois homme, parfois femme, et se cachait sous des toilettes unisexes qui camouflaient aux regards des autres les attributs de l'un ou l'autre sexe et parlait d'une façon à ce que l'on ne sache jamais si l'on s'adressait à une damoiselle ou à un sire ... Et tous s'en accommodaient au final, et même parfois l'on s'en amusait ... Et l’Élu, après presque deux siècles d'existence, trouvait cette façon de vivre fort bien appropriée et agréable, trouvant l'amusement et le plaisir partout.
Tout était maîtrisé et l'inconnu n'avait aucune place en cette existence. Jusqu'à ce matin étrange, après cette nuit étrange durant laquelle notre hôte avait goûté un élixir fabriqué par le savant fou qu'abritait son sous-sol secret ... Et voici que le maître des lieux se réveillait ... Voyons un peu comment tout ceci va se passer ...
Hum ... Nous n'aurions pas du boire cette potion ... Il nous semble que notre estomac ne le supporte que trop mal et nous avons l'impression qu'une nichée d'oiseaux est en train de nous picorer le crâne ... Humph ... Notre corps nous semble étrange d'ailleurs ... Ah, l'esprit embrumé au réveil, quelle poisse ... Nous nous sentons si ... bizarre ... Nous nous sentons étrangement différent ... Voyons donc ... Oui, nous sommes homme, nous semble-t-il. Mais ... Mais ! MAIS !!!
Non, cela ne se peut ... Nous rêvons, sans doute, c'est cela ... Quoique ... Un miroir, vite ! Levons-nous, pressons. Hum, nous avons l'impression d'être moins ... plus ... pas nous-même ... Vite, regardons-nous, jetons un coup d’œil à ce mir... DIANTRE ! Quelle est cette blague ? Quel sort nous a été jeté ? Par Nayris, ce ne peut être cette mixture ? Il nous avait assuré que cela était fait uniquement pour lutter contre nos phobies ... Il ne devait rien se passer sur notre saint corps !
Fichtre, nous sommes ... BEAU ! Oui. Musclé. Ce n'est pas si mal ... Mais nous allons être obligé de faire ajuster nos toilettes pour lorsque nous serons sous cette forme. Hum, peut être devrions-nous ne profiter et nous faire faire des tenues plus masculines, de fait ... Oh oui, ces muscles sont si parfaits, si doux, si chauds, si ... Hum, et cette peau toujours aussi glabre ... Nous paraissons si ... puissant ! HA ! Enlevons donc cette tunique, regardons-nous dans notre entièreté, oui ! Oh, ce fessier ! PAR-FAIT ! Nous aimons en toucher de pareils, fermes, forts. Et celui-ci est nôtre ! Et ... OH ! Quelle somptueuse virilité ! Mazette ! Oh oh ! Nous étions déjà heureux de notre sort, mais là ... Hum ... Nous allons vite nous y habituer. Nous allons aimer cela, c'est certain. Oui. Ha ! Oui ! Allons prendre notre bain ! Allons laver notre nouvelle et magnifique longue chevelure, comme fut celle de notre douce Astarté !
Que c'est drôle de voir tous ces regards étonnés sur nous. Même si les domestiques redoublent d'efforts pour faire comme si tout cela était normal. Ils nous observent du coin de l’œil. Ils nous reconnaissent, c'est indéniable, mais le changement est si flagrant. A présent nous sommes un homme, un vrai ! ... Nous nous demandons si le changement sera aussi impressionnant sur notre forme féminine ... Oh, oui, ce sera sublime, nous en sommes certain. Bien, notre bain est prêt. Toutes ces belles bulles et ce parfum de rose, de miel et d'huile douce, tout cela nous ravit !
Bien, déshabillons-nous et offrons à notre beau corps d'éphèbe cette eau parfumée et chaude. Oui, délassons-nous et reprenons nos forces. Ah, notre crâne va déjà mieux, nous ne sommes plus oppressé. Ce bain nous fait le plus grand bien ! Oui ! Ah, quelle délectation ! Quel bonheur ! Ah ... Hum ... Il n'y a pas grand chose de plus agréable qu'un bain comme celui-ci ... Nous nous y plaisons tant que nous nous y plongeons tout entier, laissant l'eau envahir notre chevelure dorée. Et lorsque nous en ressortons nous la sentons ruisseler sur notre peau douce. Ah. Lavons-nous ces mèches soyeuses qui ondulent à cause de l'eau. Oui, cette belle mousse au jasmin sera parfaite. Voilà, ils sont tout doux, propres et humant admirablement bon. Ah, que ce moment est bon ...
Bien, sortons avant que notre peau ne se fripe. Nous sommes intemporel, il serait dommage de ressembler à un vieillard en fin de vie ! Là, ces serviettes sont juste lavées, nous le sentons, elles sont douces et nos domestiques ont pensé à les chauffer avant de nous les offrir. Ils savent y faire avec nos affaires, c'est indéniable. Des serviteurs zélés et talentueux. Nous savons depuis longtemps qu'une telle qualité ne s'bitent qu'en étant bon et juste avec eux. Cela a fait ses preuves. Aucun ne voudrait partir pour travailler ailleurs. Même notre Yogaï ne voudrais devenir plus libre qu'elle ne l'est.
Voilà, notre taille bien faite est ceinte par cette grande serviette en coton absorbant. Nous sommes fier de nos nouveaux muscles alors pour une fois nous ne les cachons point sous notre peignoir de bain. oui, montrons à tous notre puissance physique nouvelle ! Bien, retournons en nos appartements pour nous vêtir d'une toilette qui nous mettra en valeur ! Ah, tous ces regards encore ... Oh, cette jeune donzelle n'a-t-elle pas eu une pensée peu chaste en nous croisant ? Comme c'est touchant ! il faudra peut être l'inviter un soir en notre couche ... Oui, nous allons devoir tester notre nouvelle ... virilité ! Oui !
Bien, qu'allons-nous choisir ... Hum ... Voyo... Oh ! DIANTRE ! Oh ! Ah ! Uh ! Fichtre ! Ah oui, c'est ... Impressionnant ! En femme nous sommes ... MA-GNI-FI-QUE ! Cette taille fine ! Ces cuisses fermes ! Ces ... seins ! Hum ... Nos robes vont être trop petites ... Une chance que nous ayons gardé les toilettes de notre sœur, elle qui a toujours eu plus de rondeurs que nous à la poitrine. Oui, ses corsets seront du plus bel effet à présent sur nous !
Hum ... il va nous falloir faire attention à ces changements, passer d'homme musculeux à femme opulente, cela pourrait nous causer des soucis, plus qu'avant. Hum ... Mais bon sang, que cette poitrine est belle ! HA ! La beauté nous est enfin offerte à son paroxysme ! Nayris nous a récompensé ! Elle nous aime autant que nous l'aimons ! Ah ! Oui, la vie nous sourit, nous allons devenir une puissante créature d'amour et de plaisir ! Ah ! Oui, nous la servirons encore mieux à présent ! Ah ! Nous ...
Et soudain la lumière devint nuit, tout changea autour de notre hôte qui se retrouva à se démener dans ses draps de soie, dans l'obscurité de sa chambre, jusqu'à ce que le rêve prenne fin et que son sommeil le quitte ...
AAAaaaaaah ! Qu'est-ce que ? Nos seins ! Ils ont disparu ! Nous ... nous ... Nous sommes redevenu nous ! Ah, rêve stupide ! ... M'enfin ... Au moins, nous n'aurons point à faire modifier notre garde-robe ...
Harald
Spoiler:
« FIFTY YURI SHADES OF CARDRAK. »
En ce jour, la Reine Dlarah fêtait ses cinquante ans ; comme le voulait la coutume s’organisait en son honneur un tournoi auquel se prêtaient hommes et femmes de Cardrak, guerriers ou combattants, soldats ou simples salinéens : tous étaient invités et beaucoup avaient répondus présents, drapés du rouge caractéristique de leur patrie, plates parsemées des armoiries de la cité libre. Il n’était pas huit heures lorsqu’on vint lui apprendre que la Reine désirait la voir ; placée en bordure du grand lac qui verrait concourir les lutteurs sur glace, le froid mordait sa peau depuis plusieurs heures déjà et pour peu qu’elle avait cherché à dormir la sensation amère d’une nuit blanche pesait sur ses épaules lasse, elle qu’on s’était persuadé d’être en charge du bon déroulement de l’événement quand bien même personne ne l’avait mise au courant. Njørd opina du chef, aboya un dernier ordre au gré des bourrasques salines, tourna les talons ; il n’était pas huit heures mais déjà il se faisait tard et rares étaient les fois où, sans directives claires provenant directement du monarque, sa première huscarl ne se trouvait pas à proximité à la minute même où cette dernière mettait le pied hors de ses appartements – lorsque Njørd ne se trouvait pas déjà à son chevet. Elle traversa la horde de suivantes agglutinées dans l’antichambre sans un regard pour elles, passa la porte d’ores et déjà entrouverte à son intention, la referma silencieusement derrière elle. Déjà, le regard sévère de Dlarah se posait sur elle ; sans attendre une quelconque remarque travaillée à son intention la jeune femme posa genou à terre, rejetant sa cape purpurine en arrière pour mieux s’incliner devant la première dame de Saline, l’ombre d’un sourire voyageant d’un bout à l’autre de l’embrassure de ses lèvres. « Vous m’avez fait demander, votre Grâce. » ce n’était pas une question mais Njørd n’en releva pas pour autant les yeux avec davantage d’assurance, tout au plus impatiente de passer outre les bonnes manières pour honorer à son tour la date de manière autrement plus personnelle. « C'est bon, relève-toi, Njørd, dit-elle, un sourire partagé entre amusement et bonne humeur éclairant son visage d'ordinaire tiraillé par la concentration et le sérieux. » Dlarah avait déjà avancé sa main au-dessus de l'épaule de sa huscarl, la rencontrant lorsque cette dernière se releva. Quand elle fut debout, les doigts de la reine longèrent le tissu qui recouvrait sa peau pour venir caresser son épiderme nu et saisir sa nuque dans une étreinte mêlant la prudence et l'attention d'une mère, et la passion d'une amante. Son autre main, plus discrète, s'était légèrement rapprochée pour se poser sur sa hanche, attirant plus en avant Njørd à Dlarah. Naturellement et mus par l'expérience de plusieurs années, leurs corps s'étaient presque collés l'un à l'autre, maudissant dans leur langage patient les barrières de toutes sortes qui retenaient leur passion. Encore souriante, Dlarah déposa un baiser presque machinal sur les fines lèvres de sa plus jeune aimée. « Ne nous embarrassons pas du protocole, aujourd'hui, veux-tu ? » « Vos désirs sont des ordres, votre Excellence. » la réplique s’accompagnait cette fois d’une mutinerie presque impertinente mais la jeune femme n’ignorait pas où se trouvaient ses limites : si Dlarah levait les barrières Njørd savait que c’était pour mieux l’aider à les franchir, tout comme elle avait peu à peu fissuré ses atours sévères pour la laisser s’y engouffrer à force de patience et d’opiniâtreté. Revenant réclamer un baiser à son tour, la huscarl s’attarda contre sa Reine, juste assez pour flirter avec l’indécence sans jamais l’outrepasser ; ce n’était pas un jeu mais Njørd semblait s’amuser de l’interdit de leur relation. « Les festivités commencent à dix heures ; ce qui vous laisse, en outre, peu de temps pour fêter votre anniversaire comme bon vous semble. » informa-t-elle calmement, glissant son doigt sous l’épingle marqué du sceau de Saline qui retenait sa cape pour la décrocher. « Je ne pourrais espérer mieux. » répondit Dlarah, sentant le long de sa main, dans le bas du dos de Njørd, glisser la cape de leur nation. La reine sentit monter la tension et l'envie chez sa jeune partenaire, et elle-même aurait adoré partager un de ces moments pendant lesquels elles en oubliaient leurs obligations, mais elle n'avait pas fait venir Njørd pour plus d'amour qu'elle n'en recevait déjà. Inspirant longuement, Dlarah serra contre elle la salinéenne, sa main remontant le long de sa nuque, ses doigts se perdant dans ses cheveux châtains. Elle ferma les yeux quelques secondes, profitant du souffle chaud de son amante et protectrice dans son cou. « Nous devons parler, Njørd » lui souffla alors la reine, se défaisant de cette étreinte qu'elle savait sans fin. « De notre cité... et de nous. » Njørd se crispa imperceptiblement aux mots de sa Reine et resta quelques secondes interdite, observant le visage de sa vis-à-vis avant d’hocher la tête en signe d’acquiescement. C’était un sentiment indicible, vicieux et constant ; le jour où Dlarah lui annoncerait le pire sans qu’elle ne puisse rien y faire, observatrice silencieuse et impuissante – et il était toujours plus mordant dans ces instants volés où Njørd sentait son amante lui échapper sans qu’elle ne puisse rien y faire. « Parlons. » souffla-t-elle alors pour acquiescer tout en se laissant tomber dans un fauteuil, rejetant ses cheveux en arrière pour mieux se saisir de deux verres posés sur la table adjacente, remplissant un premier qu’elle repoussa vers son aînée pour mieux se perdre dans le vin qu’elle se servit à son tour, sans jamais détacher ses yeux de ceux, plus clairs mais non moins illisibles, de sa monarque. Dlarah but une gorgée, comme si elle-même souffrait de ce qu'elle avait à annoncer, pourtant son regard d'acier transpirait toujours cette détermination qui ne la quittait jamais bien longtemps. La douceur dont elle avait faite preuve avait disparue comme s'il ne s'était rien passé. « Lysandre a donné l'ordre il y a quelques jours, nous attaquons Sen'tsura » siffla Dlarah entre ses dents serrées. A peine évoquait-elle le jeune empereur que la rage montait en elle, et son verre se mit à trembler légèrement dans sa main. « Cet imbécile ne sait pas ce qu'il fait... » pesta-t-elle, suite à quoi elle but une nouvelle gorgée de vin. Dans le regard qu'elle échangea avec Njørd, elle lut sa volonté, son envie d'accomplir son devoir qui se profilait au détour des paroles de la reine, peut-être déjà s'imaginait-elle affrontant les sbires de la démone, responsable de cette guerre interminable. Peut-être les hauteurs et merveilles corrompues de la capitale Terrianne prenaient forme dans son imaginaire. « Nous partirons dans deux semaines. Toi, tu resteras à Cardrak. » « Je te demande pardon ? » le grognement s’échappa de sa gorge serrée avant même qu’elle ne le réalise ; le vin dessina une vague dangereuse dans la coupe tandis que son sourcil se haussait avec mécontentement, adoptant le tutoiement comme pour mieux répandre un venin salvateur. « Ma place n’est pas à Cardrak. Ma place est auprès de toi. » « Ta place est là où je dis qu'elle est ! » vociféra Dlarah, finissant son vin dans un mouvement rageur, ses yeux jetant un regard sévère sur Njørd. Toutes deux savaient très bien pourquoi la reine voulait la tenir loin de cette bataille, qui était de loin différente de toutes celles qu'elles avaient connues. Sen'tsura était une attaque suicide, Dlarah Wallah l'avait répété maintes fois. Maintenant que l'attaque était planifiée, les départs prenaient des allures d'adieu car si les salinéens étaient redoutables, ils n'étaient pas idiots ; cette offensive était un acte désespéré. « Tu resteras à Cardrak, parce que je l'ordonne ! » « Je mourrais pour toi ! » rugit Njørd à son tour, reposant violemment son verre sur la table tout en se remettant debout ; le déséquilibre causé par sa colère renversa le liquide pourpre en l’éclaboussant et la traînée formée sur ses vêtements déforma son expression assurée en quelque chose de plus maladroit, l’étourdissant d’une odeur d’injustice nauséabonde. « Je mourrais pour vous. » répéta-t-elle en baissant le ton, la voix légèrement brisée, alors qu’elle réalisait qu’elle allait être laissée derrière par la personne qu’elle avait juré de protéger quoiqu’il advienne. Par la seule personne qu’elle ne désirait pas voir partir sans elle. « Je n’existe que pour vous protéger, Kejsarin. » Un temps, presque hésitant. « S’il te plaît. » Dlarah se leva à son tour, à la fois magnifique et terrifiante. « Tu existes pour protéger Cardrak. » dit-elle, se rapprochant à grand pas de sa huscarl. Une nouvelle fois, elle la serra contre elle, avec plus de violence cette fois, comme pour savourer cette réunion, surement l'une des dernières. Dlarah n'en voulait pas à Njørd, elle l'aimait tellement qu'elle ne doutait pas de la violence des sentiments et émotions qui bouleversaient son jugement. La reine elle-même n'aurait voulu de personne d'autre à ses côtés lorsque son dernier souffle viendrait, mais les évènements ne leur laissaient pas le choix. En tant que monarque, elle devait tout faire pour assurer la pérennité de leur cité. « Je n'ai pas besoin de toi pour mourir, Njørd. J'ai besoin de toi à Cardrak, avec notre peuple. Cardrak a besoin de toi pour la guider lorsque je ne serai plus là. » lui murmura-t-elle tout en l'étreignant davantage. Cardrak d’abord, le reste après. Cardrak d’abord, le reste après. Toute à sa morosité, Njørd ne répondit pas immédiatement à l’étreinte, quoique docile entre les bras de Dlarah qui y témoignait là toute l’affection dont elle pouvait faire preuve. La huscarl le savait, mais cela n’empêchait pas de vouloir s’insurger, psalmodiant mentalement la devise de sa patrie pour mieux calmer ses élans vindicatifs. « Tu reviendras. » murmura-t-elle alors, une ardeur nouvelle brillant dans ses yeux tout en plongeant son nez dans le cou de Dlarah, respirant son odeur jusqu’à s’en dégoûter. « Et je t’attendrai. Toujours. » Dlarah l'embrassa de nouveau, non pas sans ressentir au fond d'elle une vive douleur. Ce baiser était une manière de la faire taire, d'annihiler ce sentiment de culpabilité qui la rongeait en lisant dans le regard de Njørd un espoir que sa réaction à chaud lui permettait d'avoir. La reine avait combattu des années durant, elle avait gagné toutes ses batailles, et cette expérience lui permettait assurément de dire qu'elle n'en reviendrait pas. Sent'sura serait la bataille de la décennie, une tragédie pour les deux camps qui marquerait la victoire des démons mais plongerait chaque continent dans une passivité sans précédent pour les dix ans à venir, une période pendant laquelle la nouvelle génération devrait relever leur pays. « Des milliers d'âmes posent leurs yeux sur nous, Njørd, et jugeront nos décisions quand viendra notre heure. Lorsque viendra la mienne, je rejoindrai nos pères, et poserai mon regard sur toi. Et je t'attendrai. » Njørd crispa ses doigts à s’en faire péter les jointures, s’accrochant à Dlarah comme si elle pouvait l’avaler toute entière, l’accueillir en son sein pour la conserver en sécurité le temps qu’il le fallait, l’empêcher de partir, la posséder égoïstement sans avoir à souffrir de ce sentiment dégueulasse qui lui possédait les entrailles. Mais la Reine avait raison et sa huscarl le savait ; en outre, elle lui devait obéissance, aussi opina-t-elle gentiment du chef pour acquiescer, non sans tenter d’effacer de son regard cet éclat douloureux qui n’avait cesse de le hanter – en vain. Damné soit Lysandre et son jeune âge impétueusement stupide. « Très bien. » et dans ce souffle la promesse de ne jamais oublier. Dlarah resta à la serrer dans ses bras quelques minutes encore, souriant légèrement en sentant ses doigts s'accrocher à elle désespérément. Elle était fière de Njørd ; si sa passion avait suscité sa colère, elle s'était rappelé son devoir et ses obligations. Peut-être n'avait-elle pas encore saisi quelle destinée lui promettait Dlarah, mais la situation lui apparaîtrait de plus en plus en claire au fil des jours à venir. La reine allait réunir les chefs de clan de Saline pour la prise de Sen'tsura, tous ceux susceptibles de prétendre au trône une fois les pertes de la bataille annoncée, et suite au discours qu'elle allait donner pour son anniversaire, personne d'autre que la Jansson ne serait légitime. Cette dernière venait de le prouver, elle était bien assez digne de porter la flamme de leur vengeance. « Profitons du temps qu'il nous reste. » murmura Dlarah, passant ses pouces sur les joues rougies de Njørd.
Malice
Lun 23 Juin - 17:36
Gwandyr
Spoiler:
Gwandyr ouvrit les yeux avec une grimace.
-Bon sang…
Posant une main sur sa tête, elle se redressa péniblement sur son lit.
-Je ne commence tout de même pas à avoir une intolérance à la bière ou quoi?!
La rousse grogna et se leva. Elle ne se sentait pas du tout dans son assiette ce matin-là. Enfilant ses habits, pensive, elle jeta un coup d’œil rapide dans le miroir. Et se stoppa net.
-Que…?!!?
Elle ouvrit la porte de sa chambre avec fracas et courut à toute vitesse à travers les couloirs de la caserne. Les gens s’écartaient devant la masse imposante en furie qui leur fonçait dessus. Enfin, la guerrière trouva Victo. Hors d’haleine, elle l’apostropha.
-Général! C’est horrible!
Le démon commença à se retourner. Voyant la chevelure rousse si connue, il répondit:
-Oh, Gwand…
Mais il fut coupé par la vision qui s’offrit à lui. Ce n’était pas comme il l’attendait la cavalière wyvern, mais un homme barbu. Certes, il avait ces cheveux de feu bouclés tant reconnaissables, mais cette barbe à tresses était des plus inattendues. Bien que la soldate n’était pas très féminine dans sa manière d’être, elle ne manquait pas d’attributs qui prouvaient son sexe. Mais à, il s'agissait sans aucun doute d'un être masculin. Le Féral fronça les sourcils.
-Excusez-moi, je vous ai pris pour quelqu’un d’autre… Que puis-je pour vous?
Gwandyr se rapprocha alors dangereusement de son visage, le regardant droit dans les yeux.
-Ces yeux, tu les vois Victo? Et t’as pas intérêt à te foutre de ma gueule!
-Gwandyr…?
L’Ours(e) soupira en revenant à une distance convenable.
-Oui c’est bien moi… mais ce n’est pas mon corps! C’est pas possible!
Le noiraud éclata de rire, malgré la menace et le regard tueur que lui envoyait la/le barbare.
-Dis-moi où est le guérisseur, ou le magicien, ou quiconque pourrait résoudre ça!
Se reprenant difficilement, Victo lui indiqua les quartiers de l’enchanteur assigné à la base de Sylfiria. La "jeune femme" s'éloigna en grommelant.
-Je te jure que je te le ferai payer tôt ou tard… Et dire que je dois aller voir une de ces saletés de sorcier, dieu sait ce qu'il va me faire encore… Si ça trouve ça va empirer la situation… Enfin si ça peut être pire…
Elle/il s'arrêta au milieu de la place de rassemblement, se tirant les cheveux.
-Raaaaah c'est pas possible!
Les gens qui passaient la/le regardaient d'un air bizarre, et surtout gardaient leurs distances. Après avoir déambulé d'un pas énervé à travers le camp, la/le daeva trouva enfin le laboratoire -comme elle l'appelait- du magicien. Ouvrant la porte avec fort bruit, "elle" alla directement vers lui, faisant fi de la politesse.
-Toi! Si dans une heure je n'ai pas retrouvé mon corps, je te jure que tu vas passer un trèèès mauvais moment!
L'homme, pas inquiet le moins du monde, regarda l'énergumène qui lui faisait face d'un air hautain. Puis il fronça les sourcils, semblant réfléchir.
-Je vous ai déjà vu quelque part, non…?
Gwandyr roula les yeux en soupirant.
-C'est bien probable. Je suis Gwandyr, récemment promue cavalière wyvern.
-Ah oui! La renégate Tlassin…
Van Boilen arbora un rictus.
-Je vais voir ce que je peux faire.
Il alla chercher une fiole et la tendit à l'ensorcelé(e). La/le trentenaire lui lança un regard suspicieux, mais la prit.
-Buvez ça.
Cela sonnait plus comme un ordre qu'une requête. L'être roux but le contenu en grognant. Rien ne se passa.
-Hmmm…
Le mage observa le visage de Gwandyr en se frottant le menton.
-Vous avez été "empoisonnée" en quelque sorte… Quelqu'un a sûrement versé un filtre dans votre boisson hier. Par contre, je ne peux pas trouver la recette en un claquement de doigts, et encore moins rapidement le remède. Comme vous paressez pressée, je vous conseille de trouver la personne qui vous a fait ça afin qu'elle vous dise ce que c'était, et éventuellement aussi comment vous en débarrasser.
La/le barbare s'en alla en grommelant.
-Tu parles d'un magicien…
-Et bien, elle manque vraiment de manières…
L'Ours(e) décida de retourner sur la place centrale, ne sachant pas vraiment comment chercher le coupable. Alors qu'"elle" passait vers le réfectoire, elle entendit un éclat de rires et tendit l'oreille.
-Ha ha, si vous aviez vu sa tête toute à l'heure! Encore plus une furie que d'habitude! Tout le monde s'écartait de peur sur son passage… J'ai bien réussi mon coup cette fois-ci! Elle méritait bien une leçon cette asociale hautaine!
Gwandyr rentra dans la salle avec grand fracas et sauta sur le vantard, sa dague à la main.
-C'est toi qui m'a fait ça hein?! Tu vas le payer de ta vie!
Alors qu'elle/il allait planter sa lame dans le pauvre homme sans défenses, son bras se retrouva bloqué. Essayant de se dégager de cette emprise, la "jeune femme" tourna la tête.
-Victo! Laisse-moi lui faire payer cet affront!
-Oh là ma petite, tu te calmes tout de suite! Déjà, on ne parle pas comme ça à son supérieur! Et puis si tu le tues, tu vas rester comme ça pendant encore un bon moment.
-Oui c'est vrai ça! Je peux annuler cette blague en deux secondes!
-T'attends quoi alors?!
-… Que je puisse bouger peut-être?
Gwandyr lâcha prise et se releva en grognant, lançant un regard furieux au Général. Le jeune blagueur farfouilla dans sa sacoche et donna une fiole au contenu louche à sa victime.
-Qui me dit que ce n'est pas encore un piège? En plus ça a une couleur trop bizarre et ça pue!
-Je vous jure que c'est l'antidote!
La transformée haussa un sourcil, quelque peu douteuse, mais finit par avaler le contenu de la flasque.
-Beuargh, c'est dégueulasse ce truc!
Elle essuya la goutte qui avait coulé sur sa barbe… ah non, elle n'était plus là! La gauchère se toucha le visage, à nouveau imberbe, regarda ses mains, toucha sa poitrine. Tout était revenu à la normale.
-Et bien voilà! Tout est bien qui finit bien!
Le démon tira le jeune chenapan par l'oreille.
-Par contre, que je ne te reprenne plus à faire ce genre de blagues! Même si j'avoue que c'était marrant…
Il pouffa, reculant afin d'être hors de portée de la rouquine.
-Victo, je te jure que tu me le payeras!
-Roooh c'est bon, c'était une petite boutade! Faut pas monter sur tes grands chevaux comme ça!
Il lâcha le farceur qui s'enfuit en courant et revint vers Gwandyr.
-N'empêche que plutôt que de t'énerver directement, t'aurais pu profiter de cette apparence…
La guerrière le regarda, haussant les sourcils.
-Ben oui, y'a des choses que tu peux faire quand t'es un mec que tu peux pas faire quand t'es une gonzesse! Par exemple… T'aimes pas les hommes, mais p't'être que t'aimes les femmes, du coup t'aurais pu en profiter un peu…
Il lui fit un clin d'œil en lui tapant sur l'épaule. La Tlassin soupira.
-J'aime personne.
Le noiraud soupira à son tour.
-Faudra vraiment voir pour te sociabiliser un peu! Tout le monde n'est pas si pénible que ça. Hildr n'est pas le seul être sur Terra que tu puisses apprécier tu sais! Et je parie que t'as même pas observé ton corps... C'était peut-être la seule occasion de ta vie de voir un organe masculin, vu ton désintérêt pour tout ce qui est intime.
La rousse secoua la tête de dépit et s'en alla, ne voyant pas le sourire moqueur de Victo.
-Bon, au moins je supporte toujours la bière!
Trataïr
Spoiler:
Mes paupières s'ouvrirent lentement, mes idées étaient dans le brouillard le plus complet. Des bribes de rêves me revinrent par moment. Dans ceux-ci, j'étais dans une auberge comme j'en arpente souvent. Je discutais avec diverses habitués dont un particulièrement sympathique. Les souvenirs s'étiolent quand il me vend quelque chose et puis... plus rien. Quand je recouvris tous mes esprits, je balaya l'endroit où j'étais du regard. Je tomba nez à nez avec Francis l'écureuil. Celui-ci semblait... effrayé... -... Salut Francis...
Je tressauta lorsque je pris conscience que ma voix était devenue plus aigu. - Euuuh... Quoi ? Mais... Pourquoi ma voix est comme ça ? - Ah ben enfin tu piges ! C'est pas trop tôt !
- Tu vas m'expliquer oui ?!
Francis s'exécuta en se dirigeant vers ma poitrine et en sautant dessus.
- A cause de ça !
Je leva les yeux vers lui, prêt à l'ordonner d'arrêter quand je remarqua avec une surprise non-dissimulée qu'un petit détail avait changé. - QUOIII ! MAIS C'EST QUOI CES DEUX TRUCS LA !
- J'en sais rien, mais arrêtes de me hurler dessus !
Le petit écureuil, comme vexé, descendit de ma... poitrine opulente et retourna au sol dans un coin de la pièce. Je me leva rapidement pour m'excuser.
- Oh je m'excuse. Oh ! C'est quoi cette voix ?! Et puis c'est quoi ce qui me chatouille les épaules ?!
Je repoussa la gêne d'un mouvement de la main par réflexe avant de me rendre compte que cette gêne se trouvait être mes cheveux. Ils étaient longs, soyeux et lisse... Mais ce n'était pas les miens ! - Mais c'est quoi ça ?! Qu'est-ce qui se passe ?!
Francis se retourna ensuite, sûrement pour me dire d'arrêter de crier, encore une fois. Il s'arrêta dans son entreprise en me voyant. Bizarre...
- Hey ! Mais t'es sexy ! Je te préfère comme ça !
- Mes joues se mirent à rougir face à ce compliment. Tu trouves ? Merci ! .... Eh ! Mais pourquoi je rougis en entendant le compliment d'un écureuil !
Je frappa ensuite du pied la commode à mes côtés, ce qui me fît rendre compte d'un autre élément suspect... Mon caleçon, que je portais alors comme pyjama, était anormalement plat...
- Eh ! Mais j'ai plus rien entre les jambes !
- T'as jamais rien eu en fait !
Une chaussure lancée sur lui fût l'unique réponse de ma part. Ce qui m'était arrivé se précisait un peu plus dans mon esprit et cette hypothèse me terrifia. Je me dirigea en trombe vers le miroir qui ornait la porte de ma chambre. Et là, la vérité effroyable éclata !
Une chevelure soyeuse et longue, des lèvres douces et délicates... en descendant plus bas nous pouvons remarquer une poitrine généreuse qui donnerait envie à n'importe quel homme, moi y compris... enfin bref ! Une taille gracieuse et bien dessinée... Passons sur le bassin où il n'y a plus rien et descendons vers des jambes frêles mais parfaitement épilée pour enfin arriver sur des pieds manucurés et au semblant fragiles. Devant moi se tenait la plus belle femme que j'avais jamais vu... Pourquoi donc est-ce que cette femme c'était moi ?! Je mis quelques secondes à intérioriser ma colère... Quel monde cruel ! Je ne pourrais plus jamais voir mes pieds sans pencher la tête ! Un peu déboussolé, je me dirigea lentement vers mon lit et m'y laissa tomber. Au bout de quelques minutes, Francis grimpa sur le lit et s'approcha de mon oreille.
- Bon, qu'est-ce qu'on fait maintenant ?
Je tourna brusquement la tête vers lui. - Je veux savoir pourquoi je suis comme ça ! Et accessoirement, je veux retrouver mon corps d'homme et ma...
- J'ai compris ! Pas la peine de me faire un dessin !
Je me leva donc de mon lit et commença à m'habiller. Problème, les vêtements que j'avais étais ceux d'un homme, logique après réflexion, mais je n'allais pas passer inaperçue avec une chemise blanche et une cape. Pas grave, je dirais que c'est pour mon travail ! Je sortis donc de la chambre, Francis sur mes talons et me dirigea vers le rez-de-chaussée en bas de l'escalier. La salle était assez vide, tous les poivreaux dessaoulaient tranquillement chez eux et les joueurs de cartes de l'après-midi n'avaient pas encore pris place. Seule quelques habitués étaient accoudés au bar à cuver tranquillement. Je m'en approcha et m'y installa en demandant une bière à l'aubergiste. L'homme assit à mes côtés me regarda étrangement. La voix de Francis sonna alors à mes oreilles, il était installé sur mon épaule. - Psss ! Oublies-pas que tu es une fille maintenant ! Agis de façon féminine et tout ce passera bien !
J'acquiesça en silence avant de poser mes yeux sur mon voisin de bar. - Vous semblez surpris qu'une femme commande une bière...
- Ben ouais ! J'ai jamais vu ça avant, d'habitude vous prenez toujours des jus de fruits ou des trucs comme ça. Hahaha !
Le rire gras qui s'échappait de sa bouche édentée me donnait mal au cœur.
- Et bien comme tu vois, on est pas toutes comme ça ! Hahaha !
J'essayais d'avoir un rire léger et féminin, mais le résultat n'était pas tel que je l'espérais. Dans un dernier regard étrange, l'homme se leva et sortit de la taverne. Ouf ! Un peu d'air. Le tavernier me servît ma bière et je commença à la siroter tout en imaginant des plans pour se sortir de cette galère. - Dis Francis, je ne me souviens pas de ce que j'ai fait hier soir, mais toi, tu pourrais me le dire !
- Je sais pas... peut-être, mais j'ai besoin de nourriture pour que mon cerveau fonctionne correctement...
- D'accooord ! Tu auras double ration ! - Ça va déjà mieux ! Alors, hier... Tu mangeais et buvais tranquillement au bar pendant que moi j'étais tout seul, à m'ennuyer, à attendre que tu...
- Abrège s'il te plait ! - Bon, bon... Et bien... Tu parlais avec un homme, vraiment gros. J'ai zappé ce que tu as fait avec lui, mais après, t'était en train de manger un fruit. C'est là que moi je suis arrivé et que je t'en ai demandé gentiment, mais tu m'as envoyé aux orties ! - Bon, bon, je suis désolé ça te vas ? - On va dire... - Et après, tu sais ce que j'ai fait ? - Ben après, t'étais fatigué donc on est partis se coucher. - Bien... Maintenant je sais à peu près où chercher...
Je me retourna ensuite vers le tavernier.
- Eh ! Tavernier ! Vous ne vous souvenez pas d'un homme hier soir ? Plutôt gros...
- Très gros !
- Nan, en fait, très gros.
- P'têt bien... - Il est bouché ! Essaye de le séduire !
- Mais t'es dingue !
Le regard interrogé de l'homme sur moi m'a averti que j'avais dit la dernière phrase à voix haute...
- Ah ! Euh.. désolé, je pense à voix haute ! Un beau sourire gêné ornait mon visage.
Je décida, en désespoir de cause, de suivre le plan de Francis et de le séduire. Et après, je me laverais les mains à la salive de harpie ! Je me rapprocha du visage du tavernier et commença à lui susurrer des gentillesse. Il était vraiment très laid avec ses quelques cheveux sur le crâne et son haleine à déchaussée les dents. Mais je n'avais pas le choix.
- Et que dois-je faire pour mériter de savoir ça ?
- Et ben... euuuuh...
Sa face ronde se mît à rougir brusquement. De mon côté, je sentais que le contenu de mon estomac commençait à remonter dans ma gorge. Je devais faire vite avant de tout vomir sur son visage. Sinon, bonjour la belle mosaïque de couleur !
- Et ben... Tout ce que je sais, c'est que c'était un marchand itinérant et qu'il a quitté la ville il y a une ou deux heures.
Je recula brusquement et me dirigea rapidement vers la sortie.
Merci ! C'est tout ce que je voulais savoir ! - Eh ! Et mon bisou ?
- Tu peux toujours courir !
- Sale garce !
- C'est ça, c'est ça...
Je me dépêcha alors de courir vers la sortie de la ville, Francis sur mon épaule.
- Eh ! T'es vraiment doué pour séduire les hommes !
- Fermes-là...
Vu son prétendu poids, le marchand ne devait pas être allé bien loin. Courant, courant, toujours plus vite, Au bout de seulement une demi-heure, je le vis au loin. En train de se reposer à l'ombre d'un arbre. Il n'était pas très endurant ! En quelques secondes, j'étais planté devant lui, sûrement avec la pire grimace de colère qui pouvait orner le visage d'une demoiselle. - Vous êtes ?
- Je suis une demoiselle !
- Ah... et c'est tous ?
- Non ! Parce que hier encore, j'étais un homme !
- Ah c'est toi ! Ravi de voir que ça a fonctionné ! Mais... Pourquoi es-tu en colère ?
- Pourquoi ?! Mais je suis devenu une femme ! Y'a de quoi quand même ! Qu'est-ce que tu m'as donné hier pour que je sois comme ça ! Je me souviens de rien personnellement...
- Ah c'est pour ça que tu affiches une telle mine ! Tu étais saoul !
- Bien sûr que non !
- Mais si ! Perte de mémoire, mine affreuse... Pas de doutes, c'est un lendemain de beuverie !
- Bref, ça n'enlève rien au fait que tu m'as vendu un truc qui m'a donné ça ! Je lui montra ma nouvelle poitrine avec les mains. Et qui m'a enlevé ça !!! Je lui montra ensuite ma... mon bassin avec les mains. - Hahaha ! Mais c'est toi qui l'a voulu, ça ! Moi je n'ai fait que te vendre le fruit ensorcelé, c'est tout !
Tous se bousculait dans ma tête. Le rêve de la nuit me revînt à l'esprit. Le bar, l'homme qui me vend un fruit. Mais bien sûr, ce n'était pas un rêve... - Mais...
- Tu m'as dit comme ça: "J'aimerais bien savoir ce que ça fait d'être dans la peau d'une femme quand même !" Et moi je t'ai répondu que j'avais ce qu'il te fallait, un fruit ensorcelé qu'un magicien m'avait vendu. Il permet de changer de sexe pour douze heures ! Ensuite, ben... tu me l'as acheté et t'en étais très content. Et je ne t'ai pas menti, le fruit marche vraiment !
- Mais... Je n'ai pas pu demander ça quand même ?...
- Mais si !
De son côté, à mes pieds, Francis était maintenant écroulé de rire. - HAHAHAHAHA ! T'as voulu être une fille ! C'est bien ce que j'ai dit ! T'as jamais rien eu entre les...
Un rapide et violent coup de pied de ma part le projeta quelques mètres plus loin. J'étais maintenant à l'abri de ses médisances. - Bon ! Je réglerai ce problème plus tard. Mais comment je peux me retransformer en homme moi ?! - Je te l'ai dis ! Au bout de douze heures, l'effet s'annule et tu redeviens comme avant ! Mais si ça t'intéresse, j'ai d'autres pommes comme ça en réserve ! - Non ! cela ne m'intéresse pas ! Aller salut !
- Salut ! Et la prochaine fois, agresses pas un homme qui a fait ton bonheur !
- T'as pas fait mon bonheur du tout !
Je m'éloigna rapidement de cet homme peu scrupuleux, une énorme veine sur la tempe. Francis me suivait quelques mètres derrière. Pour être sûr que je n'allais pas le frapper de nouveau.
- Douze heures, mais je ne sais pas à quelle heure j'ai mangé ce truc moi !
Tout le chemin du retour, des pensées contradictoires se bousculaient dans mon esprit. Pourquoi j'avais voulu devenir une femme ? Voulais-je le rester ? Pourquoi cet écureuil me suit ? Bref... tout un tas de questions sans réponses. Finalement, en arrivant devant la porte du village, je sentais un vide sur ma poitrine et un plus dans mon caleçon !
- Ouah ! Hey Francis, je suis redevenu un homme ! Un homme viril et attiré par les femmes !
- Je n'en doute pas...
Ignorant le sarcasme dont faisait preuve l'écureuil, je me dirigea avec une joie retrouvée vers la taverne où se trouvaient mes affaires. Après les avoir descendues, je décida de faire une pause et m'asseyais au bar pour commander une bière. Cependant, j'avais un petit souci d'argent. Comment étancher ma soif ?! La grosse montagne de muscle à côté de moi allait certainement me dépanner. - Hey beau brun, tu m'offriras bien un verre ?
Francis revînt rapidement sur mon épaule. - Hey ! Psss ! T'as oublié que t'étais redevenu un homme Ou quoi ?! - Bien sûr que.... oui ! Bien sûr que oui ! Mince alors !
L'homme tourna brusquement la tête, une horrible grimace de colère sur le visage.
- Dis-donc gamins ! Tu insinues que j'aime pas les femmes comme toi c'est ça ?! que je suis pas un mec viril ?! Attend de voir ce que mon poing de véritable homme va faire sur ton visage de femmelette !
- Euuuh...
Sans autres arguments que celui-ci, qui soit dit en passant était imparable, je me dépêcha de saisir mes affaires et de fuir a toutes jambes, l'homme en colère sur mes talons et Francis sur mon épaule ! - C'EST BIEN CE QUE J'AI DIS ! T'AS RIEN ENTRE LES JAAAAAMBES ! - FERMES-LA ! CE QUI ME CHAGRINE, C'EST QUE J'AI MÊME PAS PU PRENDRE UNE BIEEEEERE !!!
Et me voilà repartit sur la route, en fuyant...
THE END
Aeon
Spoiler:
Un matin comme les autres est devenu un jour angélique pour moi. Même si d’un autre coté j’avais été de prime abord choqué, puis je me suis éclaté, et j’ai pris mon pied… littéralement. Je sais ce que vous allez me dire ! Je vous entends déjà : mais qu’est-ce qui est aussi étrange pour avoir choqué l’homme aux milles visages ? Et bien c’est simple. Pendant pas moins d’un mois je suis devenu… la femme aux milles visages. Ne prenez pas cet air surpris voyons, ce n’est pas vraiment inattendu vu que je manipule la magie sous forme pure, ça pouvait être un effet secondaire envisageable.
On ne dit pas le contraire grand-père, seulement on connaît tes péripéties vu que tu nous as tout raconté jusqu’à présent, donc on sait d’avance que tu as profité de ton état pour ‘étudier le corps féminin’.
Si vous me volez tous mes effets je risque d’avoir du mal à vous surprendre… enfin bref, ça me fait toujours ça de moins à expliquer. Durant tout le mois de Dennarès 114, j’ai eu la forme d’une ravissante demoiselle… monochrome, par chance mes vêtements ne gênaient pas vraiment. Bien entendu c’est un pur mensonge, j’avais gardé des vêtements que Jehanna m’avait faits le jour où j’ai dû me faire passer pour une femme lors d’une mission, et par chance ils étaient pile à la bonne taille. Ce qui veut aussi dire que mes formes n’étaient pas aussi généreuses que je l’espérais. Cependant peu importait, je décidais de me détacher de mon travail de chasse aux monstres le temps que j’avais cette forme. Je me rendais dans une rue riche en décoration et en belle maison de Sen’tsura, puis j’allais vers une maison de courtisane. J’avais en tête des questions, et seule Jehanna en possédait les réponses, et comme elle travaillait à présent comme courtisane… Bref, je la trouvais occupée à ne rien faire et me dirigeais vers elle. Lorsqu’elle me vit, elle dit calmement :
« C’est amusant, j’ai un ami qui vous ressemble énormément. Vous pourriez presque vous faire passer pour sa sœur. - Amusant Jehanna, il faut qu’on parle… et vite »
Elle me regarda surprise, puis elle m’entraîna vers une chambre inoccupée, et insonorisée. Puis elle me laissa expliquer la situation au maximum :
« Pour faire simple, ce matin je me suis réveillé –cette faute est volontaire– sous cette apparence de femme. Et en fait je suis devenu –celle-ci également– une femme. - Je vois… donc tu me demande de t’apprendre à te comporter comme tel je suppose ? - Ouais, c’est un très bon résumé. J’ose espérer que ça ne te dérange pas. - Bah, ça ne me dérange pas du tout. Seulement, j’exige que tu me payes ce que tu me dois, et ça ajoutera deux nuits au total. - Je savais que tu dirais ça… donc ça fait douze nuits. Et bien c’est d’accord, mais tu tiens à recevoir ton dû quand ? - Durant les deux semaines qui suivront, comme ça tu n’auras pas à t’en vouloir. »
Je ne pensais pas qu’elle dirait ça, et je ne savais pas trop comment le prendre, mais voyant qu’elle commençait déjà à me chauffer et se déshabiller, je ne l’ai pas arrêtée. Passant ainsi les trois heures les plus surprenantes et étranges de ma vie, car autant ça faisant du bien, autant je n’étais pas tout à fait satisfait… et je vais commencer à parler au féminin sinon je vais me perdre. Après cette expérience… enrichissante, elle m’a appris à me comporter comme une femme, dans les grandes lignes du moins. Et heureuse coïncidence, il m’a fallu treize jours pour assimiler les enseignements, je laissais donc Jehanna pour aller dans d’autres lieux, tout en me faisant aborder par bon nombre d’hommes, plus ou moins séduisant.
Tout en envoyant balader toute cette équipée de dragueurs ratés, je me rendais dans l’auberge où j’avais rencontré une morphe quelques mois plus tôt, je m’installais à une table au hasard en faisant en sorte d’être entourée d’homme agréable à la vue, tout en buvant autre chose que de l’alcool et profitant de mon nouvel état. La journée progressait, plutôt vite à mon goût. Et mes compagnons me poussaient à boire autre chose que mon lait, je finis par craquer et commanda une bière, puis une autre, puis une autre.
Les heures s’écoulaient, j’étais tout ce qu’il y a de plus ivre, mais j’arrivais à rester un peu digne. La suite je suis incapable de m’en souvenir, je me suis réveillée le lendemain, dans les bras du plus charmant de la bande que j’avais autour de moi la veille, et le drap avait un peu de sang dessus. J’en ai déduis que j’avais pris mon pied, mais avec qui, et combien de personne ? Impossible de m’en souvenir, je suis contenté de me blottir contre mon dernier partenaire encore présent.
Je suis resté tout le mois en tant que femme, mais je vous le garde pour d’autres histoires, je vais juste vous dire quand j’ai compris que c’était causé par mon pouvoir, c’est lorsque j’ai repris mon sexe original, j’avais sur tout le corps des traces des blessures que mon pouvoir est censé infligé. Donc j’étais tombé dans un de mes propres pièges sans m’en rendre compte, et pour m’éviter la souffrance mon corps à utiliser cette magie superflue pour me faire changer de sexe jusqu’à ce qu’il ait assimilé tout le surplus. Les marques sont disparue cinq minutes après ma récupération.
ajouter à la fin du post:
il s'agit de l'apparence qu'Aeon en tant que femme