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 Les diablesses s'habilleront en Polghotyer

 
Les diablesses s'habilleront en Polghotyer Sand-g10Dim 18 Mai - 16:07
http://www.terramysticarpg.com/t5369-jehan-polghotyer
Citation :
Pour la toute première fois depuis l'ouverture de votre magasin, un très haut ponte de Saline réclame vos soins pour la création de plusieurs œuvres d'art dignes de son rang, qu'il présentera lors d'un défilé à un bal costumé. Raconte ce passage et la manière dont tu t'y prends pour gérer cette commande Ô combien décisive !


L'année 112 se finissait à Saline par un hiver des plus rudes, comme de coutume, et les corps emmitouflés dans les fourrures étaient légion depuis longtemps. Aussi, la belle boutique, engoncée dans son écrin de pierres épaisses et massives à la blancheur neigeuse, coincée entre deux habitations typiques de Cardrak, tendait vers les habitants sa chaleureuse enseigne rouge et or. Ce beau panneau de bois brut, avec ses courbes et ses nœuds, peint dans son entièreté dans un vermeil brillant et ceignant la façade dans toute sa largeur, clamait en lettres d'or et sur trois lignes : "Couture & fourrure Polghotyer-Mère&fils - LES TROIS SALINEENS - maison fondée en l'an -50". Et depuis les premières tempêtes de neige, tout ce qui était confectionné à partir de peaux épaisses, de cuir solide et de fourrures bien chaudes était pris d'assaut, ce qui mettait en joie le couturier aux atouts magiques, la tenancière génitrice et tous les chasseurs qui fournissaient les produits bruts à Jehan.

Jehan, justement, était affairé à l'étage, à l'heure où je vous compte cette histoire. Tandis que sa mère adorée vendait les trésors dont la boutique regorgeait, le fils finissait quelques beaux manteaux pour femmes et enfants. Enfin, il finissait ... en vérité, les instruments de couture étaient en totale autonomie, et leur maître se contentait pour l'heure de se gausser en voyant la dernière collection - grotesque - du célèbre Sir Steuplé, dans le dernier numéro de Vague. Ah ça, il était hilare : pensez-vous, il avait sous les yeux des esquisses des tenues pour le moins ridicules, loufoques, immettables ! Lui qui avait, durant son adolescence, encensé ce grand artiste, il voyait là sa décadence mais surtout la chance pour lui de se faire connaître davantage et de le remplacer. Oui, Jehan se voyait déjà en haut de l'affiche, en dix fois plus gros que n'importe qui son nom s'étalerait. Il se voyait déjà adulé et riche, signant ses portraits aux admirateurs qui se bousculeraient ... Et le destin allait lui donner un coup de pouce !

Car à cet instant, venait d'entrer dans la boutique un grand ponte de Saline, dont le nom restera muet durant cette aventure, par respect pour sa vie privée. Nous l'appellerons donc Sire Yxe, pour plus de facilité et de continuité ... Sire Yxe était un de ces grands seigneurs qui commandent et à qui on obéit sans réfléchir nullement. De ceux qui obtiennent parfois avant même de demander quoique ce soit. De ceux qui ne sont pas coutumier ni de la critique acerbe, ni du refus. De ceux donc, qui de coutume évitaient toute confrontation avec le styliste magicien bien connu pour sa langue plus que pendue. Chose qui donc firent s'exorbiter presque les yeux bleu lagon de la veuve Skarof. Lui, ici, en personne, dans la boutique ? Son sang ne fit qu'un tour et sa bouche soudainement sèche, coordonnée à la panique régnant d'un seul coup dans son cerveau, ne lui permit que de hurler un bref - mais aiguë - JEHAAAN CHERIII !?.

Alors que la voix maternelle arriva aux oreilles du fils prodigue, les instruments en argent cessèrent leur activité et s'évaporèrent en un joyeux concert de carillons et de tintements de clochettes - et, je le crois bien, avec force nuage de paillettes - tandis que Jehan, intrigué, fit se lever ses jambes et accouru dans l'escalier, afin de simplement passer la tête et de constater l'émoi de sa chère mère. L'étonnement passé, il ajusta sa tenue seyante, se racla discrètement la gorge et se lança dans le rôle de sa vie.

Jehan Polghotyer, Styliste Mage, à votre service ... révérence théâtrale du plus bel effet, mise en scène parfaite, totale maîtrise ... Que puis-je faire pour vous messire ?

Et le Sire Yxe expliqua. Œuvres d'art, défilé, bal costumé ... Il n'en fallait ni plus ni moins pour abuser de la curiosité et de l'envie d'en découdre - ou plutôt de coudre - de Jehan qui sauta sur cette occasion et accepta avec une joie non feinte cette épreuve. HA ! Sir Steuplé ravalera bientôt sa crinoline ! Il en deviendra vert kaki de rage ! Il s'étouffera dans les tutus en tulle ! Là ! Haha !

Il fallu donc, une fois l'apogée de la folie vengeresse de Jehan passée sur son cerveau en ébullition, se mettre au travail pour, dans un premier temps, inventer les tenues et les croquer sur le papier de soie. Un grand moment d'effervescence durant lequel Dame Anne Awynthur s'enfuit en cuisine pour préparer un grand plateau pour le goûter de son chérubin, tandis que l'affable Tartan, étendu d'une façon fortement suggestive - trop pour un chat - dans ses coussins quadrillés rouges et noirs, se léchait la patte avant droite - d'une façon encore plus suggestive et perturbante. Alors qu'en cuisine sifflotait la bouilloire et tintait la vaisselle, sur le papier la mine de plomb s'activait et l'on aurait pu jurer voir de la fumée s'échapper des oreilles de Jehan tant il mettait de l'ardeur et de la concentration à sa tâche. Il ne fallut qu'une paire d'heures à mère et fils pour finir leurs ouvrages, et à l'instant où Jehan sauta hors de son fauteuil antique et moelleux pour s'exclamer Or et Kâ ! - oui, non, mieux vaut ne pas chercher à comprendre, ce serait trop long à expliquer - la mère fit son entrée, chargée de son grand plateau qu'on ne distinguait qu'avec peine sous les tasses de thé brûlant et les monceaux de petits cakes et de biscuits fourrés à la confiture. Un vrai goûter pour les champions, avait souvent l'habitude de clamer la mère protectrice et nourricière.

Ne pouvant que céder à cette habitude d'enfance, Jehan déposa ses croquis précautionneusement sur la table basse déjà bien pourvue en vieux numéros de Vague, Cosmo-palatin et Maria Clara, pour faire patienter les clients. Et aussi vite que lorsqu'il était gamin, il se jeta sur les gâteaux de sa bonne maman, qui avaient le bon goût d'antan. Avidement il avala les pâtisseries et s'abreuva du bon thé aux fleurs des montagnes - revigorant et bon pour le sang - dont il senti l'agréable chaleur parcourir sa poitrine. Ainsi ragaillardi, il se sentait fin prêt pour se mettre à l'ouvrage. Il se remit donc debout, prit en main les feuilles de papier de soie couverte d'esquisses, et remonta en son antre. Le travail pouvait commencer !

Lentement, il accrocha chaque croquis sur le panneau accroché au mur. Puis, il tira de ses étagères les rouleaux de tissus qui l'intéressaient : de la soie vert émeraude, du satin bois de rose, du velours pourpre, du coton fin blanc, du cachemire bleu roi, encore de la soie, violine cette fois, et aussi de la belle noire, et enfin un mélange de lin et de coton tissés en un beau maillage jaune-orangé. Puis il sélectionna les bobines de fils de soie et de coton pour coudre et broder, ainsi que quelques pelotes de laine fine, pour crocheter des passementières et des beaux pans de dentelle. Il disposa tout cela de façon méthodique autour de sa grande table de travail, puis il se fit craquer les doigts de chaque main.

Un claquement de doigt, et apparurent cinq petits nuages scintillants qui rapidement découvrirent cinq paires de ciseaux en argent, ciselés et bien brillants. A ceux-là Jehan ordonna de couper selon ses plans, et comme les ciseaux se commandaient par la pensée, ils surent quels patrons ils devaient suivre sans même les avoir "vu". Car Jehan était ainsi : pas de patron dessinés, pas de risque d'être volé ! Ceci fait, il claqua à nouveau des doigts, et cette fois, sept aiguilles firent leur entrée : deux crochets durent se lancer dans la confection des décorations aérées, deux fines et longues aiguilles à broder se lancèrent dans de complexes dessins aux arabesques délicates, et enfin , les trois dernières aiguilles eurent pour tâche d'assembler les différentes pièces de tissu. Mais Jehan ne s'arrêta point là, car le travail demandé nécessitait plus de moyens que pour les simples ouvrages vendu aux badauds.

Le styliste magicien fit donc deux trois vocalises et se lança dans l'art de la chansonnette pour faire activer tout ça - parce que bon, c'est bien beau les ciseaux et les aiguilles magiques, mais il avait envie de finir ça vite ... Et voici ce que la maisonnée put entendre durant les dix minutes qui suivirent, et plusieurs fois dans la journée le temps que tout soit terminé, sur un air enchanté et rythmé :

Treguna mekoides trecorum satis dee
Treguna mekoides trecorum satis dee

Substitutiary loco-création
Magie pure, pouvoir de folle imagination
Si troublante, démente
Et si fantastique en soi
Substitutiary loco-création, viens à moi

Treguna... mekoides... trecorum satis dee
Treguna mekoides et trecorum satis dee

Laissons donc loco-création et substitution
Encore plus loco-création cotransitive
Car la vraie, la seule formule suffira
Substitutiary loco-création, réponds-moi

Treguna mekoides et trecorum satis dee
Treguna mekoides et trecorum satis dee

Substitutiary loco-création la vraie
Substitutiary loco-création
Vous faites substitutiary couturi
Puis treguna mekoides
Et ça, c'est une oeuvre à moi !
Oui treguna mekoides et trecorum satis dee

Et si un curieux était monté voir ce qui se tramait au sein de l'atelier désormais bruyant et fortement animé, il aurait pu être troublé de ce qui s'offrirait à sa vue d'incrédule qui n'aurait d'autre choix que de devenir crédule. Car dans la pièce encombrée dansaient et voletaient les rouleaux de tissus, les fils de soie et de laine, les ciseaux, les aiguilles, les mètres rubans, les épingles, les créations en crochets, et même les morceaux de vêtements déjà en partie prêts, comme si des êtres invisibles étaient affairés, tandis que le maître magicien des lieux se tenait tout guilleret, tel un chef d'orchestre fantaisiste, juché sur un tabouret et chantant sa rengaine. Toutes les dix minutes, il se forçait à se taire pour se reposer quelques instant, se rafraîchir les cordes vocales, puis repartir de plus belle ! Régulièrement, de petits tintements de clochettes lui intimèrent le devoir de renouveler l'apparition d'un instrument d'argent, ou coupant, ou piquant, ce qu'il faisait à la seconde sans sourciller ni se laisser perturber. Et tout cela formait un ballet des plus amusant à regarder ... et à écouter.

Il ne fallu pas moins de toute une après-midi, une nuit entière, une matinée et le début de l'après-midi suivante, et précisément vingt-deux pichets d'eau claire ainsi que douze pintes de lait de chèvre, mais aussi deux en-cas composés de brioches et de chocolat fondu, pour que le styliste mage achève son oeuvre. Dans le plus grand secret de son atelier, il glissa avec moult précautions les tenues commandées dans des housses protectrices, et chargea le tout, ainsi qu'une petite mallette pleine de bobines de fils (au cas où) dans sa petite carriole couverte, et se rendit chez son commanditaire, après avoir fait ses politesses à sa mère, qui resterait à la boutique pour continuer à vendre.

Jehan avait fini juste à temps ses œuvres, et il était pressé de montrer son talent à la face du monde, et précisément à son client qui, l'espérait-il, serait comblé. La route fut rapide et facile, aussi Jehan se retrouva bien vite à destination, chargé de ses belles commandes, pour le moment encore enfermées dans le secret de leur housse en lin épais. Tout aussi rapidement, le styliste aux atouts magiques fut convié à se rendre dans les coulisses du bal et du défilé organisé par l'hôte puissant des lieux. Là, l'habile couturier y découvrit les jeunes et belles personnes qui allaient bientôt se mouvoir avec ses habits de luxe. Il constata d'ailleurs avec plaisir qu'aucune ne nécessiteraient de retouches particulières, si ce n'est quelques petits détails mineurs. Ainsi, rapidement, il fit respirer les robes et costumes tous plus beaux les uns que les autres et désigna pour chacun l'homme ou la femme qui s'y engoncera. Personne ne disait mot mais les regards ne trompaient pas : tous s'émerveillaient de ce qu'ils allaient arborer sur ce podium et devant des gens fortunés.

Ainsi, c'est un Jehan satisfait et heureux qui observa derrière les rideaux le défilé de ses œuvres ... toutes calquées sur un thème animalier et allant deux par deux, comme s'ils allaient dans une arche qui les convoieraient ailleurs. Il y eu donc, tout d'abord, les pièces simples et amusantes : les lapins, tous deux en noir, avec grâce et élégance, elle dans une belle robe à froufrous et dentelle, la tête couverte d'une paire d'oreilles tombantes du plus bel effet, et lui, en costume impeccable, veste en queue de pie et chapeau haut-de-forme doté également de grandes oreilles blanches dressées fièrement ; puis on vit le coq se pavanant, avec une crête en taffetas rouge magnifique, dans un costume bigarré aux multiples reflets, accompagnée de sa poule, lovée dans une robe ballon et dont les longues jambes étaient enserrées dans des bas d'un beau jaune lumineux. Ensuite vinrent les félins : les chats en costume et robe d'un beau gris rayé de blanc, évoluèrent avec une grâce incroyable, comme s'ils s'amusaient à se prendre réellement pour ces animaux graciles ; ensuite ce fut le tour des tigres, monsieur en blanc et noir, et madame en noir et orange, et tous deux avec de belles chaussures à fourrure blanche ; et enfin, vinrent les lions, lui avec une collerette telle une grandiose crinière, elle avec un corset en fourrure ocre jaune soyeuse et délicate, et mise dans une jupe bouffante ouverte au devant et laissant voir ses jambes aux bas eux aussi jaunes. Et puis, il y eut les cygnes. Ah, les cygnes ... Si l'on ne savait ce qui arriverait en dernier, l'ont pu aisément croire que ce couple, elle en blanc, lui en noir, étaient les œuvres fard du maître : elle portait une robe courte, s'arrêtant aux genoux, mais large et couverte de grandes plumes blanches, et son torse était galbé dans un corset recouvert d'un même plumage, et enfin, la demoiselle portait sur sa chevelure, coiffée en chignon serré, une tête de cygne ; lui, coiffé de même façon, portait un costume semblable à celui du lapin, mais recouvert également de plumes - noires évidemment. Tous deux semblaient dans leur élément, avançant lestement et avec prestance.

Et puis, présentées par le maître lui-même, un Jehan fier comme un coq, vinrent sur le podium les deux pièces maîtresse de ses œuvres du jour : Monsieur et Madame Paon. Et ce fut par un silence religieux qu'il furent accueillis, tant leur beauté était à couper le souffle. Imaginez ... Lui, tel l'oiseau aux couleurs vives et à la grande dignité, se tenait dans un costume d'un bleu exquis et radieux. La veste en queue de pie ainsi que le pantalon semblaient même parés de reflets irisés. Le veston, cachant une chemise noire, était lui du même vert bleuté que le poitrail de son animal totem. Mais le plus grandiose était cette roue de plumes qui ceignait ses épaules et l'auréolait de milliers d'yeux, tel le paon charmant sa belle. Celle-ci n'était d'ailleurs pas en reste : toute de blanc vêtue, telle une mariée s'avançant vers l'autel, elle évoluait dans sa robe très large et pourvu de multiples jupons que l'on pouvait presque voir par un habile jeu des matières. Tout le long de la jupe étaient fixées des plumes de paon d'un blanc immaculé. Et le corset, soulignant des courbes fines et douces, était serti de pierreries créant un jeu de miroirs et de lumières. Comme pour son compagnon, ses épaules était ceintes par une roue de plumes de paon, toujours d'un blanc laiteux splendide. Et tous les deux marchaient aux côtés de Jehan qui, avec fierté, les prit par la main pour les exhiber au public, qui ne tarda pas à exploser en un tonnerre d’applaudissements.

C'était fait, Jehan avait prouvé que son talent n'avait plus d'égal en ce monde. Le triste Sir Steuplé pouvait aller se rhabiller au Secours Zelphosien !

Jehan Polghotyer

Jehan Polghotyer


Humain

Partie IRL
Crédit avatar : by fuchsiart (deviantart)
Double compte : Andromaque Ardhanarîshvar, Sybaris, Helyanwë
Vitesse de réponse : de 48h à +ou- une semaine


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