Terra Mystica

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 Nathaniel

 
Nathaniel Sand-g10Lun 14 Avr - 1:15
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Nathaniel

Calme - Volontaire - Discret - Généreux - Pieux - Cultivé - Illuminé - Curieux - Emotif - Très bonne mémoire, se souvient de tout ce qu'il lit/voit - Rancunier - Influençable - Mystérieux - Déprimé


Informations

Surnom :Nath'.
Age : 22
Nationalité : Terre
Profession : Mage, Guérisseur, Prêtre, Chasseur de monstres/dragons.
Camp : Indépendant ; Le Cercle de Maria.
Croyance : Yehadiel.
Titre de noblesse : Aucun
Race
Humain(On suppose)

Caractère


Nathaniel est fidèle à son nom ; ce que Dieu donne. S'il voue à son créateur, Yehadiel, un amour et une foi sans bornes, l'humain n'a jamais été certain de ce qu'il était vraiment. Les années qui ont précédé son arrivée au temple sont teintées d'un mystère qu'il n'a jamais levé. On ignore s'il se souvient de ses origines, et c'est pourtant une question qui plane en permanence autour du jeune homme. D'un naturel calme et silencieux, il exprime la plupart du temps une bonté d'âme qui, pour le peu encore vivant l'ayant connu, semble ternie par les épisodes difficiles de son passé. S'il peut parfois paraître présomptueux, c'est parce qu'il est honnête et ne tient pas souvent compte des convenances, même s'il les connaît. Nathaniel est loin d'être un ignorant, mais se gardera de le préciser, préférant un dialogue apaisé. Curieux, il est assoiffé de connaissances et ses compétences magiques sont le reflet de son savoir, surprenantes ; combien d'étrangers ont été surpris par le naturel avec lequel le garçon, même plus jeune, avait pu parler leur langue ? Modeste, il cherche à éveiller en chacun le meilleur de soi-même, adoptant selon les modèles de son enfance la reflexion des sages qui l'ont entouré, bien que le doute le tiraille à chacune des souffrances qui lui font entrevoir l'horreur face à laquelle il est impuissant.

En effet, Nathaniel, et depuis qu'il s'adonne à la guérison, sacrifie de cette lumière qui l'habite pour s'exposer à la noirceur de chacun. Avec le temps, il se montre plus triste, moins patient, et d'une hargne de plus en plus grande dans ses combats. La saleté du monde le corrompt et laisse en lui des germes, pareille à une mauvaise herbe. Quel but pourchasse Nathaniel ? Il ne désire ni gloire, ni reconnaissance, ni même amour, du moins ne les recherche-t-il pas. Non, ce qui le motive depuis deux années que le mal s'est mis en travers de sa route, est la vengeance. Le jeune mage est nourri par un feu malsain qui le dévore, paradoxalement, et qu'il nomme justice, quand il ne s'agit que de haine, et de peur. Sa grande sensibilité le rend vulnérable aux sentiments les plus violents qui le transforment inexorablement. Il suit une quête qu'il s'est fixé lui-même comme solution à un mal qu'il ressent, un besoin pour pallier à la culpabilité qui le taraude. Grand solitaire mais pas timide, il a fait la rencontre d'un être, Rhys, qui, malgré ses nombreuses imperfections et leurs différences abyssales, lui permet de racheter petit à petit de cette faute qu'il s'incombe. L'aider, comme il aide chaque être en souffrance sur sa route, le réconcilie avec sa conscience.







Physique
L'habit ne fait pas le moine, et Nathaniel en est un parfait exemple ; des traits simples, et une silhouette banale. Un mètre quatre vingt, il n'épate pas par sa plastique, bien qu'il soit en très bonne santé physique. Cependant, il possède une certaine beauté, un charme qu'il dégage naturellement. Son visage fin est souvent serein, mû d'une bonté qu'on lit aisément dans son regard, sombre mais brillant. Les yeux de Nathaniel sont certainement la partie la plus parlante du jeune homme, le miroir de son âme ; deux perles sombres portant parfois toute la tristesse du monde, malgré un sourire de façade. On se prendrait pour lui d'une affection infinie au premier regard, mais il est des instants où ces pupilles s'animent d'une fureur transcendante. Son corps alors suit le mouvement pour parler à son tour, très léger. Ses fines mains imagent ses propos, donnent à son discours une matière, de quoi saisir l'attention de celui qui l'écoute. Vêtu selon les exigences du terrain, il porte d'ordinaire de longs manteaux de mage, des gants fins et chausse des bottes de voyage, rien de bien extraordinaire encore. Non, Nathaniel brille lorsqu'il lui faut briller, il est sinon le plus ordinaire des hommes, emmuré dans son silence et sa banalité, masqué.
Capacités

Arme : - Epée enchantée : L'arme, simple mais de belle facture, aliage d'acier et d'argent, a été enchantée à l'aide de puissantes runes tracées à l'aide de sang de dragon. Sa lame s'illumine en la présence d'un dragon d'une lumière bleutée, quelle que soit sa forme, et a alors les mêmes effets sur ce dernier que l'argent en a sur les lycans (dans le sens où les dragons craindront son contact, qu'elle les brûle au toucher). En rencontrant Rhys, Nathaniel a découvert que son arme, malgré lui, avait les mêmes effets, réduits de moitié, sur les mangkr, la seule différence est la couleur de la lame qui vire alors à l'orange. Cette arme n'a d'effet que sur les dragons, et mangkr donc. Elle n'a aucun effet spécifique sur un quelconque autre être vivant, si ce n'est qu'elle coupe, comme toute épée. Il est à noter que Nath n'est en rien un maître d'arme, il est un mage. Il manie donc son épée comme un paysan le ferait, elle est surtout un symbole, son phare dans la nuit.

Pouvoirs : - Les invocations : Nathaniel, depuis sa toute jeunesse, a trouvé dans les invocations une manière de pallier à sa solitude en invoquant des "esprits" d'animaux(oiseaux, chats, chiens, etc) qui avaient pour but de lui tenir compagnie. Avec le temps, ce premier art qui a révélé aux autres son potentiel magique s'est devéloppé et, à présent, Nath' est capable d'invoquer les esprits de chevaliers de Sen'tsura, par exemple. Il ne s'agit en aucun cas de nécromancie, les invocations sont des représentations fantomatiques, nées de son esprit et n'ayant aucune attache réelle avec aucun être vivant, elles n'ont aucune conscience ni volonté. Les chats, chiens, chevaux ou chevaliers qu'il invoque sont les spectres lumineux d'une idée qu'il nourrit de sa magie, ils ont cependant une véritable consistance. Il est bien entendu plus difficile de réclamer l'appui d'un de ces guerriers que d'un moineau, et la fatigue résultant d'une telle invocation en sera donc plus conséquente. Cependant, Nath maîtrisant la magie des invocations, les plus petites invocations (je parle ici d'un moineau, d'un chat, ou d'un petit chien) ne lui demandent aucun effort et les plus grosses d'entre elles (tout en étant raisonnable, pas plus grand qu'un homme) peuvent tenir une dizaine de minutes ; elles représentent une menace pour un homme, mais un guerrier en viendrait à bout sans trop de difficultés, car elles disparaissent dès qu'elles sont tranchées et ne possèdent pas de compétences propres à des invocations réelles. Dans les meilleures conditions (terrain à l'air libre, ensoleillé), Nathaniel peut invoquer jusqu'à deux "grosses" invocations à la fois, qu'il pourra renouveler, chacune, une seconde fois. Une invocation moyenne demande moitié moins d'efforts à l'humain, il pourra donc invoquer, par exemple, quatre chiens à la fois, qu'il pourra renouveler également, de la même manière. Dans des conditions difficiles (endroit obscur, de nuit), les compétences d'invocation sont réduites de moitié. Nathaniel pourra donc faire appel à une seule grosse invocation qu'il pourra renouveler, et les moyennes invocations suivent la même logique, au nombre de deux renouvelables.

- La magie élémentaire : Nathaniel, en tant que mage en devenir, s'est imposé l'étude des magies élémentaires, sous tutelle, bien entendu, de sa tutrice, et principalement celle de la lumière . Point qui contribuera à le rapprocher de Yehadiel. Nath' peut absorber la lumière solaire qui l'entoure et la rejeter sous forme d'une énergie comparable à de la foudre, mais empreinte de la même lumière qui fait ses invocations. Basiquement, ce pouvoir lui permet d'éclairer des endroits obscurs, de jouer des courbes lumineuses et gracieuses qu'il dessine dans l'air comme on peindrait une toile, mais ce serait une erreur de se borner à croire qu'une si belle magie est sans danger. Nathaniel s'amusait de ce don durant ses premières années, mais son esprit curieux et pratique lui a vite permis de tirer de la lumière un potentiel insoupçonné. Canalisés, ces mêmes traits dansant dans les airs qui captivent les yeux des curieux deviennent des armes redoutables. A l'image de ses invocations, Nathaniel concentre la lumière pour la rejeter sous forme de lances, de lames, brillantes et éclatantes. Au début, ces projectiles s'écrasaient contre les murs en quelques gerbes pitoyables, tout juste bons à remplir le rôle d'artifices. Mais désormais, ils peuvent percuter l'armure d'un homme, assez pour le repousser violemment. Lorsqu'elles rencontrent la chair, ces armes explosent de la même manière que sur la surface d'un mur, brûlant la pea, comme sous l'effet d'une gerbe de braises intenses. C'est dans un but offensif que le jeune homme transforme sa lumière en lame, mais il peut tout autant la matérialiser en chaînes afin de maîtriser sans blesser, par exemple.

Si cet aspect de son pouvoir est de loin le plus sujet à débat, pour sa dangerosité, il en est un autre qui, au contraire, galvanise l'entourage intellectuel du jeune humain. Si sa lumière est capable de frapper et trancher la chair, elle est tout autant capable de la caresser et de l'apaiser. Pendant de longues années, Nathaniel a été amené à guérir lors de pélerinages des gens souffrants de maux incurrables. Les mains posées sur leurs corps voués à une mort lente et douloureuse, il les soulageait d'une lumière bienfaitrice, un baume inespéré. Ce pouvoir, encore, s'est developpé avec les années ; on l'avait décelé chez Nath' lorsqu'il avait guéri un oiseau tombé du nid, alors qu'il n'était qu'un enfant. Il avait recouvert la petite bête de ses mains, puis, en la révélant, elle s'était envolée, comme si rien n'était arrivé. Durant son adolescence, ce n'était plus des oiseaux qu'il soignait, mais des hommes et femmes. On est alors tenté de penser qu'il faudrait être idiot pour ne pas passer ses journées à prodiguer ce soin miraculeux à qui de droit ! Tant de gens souffrent ici bas, et lui aurait la solution ? Ce savoir divin de faire des maux un mauvais souvenir ? En effet, ce serait trop beau. Le don que possède Nathaniel est un choix constant qui réclame à chaque intervention qu'il remette en cause sa conscience, car pour chaque plaie qu'il panse de sa lumière, pour chaque destinée qu'il retrace, il brûle sa propre âme des noirceurs qu'il fait disparaître. C'est un phénomère extrêmement complexe que sa tutrice a découvert les premières années de son enseignement à ses côtés. Lorsqu'il guérissait un oiseau tombé du nid ou le rhumatisme d'un cheval, elle avait remarqué chez lui des signes de souffrance, légère, mais qu'il s'évertuait à cacher. Comment on cache sa maladie pour ne pas inquiéter ceux qui nous sont chers, Nathaniel cachait l'immense souffrance que lui causait la guérison des autres, mais c'est parce qu'elle était dissimulable lorsqu'il ne s'agissait que d'âmes mineures, pas humaines, et de faibles blessures. Après l'étude régulière des symptômes chez Nath', elle l'emmena à l'hôpital pour prodiguer aux mourants de cette lumière, qu'il n'avait alors dispensé qu'à quelques animaux et sur quelques plaies et os brisés. Lorsque l'enfant qu'il était alors, dix ans à peine, avait posé ses mains sur le coeur d'un vétéran dont on ignorait le mal, toute la souffrance qu'éprouvait l'homme semblait s'être transmise en Nathaniel. Le teint du soldat s'était éclairci, ses yeux avaient brillé d'une lueur nouvelle, mais son sauveur, lui, s'était écroulé dans les bras de sa tutrice et avait tremblé de douleur et de peur. Si les répercussions physiques de son don sont invisibles, il est indéniable qu'il souffre pour chaque soin qu'il offre, il est néanmoins muet lorsqu'il s'agît de raconter ce qu'il voit ou ressent lors de ces moments qui sont pour les autres des renaissances. Les théories sur le don de Nathaniel sont nombreuses, les questions également. On ignore encore jusque d'où il peut tirer une âme en sursis, la mort étant évidemment cette frontière qui tente les esprits de tous. Certains pensent qu'il serait capable de réveiller un mort au prix de la folie, d'autres disent qu'il faut attendre. Il est cependant évident que les conséquences de son pouvoir marquent indéniablement Nathaniel. Autrefois un garçon émerveillé des plus simples beautés de la vie, il est aujourd'hui un jeune homme dont émane parfois une tristesse que les ignorants confondent avec de la compassion. Autre détail ; Nathaniel ne peut se guérir lui-même.

Enfin, dernier pouvoir qu'il doit à la lumière ; les boucliers. Il ne s'agit en réalité que de barrières translucides qu'il place entre deux sujets et qui deviennent uniquement visibles lorsque quelque chose entre en contact avec, elles se mettent alors à briller jusqu'à ne plus pouvoir distinguer ce qui se trouve de l'autre côté. Ces boucliers peuvent résister à des chocs importants, leur maintien nécessitant bien entendu l'attention de Nathaniel (il ne peut presque faire que ça) et de plus en plus d'énergie en fonction de la force exercée.

Important : Nathaniel peut très bien utiliser ses pouvoirs la nuit. Cependant, il ne regénère pas l'energie qu'il utilise sans rayons solaires, et sa puissance en est grandement réduite. Il doit puiser dans sa propre energie ou dans l'energie catalysée (la magie qui parcourt Terra naturellement et plus en plus abondante à mesure qu'on s'éloigne de son centre).

- L'alchimie, les potions : Nathaniel possède des connaissances en alchimie résultantes de ses nombreuses années d'études dans la bibliothèque de Sen'tsura et auprès des esprits les plus éclairés chez les guérisseurs. Il s'est intéressé aux potions de toutes les contrées de Terra, mais son savoir est avant tout celui des siens, c'est-à-dire de Terre. Qu'il s'agisse de créer des breuvages pour tenir chaud au corps, pour lutter contre un poison, ou encore pour charmer quelqu'un, il passe par une foule d'ingrédients dont il connaît les moindres détails par cœur.

Filtre d'amour : C'est un incontournable des potions, une légende à lui seul ! Combien de roturières auront usé de ce breuvage indétectable pour s'attirer les faveurs d'un prince ? Ou certains hommes la passion d'une femme désintéressée ? Sa préparation réclame une attention minutieuse et un cheveu de celui/celle qui veut se faire aimer. Il s'agît d'un liquide translucide aux reflets dorés qui se dilue à la perfection dans n'importe quelle boisson. Une fois consommé, la victime tombera fatalement amoureuse de celui à qui aura appartenu le cheveu. La victime peut rester indéfiniment sous le charme tant qu'elle ne rencontre pas sa "moitié", elle sera alors prise d'une légère tristesse, de temps en temps, qu'elle ne pourra pas expliquer. Une fois réunis, le coup de foudre est instantané et la seule manière d'annuler le sortilège est de tuer l'aimé, d'attendre plusieurs jours ou de convaincre la victime qu'elle n'est pas vraiment amoureuse (ce qui se révèle être très difficile voire impossible étant donné la puissance de l'envoûtement, qui peut également dépendre du dosage).

Fiole de Yehadiel : Une fiole remplie d'un liquide brillant, éclatant, produisant une aura luminescente. Plus efficace qu'une torche, elle permet à Nathaniel de trouver un peu de lumière lorsqu'il se trouve en terrain difficile. Elle ne s'éteint qu'au bout de plusieurs mois. Cette potion est un dérivé d'une autre, elfique, qu'on retrouve dans certains contes des bibliothèques de Sen'tsura.

Antipoison : Une potion des plus banales dans le milieu, mais indispensable. Cette dernière permet de contrer les plus violentes doses de presque tous les poisons courants ou plus rares en usage dans Terra. Nathaniel s'est toujours servi d'antipoison pour éviter d'avoir à utiliser son don.

Potion de vérité : Dans le même esprit que le filtre d'amour, la potion de vérité incite la victime à être franche et révéler ses secrets, tout en bénéficiant d'un sentiment de bien-être. Le dosage est extrêmement important, sans quoi le drogué peut se mettre à délirer. L'effet dure une dizaine de minutes, au maximum.


Familier : Aucun.. quoique... il traîne depuis un certain temps maintenant un lézard du nom de Rhys.

Artefact magique : Aucun.

Autre : Nathaniel possède une mémoire édeitique, dite mémoire absolue. Il se souvient de tout ce qu'il lit ou voit. D'où ses connaissances dans plusieurs domaines de magie malgré le fait qu'il ne s'y soit pas penché tant que ça, à savoir l'achimie, la botanique, les langues de même qui participent à son accomplissement en tant que mage. Il parle donc la plupart des langues des différents pays de Terra, de Feu à Glaces.


Histoire



« - Nous l'avons trouvé dans le jardin. Personne n'a rien vu, murmura la voix d'un jeune homme, derrière lequel on distinguait le petit corps d'un enfant, de quelques années tout au plus.

Face à lui, dans l'encadrement d'une des entrées du temple de Yehadiel, Maria l'écoutait. Ce n'était pas la première fois qu'un enfant se perdait, et les parents finissaient toujours par retrouver les leurs ici-même.

- Ne restez pas sous la pluie, entrez, lui proposa-t-elle, avant qu'il ne fasse un pas en arrière et pousse l'enfant devant lui gentillement.

- Je... je dois y aller, soeur. Merci pour votre aide. »

Il disparut alors le long du sentier qui traversait le jardin, laissant à Maria le soin de porter un regard plus attentif sur le garçon qu'on avait découvert. Il était chétif, impressionné et émerveillé par la grandeur du lieu. Ses grands yeux bleus jetaient des regards alentours, entravés par les mèches brunes qui lui barraient la vue. Son visage rond, celui d'un très jeune enfant, était crasseux, la terre et la poussière présentes coulant sur ses joues, comme il ne bougeait pas pour se mettre à l'abri. Il restait immobile sous les lourdes gouttes de pluie qui ne cessaient de s'abattre sur lui, se moquant de sa bêtise. Dans ses pauvres vêtements rapiécés et trop pitoyables pour lui tenir chaud, il faisait peine à voir, mais il brillait d'une simplicité et d'un bonheur qui balayaient tout autre sentiment. S'avançant vers lui, Maria lui tendit la main, et sans l'ombre d'une hésitation, l'enfant la saisit et pénétra dans le temple. Entre ces murs, la pluie se taisait, ou murmurait. On y était bien, mieux qu'ailleurs auparavant.

~ ~ ~

Le temple était un lieu sain, protégé des perversités et enfermé dans un silence qui prônait l'étude et la prière. La civilisation l'entourait, de toutes ses formes, mais une fois entre ses murs, on touchait une solitude que le plus profond des exiles ne permettait pas d'atteindre. Dans ses couloirs de pierre froide, peu importait la nuit ou le jour, on élevait son esprit et quelles beautés alors se découvraient aux regards de ceux qui savaient voir. Nathaniel les avait vues, ces merveilles, et dès ses premiers pas dans la demeure de leur seigneur et créateur, elles lui avaient chanté des airs inoubliables, des cantiques resplendissant qui l'émouvaient à l'en faire pleurer. Il ne pouvait considérer que sa place puisse être autre part que sous ce dogme, tout n'y était que paix. Oui, à six ans déjà, il prononçait ses voeux de servir Yehadiel, ses grands yeux bleus transpirant une volonté indescriptible.

« - Nathaniel, chuchota Maria, sa main posée sur la tête brune du jeune enfant. »

Tous les deux étaient côtes à côtes à l'une des tables de la bibliothèque du temple, et de Sent'sura. Un lieu d'une beauté unique dans Terra qui abritait les plus grands savoirs. Devant eux, un ouvrage, justement, d'une certaine épaisseur et assez vieux pour que les pages jaunes craquent lorsqu'on les tournait. Les illustrations avaient perdu de leurs couleurs, mais on reconnaissait encore Yehadiel, auréolé de lumière, touchant du bout de ses longs doigts la première femme, Eve. A la page suivante, on découvrait Nayris, folle de rage et suivie par quelques dieux dans sa guerre.

« - Nathaniel, répéta-t-elle, attirant finalement l'attention du garçon qui quitta la page des yeux. Je dois partir maintenant. »

Il la fixa quelques secondes, feintant de ne pas comprendre, alors qu'il savait très bien. C'était la première fois qu'elle le laisserait aussi longtemps, et bien qu'elle l'avait préparé à son départ, il ressentit une énorme tristesse à devoir se séparer d'elle. Maria accomplissait son devoir, en tant que bonne prêtresse, mais lorsque l'enfant pressait ses petites mains contre elle et s'aggripait avec la force de son jeune désespoir, elle doutait de nouveau. L'enserrant tendrement, elle quitta la table tandis qu'il tournait les pages du livre, essuyant maladroitement les larmes qui coulaient de ses yeux sur ses joues. Il resta assis un petit moment, ne se retournant pas lorsque Maria lui dit aurevoir, continuant de fixer les illustrations avec le refus de la voir disparaître au bout du couloir. Finalement, lorsqu'il se retourna, elle n'était plus là.

~ ~ ~

Maria ne revint qu'un an plus tard, pour repartir presque aussitôt. Nathaniel, malgré son jeune âge et la colère que suscitait ce qui semblait être un abandon, savait qu'elle agissait pour le bien commun. A huit ans, il avait lu dans les yeux de celle qui l'avait recueilli une histoire merveilleuse qu'il lui appartiendrait de découvrir si, lui aussi, empruntait la même voie. Peu d'enfants savent ce qu'ils veulent faire de leur vie, surtout aussi jeunes, mais l'humain voyait son avenir si clairement qu'il lui semblait absurde de penser à autre chose. Il était fils de Yehadiel, et son père, leur père à tous, lui avait légué un don de lumière pour apporter à l'humanité ses bienfaits. Petite silhouette silencieuse, Nath passait ses journées à arpenter les couloirs du temple et les rayons de la bibliothèque, toujours accompagné d'un de ces êtres fantastiques, comme des fées, qu'il avait depuis quelques temps l'habitude d'invoquer pour ne plus être seul. Ce savoir, qu'il n'avait lu dans aucun des livres dont il pouvait se souvenir le moindre mot, avait frappé la plupart des érudits qui, et c'était bien étonnant de la part de certains, attestaient que, surement, cet enfant était béni. Que penser d'un garçon de huit ans se plaisant à l'étude et l'amour de son créateur, suivi par des êtres d'une lumière si belle qu'elle en chassait les démons de l'esprit, le peu de temps qu'on s'égarait à les contempler ? Cet enfant, auparavant laissé à son éducation des plus classiques, fut alors l'attention de quelques mages qui tentèrent d'étudier ce phénomène. Attention qui incita Maria à rester au temple pour s'occuper de son protégé et ne pas le voir être saisi par les intérêts des hommes. A ses dix ans, elle ne le quitta plus et officia comme mage enseignant auprès de lui, tout en continuant à lui prodiguer un enseignement religieux, dont il n'avait plus besoin tant les écrits saints étaient une leçon qu'il récitait avec une aisance telle qu'elle relevait du naturel. Lorsque Nathaniel révéla son second don, les plus réticents qui doutaient de la bénédiction dans laquelle baignait le garçon durent se faire à l'évidence que, peut-être, cet orphelin qui avait été déposé à leur temple n'était pas là pour rien.

~ ~ ~

La guerre. La guerre était un fléau qui s'abattait sur leur monde, tout autour d'eux. C'était une ombre immense qui étendait ses ténèbres sur leur cité lumineuse d'année en année. Avec l'arrivée des démons, beaucoup de choses changèrent, et la vie au temple, d'ordinaire si insouciante, devint une course pour Nathaniel qui avait grandi en tous points, et notamment en puissance. L'humain le sentait, il allait être appelé à servir la lumière. Des gens souffraient, il ne pouvait l'ignorer plus longtemps. A ses vingt ans, il quitta le temple en compagnie de Maria et d'autres frères et soeurs, en pélerinage. Il n'était plus le jeune orphelin qu'on avait recueilli, mais un apprenti-mage, et fidèle de Yehadiel. Tous l'estimaient, et il avait la réputation d'un saint dans les lieux qu'il avait visité. Il voulait, désormais, voir les ténèbres, le côté noir de ce monde pour mieux apprendre à l'affronter. Les livres étaient des bon professeurs, mais il n'y avait de meilleure expérience que celle de la vie. Des plaines mystiques, ils passèrent donc Drayame et la cité des arbres, jusqu'au lac patriarcal. Emergeant émerveillé de ses semaines passées dans des lieux si enchanteurs, mais également horrifié de mal qu'il y avait perçu, Nathaniel fit alors face aux monts qui marquaient la limite avec les plaines et Montagne.

Les montagnes se dressaient devant eux, les chemins escarpés menant à leurs flancs si haut qu'ils ne pouvaient les distinguer. Le soleil, qui avait caressé leur peau toute l'après-midi, se cachait à présent derrière la cime de ces géants endormis, les plongeant dans l'ombre. Ils continuèrent leur avancée, bien malgré les conseils de ceux qui leur avaient intimé de reculer, de retourner à Sen'tsura. Ils ne pouvaient retourner à leur temple, ils avaient un devoir, ils accomplissaient une quête que leur père surveillait et encourageait. Alors ils s'engouffrèrent, avec l'espoir, ou plutot la foi, de trouver sur leur chemin un endroit où se reposer pour la nuit. En y repensant, Nathaniel ne pouvait nier qu'ils avaient péché d'orgueil, trop sûr d'eux-mêmes, trop fiers, car, et il allait en faire l'expérience, la lumière du créateur était parfois impuissante lorsque les démons, et le mal dans son absolu, déversaient leurs ténèbres en flots d'une violence insoutenable.

Ce fut d'abord le cri abominable de la bête qui attira leur attention. L'écho de cette menace immonde était remonté le long des parois du col et avait atteint leurs êtres pour les faire trembler de son ignominie. Comme si le démon en avait le pouvoir, le ciel s'était chargé depuis de lourds nuages qui, à son appel, déversèrent leur colère sur la roche arrogante qui les perçait. Nathaniel s'était aussitôt entouré d'une bulle de lumière sur laquelle coulèrent les gouttes, rendant, à mesure que l'orage s'intensifiait, l'action invisible. Maria se rendit compte qu'il allait bientôt être impossible pour le jeune homme d'y voir quelque chose et lui hurla de garder sa barrière, coûte que coûte, juste avant que la chose ne surgisse des abysses qui bordaient leur route le long de la montagne. Un projectile immense et étincelant, la bête hurlante déploya ses ailes d'argent, écrasant leurs ombres sous la sienne, démesurée. Il n'y avait plus de place pour la lumière, tout n'était que ténèbres et chaos. Il y eut des cris, des hurlements, un tonnerre de bruits répugnants, celui de la chair déchiquetée, et le tintement du métal contre la roche. Sous son dôme protecteur, presque aveugle, Nathaniel ne pouvait plus attendre ; en appelant à Yehadiel, il relâcha la protection pour découvrir une scène noire. Face à lui, le dragon se gavait d'un corps méconnaissable, sa gueule riante tandis qu'une jambe s'échappait d'entre ses crocs. Son regard était celui du mal incarné, s'amusant de la douleur et de la frayeur qu'il pouvait lire autour de lui. Des éclairs de feu ricochaient contre son armure étincelante sous les éclats de leurs sorts, et notamment ceux de Nathaniel qui venait de se reprendre, et luttait malgré toute la peur qui lui dévorait les entrailles. Il hurla alors qu'il envoyait de sa magie en direction de la gueule du monstre, réussissant à le faire reculer sous l'intensité de cet élément qu'il n'avait surement jamais affronté. En réponse à cette attaque, la créature ouvrit sa gueule sanglante pour déverser un torrent de flammes. Le feu assassin vint lécher le corps du jeune humain, avant de s'étouffer contre un mur de glace. Maria était à ses côtés, et avait éteint la menace. Nathaniel tenta d'asséner un autre coup à leur ennemi mais il fut interrompu dans son élan par le bras de sa tutrice qui lui barra la route. Si, sur le moment, le regard incrédule du jeune homme n'avait exprimé que de l'incompréhension, il avait compris peu après cet évènement tout ce qu'avait alors ressenti Maria, et quelle sagesse avait animé son geste. Elle le repoussa de nouveau jusqu'à le projeter contre la roche, sur laquelle elle scella l'un des poignets de son apprenti d'un bracelet de glace, avant de foncer plus en avant pour déverser dans une ultime tentative le fruit de ses années de travail, dernière survivante parmi les quelques cadavres, autrefois leurs frères. Toute l'eau ruisselante les entourant se solidifia et les cristaux d'une glace translucide se formèrent en plusieurs piques pointant toutes vers le coeur du dragon. A mesure que Maria formulait son sortilège, la bête se ruait sur elle, avide de sang mais également inquiète et, dans un craquement assourdissant, toutes les lances de glace fusèrent comme une seule. Leur ennemi fut transpercé à plusieurs endroits, son sang épais et sombre se déversant sur la roche, mais il ne s'arrêta pas, luttant contre le blizzard tranchant qu'abattait sur lui la prêtresse. Finalement, il arriva à la hauteur de la femme et, quand la dernière pique eut achevé son oeuvre en pénétrant le poitrail du dragon, ce dernier jeta sa gueule en avant, saisissant Maria et la broyant sous ses crocs animés d'une frénésie effroyable.

Tout en Nathaniel s'évanouit alors, toutes ses certitudes, tout son amour, pour ne devenir que peine et haine. Celle qu'il avait aimé plus que tout n'était à présent qu'une silhouette méconnaissable, un tas de chair remuant sous les coups d'une langue vicieuse. Le garçon s'effondra contre la paroi, ses larmes se mêlant à la pluie qui le trempait déjà. Maria disparue, son poignet fut libéré mais il resta néanmoins immobile, sanglotant, alors que la bête finissait son oeuvre. L'immonde être ailé sanguinolent se tourna vers lui, se rapprochant lentement, boitant dans son propre sang. A cet instant, Nathaniel eut envie de se laisser aller aux envies de ce monstre ; il n'était entouré que par la mort, les ténèbres, il était seul. Mais, et comme l'un de ces nombreux signes que lui avait déjà envoyé son père, le ciel lui sourit. Les lourds nuages qui avaient recouvert cette scène funeste disparurent aussi vite qu'ils étaient arrivés, et la lumière du soleil vint frapper l'humain comme un feu puissant qui éclaira son esprit et lui donna la force de se relever, et de lutter. Puisant dans cet inespéré don divin, il canalisa les rayons et, dans un éclat aveuglant, fit fondre sur l'immonde reptile ce qu'il avait de puissance. Tout ne fut que lumière, déchirement dans les ténèbres. Quand Nathaniel put y voir de nouveau, le dragon s'était enfui.

~ ~ ~

« ... le Cercle de Maria, en sa mémoire. »

Rhys, comme il avait pu s'y attendre, accueillit l'idée avec le charme qui la caractérisait, un juron et une moue qui en disait long sur ce qu'elle pensait. Nathaniel n'avait pas longtemps voyagé seul ; la mangkr, comme elle se nommait elle-même fièrement, avait vite compris que lui et elle poursuivaient, malgré leurs différences, le même but. Il s'était fait, depuis presque deux ans qu'ils se cotoyaient, à ses piques et sa mauvaise humeur. En fait, il s'était si bien accomodé à son caractère scandaleux qu'il ne faisait presque plus attention à ses injures, et que quelque chose sonnait faux lorsqu'elle se montrait... retenue.

« - Nous avons eu de la chance. La présence d'alliés à nos côtés ne pourrait qu'être bénéfique, intima Nathaniel en avançant sa main vers le bras de Rhys, sur lequel la plaie de leur dernier combat suintait. »

Une nouvelle fois, elle refusa. Elle montrait les crocs mais l'humain savait, au fond, pourquoi elle refusait son aide. Elle l'avait déjà vu oeuvrer, et elle savait quel mal empoisonnait son coeur et son esprit à chaque soin qu'il prodiguait. Plus la peine était grande, plus il souffrait. De ce qu'il savait d'elle, Nathaniel ne pouvait imaginer la souffrance qui l'habitait. La hargne de sa coéquipière était la plus visible des cicatrices qu'avait laissée son existence, mais après une réaction comme celle-ci, il ne doutait pas que d'autres sentiments et émotions plus nobles habitaient cette âme meurtrie.

« - Je me charge de tout, répondit Nathaniel, remarquant que les traits de son interlocutrice s'adoucissaient. »

Si il avait eu l'impression de ne représenter pas plus qu'une crotte de dragon pour Rhys la première fois qu'ils s'étaient rencontrés, il voyait très bien, à présent, qu'elle pouvait reconnaître ses idées sous couvert d'indifférence. Souriant, il posa l'épée qu'il portait sur la table, sentant le regard de Rhys s'absenter sur l'artefact. L'acier et l'argent de la lame avaient été imprégnés du sang de la bête qui avait marqué à tout jamais Nathaniel.

« - Ils nous suivront, conclut le jeune mage, tirant l'arme du fourreau. »

Les nuances orangées de la lame leur apparurent alors. De sa lumière et de son savoir, il avait fait de cette arme un des symbôles de leur lutte, un phare dans la nuit pour mener à bien leur quête. Aucune de ces horreurs ne leur échapperait, il en avait fait le serment.


Citation :
Une nouvelle fois, elle refusa. Elle montrait les crocs mais l'humain savait, au fond, pourquoi elle refusait son aide. Elle l'avait déjà vu oeuvrer, et elle savait quel mal empoisonnait son coeur et son esprit à chaque soin qu'il prodiguait.

Raconte la première fois où Rhys a refusé que tu la soignes. Insiste sur ton ressenti et tes émotions à ce moment là.




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