Maëvis Nodrëia

Beaucoup vous diront que Maëvis est une personne très agréable. Elle n'est en rien turbulente et sait se tenir en place de façon exemplaire. D'une douceur incommensurable, Maëvis est d'ailleurs appréciée pour ça. Sa douceur nous oblige, rien qu'au son de sa voix, à son intonation, à être tout de suite à l'aise avec elle. Bien que ce ne soit pas toujours son cas à elle. Maëvis est une jeune délicate qui sait comment amadouer autrui mais qui, pourtant, ne cherche pas forcément à le faire. Sa délicatesse est telle que vous montrer à elle ivre mort et puant le porc mariné dans du purin risquerait de l'irriter profondément. C'est une demoiselle bien élevée, toujours impeccable, alors un homme, ou même une femme, au langage purement vulgaire et peu maniéré risque vite de se la mettre à dos et de l'agacer fortement. Et partout on vous dira que Maëvis, une fois énervée, devient incontrôlable. Parce que si la jeune femme est calme et posée, elle n'a jamais vraiment su garder son sang-froid face à des provocations. Et elle a la répartie facile, et surtout, elle peut vite devenir méchante si on la pousse à bout. Maëvis n'est pas quelqu'un de froid ou de dur dans ces propos, mais elle peut très bien employer ce ton, et ce avec une aisance admirable, lorsque le besoin s'en fait ressentir. Aussi, Maëvis est une personne toujours très souriante. On ne peut pas être dame de compagnie et faire toujours la tête. Et un sourire fait toujours plaisir, mais s'il sonne faux. C'est pour cela que la demoiselle sourit en permanence à qui la complimente ou même à qui a le plaisir de la croiser. De plus, ses canines lui donne un air malicieux tout bonnement adorable. Mais si sourire est une habitude pour elle, Maëvis peut parfois avoir l'air mélancolique lorsqu'elle part dans ses pensées. En général, cela est d'ailleurs assez déstabilisant, nous laissant penser que c'est peut être notre faute. Mais la demoiselle finit toujours par sourire à nouveau, nous rassurant par la même occasion. Ensuite, elle est assez maladroite. Disons qu'elle n'a pas vraiment une très bonne coordination et qu'elle se casse souvent la figure. Elle fait néanmoins d'énormes efforts lorsqu'elle sert le thé à l'Impératrice, par exemple, quitte à tirer une tête pas possible puisqu'au summum de sa concentration... Et dans ces moments là, mieux vaut ne pas la déconcentrer, sous peine de se faire gravement allumer. Puis finalement, Maëvis est très craintive. Elle a peur de beaucoup de choses, dont l'orage, et peut vite se montrer lâche. N'ayant déjà que peu confiance en elle, la peur ne fait qu'aggraver les choses et lui donne l'impression de n'être qu'un fardeau... Elle abandonne donc très facilement sous le poids de la peur ou de la pression.

Couchée sur le sol fertile des plaines mystiques, une femme dont une fleur était posée et était venue s’enraciner sur son ventre abritant un enfant faisait d’énormes efforts pour donner vie à ce dernier. Elle était déjà sûre que sa progéniture serait d’une douceur sans égale, qui brillerait dans les arts et qui saurait faire fi des conflits et ne se ranger que du côté de la bonté. C’est ainsi que, le 14 du mois de Nàdrillä de l’an 96, naquit Maëvis, petit être de floraison dont la fleur était celle du liseron bleu, aux côtés de Nalina, une hermine au pelage immaculé qui serait dorénavant son âme-liée et son amie de toujours. Les yeux bleus vifs de l’enfant fixaient avec intérêt ceux de sa mère, sa mère fière d’avoir donné la vie à une petite fille qui semblait déjà être le trésor du monde. Mais bientôt l’enfant se mit à pleurer, faisant rire doucement les personnes présentes qui, apparemment, trouvaient cela drôle. Rapidement, la petite troupe rentra donc au village, souriant de toutes leurs dents lorsque Maëvis, sa mère et Nalina montrèrent le bout de leur nez. Les habitants étaient tous venus à leur rencontre, comme chaque fois qu’il y avait une naissance. Le petit village d’Enkaar serait une fois de plus en fête, ce soir.



An 99, cela faisait trois ans que la petite Maëvis était née. Sa joie de vivre et sa douceur plaisaient énormément… Elle n’avait pas eu de mal à se faire des amis, surtout que les enfants étaient assez nombreux à Enkaar. Néanmoins, c’était un village reclus, bien que les plaines mystiques étaient très habitées, Enkaar, qui était en fait une tribu sédentaire où ne vivaient que des êtres de floraison, n’avait aucun contact avec les cités alentours. On ne s’intéressait que très peu à ce village, certains doutaient même de son existence, pour tout dire. Maëvis était donc curieuse, elle voulait déjà voir ce qu’il y avait à travers les plaines, sachant qu’ils n’étaient pas seuls. Mais tant qu’elle n’aurait pas dix-huit ans, il lui serait impossible de partir. Mais ça, partir, elle n’y pensait pas encore. Après tout, elle n’avait que trois ans.
Maëvis passait la plupart de son temps à jouer dehors avec les autres enfants tandis que les parents discutaient entre eux. Elle adorait gambader dans les hautes herbes des jardins d’Enkaar, ou encore aller embêter les moutons dans les prairies voisines ou bien aller aider son père lors des moissons d’automne, bien qu’elle ne soit jamais très utile de part sa petite taille et son âge.
Puis vint l’an 100. L’année où tout bascula. L’année où la paix fut balayée d’un battement de cils. Aile Ténébreuse venait de faire son entrée. Puisqu’âgée de seulement quatre ans, Maëvis n’a pas vraiment de souvenir de cette année là. Pourtant elle se rappelle plutôt bien du visage effrayé de sa mère… Mais pour le moment tout allait encore bien, Aile Ténébreuse et son armée n’avaient pas encore mis la main sur les plaines, et donc sur la Terre en général. Bien que trois ans plus tard seulement, le Ciel était asservit.

Durant ces temps de guerre, Enkaar parvint à rester neutre. Le village ne prenait, et ne prendrait, pas part au conflit. Néanmoins certains décidèrent de s’en aller pour aller aider Galaad et les Rebelles, tandis que d’autres disparaissaient du jour au lendemain, ne laissant qu’un sombre mot derrière eux disant qu’ils avaient trouvé leur guide. Et Maëvis, elle, âgée de treize ans, se contentait de vivre comme-si de rien n’était. Elle passait ses journées à perfectionner son art. Comme chaque être de floraison, Maëvis était douée en art, et dans un domaine en particulier, celui de la musique. La jeune fille avait une voix d’ange, une voix qui savait nous emporter loin de tous les tourments de ces temps, une voix qui nous donnait des frissons lorsqu’elle grimpait dans les aigües ou lorsqu’elle descendait dans les graves. On se plaisait à l’écouter nous conter en chantant les légendes de ce monde ainsi que ses tragédies… Ainsi, chaque soir depuis une année entière, Maëvis réchauffait les cœurs ternis par les évènements de ses compatriotes. Et puis il y avait Nalina aussi, l’âme-liée de Maëvis… Toutes les deux s’aimaient énormément et se connaissaient déjà presque par cœur. La petite hermine était certainement le familier le plus affectueux de tout Terra Mystica et passait le plus clair de son temps blottie dans les cheveux bleus de Maëvis.

Puis vint l’an 110. La Terre fut prise par Aile Ténébreuse et ses troupes. Et Enkaar ne pu survivre. Maëvis se souvient très bien de cette nuit. Cette nuit où son village fut rayé de la carte à tout jamais.
Il était tard et il faisait sombre depuis déjà plusieurs heures, mais Enkaar fêtait la naissance de Nùlia, la fille du chef. À cette occasion, il avait été demandé à Maëvis de chanter puis de faire démarrer la danse traditionnelle… Mais les démons n’étaient pas de cet avis, apparemment. Portant qu'avaient-ils comme avantage à détruire Enkaar, un village que personne, ou presque, ne connaissait ? Rien. Simplement parce que ce village était sur son chemin et que rien ne devait se mettre en travers de sa route. Et surtout parce qu'ils savaient que certains habitants de ce village étaient des Rebelles qui n'étaient pas sans ressource. En l’espace d’une nuit, Enkaar avait été soufflé. Les flammes l’avaient engloutit en premier lieu, puis, après, on avait écrasé tous les habitants, on les avait torturés, massacrés... Tous ? Non. Maëvis avait fuit avec sa mère jusqu’au port et, de là, elles étaient montées clandestinement à bord d’un navire marchant se rendant à Selian. Maëvis était pétrifiée, elle avait vu tous ses amis, le reste de sa famille, périr sous les coups de hache des soldats d’Aile Ténébreuse… Et ces images immondes lui restaient en tête.

Par la suite, la mère de Maëvis, alors que celle-ci était âgée de seize ans, perdit la vie sur le champ de bataille alors qu’elle se battait, loin, aux cotés des Rebelles. Maëvis l’appris alors qu’elle était à la forge, à l’époque où elle apprenait ce métier, quand un messager vint lui rapporter la nouvelle. Mais sa mère était morte en héros, du moins, dans son cœur. Si, jusqu’à présent, Maëvis était restée neutre face à cette guerre, elle commença à se pencher vers les Rebelles. Mais elle se garda de faire quoique ce soit, n’ayant aucune expérience dans le combat et ne voulant surtout pas avoir à ôter la vie de qui que ce soit. Elle se contentait de prier Yahadiel chaque soir de veiller sur eux et de leur assurer la victoire.

Victoire qui n’arriva pas. Les Rebelles furent vaincus et alors tout se stoppa. Était-ce la fin ? Que deviendraient-ils ? Puis Maëvis vit les Glaces rentrer en guerre afin de lutter contre Aile Ténébreuse, mobilisant les habitants qui, tous, pourraient les aider. Ils ne devaient pas laisser l’Archidémon décider du sort de Terra Mystica, ils étaient là, encore, tous debouts, ils étaient nombreux, bien qu’un peu que l’ennemi, mais ils étaient bien là. Et tant qu’ils seraient là, alors le monde ne chuterait pas. C’est ainsi que Maëvis se mit à fabriquer les armes de base pour l’armée de Selian, allant leur fournir chaque jour des armes de bonne qualité. Elle n’était d’aucune utilité en combat, alors elle se montrait utile en offrant de quoi se battre à l’armée. Maëvis avait rejoint les Glaces.



Depuis quelques mois, Maëvis est entrée au service d’Issendra, l’impératrice des Glaces, en tant que l’une de ses dames de compagnie. Cela lui a tout de suite plu, préférant ainsi s’occuper plutôt que de rester à la forge. Elle continuait cependant de rendre visite au vieillard qui tenait la forge et qui, durant deux ans, l’avait prise sous son aile. Elle lui apportait parfois un peu de son argent, ou bien venait lui raconter ce qu’il se passait au palais, du moins ce qui n’était pas confidentiel. Et, quelques fois, lorsqu’elle avait du temps libre, elle allait livrer les armes à l’armée quand le nouveau forgeron ne le pouvait pas.

Citation :

Expliquez votre travail quotidien et la complicité que vous avez développée avec l'Impératrice.