Terra Mystica

Forum médiéval fantasy
 
Un sondage a été mis en place pour avoir votre avis sur le futur design de Terra ! Venez donner votre avis ICI

N'oubliez pas de suivre l'avancée du projet Terra Mystica ICI. N'hésitez surtout pas à participer !

Merci de votre passion !
AccueilAccueil  PartenairePartenaire  GuideGuide  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  Connexion  
Le deal à ne pas rater :
Apple MacBook Air (2020) 13,3″ Puce Apple M1 – RAM 8Go/SSD 256Go
799 €
Voir le deal

Partagez

 Aslan

 
Aslan Sand-g10Lun 10 Fév - 19:47
http://www.terramysticarpg.com/t6780-theodore-svalt
Aslan

Fier - Vif d'esprit - Intrépide - Nostalgique - Mélancolique - Rancunier - Ambitieux - Sans foi ni loi - Malin - Taquin - Obstiné - Intransigeant - Opportuniste - Violent - Imprévisible - Secret


Informations

Surnom : Aucun, son identité ne tient qu'à son prénom
Age : 34 ans
Nationalité : Feu
Profession : Mercenaire/Assassin
Camp : Indépendant
Croyance : Aucune.
Titre de noblesse : Aucun
Race
Ashrani
Les Ashranis sont originaires de Feu, où leur réputation de marchands itinérands, éleveurs de chevaux et de chameaux, et de mercenaires n'est plus à faire. Petit peuple de plusieurs centaines de représentants, ils sont une fusion entre l'humain et le félin. Les mâles atteignent une hauteur moyenne d'un mètre quatre-vingt-dix, tandis que les femelles ne dépassent pas pour la grande majorité le mètre quatre-vingt. Leurs longues silhouettes musclées sont recouvertes d'un léger pelage qui diffère beaucoup selon les individus, allant d'un fond clair moucheté de tâches noires à des rayures, les pelages sombres plus rares et peu pratiques au soleil. Leur tête est plus proche de celle des félins que de l'humain, se finissant sur un museau peu allongé, une mâchoire puissante, des crocs pointus et de courtes moustaches. Leur chevelure, une crinière pour les mâles, est d'ordinaire de la même couleur que leur poil, bien que selon les clans, on teint ses cheveux. Elle recouvre leurs petites oreilles pointus ou rondes. Pour le reste du corps, hormis leur pelage très varié et ce faciès caractéristique, ils possèdent une longue queue finie par une touffe de poil, en tout point similaire à celle d'un lion. Leurs mains et leurs pieds sont similaires à ceux humains si ce n'est qu'ils possèdent des griffes à la place d'ongles. Enfin, tout comme pour les cheveux et le visage, les Ashranis se peignent le corps de motifs tribaux témoignant leur appartenance à un clan.

Le style vestimentaire des Ashranis dépend surtout de leur fonction, mais il est à noter que leurs goûts et leurs couleurs sont aussi variés que leurs pelages. Ils aiment échanger entre eux le tissu et ses formes, ainsi que tout bien vestimentaire. De ce fait, les membres d'une même tribu, s'ils sont marqués par le tatouage des mêmes couleurs, pourrons porter des vêtements très différents. Cependant, dans les régions arides où les Ashranis sont le plus nombreux, les mâles laissent leur haut nu, et sont vêtus plus en dessous de larges pantalons et portent des bottes. Les femelles préfèrent l'ampleur des robes aux couleurs vives et chatoyantes, qui laissent la plupart du temps seulement leur visage visible.Les Ashranis adorent les bijoux, également, dont ils parent sans modération leurs oreilles, cou, poignets, chevilles, doigts, et bras. Cependant, il s'agît là des groupes marchands et ordinaires d'Ashranis, une fonction que remplissent une partie des clans de la race, tandis que l'autre se démarque pour ses qualités de mercenaire. Les Ashranis mercenaires portent des tenues de cuir et ont des tatouages/peintures bien plus marqués que leurs congénères, ils n'ont pas de préférences pour leurs montures. Si les caravanes marchandes font parler d'elles pour leur serviabilité, leurs élevages et leurs occasions, les clans guerriers, eux, sont connus pour leur efficacité redoutable ( les Ashranis voient dans le noir et sont ainsi meutriers durant leurs embuscades nocturnes) et leur absence de règles, si ce n'en est une. Par soutien tribal, les Ashranis refuseront d'attaquer d'autres membres de leur race et les défendront contre toute attaque. Une alliance d'une caravane marchande et d'un groupe mercenaire Ashranis est appelée un Khaad, et son chef en est le Chaïk.

Les familles Ashranis peuvent être nombreuses et divisées, aussi complexes que peuvent l'être des familles humaines. La femelle n'enfante pas plus de deux petits à la fois pour une grossesse de sept à huit mois. Les Khaad auront tendance à remettre l'éducation des enfants aux Ashranis marchands, et ce n'est qu'à leur adolescence que les jeunes hommes et femmes auront alors le choix de joindre un autre clan. Mais il existe bien entendu des exceptions à la règle et il arrive qu'un clan guerrier prenne sous sa responsabilité l'éducation d'enfants. De même, il peut arriver qu'un Ashrani quitte les siens pour aller vivre auprès d'un communauté humaine ou autre, pour diverses raisons dépendantes de ce dernier. S'ils sont très tribaux, les Ashranis ont peu de problèmes d'intégration, faisant jouer de leurs dons d'artisans dans les villes et de commerçants sur les routes. Ils vénèrent pour la plupart Nhieling et ont leur propre langage, assez proche de celui des tribus humaines du désert si ce n'est qu'ils produisent certains sons difficiles pour une bouche humaine. On s'en méfie autant qu'on les apprécie et les communautés ont appris qu'il valait mieux s'en faire des amis que des ennemis.

Caractère


Aslan est un enfant des steppes de Sahawi, bâtard de la montagne et du désert. Fier jusqu'à l'arrogance, il respire dans son pays l'air d'une liberté qu'il ne reconnaît nulle part ailleurs. Mais avant son pays, c'est à son clan qu'il pense lorsque la chaleur du soleil frappe son corps et qu'une légère brise venue d'entre les monts lui caresse le poil. La musique de cette nature dans laquelle il a vécu est la plus belle qu'il connaisse, et si certains craignent les dangers entourant Dahalia, il les accueille avec joie. Intrépide ? Aslan l'est certainement, mais à raison. Il est assez malin pour éviter les ennuis les plus retors, mais lorsque l'action devient inévitable, il n'hésite pas une seule seconde à faire parler son don héréditaire pour la violence. Cette dernière lui est inhérente, elle a grandit en lui au fur et à mesure du temps et sur tous les plans. Fort d'années de combats contre toutes les races et toutes les espèces peuplant Terra, les affrontement ont forgé son caractère et l'ont endurci à l'excès. Indomptable créature, il en veut toujours plus et ne lâche jamais le morceau, comptant énormément sur sa force pour imposer ses opinions, et décisions.

L'ashrani tire son savoir et ses compétences martiales d'une éducation divisée entre marchands et guerriers, ainsi que d'une expérience de dizaines d'années dans le désert et d'autres lieux aussi inhospitaliers. La journée, ses prunelles sont furibondes, sa main est leste, et il est d'une sévérité implacable, tandis que la nuit, autour d'un feu ou sous une tente, on lui reconnaît des regards attentionnés et des gestes plus doux. Il lui arrive parfois de fixer le vide pour y voir danser les fantômes de son passé. Il est une âme égarée, portée des années durant par ses erreurs et le mauvais sort. Sa tristesse est palpable pour qui sait s'y prendre, et sa rage est un flot continu en lui qui ne se calme jamais réellement.

Les ambitions d'Aslan ne sont pas claires. Certains diront qu'il est attiré par l'argent, que seul le son de l'or attire son attention et qu'il est sans scrupule lorsqu'on lui promet ce dernier. D'autres diront qu'il est un guerrier qui cherche avant tout la reconnaissance des siens, qu'il est un protecteur du peuple ashrani. Et enfin, les derniers feront les louanges, ou pas, d'un esprit libre ou criminel, selon les préférences. En fait, Aslan est un peu de tout ça, et s'il aime qu'on parle de lui de toutes les manières qui puissent le glorifier, il cache ses réelles intentions. Peut-être faudrait-il lire dans le passé de cet esprit rancunier pour percevoir ne serait-ce que les fondements de sa pensée ?







Physique
Aslan est un beau spécimen de son espèce. Dans le mètre quatre-vingt-dix, il possède des bras puissants et de solides épaules. Ses jambes sont longues et musclées, habituées aux voyages et aux montures variées du désert, des chameaux aux drathirs. Son pelage est clair, parcouru de ci de là de marques blanches, notamment son bouc qui donne l'impression d'être teint. Aslan entretient une longue crinière qui lui descend le long du dos, entre les omoplates, et dont il natte ses mèches à l'aide de perles creuses. Outre les peintures d'ordinaire rouge qui peignent sur son faciès et son corps des motifs tribaux, et teignent ses cheveux, un nombre incalculable de cicatrices marque sa peau. Elles sont la preuve de sa vie mouvementée et des dangers qu'il a affrontés. Aslan porte la plupart du temps une armure de cuir suffisamment épaisse pour protéger sa chair d'une lame et cette dernière offre une multitude de petits rangements pour de fines lames, couteaux, et fioles. Il est toujours bardé de colliers, anneaux, bracelets, bagues, et aime porter à sa ceinture le crâne de son dernier ennemi vaincu, une grande majorité de ses bijoux sont d'ailleurs faits de petits os.
Capacités

Arme : Cimeterre, poignards et couteaux, arc.
Pouvoirs : Vision Nocturne ; En tant qu'ashrani, Aslan voit dans le noir aussi bien que n'importe quel félin.
Familier : Aucun
Artefact magique : Aucun
Autre : Aucun.


Histoire



« Nahh'shikam, Aslan ! »

L'enfant tourna la tête, ses grand yeux jaunes s'arrachant pour la première fois depuis une demi-heure du spectacle du rongeur agonisant au bout de sa brindille. Assis en tailleur sur un rocher dominant l'espace vert, il avait tourné son buste pour répondre à son père, son jeune pelage balayé par les vents provenant des montagnes qu'on discernait plus loin. Dans un petit grognement de lionceau bougon, le jeune ashrani se releva pour rejoindre l'homme qui l'attendait, quelques mètres derrière, son petit corps agile bondissant de pierre en pierre. Lorsqu'il fut arrivé auprès de l'adulte, ce dernier le souleva jusque sur le dos d'une jument, au bord d'un tapis aux couleurs chaudes où étaient dessinées de somptueuses arabesques. Sans un effort, le père se hissa sur la monture, dans le dos de son fils, talonnant les côtes de l'animal et le lançant ainsi au trot, tournant leur dos aux monts boisés pour faire face aux steppes arides de Sahawi, au nord-ouest de Faestalia, les dernières frontières avant le grand désert. A mesure qu'ils avançaient, la verdure mourrait, les arbres rapetissaient, le sol se tapissait d'une poussière clair et le ciel se déchargeait de nuages, sa teinte bleue clair aspirant le regard d'Aslan. Son père, lui, était d'une attention constante et d'un sérieux affligeant. Quand on était un petit Ashrani, le moindre brin d'herbe ou une banale mouche pouvaient devenir des jouets des plus divertissants, le voyage ne se déroula donc pas sans que la main du père vienne tirer l'oreille de sa progéniture lorsque celle-ci se rendait trop agaçante. Les plusieurs heures de chevauchée passèrent ainsi, et enfin, lorsque tout n'était plus qu'une mer de sable, ils purent distinguer au détour d'une dune le campement de leur khaad.

Le khaad d'Aslan était l'un des plus grands qu'aient connus les ashranis, aux dires des anciens. Véritable village ambulant, il était composé d'une caravane de cinquante marchands et d'une centaine de guerriers, et leur chaïk, Roshtar, était l'un des meilleurs combattants ashranis connus, et également l'une des nombreuses fiertés, déjà, du jeune Aslan. Son père était respecté, et aimé, par le clan, lui assurant un avenir propice au sein du khaad et peut-être, s'il suivait une voie digne, la prochaine place de chaïk. Ses rêves l'ayant emporté vers un avenir trop lointain pour qu'il puisse se le figurer concrètement, Ashlan était resté sur sa monture quelques instants après que son père ait mis le pied à terre, petite silhouette pathétique et vulnérable dans l'immensité qui la précédait. Quand il émergea de ses pensées nébuleuses, l'absence de Roshtar lui arracha un petit hoquet de surprise et, sans considération pour le mètre et demi qui le séparait du sol, se laissa glisser pour retomber dans le sable, amortissant sa chute de ses minuscules mains. Quelques années à peine étaient suffisantes aux ashranis pour qu'ils possèdent l'agilité d'un félin et Aslan aimait énormément jouer de cette grâce dont lui avait fait grâce la nature, se faufilant entre les siens, ses petites bottes frôlant le sable comme s'il glissait dessus.

Un petit comité s'était rassemblé devant l'entrée de la tente du chaïk, des voix et des feulements s'échappant d'entre les corps serrés des ashranis réunis. Apparemment, il était arrivé quelque chose en l'absence de Roshtar et cela mettait en colère beaucoup de monde. S'arrêtant dans sa lancée, Aslan s'était mis à l'abri des regards dans l'ombre d'un des murs de tissu, certain qu'on l'écarterait si on venait à le surprendre. Les yeux du lionceau lancèrent des regards curieux entre les jambes des présents mais rien ne lui parvint hormis la dispute grandissante qui finit par éclater plus violemment lorsqu'un des ashranis, un guerrier du clan, fut projeté au sol. Vif, il effectua une roulade et se retrouva face à Roshtar qui bondit d'entre les ombres de la foule pour lui retomber dessus. A grand renfort de coups de griffes et de poings, le chaïk finit par dominer l'ashrani et le laissa inconscient dans le sable quelques secondes, le temps de porter son regard vers son fils, qu'il avait repéré. Les yeux du père et de l'enfant se croisèrent un long instant puis, lorsque le vaincu recommença à s’agiter, Roshtar l'attrapa par la crinière et le traîna jusqu'à son cheval, sous les regards interrogatifs, compréhensifs et indifférents des membres du clan. Là, il noua les cheveux épais de son captif à la queue de l'animal et la monta, talonnant sans perdre de temps la jument pour la lancer au galop, tirant derrière eux l'ashrani défait. Au bout de quelques mètres, l'homme félin commença à déchirer le silence des sables de son cri d'agonie, son corps frétillant sur la surface brûlante du désert. Plus l'ombre galopante de son père se rapprochait de l'immense ligne d'horizon, et plus elle tremblait, telle une goutte d'encre sur un fond rouge sang dégradé. Le soleil se couchait, nuit et tempête se levaient, jalouses s'emparant de la chaleur et des beautés lumineuses du premier.

« Aslan ! »

C'était la voix de sa mère qui avait émergée pour dissoudre ses rêves, les images que son jeune esprit imaginait avec autant d'aisance. Alors qu'il avait ressenti une étrange envie de plonger dans les bras du désert, envoûté par les baisers des légers vent nocturnes devançant les bourrasques visibles au loin, l'enfant se retourna, rejoignant en quelques petites foulées les bras accueillants de sa mère qui le porta jusque sous leur tente. Quand ils furent isolés des ronflements des sables, elle s'allongea sur sa couche sans le lâcher et berça son corps et son esprit de son ronronnement familier. Au chaud, contre elle et en sécurité, il oublia toutes les idées que sa fougue avait pu faire naître, et sombra dans un sommeil si profond qu'il ne sentit pas sa génitrice lui retirer ses bottes et recouvrir son poil d'une douce couverture que ses petites mains serrèrent contre lui.

~ ~ ~

« Ghajim ! On a pas le droit d'être là ! »

La petite ashrani était montée au sommet de la dune qui cachait les garçons, les surprenant dans leur réunion discrète. Invisibles aux yeux des adultes du khaad, ils faisaient face à une étendue de sable qui s'étendait jusqu'à l'horizon, n'offrant aux regards curieux des enfants que quelques rochers. Cependant, avant qu'ils ne se soient tous retournés vers elle, craignant qu'ils n'aient été découverts par un de leurs parents, ils fixaient un objet à une dizaine de mètres de là, une sacoche semblait-il, abandonnée au milieu de ce terrain mort.

« Tais-toi, nyah'pa ! Tu vas nous faire prendre ! »

Le frère de la fillette remonta la dune et la tira pour la mettre à l'abri des regards, montant son index à ses lèvres pour lui signifier qu'elle devait faire silence.

« On ne fait rien de mal, Khajin a trouvé ça, lui expliqua-t-il en pointant de son autre main la petite tache sur le sable. »

La fillette plissa les paupières et émit un petit hoquet de surprise.

« C'est dangereux, Ghajim ! Il faut pas quitter le khaad, Paha l'a dit ! s'exclama-t-elle, ses craintes grandissant. Il y a les monstres ! »

Le dernier mot avait sonné comme une menace et tous se rappelèrent des conseils et ordres de leurs parents quant aux zones hostiles sur lesquelles il ne fallait pas s'aventurer. Des regards s'échangèrent, on se mordillait la lèvre, on jetait un regard sur le haut de la dune pour vérifier qu'il n'y avait personne, on cachait sa peur.

« Y'a pas de monstres... et c'est pas loin ! Il faut juste la prendre, et partir. »

Il y eut un long temps mort pendant lequel tout le monde jaugea la sacoche et les alentours. On entendait la vie du khaad en fond, mais il n'y avait pas un souffle de vent, et seules leurs respirations saccadées par l'anxiété, le doute et la peur venaient rythmer cet instant décisif.

« Khajin l'a trouvée, c'est à lui, conclut l'un des enfants, s'asseyant dans le sable, décidé à ne plus bouger.

- Nyah'pa ! Je n'y vais pas ! On ne sait pas même pas ce qu'il y a dedans, répliqua l'intéressé, se figeant à son tour.

- J'y vais »

C'était Aslan qui s'était avancé, engageant prudemment. A son annonce, tous s'étaient tus, retenant leur respiration pour mieux contempler l'acte à la fois courageux et stupide. Le temps semblait suspendu alors qu'il faisait les premiers pas en territoire inconnu, ses instincts de félin prenant le dessus. Au fur et à mesure qu'il se rapprochait, il distingua plus nettement l'objet de sa folle entreprise. Entre deux pierres et une touffe d'herbe roussie, la sacoche semblait avoir été laissée là tant elle n'avait rien de spécial. La bandoulière déchirée, le cuir usée et troué par endroit, seul son contenu risquait encore de pouvoir le surprendre, mais son intuition lui souffla qu'il n'y trouverait que de la poussière. S'abaissant, posant un genou à terre, il s'en saisit et l'examina, ne découvrant à l'intérieur qu'un vieux bouquin abîmé dont la couverture craquelée pouvait à tout moment se répandre en morceaux entre ses doigts. Soufflant, déçu mais pas trop surpris, il remit le livre dans le sac et se retourna vers ses camarades, remarquant alors la silhouette trop reconnaissable de son père qui le fixait avec fureur du haut des sables. Se figeant instantanément, il put ressentir les mouvements suspects du sable sous ses pieds et derrière lui. Lentement mais surement, un tourbillon de sable se formait à l'endroit exact où il avait récupéré la sacoche, et à peine prit-il conscience du sens de cette anomalie que les mandibules acérées d'une des créatures les plus dangereuses du désert émergèrent des profondeurs du siphon pour se saisir de lui. Ses camarades hurlèrent et Roshtar dévala la pente tel un dément, bondissant à la rencontre de l'abominable monstre émergé des crevasses ensablées. Aslan courait, mais le sol se dérobait sous ses pieds, et plus il se débattait et plus il s'enfonçait dans ce qui se transformait en un torrent à contre-sens. Il sentait ses jambes s'enfoncer et les cliquetis furieux de la bête se rapprocher de sa chair, il serait bientôt dévoré et allait sombrer dans les ténèbres comme le dernier propriétaire de cette sacoche stupide. Mais à l'ultime instant, quand ses talons rencontrèrent la surface rugueuse d'une tige tranchante et gesticulante, la main de son père le saisit par la peau du cou et l'arracha du trou béant qui s'était formé. Il fut éjecté au loin, bien plus loin tant le chaïk avait voulu le tirer de cette enfer, et il se retrouva à rouler dans la poussière et les quelques caillasses, ses yeux hagards arrivant à tirer quelques images de la scène incroyable qui se déroulait à quelques mètres de lui ; le fourmillion était sorti de sa cachette et Roshtar l'affrontait, découpant chacune des redoutables mandibules de la lame de son épée recourbée, tourbillonnant tel un diable, grimpant sur son dos et plantant l'attirail de couteaux qu'il possédait dans chacune des interstices de la carapace. L'immonde créature hurlait, tant de rage que de douleur, et après que l'ashrani en ait fini de découper chacun des membres qu'elle pouvait articuler, il fit tournoyer sa lame pour la débarrasser du sang de son ennemi, prenant quelques secondes pour souffler, immobile silhouette dans un désert de nouveau silencieux. Enfin, quand il sembla avoir retrouvé son calme, Roshtar se retourna pour rejoindre à grands pas son fils qui n'avait pas bougé, les fesses dans le sable, les bras de ce dernier se levant à mesure que son père avançait pour se protéger de la correction qu'il allait essuyer.

« Paha, désolé ! »

Il avait tenté d'articuler quelque chose pour atténuer la colère dévastatrice de son paternel mais la gifle qu'il reçut étouffa ses mots et enfouit son visage dans le sable. Recrachant les grains par les narines et la bouche, il porta en avant ses mains pour retenir la masse furieuses qui allait l'écraser mais les sentit se plier sous la puissance de son père et chef. Roshtar s'était posé sur lui, une de ses mains avait déployé ses doigts autour de la gorge du jeune ashrani et l'autre retenait au sol par le poignet l'un de ses petits bras impuissants. La rage débordait du chaïk lorsqu'il posa son front contre celui de son fils, fermant ses paupières comme pour communiquer par l'esprit avec ce dernier. Ses doigts lâchèrent sa gorge pour se placer derrière sa nuque et sa main gauche libéra le poignet du garçon pour venir se plaquer contre sa joue. Partagé entre violence et tendresse, Roshtar laissa couler quelques larmes qui vinrent s'écraser contre les joues d'Aslan qui tremblait et pleurait à son tour, silencieusement.

« Désolé, Paha, répéta Aslan, sanglotant. »

Le père essuya les larmes de son fils de ses pouces et s'allongea à côté de lui, l'enserrant plus avec amour que colère. Sa main porta son crâne jusque dans le creux de son cou et son bras vint recouvrir le haut de son petit corps. Aslan, se sentant alors plus en sécurité que jamais, ferma les paupières et laissa aller ses larmes contre le torse de Roshtar, serrant contre lui-même la piteuse sacoche de cuir.

~ ~ ~

Dahalia se dressait au milieu du désert, entouré d'un néant propre aux sables, les détails de son architecture captivèrent le regard avide d'Aslan. Dix-huit ans, et c'était la première fois que son père l'autorisait à le suivre jusqu'à la capitale, autant dire une première mémorable. Roshtar, son fils donc, ainsi que quelques guerriers et marchands du Khaad avaient formé un petit groupe d'une dizaine de représentants, avançant fièrement au milieu des voyageurs venus pour des raisons aussi diverses que leurs provenances. Les remparts grandissaient à mesure qu'ils avançaient, la puissance de la ville forteresse émanant une aura à la fois angoissante et intrigante. Plus que jamais, Aslan croisa des regards curieux et une foule qui lui inspirèrent autant de surprise que d’appréhension. Les humains, elfes, orcs, et autres races aussi mineurs qu'exotiques se côtoyaient autour et entre les murs de la cité, au milieu d'un grand nombre d'humains. Passant les portes gardées, ils s’immergèrent dans les entrailles d'une montagne à ciel ouvert, les bruits d'une population vivante et bruyante éclataient en échos avant de s'engouffrer dans les aspérités de la roche, telles d'innombrables gouttes d'eau sur un sol desséché. Les odeurs, également, vinrent à Aslan par torrents, l'agressant presque de leur nouveauté. Océan insondable, Dahalia se découvrait lentement et à chaque pas entraînait un peu plus l'ashrani en son sein, sa soif de nouveauté toujours plus grande.

Quand ils arrivèrent dans ce qui semblait être le centre de la vie Dahalienne, le groupe se sépara et Roshtar laissa comme il l'avait promis à son fils le champ libre selon leurs conditions, promesse qui n'avait jusqu'ici semblée que vague et sans contenance, mais alors qu'il avait vu la cité se dévoiler sous ses yeux depuis son arrivée pour toujours plus de surprises, il fut pris d'une hâte indescriptible. Laissé entre les hordes bruyantes des citoyens et visiteurs, il quitta les siens, les rues de la capitale pour compagnes durant les quelques heures qu'il lui restait de solitude, toute relative entre les mouvements de cette foule aussi nouvelle pour lui que les traces de sa civilisation. Dahalia n'avait jamais été pour lui qu'un lointain caillou, l'instant était heureusement, ou malheureusement, trop beau pour qu'il s'interroge sur les raisons qui avaient poussées son père à l'en éloigner. Ses bottes claquant contre la surface rugueuse des sentiers pavés, il laissa dériver sa silhouette entre les surprenantes allées, porté par la foule comme par un vent marin, s'extasiant des dialectes, sons et couleurs qui défilaient comme autant de paysages. Fougueux, il avança, montant puis descendant les tunnels, profitant de la fraîcheur des quartiers ombragés pour mieux retrouver les rayons solaires mais d'une saveur nouvelle. Si l'étouffante atmosphère assommait la plupart des voyageurs, Aslan ne goûtait qu'au réconfort d'un chez-soi bien apprécié. Levant les bras et s'étirant joyeusement, il fit face à l'immensité désertique du haut des remparts qu'il avait rejoints, puis s'écroula sous la masse d'un individu surgi de nulle part.

Déboussolé, il tenta de se relever mais en vain. En ouvrant les yeux, il fit face au regard écarquillé d'une jeune humaine étalée de tout son long sur son propre corps, qui avait amorti le choc pour elle. Clignant des paupières et restant muette quelques secondes, elle prit finalement appui sur son torse et se releva, proposant son aide à Aslan qui saisit son poignet et se redressa. Aussitôt, elle prononça des mots incompréhensibles et l'ashrani fit face à une barrière qu'il n'avait pas envisagée, le langage. Surpris, il esquissa une mimique interdite, et son corps trahit son incapacité à comprendre ce qui devait de toute évidence être des excuses au ton employé. La jeune humaine leva alors les sourcils en une expression amusée et, après avoir portée la main sur son coeur, s'en alla, laissant Aslan à sa surprise. Pataud, il resta quelques instants à tenter de comprendre ce qui venait de se passer, tout en essayant de répéter les mots étranges de la fille qui lui semblaient impossibles à formuler, mais il abandonna vite et se mit en quête de ce qu'il n'avait pas encore réussi à trouver ; les quelques lieux de vente. Instinctivement, il porta sa main à sa vieille sacoche, ce souvenir et trophée qui lui avait valu respect et réprimandes, pour compter les sous que lui avait laissé son père, mais ses doigts frappèrent un vide inhabituel et son coeur s'emballa aussitôt qu'il comprit quel tour on venait de lui jouer. Se figeant, ses muscles se raidirent et son visage exprima une puissante colère, grondant tandis que ses poils se hérissèrent. Bondissant, il parcourait les allées, se frayant un chemin, jouant de sa carrure et de son agilité pour remonter jusqu'à la fille, qui avait pris cette même direction. S'il savait pertinemment que ses chances de retrouver une humaine étaient minimes, il n'en démordait pas, malgré tout. Jouant de tout ses sens, il investigua sans relâche, ses yeux balayant l'espace, infatigables, ses jambes le projetant à toute allure dans les quartiers où l'allée menait, mais après une recherche alarmée sans succès, il dut se rendre à l'évidence. Les heures qui suivirent furent défaites de la magie que le lieu lui avait inspiré. La sacoche était un objet qu'il chérissait et à l'origine du respect que lui vouaient ceux de son âge dans son khaad, être défait ainsi de cette dernière lui laissait un goût bien trop amer en bouche pour qu'il puisse se régaler des merveilles qui l'entouraient. Las, il avança néanmoins et monta les allées de moins en moins fréquentées à mesure que le soleil se couchait. Il n'allait pas devoir tarder à retrouver les portes de la ville et retourner auprès des siens.

Les gens se faisaient moins nombreux, la luminosité avait baissé drastiquement depuis son dernier passage à l'air libre et il régnait une fraîcheur inhérente au désert. Moins coloré, plus sobre, le quartier devait être celui des plus pauvres. Mais il n'eut pas le temps d'y songer plus longtemps, à une dizaine de mètre de lui, juste à l'intersection d'une ruelle, la fille avançait, la sacoche dans son dos. Aslan fonça, tout son corps gaîné, et lorsqu'il surgit tel un diable du carrefour, il ne put éviter d'alerter l'humaine qui prit aussitôt la fuite, engageant alors une course-poursuite sans réelles chances pour la voleuse. Elle tenta la fuite par des petites gorges plongées dans le noir tant elles étaient fines, entre les murs des maisons, juste assez larges pour laisser l'ashrani y courir. Ils coururent ainsi un long moment toute de même, jusqu'à disparaître dans des réseaux déserts de vie, comme au milieu d'un labyrinthe fantôme. Finalement, il bondit sur elle et lui tomba dessus, l'écrasant dans l'ombre des murs et la poussière du sol peu souvent foulé. Sa main droite maintenait le crâne de sa proie face contre la pierre. Son autre main, elle, défaisait la sangle de la sacoche tandis qu'il appuyait de tout son poids sur le dos de l'humaine, serrant ses côtes de ses cuisses. Rapide, il vérifia que tout était présent mais s'aperçut assez aisément qu'il manquait une bonne partie des pièces qu'il avait emportées. Grognant, il rapprocha sa gueule des oreilles de la jeune femme et prononça avec un accent qui ne lui était pas familier quelques mots de langue mysticienne qu'on apprenait aux jeunes ashranis.

« Les pièces ! »

La fille émit quelques murmures inaudibles mais sa main droite libre sembla désigner une poche dans l'ensemble de tissus qu'elle portait, juste sous la cuisse d'Aslan. Soufflant, agacé, il écarta son genou pour venir le poser rapidement sur les doigts de sa proie, les faisant craquer sans qu'il s'en émeuve. Tandis qu'elle protesta par de vains cris qu'il étouffa en lui faisant mordre la poussière, il déchira le vêtement, déversant sur le sol des pièces de différentes tailles en une petite cascade de reflets dorés et de tintements. Il les rassembla du bout de ses griffes pour faire le compte et, quand tout lui sembla correct, ses pupilles animées par la bestialité qu'avait fait naître ce vol s'épanchèrent sur les formes à nue de la fille. Sa main jusqu'ici brutale laissa l'or à sa place et vint caresser l'épiderme imberbe de la créature qu'il tenait à sa merci, provoquant chez elle un geste de recul qu'il fit taire par un coup dans les mêmes côtes qu'il effleura ensuite de ses doigts. Sentant monter en lui un désir sauvage que l'intimité toute relative du lieu isolé lui inspirait, il plongea ses narines dans les boucles de jais de la chevelure humaine, découvrant un parfum au moins aussi délicieux que tous ceux qu'il avait découverts jusque là, loin de calmer son exaltation. Sa main dominatrice saisit le pan de tissu flottant au-dessus de la zone de chair qu'il avait déjà parcourue et tira dessus pour dévoiler les omoplates de la femme qui tressaillit légèrement. Le feu grandissant en lui et dévorant sa raison, il déchira le reste du vêtement pour mettre à nu l'intégralité du dos de sa proie, figée. Humant de nouveau les effluves de son crin, son expiration torturée trahissant son impatience, il plongea sa paume avide sous le corps prisonnier et découvrit des formes plus généreuses, moins osseuses que sur le dessus. L'instinct de l'humaine lui ordonna de résister mais la force de l'ashrani eut de nouveau l'avantage, renforcé dans son entreprise par la résistance futile de cette créature qui avait osé lui voler l'objet le plus précieux qu'il possédait. Saisissant la gorge de la femme fermement, il plaqua son torse contre ses omoplates, puis fit descendre sa main libre jusqu'à ses hanches tout en mordillant son épaule. Son coeur s'emballa, il retira sa ceinture et déchira les derniers morceaux de l'infime barrière. La nuit les entourait, elle lui appartenait.

~ ~ ~

Du souvenir qu'il en avait, Aslan ne regrettait rien, ou presque. Allongé sur sa couche miteuse dont il s’accommodait depuis des années, il fixait le plafond avec cette même expression que les gardiens et ses innombrables codétenus lui connaissaient. L'ashrani était l'unique représentant de sa race dans les prisons de la capitale, et depuis presque cinq ans qu'il bossait pour les intérêts de la communauté qu'il avait offusquée, on avait cessé de l'interroger sur ses mimiques étranges et habitudes bizarres. Les premières années avaient été une horreur sans nom, un cauchemar aux contraintes insoupçonnables pour ceux qui avaient vécu leurs vies dans cette prison. Pour un enfant du désert, Dahalia pouvait être aussi cauchemardesque que merveilleuse, et Aslan n'avait jusqu'ici goûté qu'à quelques heures des plaisirs que recelait la cité, tout le reste n'avait été que souffrance. Discrimination, mutilations, violences, conditions de travail horribles, la liste s'étendait à en perdre la raison et avait dicté à l'ashrani les réflexes à obtenir pour survivre dans ce nouvel environnement. Enchaîné lorsqu'il n'était pas enfermé derrière des barreaux et des murs d'une roche si solide qu'une centaine d'hommes n'arriveraient pas à l'ébrécher, son corps s'était voûté et avait développé de nouveaux muscles serviables dans ses tâches d'esclave. Certains étaient devenus fous, mais Aslan s'accrochait, son esprit s'échappant à chaque occasion vers des lieux dont il pouvait encore se rappeler chaque détail, s'exerçant à garder en mémoire les visages de ceux qu'il aimait. Depuis son délit, il n'avait jamais revu les siens, sans aucune possibilité d'obtenir de leurs nouvelles et avait accepté les années dans l'espoir qu'ils avaient tracé leur route. Si des désirs rongeaient sa chair et tiraillaient son esprit, c'était bien l'envie de retrouver son khaad qui le faisait tenir, cet espoir fou balayant sans arrêt l'évidence que, jamais, il ne sortirait de ce lieu qu'on lui avait attribué comme dernier foyer de son existence. Heureusement pour certains, malheureusement pour lui, d'autres crimes d'équivalence ou pire encore lui avaient été attribués, et c'était grâce au don de son clan qu'il avait échappé à l'exécution... Etait-ce seulement souhaitable ? La prison était un monde isolé de l'extérieur, complètement cloisonné et où le temps n'avançait pas. Lorsque le travail ne tuait pas à la tâche, l'ennui disséminait ses graines dans les esprits, rendant alors tout ce qu'il y avait auparavant de plus banal et anodin comme la plus intéressante des choses. On se passionnait pour le relief de la roche sur les murs de sa geôle et on tentait d'importer avec soi au retour d'une journée de travail un outil qui puisse permettre de laisser sa marque quelque part, faire quelque chose pour ne pas tourner en rond comme une bête en cage. A ne plus voir le soleil, à respirer un air rance et chaud, jamais balayé par un courant d'air frais, on finissait par se taper la tête contre le sol ou à se pendre, ou on jugeait alors sage de reconsidérer les propositions de son partenaire de cellule, s'abandonnant à des solutions de recours lorsque la chair empoisonnait les pensées jusqu'à l'insoutenable. Aslan fit des découvertes, des apprentissages et des rencontres qui firent de lui, chaque année qui passa, un ashrani de plus en plus fort et impitoyable. Plus que jamais, il était un lion, une bête qui taisait sa colère, sachant que viendrait l'occasion de rendre les coups le double. En attendant, il tirait de cet enfer de violence et de pauvreté aussi bien spirituelle que mentale des savoirs qui, complétés à ses propres connaissances, feraient de lui un homme dangereux et neuf à sa sortie, lorsque son vieil ami le soleil frapperait de nouveau son visage plus quotidiennement. Il était le fourmillion enfoui sous les sables et qui laissait sa vieille sacoche de cuir chauffer sous les rayons de l'astre, viendrait le jour où il sortirait des profondeurs et saisirait les opportunités. Plus rien ne l'effrayait, tout le poussait à endurer les coups et les souffrances, et l'espoir n'existait plus, il ne s'agissait que de certitude.

Enfermé à dix-huit ans, ce ne fut qu'à sa vingt-quatrième année que lui sourit le sort. Apparemment, c'était la guerre, dehors, et pour ce qu'en pensait Aslan, c'était bien que les autres goûtent un échantillon de ce qu'il endurait au quotidien, cela lui permettait de tenir un peu plus encore. C'était ce qu'il en pensait jusqu'à ce que la générale Dahalienne en personne vienne le chercher ; si la guerre avait été l'ombre d'un nuage noir de désastres écrasant ce qu'elle touchait, elle avait été pour l'ashrani une illumination dans son monde de ténèbres. Le désert, terrain des plus téméraires tribus, tentait de s'unifier sous la bannière d'une seule cité, et dans cette tentative de gouvernance Dahalienne, Aslan avait son épingle à tirer du jeu. C'était servir l'armée, ou croupir le restant de sa vie que lui avait valu son crime, en plus de ceux qu'on lui avait collé sur le dos. N'importe qui aurait accepté, au risque de se faire trouer la peau, et Aslan était bien assez arrogant pour être certain de s'en tirer avec les meilleurs profits. On lui promit donc une liberté conditionnelle s'il participait aux échanges diplomatiques avec les tribus dont il partageait la langue. L'ashrani était un dérivé de plusieurs langues tribales, ce qui rendit donc le travail d'Aslan plus efficace qu'escompté. En même temps qu'il complétait sa part du travail, il glanait des informations sur son propre clan, et ce ne fut qu'un an après sa libération qu'il réussit à en apprendre plus.

Elle s'appelait Felina, et ils se reconnurent immédiatement lorsqu'elle arriva pour la première fois au campement que Dahalia avait établi plus au sud de sa position. Plus jeune que lui de quelques années, elle avait appartenue à son clan et se retrouvait désormais, comme Aslan l'avait été, avec des chaînes autour des pieds et des mains. Lorsqu'il avait quitté les siens, la jeune ashrani n'était qu'une jeune adolescente d'une quinzaine d'années, à présent son corps avait muté et elle possédait le charme sauvage d'une adulte. Fière même lorsque les fers l'entravaient, ses yeux perçants avaient trouvé en Aslan un allié dès son arrivée. Accusée d'avoir tué plusieurs soldats dahaliens, elle devait être exécutée la semaine suivant sa mise au fer, ce qui laissa bien entendu peu de manoeuvre à Aslan, qui pour rien au monde ne laisserait un des siens aux mains de ceux qui l'avaient tenu six ans durant. Profitant d'une tempête nocturne, il avait éliminé ceux gardant les prisonniers et avait libérés ces derniers, dont Felina, permettant alors un chaos total dans le camp, et une diversion parfaite pour permettre aux deux ashrani leur fuite. Fantômes dans la nuit, le désert les engloutit, couvrant leur échappée inespérée.

Auprès de Felina, Aslan rattrapa les années perdues, et apprit ainsi ce qu'il était advenu de son clan et de son père. Leur khaad s'était battu contre les démons les premières années de leur apparition, et la presque totalité des ashranis avaient été massacrés, dont Roshtar qui était mort en guerrier après avoir mené un massacre dans les rangs ennemis. Felina avait assisté à sa mort et s'était enfuie. La nouvelle, détruisant tout ce en quoi Aslan espérait, fut d'une grande violence et le plongea dans une période de doute qui accompagna leur traversée du désert jusqu'à Faestalia. Morts aux yeux du monde, ils se firent discrets, vivant au jour le jour dans la seule joie d'être ensemble... peut-être les derniers ashranis existants, qui savait ? Il se passa plusieurs mois, puis des années pendant lesquelles ils migrèrent de villes en villes, du nord de Feu jusqu'au sud de Terre, en passant inévitablement par la Muerta, offrant leurs services de chasseurs, mercenaires, assassins à qui était dans le besoin. Ils se mirent à dos la congrégation de la nuit et la confrérie des brumes, par exemples, pour conflit d'intérêt, ce qui les poussait régulièrement à disparaître, pour de nouveau rencontrer des problèmes. Alors, doucement mais surement, naquit entre eux l'idée de reforger ce qui leur avait été volé, un clan puissant et autonome. Rêve qui fut brisé par l'assassinat de Felina, dont Aslan put échapper miraculeusement. Nouveau coup du sort, il le projeta dernier survivant de son espèce, ce qu'il croyait pour n'avoir jamais revu un des siens si ce n'était sa compagne. Détruit, seulement poussé par la haine, Aslan survécut dans l'ombre et le chaos des rebelles. Il s'engagea comme pirate durant les années de conflit en Terre, apprenant tout ce dont il avait besoin auprès des plus vils loups de mer. Quand la résistance fut écrasée en Terre, il réapparut, ses idées et savoirs ayant germés en lui.

HRP : J'ai été très flou sur la fin afin de permettre des relations avec qui le souhaite. Mon personnage s'étant rendu presque partout sur une période d'environ dix ans, tout, ou presque, est possible.

Citation :
Lorsque la Confrérie des Brumes négocie, elle ne le fait jamais gratuitement.
La CdB avait trouvé Aslan alors qu'il commençait à piétiner un peu trop sur un de leurs territoires : un sourire affable, un discours poli. Des informations concernant l'assassinat de Felina en échange de son retrait des affaires de la Confrérie, offre unique soumis à la politique de confidentialité et de qualité de la guilde.
À Aslan de décider s'il est prêt à leur faire confiance, et surtout ce qui pèse le plus pour lui : ces informations ou ses affaires en cours.



Dans la vraie vie


Âge : 20
Comment avez-vous connu le forum ? DC
Avez-vous déjà fréquenté d'autre forum, si oui lesquels ? Quelques-uns. Razz
Vos passions : Le rp, la musique, les jeux vidéo, et plein, pleiiiiiiin de choses.
Que pensez-vous de Terra Mystica ? Avez-vous des suggestions pour l'améliorer ? Terra est le meilleur forum rp que j'ai rencontré jusqu'ici. Son univers est riche et en constante expansion. Tant qu'on s'amuse, il s'améliore de lui-même.
Avez-vous rencontré des problèmes pour remplir votre fiche? Aucun.
Phrase fétiche : Aucune.


Théodore Svalt

Théodore Svalt


Humain

Partie IRL
Crédit avatar :
Double compte :
Vitesse de réponse : Rapide


Aslan Empty
 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Epreuve d'Aslan
» Commentaires fiche Aslan.
» [Relations avant validation] Aslan.
» Avez-vous vu ce chat perdu? [PV Aslan]