Terra Mystica

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 L'espoir d'une vie ~

 
L'espoir d'une vie ~  Sand-g10Lun 7 Oct - 22:12
« Tout ce dont je me souviens, c’est qu’à mon réveil, elle était là, devant moi. Elle m’observait avec l’un de ces regards qui vous transpercent jusqu’à l’os. Son visage était peinturé de signes tribaux, ses vêtements ressemblaient peu, sinon pas, à ceux des êtres civilisés. Les mains tachées de sang, elle demeurait inerte, à considérer ma personne sans la moindre pitié.  Non, cette femme n’avait rien d’humain en soi; Et pourtant, je ne regretterai jamais qu’elle soit la dernière chose que j’aie vu ce jour-là…»

La température m’apparaissait plus adéquate pour les déserts des terres perdues qu’à celles du nord; le soleil, déjà en hauteur dans ce vaste ciel d’azur, venait péniblement frapper mes paupières d’une lumière aveuglante. Il régnait dans l’air une humidité suffocante, digne de couper le souffle à tout être vivant, voire peut-être même mort. Une telle chaleur m’accablait et ne tardait d’ailleurs pas à m’infliger une migraine digne des plus grandes douleurs. Tentant de porter une main devant mon visage, je réalisai soudainement une chose qui, en soi, aurait pourtant été d’une claire évidence si j’y avais accordé une légère attention; un lien retenait mon bras. Mon effort fut tout aussi vain lorsque je tentais de bouger celui de gauche. Autour de moi, je ressentis la naissance d’une agitation certaine, bercée entre l’agressivité et l’inquiétude. Des murmures s’élevèrent alors que je voulus redresser  la tête. Lentement, j’ouvris les yeux pour vérifier de quoi il s’agissait; ma vue était étrangement floue, comme si j’avais reçu un violent coup à la nuque, je n’avais plus aucune sensation dans les jambes et un horrible goût de fer trônait sur ma langue. Je dus d’ailleurs attendre quelques secondes avant de recouvrer la totalité de mes sens et, par le fait-même, comprendre la situation dans laquelle je me trouvais. Debout en face de moi se trouvait une femme, étrangement habillée et armée jusqu’aux dents. Elle ressemblait goutte pour goutte à ce peuple que nous pourchassions hier encore.  D’une part et d’autres, plusieurs de son clan m’entouraient, demeurant tout de même à l’écart pour la laisser me faire face à elle seule. Un sentiment d’effroi me monta lentement dans la gorge, m’empêchant de prononcer le moindre mot, ou même d’en sortir un seul cri. Nous les avions finalement trouvés; En fait non, c’était plutôt eux qui nous avaient trouvés.

-«…Je suis Nelae Oderschvank, Sondag du Nord…Qui es-tu, humain? Et quelle était ton intention en venant ici? Toi et tes guerriers trainez depuis déjà deux jours sur notre territoire. Or, nous ne tolérons pas que des humains tels que vous viennent souiller nos terres de votre présence.  Tu ne me sembles pas très futé de t’aventurer ici, ou peut-être cherchais-tu en fait quelque chose, plutôt quelqu’un? Lorsque nous vous avons attaqués, tu détenais avec toi ce parchemin. Je ne peux lire vos dialectes, mais lorsque je vois une carte sur laquelle se situe l’emplacement précis de mon clan, je ne sais pourquoi un doute s’installe dans mon esprit quant à la motivation qui t’amène. Sans doute est-ce parce que j’imagine très bien des crapules dans votre genre venir fouiner dans nos affaires. Des rumeurs circulaient autour dernièrement, racontant entre autres qu’un groupe de mercenaires circulerait dans les environs, mais je n’imaginais pas qu’ils auraient le culot de se présenter ici… Tous ceux qui osent fouler notre sol périssent, garde le bien en tête, car il en sera de même pour toi, qui connait désormais l’emplacement exact des miens. Maintenant parles humain! Au nom de Yehadiel, justifie-toi pour qu’il t’accorde, si tu le mérite, la miséricorde une fois que la faucheuse t’aura emporté.»

Il y eut un long silence qui pesait bien lourd. Ainsi donc, ils nous avaient vus depuis longtemps déjà. Oui, je me souvenais; Alors que nous campions durant la nuit, nous avions entendu des bruits, des grognements sourds d’animaux sauvages qui, avec eux, nous avaient tendus une embuscade…Embuscade étant tout de même un grand mot pour définir tout ceci, car j’avais plutôt l’impression qu’ils avaient simplement décidé de passer à l’action, sans préméditation. Peu à peu, je serrai les poings alors que mes doigts s’engourdissaient de plus belle. J’étais désormais dans la gueule du loup, sans possibilité d’échappatoire, ma vie ne tenait plus qu’à un fil et quand bien même, ce fil n’était pas solide pour le moins du monde. Périr? J’écarquillai les yeux à l’idée d’un tel revirement de situation. Ma panique ne fit d’ailleurs qu’empirer;  Je ne peux vous le garantir, mais je puis fortement parier que, d’un seul trait, je blêmis lorsque mes yeux se posèrent sur ce qui, plus loin derrière la femme, s’apparentaient à des restes de cadavres calcinés, redressés par de grands bios de bois auxquels chacun était attaché. L’odeur de chair brûlée confirma d’ailleurs mon hypothèse, suscitant chez moi une réaction de terreur bien que dissimulée par un calme que j’abordais avec détermination. Malgré tout, ma voix tremblait, tout comme le reste de mon corps.

-«Tu…tu te trompes! Que ce soit au nom de Yehadiel, mais aussi aux noms de tous ceux à qui tu voudras me voir implorer,  je te jure ne pas être de leurs complices. Je ne suis qu’un humain qui parcourt ce monde de terres en terres. Je connaissais ces contrées des alentours comme si j’y étais né et bon nombre d’hommes j’ai guidés à travers ces bois. Cette troupe de mercenaires, comme le dis-tu si bien, m’a abordée à l’entrée du village plus au sud. Ils m’ont déballée cette carte dont il est question pour que je les guide à l’emplacement qu’ils ont marqué de leur plume…J’étais celui qui en connaissait le plus de cette forêt et, par conséquent, j’étais le seul à pouvoir les y amener. Personne  ne s’aventurait aussi loin et pourtant, je n’avais absolument pas idée qu’il s’agissait-là de votre territoire, car Dieu sait que je n’y ai moi-même jamais mis le pied!»


Aucun ne semblait me croire, ni s’attendrir à mes paroles. Je me relâchai lentement, au gouffre du désespoir, suite à ce discours qui m’apparaissait finalement vain. J’allais donc finir ma vie ici, entouré de cette tribu qui n’avait aucune notion quelconque du pardon. Mon corps penchait lourdement vers l’avant, mon engourdissement reprenait le dessus sur mes membres malmenés par ces liens qui, à eux seuls, m’empêchaient encore de m’affaisser au sol. Je tentai de visualiser intérieurement le paysage de cette grande forêt qui, du haut de cette falaise au sud, finissait toujours par m’apaiser. Je revoyais le soleil couchant, les arbres frémir sous le vent, la rivière déferler à travers la forêt pour enfin s’élancer vers l’horizon… Je m’imaginais toutes ces contrées que je n’avais toujours pas explorées et me remémoraient celles que j’avais capturées à jamais dans ma mémoire. Les images étaient troubles, je n’arrivais à rien concevoir tant j’étais désemparé. Une larme perla sur le coin de mon œil, s’apprêtant à tomber sur ma joue lorsqu’elle glissa plutôt sur les doigts de la jeune femme. Je relevai mon regard vers elle, qui était désormais abaissée à ma hauteur.  Ses yeux contemplaient le fruit de mon désespoir qui se fraya un chemin sur sa peau avant de s’assécher rapidement sur le dos de sa paume. La Sondag murmurera quelques paroles dont je ne pus saisir le sens, il s’agissait-là d’une langue qui m’était inconnue. La seule chose que je remarquai fut que l’homme en face abaissa lentement son arc qui, quelques secondes auparavant, pointait dangereusement une flèche en ma direction.

-«Un homme qui sacrifie ainsi sa dignité ne peut mentir…»Lâcha-t-elle finalement en se redressant. J’entendis, derrière moi, des pas s’approcher. Puis, suivi du crissement métallique d’une arme sortant de son fourreau, mes liens furent  brusquement coupés.

On me guida à travers la forêt. Quelques bêtes sauvages, que je pouvais associer à des chiens géants, ou à des loups si vous préférez, nous accompagnaient depuis le clan. Ils n’étaient ni attachés ni malmenés, ils semblaient totalement dociles, du moins pour chacun des Sondags. Je n’osais pas m’enfuir, mon honneur ne ferait qu’en prendre un coup et, de toute façon, on me rattraperait facilement avec ces animaux. Plutôt que de prendre mes jambes à mon cou, je la regardai donc, elle qui marchait à quelques pas seulement de moi. Pendant que je la détaillais ainsi des yeux, nos regards se croisent, un instant, une infime seconde. À vous de me croire ou non, mais j’aperçus dans son regard ce qu’aucun n’autre n’avait jamais vu par le passé; Je la vis sourire, pas de l’extérieur, mais bien au fond d’elle-même, elle me renvoyait un air qui, à lui seul, pouvait facilement penser toutes les blessures du monde. J’en avais même oublié toutes les misères qui m’avaient prises de court et celles qui m’attendaient toujours…Cet air rassurant qu’elle abordait me laissait sans mot et je ne su jamais s’il s’agissait d’un simple produit de mon imagination ou non, car je revins à la réalité lorsque nous nous arrêtâmes au beau milieu de la forêt. D’ici, les lieux me semblaient étrangement familiers : nous étions à mi-chemin entre leurs terres et le village le plus près.

-«…Malgré que tu sois honnête et que je te crois, je ne peux t’épargner et te laisser librement partir. J’ose espérer que tu comprendras…»

Bien sûr, c’était prévisible…Je savais très bien que tout n’aurait pas été aussi facile. Si tout cela n’avait tenu qu’à elle, m’aurait-elle relâché sans aucune condition? Je pouvais très fortement me questionner sur cette possibilité puisque je la vis détourner la tête, fermant les yeux comme pour ne pas assister à la scène suivante. Bientôt, elle fit signe à l’un des canins de la suivre tandis qu’elle rebroussait le chemin que nous avions emprunté. Un homme s’imposa  à ce moment même dans mon champ de vision, une dague à la main. Puis, tout se passa si vite; un mal effroyable m’envahit aux yeux, mes mains se posèrent sur ceux-ci et je laissai échapper, malgré moi, un terrible cri de douleur. Mes jambes croulèrent sous mon poids tandis que je tombais lourdement à genoux, un liquide s’écoulant de mes pupilles.

Dès lors, la seule chose que je vis fut que je n’y voyais plus rien…

Spoiler:

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