Terra Mystica

Forum médiéval fantasy
 
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 Messaline

 
Messaline Sand-g10Lun 23 Sep - 2:40
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Messaline

 Fille bâtarde, fille de joie, accueillante si vous pouvez y mettre le prix. Fille du Feu, fille perdue, toute entière à la dérive en attendant la mort qui l’attend. La déraison et le péché, et le désespoir tout au fond.
Information
Surnom  //
Âge : 26 ans
Nationalité : Feu
Profession : Anciennement prostituée.
Camp : Chez Messaline, tout était monnayable, y compris son allégeance. Elle n’a jamais prêté attention à la politique est aux jeux de pouvoir parce que sa courte espérance de vie ne l’a jamais poussée à cela. À présent toutefois, elle est toute entière dévouée au culte de Nayris.
Noblesse : Aucun
Croyance : Leineichte lorsqu’elle était humaine, à présent Nayris.
Famille : Aucun
Race
Originaie de Faestelia, elle était humaine, jusqu’à ce qu’elle demande à devenir une liche.
Caractère

La fillette à demi-morte que l’on tira du ventre de sa mère est à présent une femme pleine d’esprit, mais si au physique elle est un bouquet de roses, au moral elle tient plutôt du champ de ronces. Messaline, c’est la déraison incarnée, l’obstination qui court à sa perte, le feu qui brûle, et ne se consume point. Il y a en elle une énergie folle qui ne connait que de brefs moments de répit et son esprit semble sans cesse en activité, sans repos, sauf quand elle s’assomme à force de drogues, dans l’alcool et la fumée. Là, elle laisse tout cela se taire, juste pour s’oublier, et goûter du bout des lèvres le doux poison funèbre des ivresses délétères. C’est une hédoniste, qui ne vit vraiment que pour son propre plaisir, quel qu’il soit ; c’est après tout la seule chose qu’elle ait encore à attendre du monde, à présent. Juste lui soutirer tout ce qu’il a à offrir, et s’en gorger et mourir comme une tique gavée de sang.

Messaline est sans illusions, ni sur elle, ni sur les autres et le monde qui l’entoure. Elle sait fort bien comment tourne le monde et le bien est une notion très abstraite pour elle. Oh, ce n’est pas une mauvaise femme, loin de là, elle n’a pas le goût de faire souffrir les autres, ayant suffisamment à faire avec ses propres maux. Elle tâche de ne pas se soucier des autres, car personne ne se soucie d’elle. La source, la racine du mal, elle est dans la solitude, cette compagne empoisonnée qui est la sienne depuis l’enfance, les ténèbres muettes d’une chambre vide, et le froid, quand elle se réveille encore en sueur et perclue de douleurs, quand il n’y a nul réconfort, nuls bras où se réfugier, rien que l’abandon. Alors, pour ne plus en souffrir, elle a fait sienne cette exclusion et ne compte jamais que sur elle-même. La confiance, baste ! Cela ne sert qu’à être trahi, et l’amitié n’est qu’un serment inutile, rien ne dure, et les paroles creuses ne sont que des mots en l’air. Elle le sait bien, oh, et rien ne saurait lui faire changer d’avis sur ce sujet. Incurable, la solitude la ronge et l’obsède depuis toujours, autant un mal qu’un réconfort, comme tout ce qu’elle absorbe qui la ravit et la détruit tout en même temps et dont elle ne peut se défaire. Pourtant, Messaline ne montre jamais qu’elle souffre, et cache toujours ses faiblesses sous de ravissants masques. Elle sait y faire, pour tromper son monde, et le mensonge est une seconde nature, pour elle.

Il serait vain de chercher en elle le moindre remords sur ce qu’elle peut faire de sa vie. Elle n’a point de vraie morale, si elle ne sert ses intérêts, et que les moralistes aillent chercher des poux à un autre qu’elle. À force de grandir seule, elle a une sainte horreur de l’autorité et n’obéit qu’à elle-même et à ses besoins. Ce pourrait sembler paradoxal venant de quelqu’un qui vend ses charmes et se plie aux désirs des autres pour quelques pièces, mais si elle agit de la sorte, c’est parce qu’elle l’a elle-même décidé. Le jour où elle souhaitera trouver un autre moyen de subsistance, elle claquera la porte au nez de tous ceux auprès de qui elle accoure d’ordinaire quand l’argent vient à manquer. Alors, que l’on ne s’y trompe pas, si elle s’incline, ce n’est que parce qu’elle le veut bien. Lorsqu’elle est lasse de tapiner, elle joue et chante avec une égale habileté, et se plait parfois à appâter le client par une jolie mélodie. Elle aime beaucoup la musique et s’y connait fort bien, et ne manque jamais de partager quelques mots et quelques verres avec tout violoneux qui croise son chemin, car Messaline n’est pas seulement une pauvre âme perdue dans les affres de la débauche, c’est aussi une demoiselle cultivée, sur des sujets très divers. Elle est capable d’entretenir une conversation sur de nombreux sujets, et a gardé de ses jeunes années le goût d’apprendre et la curiosité de toutes choses. Elle est de bonne compagnie, lorsque l’humeur lui prend ; enjouée et l’esprit vif, elle a l’humour mordant et cynique, avec cette insolence fière que rien ne semble atteindre et qui participe au charme de son caractère. Elle ne se soucie que fort peu de son sort, ce qui la rend parfois plus hardie en paroles et en actes que beaucoup d’autres, car après tout, mourir d’une manière ou d’une autre, qu’importe, puisque cela viendra beaucoup trop tôt. Elle se sait condamnée, et affronte cela avec l’allégresse désespérée de ceux qui vont en chantant à l’échafaud, sans se préoccuper de ce qui pourra lui arriver. Que l’on festoie donc de ce qui reste d’elle, que les vautours fassent leur ouvrage avant l’heure ! Quitte à voir Nayris à son chevet un soir, autant qu’il ne lui reste presque plus rien à emporter ! Alors, elle se consume, se détruit, devance la maladie et profite de chaque jour comme si ce pouvait être le dernier, car, après tout ; ça l’est peut-être...  

Difficile de dire si Messaline a vraiment changé, en perdant son âme. Une liche n’est qu’un être gorgé de magie impie, sans cœur, sans esprit, sans émotion, et pourtant. On la retrouve un peu, un peu de ce qu’elle fut, dans ses attitudes et ses sourires fugaces. De sa soif d’apprendre, elle a gardé cet élan qui la pousse à tout savoir, tout retenir, parce qu’elle sait que la clef du pouvoir réside là. On ne se défait pas de sa personnalité en un jour, fut-ce après avoir délaissé sa vie et son âme entre les mains de la mort : Messaline est toujours un peu elle-même, et son être garde la mémoire de ce qu’elle fut, pour un temps.


Physique
 Sans pour autant prêter l’oreille aux rumeurs, force est de constater que Messaline ne ressemble guère à ses parents. Elle n’a rien du teint sombre de son père ni des beaux cheveux de jais de sa mère ; pourtant, il est indéniable qu’elle est une fille du Feu, avec sa taille haute et son allure altière, ses beaux yeux sombres et ses traits gracieux. Mais il y a son teint pâle, qui ne doit rien à sa santé, et ses cheveux roux, d’une belle couleur chaude tirant sur le brun ; nul n’en arbora dans la famille depuis longtemps, mais par un caprice du destin, Messaline reçut cette apparence peu commune qui fit en retourner plus d’un sur son passage.
À l’ordinaire, Messaline se vêt à la manière de son peuple et affectionne les belles étoffes et les broderies flamboyantes. Elle prend soin d’elle et de son costume, a le goût de l’élégance, car c’est sur elle que repose une bonne partie de sa crédibilité. Ses folles dépenses en ornements divers ne sont après tout qu’un investissement professionnel, car il faut bien appâter le chaland. Il faut en outre dissimuler les disgrâces de son corps marqué par les maladies, et elle sait y faire, au point que l’on n’y voie plus que du feu. Au final, elle prend tant de soin à tout cela qu’il semble que toute son élégance recherchée fasse partie d’elle comme le poil qui lui pousse. Et du poil, parlons-en ! Parlons-en, de la chevelure. Ah, tout un poème ! On prend souvent cela pour une simple coquetterie de femme, mais la vérité est que cette crinière baudelairienne qui lui coule le long du dos, cet océan de soie rousse qui fait sa fierté, c’est aussi le symbole de sa victoire sur elle-même. Enfant, rongée par les fièvres et les maux divers, elle était condamnée à la tonsure et au poil ras, jusqu’à ce que sa santé s’améliore et qu’elle puisse se permettre d’arborer le cheveu long. Depuis, elle ne les a jamais coupés. Contrairement à l’usage des siens qui aiment les orner de perles et de colifichets, elle les laisse aller librement, comme un symbole, et en joue avec un art consommé lorsqu’ils lui servent de seul vêtement dans l’obscurité des alcôves.

De la gamine chétive qui errait dans les affres de ses maux, il ne reste plus rien aujourd’hui sinon de vagues stigmates, murmures d’un mal ancien qui la ronge encore. Elle se cache, pourtant, sous le voile, les fards et les soieries, et sait si bien jouer de ses charmes que l’on en oublie ce qui trahit parfois les défaillances de sa santé. Le cadavre parfois se profile sous le masque souriant, mais cela ne semble que la rendre plus belle lorsque la vit lui revient et enflamme son regard d’une énergie nouvelle. Car elle est belle, oui, un peu comme une fleur vénéneuse, comme une ronce fleurie ; tout est dans l’attitude, tout est dans le geste, le maintien, le détail. On la compare souvent à un chat, et elle en a la nonchalance élégante, un rien hautaine, et le regard sombre qui se glisse sous la paupière lourde, embusqué derrière le rideau de ses longs cils.
Capacités
Armes : //
Pouvoirs : Messaline ignore d’où cela lui vient ; du sang, de sa mère ou d’un caprice du destin. Quoi qu’il en soit, elle a quelque chose, un petit quelque chose qui peut souvent s’avérer fort utile. Par le contact physique, par les mots, elle parvient parfois à influencer son interlocuteur et à le faire aller, sans qu’il s’en aperçoive, dans le sens de ce qu’elle dicte. Cela reste très flou pour elle, malgré les années passées à essayer de maitriser cela : tout au plus sait-elle jouer de sa voix, de ses gestes pour accentuer les effets de son pouvoir, et faire infléchir la volonté de ses interlocuteurs. Ce pouvoir de suggestion reste caché, et elle tâche de ne jamais se trahir, et surtout pas auprès de ceux qui pourraient retourner cela contre elle. Cela ne fonctionne pas sur tout le monde, loin de là : mais il suffit d’avoir l’esprit ailleurs, troublé par autre chose, pour qu’elle s’engouffre dans la brèche, et d’un ton murmurant vous commande de vous céder jusqu’à la moindre piécette en votre possession... Messaline sait compenser par la subtilité -et, disons-le tout net, la fourberie- la faiblesse de ce talent surnaturel. Mais elle sait aussi prendre garde aux effets funestes que cela peut avoir sur elle et tâche de n’en point trop user, sous peine de se retrouver épuisée et vulnérable.

Car le don est à double sens et lorsqu’elle tente d’influencer quelqu’un, il est en retour bien plus aisé de s’introduire dans son esprit et d’y tisser de sombres sortilèges... Pour cela, elle évite autant que possible le voisinage des magiciens en tous genres, craignant de se faire avoir à son propre jeu.
Familier : //
Artefact : //
Autre : //
Histoire

Histoire Messaline a peu de certitudes sur sa naissance, même si d’autres mieux renseignés qu’elle pourraient aisément répondre à la question qui se pose quant à sa naissance. Pour tout le monde, elle est la fille bâtarde de la dame Arsinoé d’Azalaiah, de père inconnu, simple gamine sans nom élevée dans la demeure du seigneur Jodhaa d’Azalaiah. Pour tout le monde, son existence ne tient que d’un miracle, d’un caprice du maitre de maison qui décida de laisser vivre celle qui n’était rien de moins que la preuve de l’infidélité de sa femme. Toutefois, la vérité est autre, et Messaline est bien la fille légitime du couple ; longtemps la question ne se posa même pas, mais cela se perdit, un jour, par les manigances d’une autre.
Ce que Messaline ignore, c’est que dans ses veines coule le sang le plus noble, celui des antiques seigneurs d’Azalaiah, dont les domaines vont d’un horizon à l’autre, dans les vastes plaines écrasées de soleil. Ses ancêtres avaient reçu en présent de fort vastes richesses et de nombreuses terres, et avaient eu l’intelligence de toujours se marier fort bien en évitant les pièges de la consanguinité. On avait donc dans la famille le sang des grands héros de jadis, quoique fort affaibli par le passage des générations. Cela n’empêcha pas Arsinoé de donner deux forts beaux garçons. Messaline n’en fit hélas pas partie, et ce ne fut guère plus qu’un marmot à demi mort que l’on tira du ventre de sa mère à l’agonie. L’une et l’autre semblaient condamnées, et si l’une vécut, l’autre fut bien vite emportée par les fièvres qui suivirent l’accouchement. Jodhaa s’affligea fort de cette perte, mais ne perdit point trop de temps et se remaria fort vite avec une riche demoiselle qui s’empressa de remplir ses rôles d’épouse et de dame.

Nul n’aurait parié sur la survie de la petite Messaline. Et pourtant, pourtant elle vécut, fragile comme un nourrisson, qui s’enfiévrait d’un rien et passait son temps alité à tousser sa soupe. Elle n’avait pas un an que les rumeurs se firent entendre sur sa prétendue bâtardise. Et qui les lança en secret ? Yzébel, la seconde épouse de Jodhaa, Yzébel, qui voulait à tout prix écarter de la succession du comte les enfants d’Arsinoé.
Le sort l’y aida en faisant chuter de cheval l’aîné, suivi par le cadet qui expira dans l’année d’une mauvaise fièvre hivernale. Seule demeura Messaline, et Yzébel enrageait de voir la toute petite persister à vivre encore quand elle perdait ses enfants à un rythme soutenu.

Alors, doucement, doucement, elle instilla son poison. La fillette avait le tort de ne pas ressembler à ses parents, tous deux bruns de peau et noirs de cheveux, et sa peau  blanche, et ses cheveux roux, de quel sang pouvaient-ils venir ? Doucement, doucement, les paroles murmurées, la rumeur, et puis Jodhaa que l’âge et la perte de ses fils chéris accablaient plus encore que la perte de leur mère, qui ne se souciait plus de cette enfant, tout ce qui lui restait de sa chère Arsinoé, qui n’avait rien de sa femme et qui, de toute manière, n’était rien de plus qu’un petit cadavre en devenir. Il se tut, alors, et l’on prit cela pour un aveu, un aveu terrible, comme une faiblesse. Pourtant l’on salua sa magnanimité, d’avoir épargné la vie de cette petite bâtarde. Yzébel finit par mettre au monde un héritier, puis deux, et cessa de s’intéresser à Messaline qui, de toute manière, ne passerait pas l’hiver.

Combien de fois fut-elle à l’article de la mort, combien de fois le prêtre fut dépêché pour recueillir son dernier souffler qui ne venait pas ? Combien de fois le père accouru au chevet de son enfant la voyait se refuser à mourir et vivre encore, se remettre, tomber malade à nouveau, au point que Jodhaa ne se déplaça même plus auprès de sa fille quand on lui annonçait sa mort prochaine.
Messaline, constamment alitée, ne put connaître les loisirs des jeunes filles de son âge. Elle se tourna vers l’étude, lut beaucoup, car la demeure d’Azaliah recelait une vaste bibliothèque alors totalement délaissée à laquelle seul le chapelain apportait un peu de soin. Elle accumula un vaste savoir cependant parcellaire, jonglant entre l’histoire, la littérature, la médecine et le reste, s’amusant parfois, avec une curiosité morbide, à chercher dans les livres le nom des maux dont elle souffrait.
Et puis, elle apprit la musique, seul loisir qui lui était laissé. Elle apprit et s’y passionna tant et si bien que la dame Yzébel ne l’autorisait à paraître devant elle que pour qu’elle joue pour elle, avant de la renvoyer dans sa chambre sous les quolibets de ses demi-frères. Après des années de fausses-couches et d’enfants mort-nés, Yzébel avait fini par être une féconde et solide épouse qui avait donné à son mari plusieurs beaux héritiers tous prêts à s’entre-déchirer pour le titre de leur père, et trois belles et bonnes filles à marier. Messaline, dans tout ce petit monde, était évidemment laissée au second plan du fait des rumeurs d’illégitimité, sur lesquelles son père restait étrangement silencieux, peut-être parce qu’il ne savait que faire de cette gamine souffreteuse qui ne serait jamais un bon parti.

Messaline n’était, semblait-il, pas de taille à gouverner, et elle n’en avait aucune envie. Elle préférait tellement aux jeux de pouvoir les jeux de l’esprit... Et si elle pouvait être libérée des humiliations et des vexations de ses demi-frères et de sa belle-même, elle était prête à tout céder, jusqu’à la moindre parcelle de son héritage, pourvu qu’on lui fiche la paix.

La fillette grandit, passa sa dixième année à l’article de la mort, et puis se remit encore, et passa encore des années à souffrir de fièvres tous les quatre matins et à souffrir de mille maux qui le clouaient au lit. La voyant persister à vivre un peu trop longtemps et s’approcher dangereusement de l’âge de la majorité, Yzébel se méfia. Elle alla jusqu’à trouver un pauvre hère de passage qui acceptât de reconnaître qu’il était le père de l’enfant, et Messaline ne se fit pas prier pour dire ce qu’elle pensait de cette manœuvre. Elle s’appropria cependant son titre de bâtarde avec délectation, s’amusant à devancer les farces de ses frères et des gens de la cour, allant jusqu’à elle-même en inventer de plus brillantes et de plus drôles que tout ce qui pouvait germer dans l’esprit des compagnons d’armes de son père.

Cela ne suffit pas à Yzébel qui prit cela pour une habile manœuvre de Messaline afin de se faire mieux voir de Jodhaa et de sa cour ; elle fit signer à son époux un acte qui reconnaissait officiellement Messaline comme étant une fille illégitime de sa femme et la déshéritait de ses titres et de son droit à la succession. Étant la seule enfant survivante d’Arsinoé, Messaline était en effet placée avant même les enfants d’Yzébel pour succéder à son père, étant qui plus était leur aînée de plusieurs années. À présent, Messaline n’avait plus droit à rien, mais son père ne changea guère son comportement envers elle. Il n’avait jamais été très présent pour, et les deux ne pouvaient réellement se comprendre tant était grande la distance qui les séparait. Ils n’avaient rien en commun, mais pourtant la jeune fille avait grande affection pour Jodhaa.
Le désaveu de son père apporta un étrange soulagement à Messaline qui voyait enfin une certitude poindre à propos de son ascendance. Cela ne changeait rien à son train de vie, suspendu au gré des caprices de son entourage qui considérait avec un certain recul un brin méprisant les manières étranges de la jeune fille. À vrai dire, Messaline avait été très vite laissée à elle-même, et pour toujours la solitude lui semblait la meilleure compagne. Elle s’était élevée elle-même, loin des sentiers battus, et même si elle avait appris les rudiments des bonnes manières auprès des gens de sa maison, elle n’eut jamais l’éducation convenable des demoiselles de son rang. On savait apprécier son esprit vif et sa répartie, son habileté au chant et à la musique, tout comme l’on désapprouvait son impertinence, son insolence et sa fierté exacerbée. Après tout, conçue dans le péché, n’en n’était-elle pas elle-même porteuse, comme souillée dès la naissance ? Fille de putain, sans doute putain elle-même ! Entre mépris et admiration sans cesse oscillant entre les extrêmes, Messaline ne sut jamais où se tenir et se contenta tout à fait de cette existence, dans les marges, dans le secret, arborant sa condition comme une bannière. Maintenant, elle savait qui elle était, et en était fort aise, libérée des enjeux du pouvoir. En vérité, elle ne rêvait que de liberté, insouciante comme le sont tous les gens de cet âge, ne désirant endurer aucune contrainte, juste suivre ses propres caprices. Dans cette prison qu’était son corps malade, son esprit s’envolait comme un oiseau hors de sa cage.

Et puis, alors qu’elle atteignait ses quinze ans, elle cessa d’être malade tous les quatre matins, et passa des mois sans ne contracter que les maux bénins dont souffraient les gens ordinaires. Elle redouta la fin de l’éclaircie tout en profitant du répit offert, mais cela se prolongea et ne s’arrêta plus. Alors, elle put se permettre de vivre, et plus seulement en songe, s’évader pour de vrai, et découvrir tout ce que le monde avait à offrir. Pour tous, elle n’était qu’une fille de rien, une fille bâtarde, demi-sang, demi-noble, bonne à rien insolente et capricieuse, et nul ne se préoccupait plus d’elle, tant qu’elle menait ses frasques en secret. Oh, le secret, Messaline y était accoutumée, toujours à se cacher, toujours dans l’ombre, vivant dans l’interstice étroit qui sépare les nobles gens des manants, un pied dans chaque univers. Elle n’était pas censée exister, elle l’avait très bien compris, elle était une erreur, le fruit d’un caprice de son père, comme un jardinier négligent qui laisse la mauvaise herbe monter en graine et s’accrocher irrémédiablement, jusqu’à ce qu’il devienne impossible de l’en chasser. Les moqueries et les rumeurs dont on l’accablait toute sa jeunesse avaient laissé des traces et même si elle s’enorgueillissait de sa condition, il y avait toujours quelque chose pour lui rappeler que quoi qu’elle fasse, le fait même d’être née l’avait déjà condamnée. Bien sûr que cela était injuste, mais avec une lucidité surprenante, elle sentait que c’était ainsi qu’allait le monde, sans justice et sans bien, simplement au gré des jeux du pouvoir et de la richesse. Elle savait quelle était sa condition, et n’espérait rien, de quiconque.

Messaline connut une jeunesse joyeusement mouvementée, courant les tavernes et les rues le soir venu, goûtant le vin, la chair, et les substances les plus délétères avec un plaisir renouvelé. Il y avait tant à faire, tant à éprouver, à sentir, à tenter, tant de bouches à embrasser de bouteilles à vider... Messaline se savait condamnée, elle sentait au plus profond d’elle-même que son corps pouvait à tout moment la trahir et se dérober, aussi elle fut bien vite décidée à ne rien laisser passer, à brûler la chandelle par les deux bouts, à attendre la mort dans la joie et la folie. Elle ne cessait de se rappeler des paroles de la prophétesse aveugle qu’elle avait rencontrée le premier jour où elle était sortie de la maison de son père : "nul en ce monde ne te verra vieillir, et jamais tu ne connaitras l’hiver. Vis, ma fille, car jamais tes pétales ne seront fanés". Elle avait pris cela comme un avertissement, et ces paroles, gravées dans sa mémoire, le furent comme dans la pierre et le marbre éternels.

Bien vite, cette prophétie trouva un écho dans ce qui vint obscurcir de nouveau les jours de Messaline. La souffrance revint hanter ses nuits fissurées de fièvre, et elle trouva dans les drogues un refuge apaisant à ce qui lui rongeait le corps et les membres dans le noir. Cela tint le mal à distance, et la condamna pour toujours à une triste dépendance. C’est cela, également, qui finit par la pousser à suivre un destin nouveau, alors que de nouveau l’ombre rampait autour d’elle, couvrant d’un voile obscur les joyeux jours qu’elle avait passés à profiter de son existence nouvelle.
Alors qu’elle allait atteindre ses dix-neuf ans, elle prit la décision de partir, à la grande joie d’Yzébel qui vit enfin disparaître de sa vie celle qui avait survécu à cinq de ses enfants. Tout le monde était ainsi satisfait : Messaline pouvait finir ses jours de la manière qui lui plaisait le plus, la dame Yzébel régnait en maître sur sa maisonnée, et Jodhaa qui s’était toujours tu se voyait libéré du fardeau de son mensonge, et n’avait plus à regarder sa fille se détruire à petit feu.
Le jour de son départ, il alla pourtant la trouver, ayant appris par des moyens détournés les projets de sa fille, et lui offrit en cadeau l’anneau de mariage de sa mère, sans rien lui dire de plus. À quoi bon lui révéler la vérité, à présent ? À quoi bon lui dire qu’il avait, par son silence, détruit sa vie ? Pourtant Messaline lui pardonna, alors, et scella leur adieu pour toujours, s’en allant sans se retourner chercher la perdition au bout du chemin.

Jamais elle ne cacha à quiconque ce qu’elle croyait être : l’enfant d’une trahison, le fruit d’un péché. Une vie souillée, sans valeur, qui s’éteindrait bientôt, un peu comme l’un de ces papillons éphémères qui ne vivent qu’un jour, et dont la beauté n’a jamais le temps de se faner. Pour subvenir à ses besoins, Messaline ne voulut jamais user le peu de forces qui lui restaient encore, et s’accrocha comme un parasite aux fortunes des autres, allant partout où la menaient les vents de la fortune, monnayant tout ce qu’elle avait à offrir. Sans remords, ni pour elle ni pour les autres, elle se fit putain de la pire espèce, parce qu’après tout, à quoi bon la vertu, quand on doit mourir bientôt ?

C’est à l’orée de ses vingt-sept ans que Messaline sentit venir sa fin. Un ultime pèlerinage qui devait l’amener à Feu pour recueillir, peut-être, quelques souvenirs et réchauffer ses os déjà glacés par la mort l’amena à faire la rencontre, un soir, de celui qui allait lui montrer le chemin pour vaincre la mort. "Un pont lumineux au-dessus des ténèbres", selon ses propres mots : dans le secret d’une chambre d’auberge, Magrant Malnoir susurra de sombres promesses à l’oreille de Messaline qui fit le choix d’accepter le marché. Vendre son âme pour revenir à la vie, et même au-delà de la vie... Cela semblait plus que raisonnable.
Et ainsi, dans les brumes et les fanges des Marais où le nécromant avait sa demeure, Messaline passa de vie à trépas pour s’en aller renaître par-delà les ténèbres, glorieuse et mortuaire, au seuil d’une existence nouvelle.

Citation :
« Elle ne cessait de se rappeler des paroles de la prophétesse aveugle qu’elle avait rencontrée le premier jour où elle était sortie de la maison de son père : "nul en ce monde ne te verra vieillir, et jamais tu ne connaitras l’hiver. Vis, ma fille, car jamais tes pétales ne seront fanés". »

Raconte ta toute première sortie du château et ta découverte de ce monde de plaisirs, ainsi que ta rencontre avec cette fameuse prophétesse.

Dans la réalité

Âge : 23 ans
Avez-vous déjà fréquenté d’autres forums, si oui lesquels ? Voodoo Child
Vos passions : L’histoire de l’art, la littérature et la bouffe.
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Messaline

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Messaline Sand-g10Mer 22 Oct - 16:27
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REGISTRE DES SUJETS


  • Ad augusta, per angusta
    Personnage à vos côtés : Naram'khan
    Résumé: Faestelia, Dennarès 104
    Où l'on prend connaissance de l'adolescence mouvementée de Messaline. [En cours]

  • Prototype Guest
    Personnage à vos côtés : Jihad el-Houari
    Résumé: Sahawi, port d'Aeb, 7 Astarr 108.
    Où Messaline part en vadrouille avec un petit prince enfui. [En cours]

  • Le corsaire le grand coureur est un navire de malheur
    Personnage à vos côtés : Odysse
    Résumé: Abyssaï, mois de Nàdrillà 108.
    Où Messaline négocie sa vie contre quelques galipettes marines.
    Suite en zone sensible ici. [En cours]

  • Keep the streets empty for me
    Personnage à vos côtés : Bjergsen Jansson
    Résumé: Cardrak, Silldalunà 108
    Où le mauvais caractère de Messaline fait des merveilles. [En cours]

  • La nuit, tous les chats sont gris
    Personnage à vos côtés : Lucius van Horrificus
    Résumé: Sent'sura, fin du mois de Dennarès 110.
    Où Messaline se révèle une hôte accueillante quand on sait mériter sa générosité.
    Suite en zone sensible ici. [En cours]

  • Un homme heureux.
    Personnage à vos côtés : Nathaniel
    Résumé: Côte ouest des Plaines Mystiques, Kelrenn 112
    Où Messaline découvre que l'on ne guérit jamais sans en payer le prix. [Terminé]

  • Le pas du chat noir
    Personnage à vos côtés : Alys
    Résumé: Sen'tsura, mois de Welnorr 113.
    Où la musique adoucit les moeurs et permet de drôles de rencontres. [Terminé]

  • Nous sommes les artisans de notre propre perte
    Personnage à vos côtés : Magrant Malnoir
    Résumé: Sahawi, port d'Aeb, 11 Vennà 114
    Où Messaline fait un pacte avec le Diable pour échapper au trépas. [Terminé]

  • Atque in perpetuum frater, ave atque vale
    Personnage à vos côtés : Jihad el-Houari
    Résumé: Sahawi, port d'Aeb, 12 Vennà 114
    Où vient l'heure des aveux et des adieux. [En cours]

  • Ainsi s'en va la gloire du monde
    Personnage à vos côtés : Magrant Malnoir
    Résumé: Marais de la Désolation, 26 Vennà 114
    Où Messaline s'en va mourir pour renaître auprès de Nayris. [Terminé]

  • Rien de ce qui est digne d'être connu ne peut s'enseigner
    Personnage à vos côtés : Roxo Sombresang, Alrea Sombresang
    Résumé: Opsala, duché de Sholat, début Telniss 114
    Où l'on prend quelques leçons d'escrime entre deux mondanités. [En cours]

  • La gloire s'accomplit dans le sang
    Résumé: Adhès, Temple de Nayris, début Welnorr 114
    Où Messaline accomplit son premier sacrifice.

  • Il ne doit plus rester de vivant dans ce village
    Personnage à vos côtés : Trataïr Erubon
    Résumé: Plaines Mystiques, 28 de Nàdrillä 114
    Où Messaline prêche un monceau de cadavres. [En cours]

Messaline

Messaline


Liche

Partie IRL
Crédit avatar : http://sidwill-cg.deviantart.com/gallery/
Double compte : Phalène - Ivor le Silencieux -Sigrid Nilfdottir
Vitesse de réponse : Lente


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