Le jour et la nuit la cohabitent sans cesse se disputant la domination de l'un sur l'autre, une bonne fois pour toute.

Avant qu'elle ne fuit son frère bien trop mégalomane et sociopathe qu'elle, la plus jeune sœur était froide, distante, réservée. A piquer une crise de nerfs et à noyer l'importun qui osait la déranger alors qu'elle lisait. Destinée à régner mais ayant une santé quelque peu plus fragile, moins belliqueuse que son aîné, elle fut entraînée à remplir son rôle d'armure, une sorte d'amplificateur de pouvoir pour lui.
Les plats devaient être bien présentés pour lui ouvrir l'appétit. L'eau devait constamment être chaude même pour boire.
Lorsqu'elle commençait à s'impatienter, à s'énerver, à vouloir noyer quiconque, son familier arrivait pour l'apaiser. Néanmoins, sous sa forme démoniaque son besoin de sadisme est plus fort.
Par son travail de tacticienne, elle était stricte, pointilleuse et ne laissait plus de place à l'imprévu.

Désormais, le jour elle est presque aussi douce qu'un agneau, pas trop prévenante non plus, non pas incapable de faire de mal à une mouche, néanmoins, il lui arrive tout de même de frapper un être sans savoir pourquoi. Prend plaisir à lire tout type de document. Serviable. Non pas réservée mais méfiante. Enjouée ? Non. Souriante. Veillez tout de même à ne pas la vexer en lui parlant de ses bijoux. Elle y tient plus que tout, sans savoir pourquoi. Oui elle soigne son apparence. Cepedant, la démone de Zelphos n'aime pas perdre le contrôle de ses actes et de ses sentiments.

La nuit ? A cauchemarder une fois par nuit, à rêver de son frère. Somnambule, elle déambule dans les couloirs, invoquant des "pièges" d'eau. Enfin "pièges"... cela ressemble plus à une pièce immergée qui vous inonde si vous ouvrez la porte. Mais ne se souvient absolument pas de ce qu'elle a fait, croyant qu'elle dormait durant la nuit.

Histoire

Celle plus connue sous le nom actuel de Maëva, naquit il y a des centaines d'années de cela, avec un très court intervalle avec son frère. L'accouchement fut des plus difficiles. Sa mère, déjà bien éreintée hurla de courage et d'épuisement. Mais ce ne fut pas suffisant. La génitrice mourut en couche, et le soigneur dût entrer ses mains pour en faire sortir la nouvelle-née. La nourrice désignée d'office, prit la dernière et l'éloigna de son frère pour y prodiguer les soins nécessaires de peur que sa santé ne s’affaiblisse.

Maëva passa sa jeunesse et son adolescence à étudier rigoureusement, encore et toujours sur leurs us et coutumes. On la força à prendre plaisir à lire l'art de la guerre, celui des traités intraitables, les différents stratèges que des grouillots devaient écrire. A vivre dans l'ombre de son frère. Personne ne la voyait se déplacer seule, ou plutôt... jamais sans son familier. Rarement. Les escl... pardon. Celles et ceux qui l'aidaient dans la vie de tous les jours, la craignait lorsqu'elle était seule.

C'est peu dire ! Un être n'attire qu'un regard de jalousie, d'incompréhension alors qu'elle doit assurer constamment ses arrières, par pure stratégie. Son frère. Ayant parfois besoin de se délester de toute charge telle quelle soit, Maëva n'a d'attentions que pour "Néant" en le promenant.

Un jour où elle s'était disputée avec son frère, elle voulut l'attaquer mais "Néant" se planta bien droit sur ses pattes et la défia du regard de faire un geste supplémentaire. Un long moment s'écoula sans que l'un d'eux ne bougent. La seule chose que fit Maëva, fut d'observer son faux jumeau avec un regard glacial rempli de jalousie, de haine et d'incompréhension de leurs distances.


Mais s'il n'y avait que cela... Nous sommes en l'an 109.

Dame...

Qu'on ne me dérange pas !

Mais Dame...

Il suffit !

Je vous assure que vous...

COMMENT OSES-TU ME DERANGER ! fit-elle entrant en colère, prenant sa forme démoniaque et noya le malheureux.

Inutile de dire qu'elle retourna lire quelque chose de très intéressant. Un très vieux parchemin fragile parlant d'un objet magique hautement dangereux pour le peuple démoniaque. Harmonium, le cristal sacré... En sa présence, l'on dit que les pouvoirs d'Aile Ténébreuse seraient totalement inefficaces. C'est donc elle, qui serait l'antidote à ses maux.

Un an plus tard... Son aîné, ayant appris l'existence du Cristal Harmonium au cours d'une rare discussion avec sa cadette, fit le choix de mener la guerre pour trouver ce précieux objet afin de le faire détruire par Maëva.

Une démone ne règne pas. Une démone de Zelphos n'est bonne que sur les champs de batailles tel une walkyrie sur les champs du Walhalla. Qui plus est... Qui était donc la fausse jumelle toujours restée dans l'ombre de son frère ? Pour les êtres de ce coin, cela signifiait une faiblesse. Et à Zelphos, on aime pas les faibles. On les tue. Surtout une des plus hautes stratèges qui pouvait à tout moment les empêcher de faire la guerre sous n'importe quel prétexte stratégique. Et puis... peu d'entre eux n'aiment pas la stratégie.

Il y a une centaine d'années de cela, alors que la démone de Zelphos s'apprêtait à régner sur les leurs, elle tomba fortement malade. Du moins... c'est ce que les détracteurs voulaient faire croire. Les festivités furent retardées. Les soigneurs mirent neufs jours et neufs nuits avant de comprendre qu'elle était empoisonnée à très haute dose. Elle n'aurait pas dû survivre à cela.

Le peuple ayant eu vent de cette affaire, préférèrent choisir le mâle pour maître incontesté au lieu de la stratège froide.

Ce n'est qu'une fois vraiment guérie, devant les actes de son sociopathe et mégalomane de frère qu'elle ne peut plus endurer, que la démone prit la fuite en courant à perdre haleine. Profitant qu'il dorme à poings fermés. Pour une fois. Maëva dû même prendre sa forme démoniaque et user de ses "Bulles d'eau" pour emprisonner "Néant" le temps de sa fuite. Pourquoi ? Ne pas se faire remarquer par les êtres pouvant la connaître. Ce fut long et difficile pour arriver en un lieu qu'elle ne connaissait pas.