Iriel est une pantophobique  méthodique, dans le sens où ses craintes l'emplissent d'un besoin maniaque à comprendre, calculer, détruire méticuleusement tous dangers, imminents ou non.
Ce n'est pas pour autant que sa psychologie est cernable par la logique. La logique courante, du moins. Sa folie l'amène à prendre des conclusions étranges, mais l'élémental pourrait tenir l'argumentation durant de bonnes heures pour les justifier.

Elle vit et agit à selon une stratégie qui est selon elle la plus favorable à la sécurité :
-Se protéger : si elle a peur, c'est auprès de ses plus grandes craintes qu'elle s'y sent le mieux. C'est ainsi que se fait son équilibre entre la folie et la sérénité. Sous l'emprise d'un nombre infini de craintes qui rendraient fou n'importe quel être, elle trouve le refuge dans l'appropriation de ses phobies. Soit, si la mort venait à devenir un homme, elle en ferait son mari.
-Analyser : toujours épier, écouter, comprendre avant toute chose. A moins que l'hystérie destructrice la prenne lorsque le danger est supérieure à sa tolérance mentale et que l'instinct prenne le dessus sur sa conscience.
-Détruire. Enfin. l'Annihilation de la nuisance. La Suppression stratégique des parasites de son existence. Le but ultime.
Toutes ces caractéristiques peuvent évidement être des qualités comme des défauts.
Certains se sentiront en sécurité avec une stratège de la sécurité, d'autres la considérerons comme pure folie.
Il est important de préciser que la tension qui s'accumule en elle doit être dégagé. Toute cette aigreur, certains auront peut être l'occasion de la subir lors de leurs conversations avec elle, alors piquante et morbide.

Peur et folie. Voilà les plus lointains souvenir que possède Iriel sur son passé datant de plusieurs millier d'années. Les premiers élémentaux se formaient partout sur Terra. Leur corps étant trop sensibles face à la nature qui se déchaînait, certains hommes allaient chercher réconfort et protection en fusionnant avec les éléments de leur environnement, plus aptes à résister. Iriel se souvint avoir dut parcourir des distances titanesques pour atteindre l'endroit qui lui semblait le plus propice à la survie.
Déjà paranoïaque à cette époque, sa philosophie et son instinct quelque peu altéré par la névrose lui criait de se réfugier sur l'île que tout le monde fuyait. Son égocentrisme lui chuchotait ''Si tu as peur, les autres aussi. Si tu vas là où tes craintes sont les plus fortes, rien ni personne ne pourra venir te détruire.'' Oui. Cette façon si caractéristique aux êtres humains de se faire centre du monde et de faire de leur cas une vérité se retournait contre elle. Oui. C'est à l'île de Sen'Rin qu'elle se rendit par tous les moyens. Stupide énergumène victime de ses phobies. Elle se souvenait, même après tant d'année, de l'aura malsaine et terrifiante de ce lieu. En permanence couvert de brume, il laissait imaginer les horreurs qu'ils pouvaient cacher et mettre des couleurs aux ombres qui vous suivaient en permanence. Si l'île était grande, la vision était si réduite et l'air si lourd que l'on pouvait s'y sentir enfermé. Les bruits même n'étaient qu'une reprise de reprise d'échos semblables à ceux qui pouvait sortir d'une caverne peuplées d'abominations. Car les bêtes ne se contentaient pas d'empester ses lieux, mais les inondaient également de leurs cris et grognements lugubres.
C'est dans la terreur que Siriel, dans un élan d'adaptation forcée, fut contrainte de  fusionner avec la brume. Le seul élément qui lui semblait propice : aussi déstructuré et fragile que son être misérable. Mais également le seul composant qui ne soit pas pollué par ce lieu. La terre et l'air étaient répugnants, possédés par une agressivité sauvage : une permanente ici. L'humaine s'échappa donc avec la brume vers le ciel, sans jamais l'atteindre.

Durant plus de 8000 ans, Iriel resta bloquée dans une forme vaporeuse entre ciel et terre, bouleversée inlassablement par des vents violant et sifflant entre des rochers édentés ; par les créatures monstrueuses qui évoluaient selon une chaîne alimentaire serrée dont les maillons avaient un rapport de force souvent équitable. Ceci eut au moins la qualité de maintenir l'esprit de l'humaine, sans bien sûr améliorer son état psychologique qui entra dans une transe semi-éveillé durant laquelle elle oublia tous les détails de sa précédente vie.
C'est en l'an 86 que la volonté de Iriel s'éveilla enfin. Alors que la masse brumeuse s'élevait plus haut que d'habitude dans l'air de Sen'Rin, c'est un courant océanique qui passa les falaises et qui vint la bousculer cette fois-ci, plutôt que celui étouffant de l'île. Sa masse se détacha du reste, animé d'une force propre qui était dorénavant celle de l'élémental. Un flot de souvenir aussi vague et flou que son apparence tenta de percer jusqu'à elle, mais les changements étaient tel qu'elle ne put récupérer que les sentiments puissants qui l'avaient accompagné toute sa vie, la crainte, et que le langage qu'elle avait employé il y a longtemps.

Durant 27 ans, elle parcouru la mer jusqu'à Terre, ou le climat tempéré lui permit de découvrir sereinement le nouveau monde qui s'ouvrait à elle.
Elle prit d'abord le temps de s'habituer à son corps, si frêle et influençable par les courants. Petit à petit, elle s'entraîna à prendre une forme humaine. Elle n'était pas persuadée que c'était la sienne, mais peut lui importait de se rappeler de son précédente apparence. Celle-ci était parfaite et lui permettant de résister aux vents les plus forts. Puis elle se servit de son ancien langage pour comprendre après de nombreux efforts celui qui était parlée aujourd'hui, ainsi que les nouvelles activités qui étaient pratiquées.

C'est donc en l'an 113 que Iriel décida de s'aventurer plus profondément dans l'univers qui l'entourait et elle hanta timidement les contours de Sent'Sura pour la première fois avec sa forme humaine.

Citation :

Raconte ta toute première transformation sous forme réellement humaine, en insistant bien sur tes impressions, sensations nouvelles et sentiments profonds.