Oulala ! On attaque quelque chose de fort là, le caractère d'Aeryn. Donc comme je l'ai déjà un peu expliqué au dessus, Aeryn est une jeune sirène de l'eau ainsi, comme son élément, elle est patiente et elle peut attendre par exemple plusieurs jours de suite sans bouger devant une maison qu'elle se prépare à voler. Cette qualité l'aide également beaucoup lorsqu'elle chasse pour se nourrir, car oui, Aeryn n'est pas très riche est de ce fait, soit elle vole, soit elle mendie, soit elle chasse, activité qu'elle apprécie par dessus tout. Elle aime tuer les animaux, les faire souffrir avant de bien les déguster et si quelqu'un la gène un peu trop, il peut lui arriver de faire la même chose qu'à ces bêtes. En effet, si elle est très patiente lorsqu'il s'agit de voler ou de chasser ou tout simplement d'attendre quelque chose, elle ne l'est pas énormément dans les conversations et quand quelqu'un l'énerve un peu trop, on ne peut pas dire qu'il apprécie la suite. Aeryn est également une sirène très curieuse et c'est pour cela qu'elle passe beaucoup de son temps dans le monde terrestre. Elle aime ce monde où elle peut lire, chasser autre chose que des poissons et marcher, tout simplement. Elle aime découvrir toutes ces activités qui caractérisent la surface même si elle ne pourrait jamais abandonner à jamais le monde de l'eau. C'est son élément et elle aime nager, attirer les marins dans la mer avec sa douce voix. Ce sport est d'ailleurs très divertissant : lorsqu'un navire vogue non loin d'elle, elle commence sa mélopée et s'amuse beaucoup à voir surgir ces hommes devant elle. Elle les attire au fond de l'océan et si parfois elle aide ces mâles à remonter sur leur bateau, elle se délecte de les voir agoniser, ils ne s'en rendent souvent même pas compte, trop content d'être auprès d'elle et alors mais lorsqu'ils apprennent que leur fin est proche, le spectacle est tout de suite bien plus intéressant. Aeryn est donc une sadique, elle aime faire souffrir les gens, qu'ils soient doués d'intelligence ou non, c'est toujours un immense plaisir pour la sirène. Je crois que c'est à peut près l'essentiel à dire sur le caractère d'Aeryn, sachant qu'elle aime donc beaucoup l'eau, et déteste par conséquent tout ce qui touche à son contraire, le feu. Ah, et, j'allais oublier, Aeryn est également réputée pour oublier très facilement, trop facilement, les noms des gens qu'elle rencontre.
Enfin, tout cela, c'est lorsqu'elle ne fait pas de crise. En effet, depuis sa plus tendre enfance la pauvre fille est folle et il lui arrive assez souvent de faire des crises de folies et de ce fait, elle ne sera plus elle même. Dans ces moments là, il y a deux crises possibles qui peuvent apparaître, la plus fréquente étant celle où Aeryn ne se contrôle plus du tout. Elle se verra alors faire des gestes sans qu'elle ne les veuille dont le plus récurant qui est de tuer toute personne passant à proximité d'elle. Dans ces moments là, la jeune femme sera redoutable, prête à tout pour atteindre ce but qu'elle ne souhaite pas et seules ses paroles pourront indiquer qu'elle ne souhaite réellement pas tuer, c'est là seule chose qu'elle puisse contrôler à cette instant en plus de ses pensées. Mais il y a aussi un autre type de crise qui peut arriver sans prévenir, Aeryn tombera à terre et gémira, criera en souvenir de ce qu'il s'est passé lors de son neuvième anniversaire.

Au commencement de son histoire, Aeryn était une enfant calme. Elle vivait tranquillement dans un manoir avec sa mère et leurs domestiques et était très heureuse, en apparence. En effet, comme nous l’avons dit plus tôt dans son caractère, la jeune femme n’est pas saine d’esprit ; elle est folle et cette folie ne vient pas de rien je vais donc vous conter la triste histoire d’Aeryn Avalaisoun, la folle qui aurait pu ne pas l’être. Autrefois, Aeryn habitait un manoir immense sous l’océan avec sa mère, son père étant mort peu avant sa naissance, elle était riche et faisait tout pour que sa fille ait la meilleure des vies possibles, travaillant d’arrache pieds pour cela au point qu’elle ne passait que très peu de temps chez elles. Mais l’enfant qu’était Aeryn avait également un devoir à remplir dans toute cette histoire car toute famille, même bourgeoise, doit avoir des enfants bien élevés, ainsi, Aeryn avait des précepteurs et aucuns amis, sauf peut-être les domestiques qui seuls prenaient soins d’elle. Elle ne devait jamais faire un seul mouvement de travers malgré son jeune âge, il fallait se tenir toujours très droite, surtout lorsqu’il y avait des invités comme ce jour-là en plus de sa mère. Mais comment à onze ans était-il possible de vivre aussi strictement ? Comment est-ce possible quel que soit l’âge ? Aeryn le faisait tant bien que mal, elle vivait comme on lui demandait de le faire mais n’était jamais elle-même, seulement une copie de ce que souhaitaient voir les autres, sa mère. C’est ainsi qu’un jour, l’enfant fit sa première crise.
C’était le jour de son onzième anniversaire et une fête avait été organisée comme tous les ans dans le manoir. Les adultes avaient invité toutes les grandes familles de tritons et de sirènes à se rendre à cet anniversaire et les Avalaisoun recevaient ce matin-là toujours plus de monde. A onze heures, lorsque l’enfant se leva enfin, le quart des invités étaient déjà dans la salle de bal à s’amuser en attendant le déjeuner.
Dans sa chambre, Aeryn s’habillait, aidée d’une servante. Mais elle n’était pas heureuse. A quoi servait un anniversaire si c’était juste pour faire de nouvelles alliances et promettre de nouveaux mariages ? De plus, pourquoi était-elle obligée dans ces moments-là à mettre une robe ? Ses écailles ne suffisaient elle pas ? Seul les riches portaient des vêtements même si ce n'était que les jours de fêtes, jours qu'Aeryn détestait par-dessus tout.
« Suis-je véritablement obligée d’y aller ? » demanda soudain l’enfant à la domestique
« C’est votre devoir, en tant que fille de la famille Avalaisoun. Souriez, vous avez beaucoup de chance de faire partie d’une famille noble, toutes les petites filles rêvent d’être à votre place.
-Si elles savaient, elles ne voudraient plus être à ma place.
-Cessez de grommeler et de bouger mademoiselle. C’est votre anniversaire vous devriez être heureuse. »
Soudain l’enfant frappa la domestique qui se massa la joue, honteuse d’avoir mal parlée à la jeune bourgeoise.
« J’en ai marre vous entendez ! J’en ai marre ! »
Furieuse, Aeryn sortie en pleurs de sa chambre et arriva, les yeux rougis dans la salle de bal où tous l’attendaient avec impatience puisqu’elle était la reine de la journée mais cela n’inquiéta pas les invités qui pensaient plus à la magnifique fête qu’à l’enfant qui fêtait son onzième anniversaire.
Tout se passa alors très vite. Aeryn se dirigea vers le gâteau, tentant en vain de se calmer. Sa mère lui donna le couteau pour que pour la première fois, elle puisse couper elle-même son gâteau. Elle s’était longuement entraînée à utiliser ce couteau et à faire des parts égales pour une dizaine de personne. Elle ne devait partager que le gâteau principal, les autres, ce serait les domestiques qui s’en occuperaient pour le reste des invités.
La petite sirène attrapa le couteau que lui tendait un serviteur et commença le découpage des parts. Elle commençait déjà à se calmer un peu mais la crise n’était pas encore tout à fait terminé et lorsque sa mère la repris lorsqu’elle fit une part légèrement plus grande que les autres, la folie fut à son comble. L’enfant se retourna et planta le couteau dans la poitrine de sa mère qui ne mit pas longtemps à mourir après que la sirène repris son arme.
Les soldats arrivèrent quelques secondes plus tard après avoir entendu les cris alarmés des tritons et des sirènes devant ce meurtre. Comment une enfant pouvait-elle tuer sa seule famille ? Et devant autant de témoins en plus ?
Pendant cette réflexion des gardes, l’enfant n’était pas restée sans rien faire comme les soldats qui étaient censés l’arrêter mais là regardait, ahuris. Aeryn, son couteau dans les mains, avait repéré une fenêtre assez grande pour la laisser passer, mais trop petite pour les gardes et se déplaçait à présent dans cette direction.
Les invités la fixaient, tout aussi impressionné et terrifiait. Une enfant pouvait donc tuer, ce n’était donc pas des petites créatures innocentes, il fallait faire attention. Cette petite fille, qui leur avait pourtant toujours paru sympathique, bien élevée, ne l’était peut-être pas assez finalement. Il faudrait éduquer les enfants plus durement encore pour qu’ils ne deviennent pas ainsi. C’était ce que les riches bourgeois pensaient, ayant sous les yeux l’enfant type qu’ils voulaient à tout prix éviter. Ils avaient tellement peur d’elle, de ce qu’elle signifiait, c’est-à-dire la mal-éducation des enfants, qu’ils n’osaient pas l’arrêter et lorsqu’elle voulut se diriger vers la fenêtre, ils ne firent rien pour l’en empêcher et au contraire, s’écartèrent pour ne pas la gêner.
Enfin, lorsque la fillette fut à deux pas de l’ouverture, les militaires reprirent conscience et nagèrent à vive allure vers Aeryn pour la capturer et l’envoyer en prison, dans un endroit où elle ne ferait plus le moindre mal à personne. Ils étaient rapides, mais avaient mis trop de temps à réfléchir, à se demander comment une enfant pouvait faire un tel massacre. Ce n’était pas grand-chose pour eux qui savaient se battre et faire des dégâts bien plus importants mais pour quelqu’un qui versait le sang pour la première fois, c’était assez impressionnant. Tuer sa propre famille, rare étaient les personnes qui le faisait et elle l’avait fait, c’était un monstre de la pire espèce. Ils savaient à présent comment elle avait pu arriver à un tel résultat : la surprise. Eux même étaient restés quelques minutes pétrifiés devant ce spectacle alors qu’ils l’avaient déjà vu. Mais jamais fait de la main d’un enfant, surtout d’une fille. Comme quoi, il fallait se méfier des idées toutes faites, les enfants ne sont pas innocents, et les filles peuvent tout aussi bien verser le sang que les garçons.
Lorsqu’ils arrivèrent devant la fenêtre, Aeryn était déjà sortie et nageait en direction de la forêt d’algue ou elle disparut sans que les soldats ne puissent rien faire, bloqués derrière les murs de la salle de bal, derrière une fenêtre trop petite pour les laisser passer. Il y avait bien évidemment d’autres fenêtres dans la salle, mais elle était trop éloignées de celle-ci, lorsqu’ils la traverseraient, Aeryn aura déjà disparu. Cela ne valait plus la peine pour ce jour-là.
Durant les jours qui suivirent, les soldats firent de nombreuses recherches aux alentours du manoir mais ils ne trouvèrent jamais la petite fille.

Plus tard, elle partit parcourir le monde, terrestre comme sous-marin, mais les crises ne la quittèrent jamais. Elles revenaient régulièrement, lui prouvant qu’elle était bel et bien devenue folle ce jour-là. Ce jour où elle avait tout perdu.

Citation :

Raconte ton premier vol de grande ampleur, l'une de tes crises devra y être intégrée.