2 jours plus tôt

- Écoutes fiston, t'auras beau continuer à te pavaner dans les rues, ta réputation est faites, et je doute qu'elle puisse encore augmenter ici. Mais si tu veux t'attirer les grâces du seigneur AT, il va falloir faire bien plus que ça ...
- T'es drôle toi, et comment j'suis censé faire ? Je ne vais tout de même pas laisser tomber mes fans !
- Trouves toi une excuse, et part. Sois ambitieux, ne te contente pas d'être connu seulement dans cette ville, mais vise plutôt Terra tout entière.
- Hum ... j'aime ça !
- Bien, je suppose que tu sais ce qu'il te reste à faire alors.
- Non.
- Puissant mais débile ...
- Qu'est-ce que t'as dis la !?
- Rien rien. Bon, voilà la démarche à suivre.

Sous les conseils avisés de son père Anima, le champion prit la décision de partir de la capitale. Son objectif, battre en duel (à mort ou non), tout les guerriers connus de chaque régions. Avec l'aide de ses domestiques, il avaient effectuée de nombreuses recherches sur de potentiels adversaire. Mais Victo chercher quelque chose de plus grand, de plus impressionnant qu'un simple maître d'arme. Il cherchait quelque chose de légendaire, quelque chose qui le ferai rentrer dans l'histoire. Il tomba alors par hasard sur un vieux texte, faisant référence à un esprit protecteur de la forêt de Drayame. Il ne lui fallut pas plus que cette raison pour se décider de partir à sa rencontre.

Aujourd'hui:

Alors que son bagage était prêt, l'un de ses domestiques lui dit:
- Maître Victo, puis-je vous demander quelque chose ?
- Ouaip, mais bouges-toi, j'ai pas vraiment de temps à te consacrer...
- Voilà, je me disais qu'il n'était pas très prudent que vous partiez seul jusqu'à Drayame.

Cette phrase était comme une insulte pour le champion ? C'est quoi le problème ? Croyait-il qu'il n'était pas assez fort pour voyager tout seul ? Voire pire, qu'il était suffisamment faible pour se faire tuer en cours de route ? Le jeune homme dégaina son épée et fit mine de vouloir trancher la tête du serviteur, en s'arrêtant juste au niveau de son cou. Malgré cela, des gouttes de sang commençaient à couler le long de la lame.

- Maî ... Maîtres ... non, mon Seigneur, ce n'est pas ce que je voulait dire.
- ET TU VOULAIS DIRE QUOI !? Le sang du démon commençait sérieusement à bouillonner et le serviteur avait intérêt à être prudent sur sa prochaine phrase, car celle-ci risquait d'être sa dernière.
- Je pensais seulement qu'en dehors des combats, les relations sont extrêmement importantes pour se forger une réputation solide. Ainsi, partir avec d'autres personnes vous permettrait de leur montrer vos incroyables talents, et donc mettre a profit le bouche à oreille ... non ?

Le champion, bien que réactif en combat, était quelque peu lent à la détente lorsqu'il s'agissait de réfléchir. Il dut prendre quelques seconde pour analyser cette phrase.

- Hum ... ouais, ça va, tu t'en sors plutôt bien. Soit, je partirai avec quelqu'un !

Victo rangea sa lame, prit son sac et sortit. Il se rendit dans une taverne afin de s'acheter sa provision d’alcool et lorsqu'il s'apprêta à sortir, il fut interpelé par une affiche, faisant référence à un convoi qui partait le jour même jusqu'à Drayame. Le lieu de rendez-vous se trouvait sur le pont de cristal. Les raisons et le contenu de ce convoi? Il n'en savait rien puisque cela ne l'intéressait pas. Il sorti alors de la Taverne et se rendit jusqu'au point de rendez-vous ...

J'étais en retard. Encore en retard pourrait-on dire !

En cherchant à me rendre à Rettai, lieu de ma prochaine mission de recouvrement de dettes, lorsque j'étais tombé par hasard sur une annonce de Veerazi ; un négociant Saurien très habile, bien connu de la confrérie des ombres.
L'occasion faisant le larron, je me disais qu'une petite balade en sa compagnie me serait profitable au plus haut point. Le saurien était notamment connu de la guilde pour son habileté commerciale, quelques conseils venant d'un professionnel du négoce ne serait pas de trop pour ma prochaine mission.
J'avais en effet racheté par le biais de la confrérie des ombres la dette d'un commerçant en vins et épices résidant à Rettai. La créance étant arriver à son terme il y a deux semaines, pour un montant restant à payer de quatre-vingt-trois ailes d'argent, intérêts compris, il était plus que temps pour moi d'entrer en scène.

L'annonce fixait le lieu de rendez-vous au poste de douane du Pont de cristal. La foule était de plus en plus dense aux abords de la merveille architecturale, les badauds comme les commerçant s'y pressaient pour affaire.
Je reconnu aisément le saurien de loin grâce au informations collectés par la confrérie sur son compte ; dépassant la populace amassée de plus d'une tête, ses écailles d'une teinte gris bleutée luisant à la lumière de la cité. Veerazi était difficile à rater quelque soit l’endroit !

"Salutation cher confrère ! J'espère que tu me pardonneras mon habituel retard ... l’exactitude ne fait pas vraiment parti de mes qualités premières !" Lançais-je au grand saurien.

_ J'espérais pouvoir t'accompagner lors de ton voyage, jusqu'à Rettai du moins. Complétais-je.

_ Ouais, salut Sac-à-main ! Je vois que les affaires vont bon train pour toi ! Se senti obliger de rajouter La Dague.

_ Ne prête pas attention à sa familiarité je t'en pries, elle est heureuse de faire la connaissance avec un nouvel associé. Mais si jamais tu connais une manière de la faire taire ... je suis preneur !

L’infructueuse attente décocha un agacement serpentin rapidement soulagé par le fait qu’à défaut d’engager qui que ce soit, il serait toujours tant de croiser quelques itinérants suivant le même sentier sans pour autant alléger sa bourse, point au combien important en vision d’un investissement futur. Il se satisfit que la douane le laissa prendre l’initiative du départ sans objection aucune, engageant le convoyeur dans la première étape d’une petite excursion. Les départs l’enveloppaient toujours d’incertitudes et d’interrogations qui en soit ne tarissaient pas en prétextes à toute découverte et malgré les risques qu’elles pouvaient présenter, contrebalançaient aisément cette légère contrepartie.

Il était temps de prendre le large, tous les préparatifs étant achevés, il était désormais inutile de perdre davantage de temps. Alors que Veerazi s’entreprit à faire avancer la bête de somme quand un appel vint percuter son ouïe.

"Salutation cher confrère ! J'espère que tu me pardonneras mon habituel retard ... l’exactitude ne fait pas vraiment parti de mes qualités premières !"

La voix, provenait de sa droite, le protagoniste pouvant distinguer la créature de profil. L’oeil souvent mis clos du saurien se mut en direction de celui qui l’interpella, le dévisageant. Rien dans ses souvenirs ne lui rappelait cet homme commun à tout autre quoique massif pour l’espèce et ayant selon toute vraisemblance connu la rigueur du combat. Son regard se referma davantage durant l’observation jusqu’à ce que le reptile se tourne de manière à lui faire face, ses paupières internes balayant horizontalement leur globe oculaire respectif. Une fois cet intervenant proche, celui-ci s’enquit de compléter sa précédente citation et soutenu d’une fois étrangère.

"J'espérais pouvoir t'accompagner lors de ton voyage, jusqu'à Rettai du moins."

"Ouais, salut Sac-à-main ! Je vois que les affaires vont bon train pour toi !"

"Ne prête pas attention à sa familiarité je t'en pries, elle est heureuse de faire la connaissance avec un nouvel associé. Mais si jamais tu connais une manière de la faire taire ... je suis preneur !"

On ne lui laissa finalement pas le temps de s’exprimer entre de multiples justifications et commentaires en tout genre, jouant à feinter un intérêt pour la conversation. Comme le voulait la culture saurienne, Veerazi porta une griffe à son front tout en inclinant légèrement la tête en guise de salutations.

"Je ne crois pas avoir jamais eu l’occasion de faire affaire avec toi jeune homme car je suis certain que je me souviendrais de la présence de cet artefact pour le moins particulier", en mentionnant La Dague.

"Pour ce qui est du silence, je connais deux solutions. La fonderie ou la vente et de mon point de vue, je tirerais un intérêt certain par la vente…"

Entretemps un deuxième individu sembla d’intéresser à la charrette et s’arrêta à proximité au code vestimentaire pour le moins particulier, pieds libres de toute étreinte et le torse marqué d’un large tatouage.

"Notre deuxième accompagnateur je présume ? Concernant le trajet, nous devrons nous contenter des axes répertoriés, impossible de passer outre avec ce chargement. Je ne peux cependant en rien garantir la tranquillité du trajet mais vous n’aurez au moins pas à vous soucier du couvert. Si ces conditions vous conviennent grimpez-donc, il y a des places assises autour de celle du cocher."

Sans pour autant attendre, il s’installa derrière les rennes et, après qu’un livre apparaissant devant lui ne s’ouvre afin qu’il puisse apposer quelques écrits de sa plume puis s’effaçant aussitôt, fit avancer la bête.


[ps : vous pouvez gérer l’avancée du trajet à votre gré]

/* HRP: Désolé pour l'attente de ce week-end */

Le champion n'eut aucun mal à reconnaître ses futurs compagnons de route. En effet, il se présentait devant lui une immense charrette à laquelle se trouvait attachées la malheureuse bête de somme. A côté de celle-ci se tenait un saurien, immense.


Réaction naïve certes, mais selon Victo, plus on est grand, plus on est fort. Il ne lui en fallut pas plus pour voir le saurien comme un futur rival, lequel il devra défier le plus tôt possible. A côté de lui se tenait une autre personne, qui bien qu'humain, arborait magnifiquement bien toute ses cicatrices.


Le champion se senti ainsi tout de suite à l'aise avec ces deux personnes. Les ressemblances (tout du moins physiques) qu'elles pouvaient avoir avec lui faisait qu'elles lui inspiraient confiance. Alors qu'il s'apprêtait à se présenter et faire ses éloges, le saurien le devança:

- Notre deuxième accompagnateur je présume ? Concernant le trajet, nous devrons nous contenter des axes répertoriés, impossible de passer outre avec ce chargement. Je ne peux cependant en rien garantir la tranquillité du trajet mais vous n’aurez au moins pas à vous soucier du couvert. Si ces conditions vous conviennent grimpez-donc, il y a des places assises autour de celle du cocher.

En moins de temps qu'il n'en fallu pour le dire, le reptile était déjà assis, prêt à partir. Ce voyage représentait pour Victo plus qu'une simple mission, dont la finalité était de battre quelqu'un. Ce voyage devait l'endurcir, et l'entraînement devait commencer et se poursuivre dans chacun de ses faits et gestes. Le champion déclina donc l'offre du saurien et préféra suivre la charrette à pied. S'il fallait courir, il courrait, cela ne l'effrayait pas. Ainsi, sans attendre son reste, Victo prit les devant et prit la route vers Drayame.

Le tatoué était parti en courant. Pour de vrai ! Sur le coup, j’ai pensé qu’il avait oublié quelque chose, un sac ou autre. Mais non, il avait l’air de vouloir aller jusqu’à Drayame en course à pied ! Il faut avoué qu’il avait une foulée d’athlète ; le pas léger et sûr.
Mais quand bien même j’aurai voulu m’entraîner à la course à pied, je n’aurais pas commencé aujourd’hui ! Je pris appui sur le parapet de l’attelage et m’assis sur l’une des places autour du cocher.

L’accueil, tout sauf chaleureux, du saurien m’avait refroidit. Son ton hautain et ses sifflements y étaient pour beaucoup. Son manque d’humour aussi !
Je lui lançais pourtant d’un ton engageant :

« Il est vrai que je ne me suis pas présenté saurien. Je m’appelle Amos Vrede. D’après tes dires tu ne me connais pas, mais j’ai pourtant entendu parler de toi. On m’a loué tes dons de négociant ! Je suis ravi de faire route avec toi.»

Après lui avoir laissé le temps de répondre, je basculais ma tête à la renverse et commençait à prendre du repos. Un truc appris dans la Légion ; reposes toi dès que tu peux, on ne sait pas ce que nous réserve l’avenir. En toute logique nous étions tranquille au minimum pour trois à quatre heures, aucun voleur, ni brigand ne se risquerait si près des murs de la grande cité. Plus tard je me devrais d’être vigilant, autant dormir maintenant !

J'avais rangé La Dague dans le sac que j'avais glissé à mes pieds. J'entendais parfois comme des murmures et à chaque fois je me félicitais que le baluchon étouffe ses geignements. Son foutu caractère à lui seul aurait pu me tenter de la vendre ou de la fondre comme l’avais proposé Veeerazi, mais son utilité au combat était telle, que je n’arrivais pas à m’en passer. J’aurai aimé qu’il existe un fourreau capable de la faire taire nom de nom !
Au bout de quelques moments, je n’entendis plus rien et commençais à sombrer doucement dans un sommeil réparateur.

Etrangement, l’individu aux cicatrices sembla peu attiré par le confort d’une place assise destinée à rendre le voyage ô combien plus agréable. A la rigueur, une masse que le bœuf n’aurait pas à tirer pour le trajet. Quant à l’autre, un air renfrogné se dessina l’espace d’un instant sur son visage, probablement peu satisfait d’être installé à côté d’un saurien. Il faut dire qu’en un certain point, leur morphologie n’aidait pas à l’importance des relations sociales. Autant pouvoir paraître d’une absolue neutralité pouvait, dans le cadre du commerce s’avérer un atout et une preuve de conscience, autant dans le simple relationnel, la pauvreté de leurs capacités en terme d’affichage émotif tendait à les considérer comme orgueilleuses ou trop fières pour sembler tout-à-fait respectables. Qui plus est, les codes reptiliens différaient grandement de la sociabilité de nombre de mammifères.

Ainsi tenta-t-il de forcer un rictus, peu apparent mais notable tandis que le voisin lâcha quelques mots.

"Il est vrai que je ne me suis pas présenté saurien. Je m’appelle Amos Vrede. D’après tes dires tu ne me connais pas, mais j’ai pourtant entendu parler de toi. On m’a loué tes dons de négociant ! Je suis ravi de faire route avec toi."

"Au moins satisfait que l’occasion te conforte dans ton initiative. Je regrette de ne pas avoir le temps de m’intéresser outre mesure aux personnalités résidant en Sen’tsura et il n’est pas rare que l’on m’accompagne pour éviter des frais de transport ou simplement éviter les coupe-jarrets isolés." Il lâcha un sifflement : "Dire que je souhaitais conserver un certain anonymat, il semblerait que l'on m'ait déjà fiché. Enfin, tant que la Confrérie ne s'amuse pas à m'envoyer ses représentants, tout va bien."

Peu après le dit Amos pris la voie des songes, profitant donc de ne pas avoir à marcher, contrairement à l’hurluberlu, toujours en train de suivre le convoi. La situation l’intéressa, l’obligeant à l’interroger afin de fournir ses écrits de nouvelles expériences.

"Dites, ce n’est pas que le calme me déplaise mais je ne me souviens pas avoir ne serait-ce qu’entendu le son de votre voix et mis à part quelques gladiateurs qui n’avaient d’autres moyens d’entretien que faire le tour de l’arène, jamais je n’ai vu quelqu’un courir ainsi ; pourquoi quitter une si belle cité ?"

Bizarrement, courir ne le fatiguait pas, au contraire, ce grand air le gonflé à bloc. Il fallait dire que le champion n'était pas sorti souvent de la capitale. Savoir qu'il n'allait pas y retourner avant un bon moment l'enchantait. En effet, on ne pouvait être plus enthousiaste à cette idée que Victo l'était. Un nouveau périple, une nouvelle aventure s'offrait à lui, et il ne regrettait pas une seule seconde d'avoir accepté de partir.
Le jeune homme courrai depuis maintenant deux bonnes heures, et écoutait d'une oreille distraite les discussions que pouvaient avoir ses compagnons:

- Il est vrai que je ne me suis pas présenté saurien. Je m’appelle Amos Vrede. D’après tes dires tu ne me connais pas, mais j’ai pourtant entendu parler de toi. On m’a loué tes dons de négociant ! Je suis ravi de faire route avec toi.


- Au moins satisfait que l’occasion te conforte dans ton initiative. Je regrette de ne pas avoir le temps de m’intéresser outre mesure aux personnalités résidant en Sen’tsura et il n’est pas rare que l’on m’accompagne pour éviter des frais de transport ou simplement éviter les coupe-jarrets isolés." Il lâcha un sifflement : "Dire que je souhaitais conserver un certain anonymat, il semblerait que l'on m'ait déjà fiché. Enfin, tant que la Confrérie ne s'amuse pas à m'envoyer ses représentants, tout va bien.


Bien entendu, le jeune homme n'avait aucune idée de ce que pouvait être cette "Confrérie", peut-être une secte ? Une guilde ? Il avait l'intention de se renseigner à l'occasion.
Du coin de l'oeil, il vit que l'humain commençait à s'endormir. S'il y a bien une chose que Victo ne comprenait pas, c'était ce besoin qu'avaient les Hommes de devoir dormir. Lui-même avait hérité de cette malédiction, qui prive l'individu de presque la moitié de sa vie.

- Dites, ce n’est pas que le calme me déplaise mais je ne me souviens pas avoir ne serait-ce qu’entendu le son de votre voix et mis à part quelques gladiateurs qui n’avaient d’autres moyens d’entretien que faire le tour de l’arène, jamais je n’ai vu quelqu’un courir ainsi ; pourquoi quitter une si belle cité ?

Pensif quant à son projet de créer sa propre guilde, le champion mit quelques secondes avant de se rendre compte que c'était à lui que s'adressait le lézard.

- Ah, c'est à moi que tu parles ? ... Et bien en fait ... j'ai choisi de quitter Sen'tsura pour ...

Ayant du mal de garder un souffle régulier tout en parlant, le gladiateur choisi momentanément de retourner sur la charrette. Il sauta sur la marchandise, se trouvant ainsi juste derrière ses deux compères. Accroupi, il prit quelques secondes pour reprendre son souffle:

- Je suis Victo, tu as du entendre parler de moi si tu vis à Sen'tsura ! Je suis le champion en titre de l'arène depuis maintenant quelques années ! Voilà sans doute pourquoi j'ai de si belles foulées ! Après ... concernant la raison de mon départ, c'est assez simpliste c'est vrai, mais je sais que ça portera ses fruits ! Je suis à la recherche d'adversaires à ma hauteur. Il n'y a plus personne à l'arène, soit ils ont peur de m'affronter, soit le combat est tellement inégale que c'est le public qui se charge d'achever mon adversaire ... A la capitale, tout le monde me connaît, mais ce n'est pas le cas ailleurs. C'est pourquoi je m'en vais voyager à travers Terra, espérant que mes prouesses fassent le tour du globe ! Ensuite, pourquoi Drayame ? Il paraît qu'un puissant esprit protège la forêt, ce serai déjà un beau trophée, tu ne crois pas ?

Il va sans dire que lorsqu'il était question de faire ses éloges, le champion devenait un véritable moulin à parole. Celui-ci pouvait sans doute passez des heures entières à parler de lui, à se vanter, tout en arborant bien sur un ton des plus prétentieux et fier ! Que ses projets soient sombres, illégals, malhonnête ou peu importe, Victo ne s'en souciait pas. Ainsi, déclarer ouvertement qu'il souhaitait faire la peau à un esprit, pour peu que son interlocuteur soit croyant ou écolo, pouvait parfois engendrer de rapides représailles. Mais se croyant imbattable, cette option ne lui avait même pas effleuré l'esprit.

En revanche, dire que sa quête de gloire avait également pour but de s'apporter les bonnes grâces d'Aile Ténébreuse, ça il savait qu'il valait mieux rester discret. Non pas qu'il avait peur de simples rebelles, mais d'un point de vue financier, il ne faisait aucun doute que le seigneur des démons avait plus à lui apporter. Mais en revanche, s'il y avait une chose que Victo ne ferai jamais, c'est prêter allégeance à qui que ce soit, du moins, sans jamais le penser vraiment. Le champion voulait rester libre de ses choix, de ses actes, et n'irai jamais à l'encontre de ses principes.

L’amateur de course à pied était remonté sur le chariot. Mais ce n’était que pour mieux se vanter sans fin ! Une fois lancé sur son sujet favoris : lui-même, c’était un véritable moulin à parole ce gars ! A l’entendre il était très connu à Sen’tsura comme gladiateur. A voir son gabarit et sa musculature, cela n’avait rien de surprenant. C’était un homme bien bâti et qui irradiait la puissance physique à l’état pur.
Son flot ininterrompu de parole m’avait empêché de sombrer complètement dans les eaux calmes du sommeil. J’étirais donc mes bras et fît jouer les muscles de ma nuque et de mes épaules, pour y ramener un peu de vie, avant de lancer au saurien :

« Dis moi Veerazi, je peux t’appeler ainsi n’est ce pas ? Aurais-tu par hasard des connaissances dans le commerce du vin et des épices ? Il s’avère que je suis en pourparler avec un commerçant de Rettai pour m’intégrer à son affaire, mais je souffre d’une petite carence dans ce domaine particulier. Je ne voudrais pas commettre d’erreur sur la valeur globale de ce commerce et ainsi mal juger l’affaire. »

Je regardais le négociant pour me rendre compte si je l’avais blessé par ma demande ou non, ne connaissant que très peu les mœurs et coutumes de ces humanoïdes, j’avais peur de mettre les pieds dans le plat avec mes mauvaises manières.
Je m’inquiétais pour ma mission. Le nouveau chef ainsi que le comptable de la confrérie devrait me rejoindre à Rettai pour s’assurer de la bonne santé financière du « client » et de la légalité de la transaction. Je n’avais pas droit à l’erreur sur ce projet, pour cela je m’étais renseigner sur le commerçant avant de partir de la cité. Au terme de mes recherches j’avais découvert qu’il était marié et père d’un enfant, une fille bientôt en age de se marier. Si tout ce passait bien, je n’aurais pas à me servir de ses informations pour arriver à nos fins. Mais il vaut mieux prévenir que guérir à ce qu’il parait !

Tout en écoutant la réponse de Veerazi je regardais le paysage défilé et changé petit à petit. Notre route continuait paresseusement à travers les douces collines des Plaines Mystiques, sinuant de ci et de là, nous permettant de voir à des kilomètres à la ronde et nous protégeant ainsi d’une quelconque attaque pour le moment. Nous avions encore du bon temps devant nous à écouter le gladiateur nous raconter ses aventures et combats. Que du bonheur !

[Hrp]Navré d'avoir mis si longtemps à répondre, quelques contretemps et des examens en préparation, je me suis stabilisé donc il ne devrait plus y avoir de problème =) [/Hrp]

L’accompagnateur, trop heureux d’avaler les kilomètres à pied s’investissait volontiers à la tâche, de telle manière que malgré que le saurien s’adressa à lui, la réponse se fit attendre, l’écoute se frayant misérablement un chemin à travers ses esgourdes. Le rythme de la conversation n’en fut pas altéré, malgré l’intérêt grandissant qu’éprouvait Veerazi à entendre ce curieux bonhomme. Un soupçon de diction sortit enfin de sa bouche avant qu’enfin il se décide à prendre place aux côtés du reptile, gardant un œil sur le chemin emprunté car malgré les apparences, planter le bœuf n’était pas impossible.

- Je suis Victo, tu as du entendre parler de moi si tu vis à Sen'tsura ! Je suis le champion en titre de l'arène depuis maintenant quelques années ! Voilà sans doute pourquoi j'ai de si belles foulées ! Après ... concernant la raison de mon départ, c'est assez simpliste c'est vrai, mais je sais que ça portera ses fruits ! Je suis à la recherche d'adversaires à ma hauteur. Il n'y a plus personne à l'arène, soit ils ont peur de m'affronter, soit le combat est tellement inégale que c'est le public qui se charge d'achever mon adversaire ... A la capitale, tout le monde me connaît, mais ce n'est pas le cas ailleurs. C'est pourquoi je m'en vais voyager à travers Terra, espérant que mes prouesses fassent le tour du globe ! Ensuite, pourquoi Drayame ? Il paraît qu'un puissant esprit protège la forêt, ce serai déjà un beau trophée, tu ne crois pas ?

Au moins, on n’aurait pu douter de la fierté que ce drôle de personnage dégageait de sa propre personne, sûr de sa force, ignorant toute sa faiblesse et à cause de son expérience en arène, il ignorait tout des autres danger auquel il pourrait faire face. Enfin, cela ne regardait en rien le commerçant qui, prélevant pour mémoire diverses informations tiqua lorsqu’il mentionna son désir de s’attaquer à un esprit, surtout un être dont la seule fonction était de préserver un lieu des agressions extérieures, prônant un équilibre qu’il tenait tant à préserver et ne put s’empêcher d’y réagir, aussi modérément que possible.

- Je ne te retirerai pas le fait que tu es bien sûr de toi, cependant réfléchis-y un instant. Un esprit protecteur n’a rien de bien intéressant pour un guerrier en quête de gloire et de renommée. Certes on te reconnaitra pour avoir tué un être particulier et ancré dans l’histoire d’une région mais il n’a rien d’un véritable combattant connu pour ses qualités au combat. Vaincre au contraire ce genre de personne renommée signifierait que tu aurais aussi tout-à-fait pu réaliser ses propres exploits, et en cela, tu forgerais bien plus aisément ta réputation. D’un autre côté, et à titre simplement personnelle, je te recommanderais de bien vouloir passer outre ce désir. Je comprendrais aisément que tu cherches à affronter un héraut pour te placer au-dessus de sa légende contrairement au fait de tuer un esprit. Sans vouloir m’en cacher, je m’emploierais à retenir ton bras le moment venu. Il ne s’agirait là que de rester fidèle à mes principes, sans animosité aucune envers toi…

Il s’interrompit au regard d’Amos qui, sortant de sa torpeur, lui adressa une requête.

« Dis moi Veerazi, je peux t’appeler ainsi n’est ce pas ? Aurais-tu par hasard des connaissances dans le commerce du vin et des épices ? Il s’avère que je suis en pourparler avec un commerçant de Rettai pour m’intégrer à son affaire, mais je souffre d’une petite carence dans ce domaine particulier. Je ne voudrais pas commettre d’erreur sur la valeur globale de ce commerce et ainsi mal juger l’affaire. »

L’homme parlant commerce, Veerazi passa immédiatement à ce sujet qui mine de rien, attira tout son attention.

- Très honnêtement, je n’ai jamais eu que la charge de tout type de marchandises mais tu touches du doigt un environnement propre à lui-même. Pour ce qui est du vin, je pense qu’il te suffit de penser au nombre de tavernes faisant le plein tous les soirs pour jauger le potentiel d’un pareil marché, ses doigts griffus tapotèrent son museau. Si tu as l’occasion de marchander avec un producteur, renseigne-toi sur l’état de ses terres, la régularité de ses récoltes au cours de ses dernières années et son importance. Jauger de la santé de l’affaire est primordial si tu souhaites garantir tes intérêts. Imagine juste que son breuvage soit invendu, tu pourrais y perdre. Pour ce qui est des épices, c’est un domaine plutôt nébuleux. Tout citoyen consomme de l’épice mais elle a un avantage. Elle est très chère, même vendue en petite quantité. Cela signifie que tu fais de véritables économies en frais de transports ; après, mieux vaut être en mesure de protéger la marchandise pendant les transits. La moindre charrette de perdue revient très cher et c’est donc une lame à double tranchant mais elle rapporte d’autant plus. Encore une fois, il te faut rencontrer les producteurs et si tu as l’avantage d’être connu, sers toi de ta renommée pour obtenir des rabais. En te fournissant la marchandise, tu deviens le vecteur de leur image et tu contribues à les faire connaître de ta clientèle. Donc oui, ce marché est très intéressant et si je n’avais pas de désavantage à étendre ma propre renommée, je m’y serais certainement penché de plus prêt. Fie-toi à ton intuition pour déceler les coups fourrés et tu pérenniseras.

Parler affaires, même si la chose ne le concernait pas lui apportaient toujours un bonheur non dissimulé et achevant d’exposer son point de vue, il redressa le bœuf qui, profitant de l’inattention du conducteur, s’était mis à se déporter de la voie.