Amya Cadow

Amya est un être complexe dans tout ce qu'elle est. Elle est une petite créature qui essaie de se défendre dans un monde plus gros qu'elle. Elle n'ait que l'un des grains parmi le désert et en est consciente. Le combat n'a rien d'exaltant pour elle et malgré tout, elle possède un fin esprit de stratège. La ruse et l'intelligence sont ses amis, il ne lui manque que la témérité et l'esprit pour foncer. Le contact des autres la rend souvent nerveuse, mal à l'aise. Elle ne possède pas de talent particulier dans l'art du social, ce qui nuit à son désir de rebelle. Malgré tout, elle possède au fond d'elle cette flamme guerrière, stratège, qui lui donne envie de se battre pour cesser l’oppression. Peut-être la peur de l'échec la bloque-t-elle, ou est-ce simplement qu'elle ne se croit pas capable de changer la situation. Peu de chose lui échappe et son sens de l'analyse est aigue. Il est ironique de voir à quel point elle peut analysé ce qui l'entoure, sans être capable de se cerner elle-même. La solitude, bien qu'elle soit son amie désormais, ne la motive pas à se lever pour se battre. Au fond d'elle-même, elle sait que la seule chose qui lui manque est de la compagnie qui la forcerait à oser. Pourtant... la compagnie lui fait peur. Elle reste donc entourée de feuille de papier, de sa fidèle plume et d'encre. Si elle écrit parfois de la poésie, elle la cache toujours précieusement. Ses faiblesses sont les siennes et elle ne les partage pas, ce qui la fait se fermer au monde qui l'entoure, lui donnant un air froid, parfois triste.

Aucune histoire n'est glorieuse, car la gloire, aussi brillante puisse-t-elle sembler, n'est jamais qu'une illusion pour cacher la noirceur de ce qu'on cache.

Amya est née fille de personne et l'est toujours restée. Sa mère n'était qu'une femme, un peu soupe au lait, toujours si lunatique qu'elle jouait parfois l'enfant plus que la mère. Son père avait été un travailleur de la terre, qui passait ses longues heures, les mains et les pieds dans la terre, à travailler à la sueur de son front. La banalité de la situation aurait été à en pleurer, si ce n'avait été de la découverte qu'elle avait fait. Cette fente dans le mur, ouvrant sur une petite porte cachée, derrière laquelle, elle avait trouvé l'oeuvre de toute une vie. Son père, caché derrière la facade d'un idiot rustique était en fait, ou avait été, un homme de lettre et de culture. Ne deviens pas érudit qui veut, alor malgré ses connaissances et son désir d'apprendre, il n'était toujours rester que le misérable homme de la terre qu'il avait été. Pour faire vivre sa famille et aussi parce qu'il n'avait pas eu la force de se battre pour ce qu'il savait faire de mieux.

Peut-être étais-ce cette découverte ou ce qu'elle impliquait qui avait donné à Amya l'envie de changer les choses. Avec l'accord de ses parents, elle avait demandé à partir du foyer familial pour suivre une voie qui l'enverrait loin de l'ignorance et la paix. Malgré sa peur, elle voulait au moins essayer à petite pas de faire changer les choses. Le courage de foncer? Elle ne l'avait pas. L'espoir, lui, résidait au fond de son coeur. Sa mère avait pleurer, comme une madeleine, le départ de sa fille unique. Cette image avait suciter compassion chez Amya, sa mère ne connaitrait rien d'autres que la naiveté de sa vie cloitrée dans une tour d'ivoire qui n'en était pas une.

Son père avait eu une réaction à la fois étrange et touchante. Il n'avait rien dit, pas un mot, pas une larme. Il avait été dans sa chambre en était ressorti avec un écrin de velour très long, mais peu large. Il lui avait donné, avait posé un baiser sur son front et s'était détourné. Sans un regard. Pas un sourire. Mais au fond du regard une profonde fierté qui l'avait touché.

Elle n'était pas parti pour faire la révolution, simplement pour vivre, ce que ses parents n'avaient jamais oser faire. Ce qu'elle avait découvert sur le monde l'avait effrayé, traumatisé. Comment pouvait-on faire confiance au gens. Elle s'imaginait partout l'oppression et l'asservissement. Elle se répugnait à se laisser contraindre à une pensée préfaites. Elle aurait voulu se révolter, se battre et hurler qu'il fallait faire quelque chose. Malgré son changement de vie, elle n'était qu'elle et cette seule pensée la ramenait dans ses tranchés intérieurs, la décourageants de tout mouvement. Pourtant sur elle elle conservait des parchemins couverts des paroles sur ses idées de révolutions, rivalisant chacune d'inventivité et d'intelligence et pourtant elle ne parvenait pas à les appliquer, ni même à les dévoiler. Ses rêves de rébellion s’éclipsait sous la force de la peur, de la timidité et de la méfiance. Dans un monde si corrompu, comme pouvait-elle ne pas se méfier de chacun et chacune.

Nikago s'est un jour joint à elle, sans prévenir. Il s'est simplement posé sur son épaule, comme s'il s'agissait de sa branche de toujours. Amya n'avait pas été surprise, comme si elle avait attendu qu'une présence la préserve enfin de la folie. Ce seul ami, arrivé d'on-ne-sait-où. Ils étaient l'un pour l'autre deux étrangers, et c'est tout ce qui suffit à les faire devenir amis.

Il n'y a pas de gloire dans cette histoire, il ne reste que la honte de ne pouvoir foncer, la peur d'un monde qu'elle rêverait pourtant de libérer.