Terra Mystica

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 Epreuve Högni

 
Epreuve Högni Sand-g10Ven 13 Juil - 23:35
Högni se sentait fatigué. Il avait creusé avec ses os dans la roche friable au-dessus de lui, il avait écarté le sable qui le séparait de la surface, sentant chaque grain frotter contre ses os, brûlant et abrasifs. Sa progression avait été lente et pénible, motivé par sa détermination à regagner le monde extérieur, à régner de nouveau. Il voulait apaiser la souffrance et l'ennui de sa malédiction en gagnant la surface.
Sentir le soleil sur ses vieux os, sa lumière pénétrer ses orbites vides, contemplant l'immensité du désert qui s'étendait devant lui ; tout cela reproduisait à merveille le miracle et la douleur dû à la naissance. A la renaissance même, dans le cas présent.
Il resta ainsi quelques heures, à genoux dans le sable, tentant de s'habituer à la morsure de la lumière, de sentir l'air frais sur son corps. Il avait tellement l'habitude de l'atmosphère stagnante, lourde et étouffante de la caverne fossile qu'était devenue son antre qu'il avait oublié ce que cela faisait de sentir la vie sur lui.
Il avait l'impression d'avoir été engourdit pendant des siècles, figé dans le temps et l'espace autour de lui : il avait l'impression d'être une ancienne statue de granit récemment sortie de son inertie figée. La notion du temps lui revenait au fur et à mesure qu'il voyait la luminosité changer autour de lui ; le soleil projetait sa lumière jaune vive, presque blanche. Puis bientôt une lumière jaune, puis orange, et bientôt rouge. Il était resté la, à genoux dans le sable, observant le soleil sur le point de se coucher, étalant ses derniers rayon sur le désert, donnant au tableau une atmosphère plus irréelle encore.
La voix du roi résonna alors, grave et roque, semblant créer un écho surnaturelle. Il avait eu toute la journée pour réfléchir.

-"Le monde des vivants... Je ne pourrais plus jamais en être le roi... Alors je serais le seigneur des tombes désormais. Mon peuple silencieux, immobile, omniprésent et infiniment grand, exponentiel... J'en serais le digne roi."

Soudain, une lance siffla dans les airs et vint se planter juste devant Högni ; il leva à peine les yeux, étonné. Comment se faisait-il qu'elle ai put se planter ainsi devant lui sans le transpercer ? Lorsqu'il tenta de se relever, il eu alors sa réponse, remarquant alors que la hampe de l'arme s'était calée entre ses côtes sans chair : il avait presque tendance à oublier sa nature squelettique. Cela dit, le cavalier qu'il vit en se retournant n'avait pas l'air bien malin non-plus, tenter de transpercer un homme fait d'os uniquement, quelle sottise.
Le roi s'était finalement relevé en se saisissant de l'arme qui lui "perçait" les côtes, la jetant aux pieds de l'étrange bonhomme perché sur son cheval.
Habitué de son vivant à se montrer princier et a avoir un certain langage, il se redressa sur toute sa hauteur et croisa les bras sur son torse :

-"Je ne souhaite en rien te combattre cavalier... Passe ton chemin et j'oublierais ton irrespect. Mais sache que tu chevauche sur les ruines d'un royaume qui fut le mien autrefois..."

Sa voix surnaturelle semblait effrayer le jeune-homme en face de lui, le cheval de celui-ci se cabra alors et hennis férocement ; son maître s'était trop crispé sur sa bribe et le mord lui avait fait mal.
Le cavalier était devenu pâle, lui dont le teint semblait naturellement bronzé.
Il semblait avoir entendu Högni, mais ne semblait pas l'avoir écouté pour autant.


-"Démon ! Dit à Aile Ténébreuse que le royaume du feu de lui appartiendra jamais entièrement ! Il y aura toujours des gens libres ! Maintenant meurs !"

Le Roi fronça les sourcils, du moins en avait il l'impression, et ne comprit pas tout de suite de quoi parlait cet étrange jeune-homme. Mais il était intelligent et sagace de son vivant, et lui aussi avait été un seigneur ; il connaissait donc ce genre de déclaration. Apparemment, un certain Aile Ténébreuse cherchait à conquérir le royaume du feu : était-ce la le nom du royaume qui existait aujourd'hui au-dessus de celui qui fut le sien ? En tout cas, l'homme en face de lui le prenait pour un agent de son ennemi, apparemment les mots ne pourraient pas le convaincre. Un indice précieux se trouvait dans l'agressivité du cavalier : au premier regard lorsqu'il vit un squelette vêtu de nobles atours, il en déduisit qu'il appartenait au camp de ce Aile Ténébreuse. Intéressant. Donc cet personne était assez veule pour que cela n'étonne qu'il ai fait appel à des morts-vivants pour gonfler ses rangs ? Voila quelque chose de très intéressant.
Mais tandis qu'il se faisait la réflexion, Högni ne vit pas le cheval foncer sur lui ; ne le voyant pas se cabrer et battre des sabots. Il se prit un violent coup à la tête, la pattes de l'équidé heurtant violemment sa couronne, faisant résonner les os de son crane. Heureusement, il n'avait rien de cassé. Mais il fut sonné quelques instant au sol, incapable de bouger.


-"Je t'avais donné une chance !"

Il secoua la tête pour reprendre ses idées et focalisa toute son attention sur le cavalier du désert, braquant sa main ouverte devant lui.
Il fit alors ce qu'il faisait toujours lorsqu’il usait de son pouvoir : il prit ce qui lui semblait être une grande inspiration, et crispa les os de sa main en "soufflant", se vidant de son énergie. L'énergie impie qui maintenait son esprit dans un corps mort et lui permettait de se mouvoir.
Des gerbes et des gerbes de flammes bleutées jaillirent soudain de sa paumes, se déposant tout autour du cavalier, l'encerclant dans des flammes surnaturelles. Le cheval se cabrait tandis que les flammes montaient de plus en plus haut, finissant par enflammer sa queue, gagnant les poils de sa robe, de sa crinière, pour finalement le consumer entièrement dans des hennissement assourdissants de douleurs. Le cavalier, quand à lui, était autant paniqué que son cheval, ne parvenant plus à le maîtriser, il prit feu à son tour sans s'en apercevoir. Lorsque sa monture tombe, morte, sur le sol, son maître dont les jambes étaient coincées sous lui hurlait et maudissait le Roi des morts auto-proclamé.
Högni de son côté mettait toute sa force et toute son énergie à maintenir et fortifier les flammes destructrices et inextinguibles.


-"MAUDIT SOIS-TU !"

Furent les derniers mots du jeune homme, avant de mourir dans les flammes spectrale, venant gonfler les rangs du peuple du roi squelette. Ce dernier tremblait tant il avait usé d'énergie. Il ne maîtrisait pas pleinement son pouvoir, il avait gaspillé son énergie à encercler sa victime avant de la consumer lentement ; alors qu'une gerbe bien placée l'aurait tué sans souffrance et sans perte de temps et de forces. Mais Högni avait tout le temps d'apprendre, il avait l'éternité devant lui pour ainsi dire.
Il se redressa alors et referma les doigts de sa main, après quoi les flammes disparurent instantanément, n'étant plus alimenté par l'énergie impie de leur propriétaire.
Les corps du cheval et du cavalier n'avait pas l'air d'avoir brûlés : aucun trace de calcination, ou de brûlure n’apparaissaient sur leur corps. Leurs chairs avaient été simplement consumées, ne laissant que leur os blanchit. Les rares morceau de viande encore intactes gisaient sur le sable comme si elles avaient été fraichement coupées. Quelle terreur qu'une flamme brûlant les matières vivantes uniquement, inextinguible tant qu'alimentée par Högni, ce squelette à moitié fou qui se prenait encore pour un roi.
Pour l'instant, il avait seulement envie de se reposer, de rester immobile : pas de dormir non. Juste de rester la pour se ressourcer un peu, reprendre des forces. Tant d'énergie dépensée d'un coup, tout de suite après la sortie de sa tombe. Il se coucha donc sur place, laissant le vent du soir enfouir sous le sable sa sombre carcasse ainsi que celle du cavalier inconnu ainsi que sa monture.
Si ce n'est que vingt-quatre heures plus tard, Högni se sentit enfin plein d'énergie, complétement régénéré, se levant des sables pour se remettre debout, sentant à nouveau chaque grains glisser sur son squelette, salissant ses antiques vêtements.
Il s'en débarrassa en se secouant longuement et entreprit finalement une longue marche : le soleil qui venait à peine de se couché avait fait place à un magnifique croissant de lune. Son voyage ne faisait que commencer. Au fil des nuits, seul période à laquelle il voyageait, il apprit que les gens le prendrait toujours pour un monstre, quoi qu'il dise ou fasse, ils n'écouteraient jamais, ils ne regarderaient jamais en profondeur. Cela le rendit triste en premier lieu, avant de le mettre en colère finalement : les vivants de nos jours étaient vraiment des crétins, les trois quart d'entre eux.
L'activité principale d'Högni consistait à se cacher dans les tombes et les cercueils et attendre qu'un parent du défunt se montre et vienne prier, avant de faire résonner sa voix pour lui faire croire que l'esprit du mort venait lui rendre visite, exhaussant ses prière. Il en profitait pour avoir un peu de contacte humain, pour discuter et se renseigner sur l'actualité du monde. Il apprenait tellement de choses, il rencontrait tant de personnes différentes ; mais jamais il ne fit l'erreur de se montrer ou de dévoiler qui il était.
Il en apprit plus sur l'histoire des royaumes du feu, des glaces, de la terre et du ciel. Il en apprit plus encore sur ce fameux Aile Ténébreuse, démon venu d'un autre monde et assoiffé de conquêtes. Il versa même une petite larme, si il avait pu le faire, à l'écoute du récit de l'histoire de Galaad. Si il était encore roi d'un peuple vivant, il l'aurait fait chevalier honoraire de sa cours. Mais il avait bien autre chose à faire ; il devait trouver une raison à son existence, il devait faire quelque chose de sa non-vie, pas seulement être le roi d'un peuple silencieux et immobile.
Il médita de longue journée durant, allongé au fond d'une crypte.
Et le temps passa.
Puis vint une nuit ou il fut frappé d'une évidence.


-"Je ne suis pas seul..."

Il se redressa alors et continua son monologue ; si il avait eu encore des muscles faciaux, il serait entrain de sourire.

-"Je rassemblerait les morts-vivants du monde entier ! Je prendrais les richesses des défunts et les accumuleraient en un lieu secret, je monterait une armée ! J'engagerais des mercenaires ! Et si un jour je trouve un nécromancien, alors je le nommerait mon premier ministre et il relèvera mon peuple afin que je possède à nouveau un royaume... Je suis né prince, j'ai vécu entant que roi, et dans la mort..."

Ne contenant plus ses émotions, il déclencha son pouvoir sans trop s'en rendre compte, recouvrant son corps de flammes bleutée, comme si il prenait soudain feu. L'excitation qu'il ressentait vivifia les flammes qui ne semblait lui faire aucun mal, rongeant cependant les quelques fleurs présentent autour de lui dans la crypte. Puis, prenant se calmant petit à petit, les flammes perdirent du terrain avant de s'éteindre totalement, ne laissant aucune trace de leur existence.
Högni avait des rêves, des rêves de grandeur, des rêves à la hauteur de ceux d'un roi : et même si il n’atteignait jamais son but, malgré son intemporalité, il serait tout de même heureux de l'avoir poursuivit, jusqu'à son derniers "souffle".

Invité

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