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- Raconte l'embuscade des démons d'Aile Ténébreuses et donc sa rencontre avec Galaad.
Il y’a des jours, il vaut mieux rester chez soi et n’adresser la parole à personne. Vous savez, ces jours où le ciel n’est que moyennement couvert et vous vous dites « bah, il ne pleuvra pas. » et à peine êtes vous sorti cinq minutes qu’une pluie torrentielle se déverse sur vous, vous obligeant à vous réfugier à l’endroit le plus proche et ceci peu importe la notoriété ou l’aspect qu’arbore le dit lieu.
Un taudis… Un véritable taudis. Tel était l’endroit où Ilyanne s’était réfugiée. Enfin, au nombre de trous qu’arborait la toiture et qui laissaient l’eau couler à l’intérieur sous forme de petits filets, on ne pouvait pas vraiment dire qu’elle était à l’abri de la pluie… Poussant un long soupir, l’elfe se dit que quitte à être trempée autant que ça se fasse à l’extérieur. Ceci une fois fait elle laissa un autre soupire traverser ses lèvres, le village où elle se trouvait, était situé en bordure d’une forêt et tenait plus du village fantôme que de la joyeuse petite bourgade qu’il aurait du être. Encore une de ces joyeusetés que l’ont devait à l’apparition de ce démon nommé « Aile ténébreuse ».
Un rictus apparu sur le visage de l’elfe. Malgré le semblant de paix qui avait régné il y a de cela un bon nombre d’années désormais, le monde avait tout de même était pourri, à un certain point, mais y vivre pouvait se résumait à une aventure, avec des hauts et des bas. Mais désormais, quasiment tout n’était plus que craintes et soumissions. Ilyanne ne savait qui elle devait répugner le plus. Ceux qui étaient à l’origine de tout cela, ceux qui suivaient tels des moutons ou bien encore ceux qui subissaient en chouinant ? Ces derniers avaient eux aussi le don de la faire sortir de ses gonds. Se plaindre et gémir n’a jamais amené une quelconque amélioration. Ces gens là n’avait pas le courage de bouger ce qui leur servait de postérieur et malheureusement ils se trouvaient nombreux à se ranger dans cette catégorie.
L’elfe avait néanmoins entendu parler de bonnes gens qui se dressaient contre le grand démon et ses serviteurs, ces idiots qui s’étaient lancés dans des croyances des plus lugubres. Depuis quand un démon allait-il amenait le « salut » ? N’arrivaient-ils pas à distinguer que les deux mots ne pouvaient vraiment pas se trouver dans la même phrase ? Il était clair et net qu’il y avait quelques idées bien plus sombres derrière tout ceci, les conquêtes et les massacres le prouvaient bien non ?
Un long frisson parcouru l’elfe. Trempée jusqu’aux os, elle devait trouver refuge. Ce dernier se présenta sous l’enseigne d’une auberge dont l’activité se devinait par les lueurs vacillantes qui traversaient les fenêtres aux gros carreaux en verre. Ouvrant doucement la porte, Ilyanne entra en générant le moins de bruit qu’elle pouvait. Un rapide coup d’œil aux alentours lui apprit qu’ils n’étaient que cinq dans la grande pièce. Trois hommes assis à une table et semblant diner, l’aubergiste et elle-même. Elle se dirigea vers ce dernier de sa démarche souple et féline et lui demanda poliment des linges pour pouvoir se sécher. Elle avait ôter son arc et son carquois de son dos avant de commencer à sécher sa longue chevelure rousse quand la porte s’ouvrit, laissant apparaître une silhouette de taille moyenne. L’archère n’aurait pas vraiment pu dire la corpulence exacte du nouvel arrivant, ni son sexe d’ailleurs car il ou elle était très bien cachée par une épaisse cape de voyage, dégoulinante d’eau de pluie.
L’elfe tourna son visage de sorte qu’il ne soit visible d’aucune personne et se mordit la lèvre inférieure se retenant de laisser un juron. Elle était suivie… Faisant mine de s’essuyer le cou et la nuque, elle releva la tête et inspira profondément. Elle devait agir… L’inconnu alla parler à l’aubergiste ne se défaisant pas de sa cape et Ilyanne se retint de grimacer lorsqu’elle senti son regard se poser sur elle. Cela faisait une semaine qu’il la suivait à la trace. Un très bon pisteur car elle pensait l’avoir perdu la veille en traversant la rivière à gué et en se réfugiant dans une ferme.
Ca ne pouvait plus durer… Qu’il lui veuille du bien ou du mal, et elle penchait pour la première option, cela allait se résoudre cette nuit ! Finissant de se sécher, elle demanda à l’aubergiste s’il lui restait des chambre pour la nuit. La réponse étant positive elle en réserva une et commanda un bol de soupe en rendant le linge désormais trempé.
L’archère alla s’assoir à une table un peu plus loin avec son équipement et tendit l’oreille. Elle ne fut aucunement surprise lorsqu’elle entendit l’encapuchonné réserver une chambre à son tour, murmurant, plus que parlant, à l’aubergiste. Elle mangea tranquillement sa soupe et le morceau de pain avec lequel elle était servit, avant d’aller se réfugier dans la chambre qui lui fut assignée. Là, elle s’assit sur le lit, déposa ses effets sur le sol, à portée de main et sortit un petit biscuit d’une des poches en cuir de sa ceinture. Tout en le savourant elle réfléchit à comment elle allait agir et attendit patiemment que la nuit recouvre le monde de son voile ténébreux.
Il ne régnait aucun bruit dans l’auberge si ce n’étaient les quelques couinement de souris qui s’étaient aventurées hors de leur trous en quête de victuailles. C’était ce soir que la vie de cette elfe allait finir ! Quelle idiote de penser qu’elle pouvait se moquer et se révolter ainsi du grand démon ! Cet être était un modèle de puissance qu’il se fallait de respecter et auquel se soumettre. Les faibles se soumettaient aux puissants après tout. Mais il y avait toujours des petites souris qui ne voulaient pas se faire manger par le chat, se croyant plus importantes et plus grandes qu’elles ne le sont réellement. Ce soir, il allait faire comprendre à cette idiote d’elfe à quel point elle se leurre sur son importance et sa vision des choses. Peut-être aurait-il eut plus de scrupules à la tuée si elle n’avait pas commis tous ces méfaits…
La porte de la chambre d’Ilyanne s’ouvrit doucement, silencieuse, ne faisant rien apparaître si ce n’était la partie du couloir sur laquelle elle donnait. Pas un bruit pas un souffle. Le seul bruit dans la chambre provenait des gouttes de pluie qui s’écrasaient sur els carreaux de l’unique fenêtre de la pièce. Il y eut alors un reflet argenté et le son caractéristique d’une lame s’enfonçant dans quelque chose de mou. Mais à la grande surprise de l’assassin, ce ne fut pas du sang qui s’échappa de la profonde entaille, mais des plume. Petites et des plus légères, une partie s’éleva au dessus de ce qui aurait du être le corps d’Ilyanne. Le temps que la surprise passe, la porte émit un claquement, elle venait de se refermait. L’assassin se retourna alors doucement. Elle était là, juste derrière lui, arc bandé, flèche encochée.
« On ne vous a jamais apprit à regarder derrière les portes ? »
« Co-co-comment ? »
« En étant simplement plus intelligente que vous. Je sais que vous me suivez depuis une semaine déjà. Ce devenait trop long, c’était ce soir ou jamais, il me suffisais donc de vous attendre sagement. Et vous êtes là… Tel est prit qui croyait prendre… »
« Taisez- vous ! »
«Ce n’est pas dans mes habitudes, vous devriez le savoir. Tout comme il n’est pas dans mes habitudes de laisser partir un crétin de serviteur de ce démon de misère ! »
« Comment osez-vous ?! »
Et voilà… Il suffisait de dire « démon » et un mot péjoratif pour qu’ils prennent tous la mouche. Encore une fois Ilyanne ne comprenait vraiment pas pourquoi certains s’asservissaient à ce point à celui qui ne pourrait qu’amener plus de malheur…
« J’ose car j’ai des convictions et une fierté. Si vous en aviez un minimum vous ne seriez pas là à déblatérer de vraies saloperies !»
Cette fois-ci se fut au tour d’Ilie d’être surprise quand l’assassin, plutôt que de rentrer dans son jeu, se mit à rire.
« Hahaha. Vous êtes une idiote si vous pensez que j’ai peur de la mort ! »
« Je n’ai jamais affirmer cela… »
« De toute manière vous êtes finies. Je ne suis pas seul… »
« Vous mentez ! »
« Ah oui ? Allez donc faire un tour à l’extérieur et sachez que si je meurs ils le sauront et ILS vous pourchasseront alors. Vous n’avez aucune chance. Mais j’avoue que cela me fendrais le cœur de les voir s’acquitter de votre meurtre… »
L’assassin laissa sa phrase en suspension. Ilyanne fronça les sourcils. A quoi pensait cet imbécile ? La voir se résigner en se sachant prise au piège ? Ce crétin ne semblait pas savoir à quel point une « bête sauvage » pouvait devenir dangereuse lorsqu’elle se trouvait au pied du mur. Ilyanne avait toujours admirait ce caractère des animaux sauvages qu’elle avait pu « côtoyer » durant sa prime jeunesse dans la forêt et elle aimait se comparer à eux. Un geste la mit sur le qui vive et un nouveau reflet argenté lui signala la présence d’une nouvelle lame, mais avant que le poignard ne quitte la main de l’assassin, une flèche était venue se ficher juste entre ses deux yeux et avant que le corps sans vie de l’homme ne touche le sol, Ilyanne avait récupérée son projectile. Elle prit le temps d’essuyer le sang sur les vêtement du mort et sorti de la chambre.
Elle rejoignit la grande pièce à l’entrée se mouvant de sorte qu’on ne puisse distinguer le moindre mouvement de l’extérieur. Elle prit le temps d’observer une des fenêtres juste à côté de la porte d’entrée. Il y avait bel et bien du monde là dehors…
Cette fois-ci, l’elfe ne se retint pas pour jurer à voix haute. Si ceux qui l’attendaient dehors étaient un tant soit peu intelligents, ils ne devaient pas qu’uniquement bloquer la porte principale de l’auberge, mais couvrir une bonne surface dont l’édifice devait être au centre. Ceci n’était cependant pas certain ,mais Ilyanne préférait supposer de la sorte, car ainsi elle était prête à la plupart des actions qu’ils mèneraient, puis… Elle devait avouer que susciter tant d’intérêt pour la tuer lui flattait son ego. L’archère avait su et ,fait en sorte, que ses actions deviennent de plus en plus importantes contre la « puissance régnante » actuelle, mais elle avait craint qu’agir seule ne fasse pas autant d’impact, elle était donc contente de voir qu’elle se trompait sur ce sujet.
La prisonnière qu’elle était remonta à l’étage. Elle n’allait pas contenter ses bourreaux en sortant là où on l’attendait, non, elle allait les obliger à jouer à une petite partie de chat et souris, et avec de la chance elle parviendrait à tuer quelques chats. Ilyanne « grimpa » donc jusqu’au dernier étage. Elle comptait bien se rendre sous les combles et se frayer un passage sur les toits. Elle parvint jusqu’à la porte en bois qui donnait accès sous le toit, une fois qu’elle y fut elle se figea. Quelques choses cliquetaient sur les tuiles. Il y avait donc des démons sur la toiture aussi… Prévisible mais bien dérangeant. Il fallait qu’elle trouve quelque chose pour faire diversion et pour qu’elle puisse se faufiler par la lucarne sans attirer l’attention, mais quoi ? Si elle faisait le moindre bruit ici ils auraient sa position et à l’intérieur elle était faite comme un rat… Non il fallait quelque chose d’autre…
Alors qu’elle réfléchissait à la question, des éclats de voix ou du moins, quelque chose y ressemblait, retentirent à l’extérieur. Ces derniers furent directement suivis par des cliquetis pressés sur les tuiles, puis plus rien. Ilyanne se faufila doucement à côté de la lucarne et risqua un coup d’œil par celle-ci. La pluie et l’obscurité ne l’affectant point, elle ne discerna aucune présence au dehors. Elle ne savait pas ce qui avait attiré l’attention de ses poursuivants, mais c’était le moment ou jamais pour elle de quitter cette auberge !
Ouvrant doucement la lucarne, elle se hissa sur le toit. Une fois complètement dehors elle se déplaça le plus rapidement et furtivement possible. La démarche était rendue plus difficile à cause des tuiles qui dégoulinaient d’eau, mais à atteindre sans encombre la bordure du toit en se laissant doucement glissée. L’auberge était plus haute que les autres maisons alentours mais Ilyanne jugea qu’elle pouvait se laisser tomber de la hauteur à laquelle elle se trouvait et s’en tirer si elle se réceptionnait bien. Avant de se lancer, toutefois, elle jeta un coup d’œil vers le bas. Toujours rien. L’elfe se coucha alors sur le ventre et se laissa une nouvelle fois glisser et une fois au bord elle laissa son corps choir dans le vide mais se rattrapa en s’accrochant à se qui pouvait être assimilé à une gouttière. Elle ne resta ainsi moins de dix secondes et elle lâcha prise. Lorsqu’elle sentie ses pieds heurter le sol, elle laissa ses genoux fléchir entrainant son corps dans une culbute. Elle se releva alors, se fichant complètement d’être trempée à nouveau et sonda les alentours pour s’assurer une énième fois qu’elle était bel et bien seule.
Une fois rassurée, elle s’engagea discrètement dans la ruelle jouxtant l’auberge, bifurqua dans une autre et ainsi de suite. Avec de la chance elle arriverait à se rendre jusqu’à la forêt. Ilyanne se glissa dans un passage étroit formé par les deux hauts murs de deux maisons voisines, lorsqu’elle en sorti elle était arrivée à une petite place. Le sale temps qu’il faisait, plongeait la dite place dans l’obscurité ce qui assurait une bonne couverture à Ilyanne. L’elfe était aux aguets. Un seul faux pas pouvait lui être fatal. Longeant les murs elle poursuivit sa fuite. Elle se cacha derrière une pile de caisse en bois et sonda les alentours. La tranquillité apparente des lieux ne lui plaisait guère, en général c’était un mauvais signe et la suite allait le confirmer.
Sa propre personne encore à l’abri des regards derrière la pile de caisses, une ombre tomba lourdement du toit. Au son de l’impact, l’elfe nota que se devait être une être vivant des plus robustes. L’individu ou la créature, elle ne le savait pas encore, émettait un son étrange et lorsqu’elle le reconnu elle eut juste le temps de lâcher un juron et de se jeter vers l’avant, que la pile de caisse fut projetée contre le mur de la maison. Maudits soient ces démons et leur odorat ! Se relevant difficilement à cause des pavés glissant, Ilyanne s’arma de son arc et visa rapidement ce qui venait de la faire sortir de sa cachette. Trop grande et trop large pour être humanoïde la créature était déjà tournée vers elle, l’archère n’attendit pas, elle décocha sa deuxième flèche instinctivement et celle-ci siffla jusqu’à ce qu’elle atteigne la créature au niveau de la gorge. Ilyanne ne chercha même pas à savoir où elle l’avait touchée, elle était déjà repartie à la course.
S’engageant dans la ruelle qu’elle avait emprunté auparavant, elle du faire demi-tour et prendre une autre rue, deux démons lui bloquant le chemin. Dans la nouvelle rue même scénario. Elle en tenta une autre mais encore là les démons étaient déjà présents pour lui bloquer le chemin. Elle se trouva donc acculée à la petite place du village. Elle compta une dizaines d’ennemis. Aussi agile soit-elle, elle ne pouvait tenter de grimper sur les toits certains démons pouvant se trouver particulièrement rapide elle serait mise à bas bien vite. L’elfe prit alors une flèche dans sa main droite et la fit tourner d’un geste désinvolte, se surprenant elle-même du calme dont elle faisait preuve alors qu’elle était encerclée et qu’elle n’avait aucune chance de s’en sortir. Peut-être était-ce parce qu’elle était fière de ses actions et qu’elle savait qu’elle avait suivit le bon chemin en son sens, ne regrettant ainsi aucunement la manière dont elle avait vécu sa vie ? Jouant toujours avec sa flèche elle prit alors la parole.
« Eh bien ? Une dizaine contre une pauvre petite elfe ? Moi qui pensait que votre « dirigeant » avait apprécié mon dernier petit acte d’amour à son encontre… »
Aucune réponse, juste une agressivité des plus palpables, fait étonnant qu’ils ne se soient pas encore lancés à l’attaque d’ailleurs.
« Ca va j’ai compris… Vu que vous ne voulez pas causer, permettez moi d’ouvrir les hostilités. »
Avec la rapidité qui la caractérisait tant, Ilyanne avait cessé de jouer avec sa flèche et l’avait décoché sur le démon qui se trouvait en face d’elle. Les autres ne tardèrent pas à réagir. S’armant d’une troisième flèche, Ilyanne l’utilisa pour égorger le premier démon qui arriva à sa hauteur, elle tira alors sur un deuxième à bout portant et ne put enchainer un autre coup, car elle reçu un violent coup au niveau de ventre qui la projeta un peu plus loin sur les pavés trempés. Le souffle coupé, elle se releva avec peine en s’appuyant sur ses mains. Un démon brandissait déjà ce qui ressemblait à une hache. C’était donc si bêtement qu’elle allait mourir ? Certainement pas ! Ilyanne avait bien l’intention de se faire la plus récalcitrante possible, mais au moment où le démon allait abattre son arme et où elle pensait roulée sur elle-même pour éviter le coup, une silhouette passa devant elle. Il y eut le son caractéristique d’une lame tranchant la chair suivit d’un cri de douleur vite transformé en un râle agonisant par le nouvel arrivant. Profitant de l’état de surprise des démons face à l’arrivée de ce nouvel ennemi, Ilyanne se releva, agrippant fermement son arc, elle-même forte surprise de voir quelqu’un intervenir dans un tel lieu et surtout faire face de lui-même aux sbires d’Aile Ténébreuse. Une fois debout elle rejeta sa longue chevelure rousse d’un geste bref de la tête et interpela le guerrier.
« Alors vous aussi vous aimez les petites remises en forme démoniaques et nocturnes ? »
« Si cela peut m’amener à venir en aide à toute personne les combattant.. »
Ilyanne fut ravie de voir le sourire qu’avait affiché l’homme lorsqu’elle c’était adressé à lui. Il n’était pas dénué d’un certain sens de l’humour. Lorsqu’il lui répondit, l’elfe fit mine d’être surprise par ses propos et se risqua à regarder autour d’elle comme si elle cherchait quelque chose.
« Ma foi… Mis à part ces démons, je ne vois personne dans le besoin ici. »
L’homme eut un petit rire. Ils ne purent cependant pas poursuivre leur échange, les démons restant avaient repris du poil de la bête. Ilie réarma son arc et fit quelques pas vers l’arrière alors que le guerrier se plaçait un peu plus à l’avant. Le combat fur réengagé. Ilyanne n’aurait su expliquer ni le pourquoi, ni le comment, mais bien qu’ils n’aient jamais combattus ensembles, elle et l’homme avaient de suite su se coordonner. Si la lame du guerrier n’achevait pas son ennemi c’était une flèche d’Ilyane et inversement. Ils se battaient avec une osmose parfaite. De ceux qui connaissent ce récit, certains affirment qu’il s’agit de leurs aptitudes guerrières, tous deux ayant étaient bien formés et ayant une expérience des plus avérée, mais Ilie sait qu’il y avait et qu’il y a toujours un quelque chose en plus. Elle ne saurait l’expliquer avec de simples mots. Leur attirance et respect mutuels devaient passer outre le domaine du physique et l’elfe devait avouer que cela ne lui déplaisait guère, loin de là.
Au bout de quelques minutes, Ilyane et l’inconnu étaient couvert de blessures, mais heureusement aucune n’était bien grave. Les démons eux avaient vu leur nombre chuter à quatre. Les deux combattants étaient essoufflés et leurs ennemis restant semblaient être les plus récalcitrants.
« Si nous arrivons à nous rendre dans la forêt, je saurais assurer notre fuite. »
« Fuir ? Moi qui pensait que vous n’étiez pas elfe à vous contenter de cela. »
La remarque fit hausser un sourcil à Ilyane. Pouvait-il affirmer cela juste avec ces derniers instants ou bien lui aussi l’avait suivit depuis un moment ? Il allait falloir qu’elle remédie à cela dans le futur. Enfin si futur proche il y avait. Pour le moment, elle se contenta de répondre, prenant un air faussement vexé.
« Comptez vous encore m’apprendre quelque chose sur moi-même ? »
« Non ce n’est pas ce que… »
« Ce n’est rien. Je suis courageuse mais pas téméraire, du moins, pas autant que j’aime le faire croire. »
Sur ces dernières paroles, la rousse avait adressé un petit sourire en coin à l’homme, auquel lui-même répondit en souriant.
« Je vois. »
Fin du deuxième aparté, il restait encore du démon à tuer. Plus que quatre… Facile à dire. En plus de commencer à courbaturer, Ilyane risquait de tomber à cours de flèches. A moins qu’elle puisse en récupérer une ou deux sur les cadavres alentours, mais rien n’était moins certain. Le combat reprit. Comme elle l’avait pensé les derniers étaient bel et bien les plus féroces. Ils en abattirent deux mais cela ne se fit pas sans que le guerrier ne se retrouve avec une blessure de plus, cette dernière étant plus importante que les autres. Ilyane ne pouvait cela continuer ainsi !
Avec uniquement deux démons, ils étaient plus libres pour effectuer certaines passes, mais cela était aussi vrai pour les deux créatures de l’ombre. L’une d’elle était d’ailleurs dotée d’ailes. Elle prit son envol et planant un très court instant avant de fondre sur les deux guerriers les obligeant à plonger chacun d’un côté. Ilyanne se réceptionna en effectuant une roulade. Le démon ailé s’était retourné et amorçait déjà un deuxième piqué, mais l’elfe ne l’entendait pas de cette oreille ! La créature semblait s’intéresser à l’épéiste plus qu’à l’archère et cette dernière en profita, faisant elle-même abstraction du deuxième démon. Armant une de ses dernières flèches elle en enflamma la pointe grâce à son pouvoir et tira. La flèche fila et alla se planter juste à l’articulation de l’aile droite du démon. La douleur qui le traversa le priva alors de son utilité et il percuta lamentablement le sol, ratant de loin sa cible. En parlant de cible, l’homme n’était plus à sa place originelle. Ilie senti quelque chose se mouvoir derrière elle. Se retournant brusquement elle se rappela le deuxième démon. A à peine quelques centimètre d’elle, elle ne pouvait éviter son attaque, mais en faisant cela il s’exposa et l’épéiste, qui s’était élancé vers elle à peine s’était il relevé à la suite de la première attaque du démon ailé. Profitant donc de l’exposition du dernier démon, le guerrier lui planta son épée directement là où devait se trouver son cœur et là retira d’un geste sec, le sang éclaboussant de la plaie profonde. La créature émit un râle guttural et s’effondra sur le sol, morte.
La pluie tombait toujours sur le village qui se voulait ensommeillé. Sur la petite place, une elfe et un humain reprenait doucement leur respiration. En cette nuit pluvieuse ils avaient semé la mort. Ils en étaient eux même surprit, mais on en peu plus fiers de ce qu’ils venaient de faire. Se relevant de toute sa hauteur, l’archère leva un doigt, comme si elle intimait le silence. Concentrait sur quelque chose durant un court instant, elle se dirigea alors vers le démon ailé. Elle arma une dernière fois son arc et lui planta une flèche dans la nuque, à bout portant, provoquant un dernier soubresaut à la créature. Sachant pertinemment qu’ils ne pouvaient rester dans ce village, ils se dirigèrent vers la forêt. Une fois sous son couvert et à l’abri de la pluie Ilyane pourrait s’intéresser de plus près aux blessures de l’homme. Ce fut sur le chemin qu’ils se présentèrent l’un l’autre, naturellement, comme si de rien était. Leur échange est encore clair dans l’esprit de l’elfe.
« Et si je vous disais que je suis celui qui dirige la Rébellion ? »
« Je vous répondrais que je vous trouve bien téméraire de vous annoncer ainsi à une inconnue. »
« Qui sait… Peut être que j’aime faire croire que je suis plus téméraire que je ne le suis vraiment ? »
« Quelle déception, moi qui semblait être la seule à user de stratagème ! »
Et ainsi continuèrent-ils, se parlant comme s’ils s’étaient toujours connus. Évidemment, Galaad ne mentait pas sur sa position et Ilyane n’avait pas mise ses dires en doute. Lorsqu’ils eurent récupérés et que le temps fut plus clément, Ilyane le suivit, une autre chose qui lui semblait des plus naturelles. Jusqu’à maintenant elle avait toujours agit seule, mais en rejoignant la Rébellion elle avait était et est toujours des plus motivée pour faire avancer le mouvement et elle était des plus ravies de pouvoir agir avec des personnes, peu importait leur race, qui avaient les même idéaux qu’elle.
Certains points de cette histoire peuvent paraître flous bien qu’Ilyane en garde une parfaite mémoire. Peut-être est ce par un petit excès d’égoïsme, mais l’elfe ne veut pas se déverser sur le sujet, il s’agit d’un des grands, voire du plus grand tournant de sa vie et elle compte bien laisser faire planer un certain mystère sur ce sujet.
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