|  Dim 24 Juin - 22:01 |  | | | | Drek avait déjà beaucoup voyagé, il avait participé à de très nombreuses batailles et n'avait malheureusement pas toujours remporté la victoire ; mais toujours est il que ses compagnons devaient lui reconnaitre son détachement. Il était déçu de perdre un combat mais cela ne l'affectait jamais bien longtemps : quelque soit l'issu des combats, il repartait toujours avec la même démarche, sifflotant la plupart du temps un air rythmé. Pour lui, la différence entre une victoire et une défaite tenait à une seule chose : la somme d'argent qu'il touchait. Cet homme aimait vraiment avoir toujours de quoi se payer ce qu'il voulait sous la main ; heureusement qu'il n'était pas outrageusement dépensier, quoi qu'il aurait pu se le permettre. D'ailleurs, ses supérieurs militaires ou mercenaires lui répétaient souvent de profiter du fait qu'il soit jeune et talentueux, mais lui préférait resté modéré dans ce qu'il faisait, sombrer dans l’excès lui faisait trop peur.
Une chose était sûre pour les soldats qu'il avait fréquenté, c'est qu'il aimait bien la musique, il restait rarement silencieux sans siffloter un air ou même carrément chanter après quelques bières quand l'ambiance se réchauffait. Il avait une belle voix, pleine et profonde : son chant quel qu'il fut, évoquait toujours sa puissance. Les personnes ayant combattu à ses côtés ou contre lui savaient bien que son épée devenait dévastatrice lorsque ses cris résonnait ou que son épée s'entrechoquait contre celle de ses adversaires. Ce genre de style avait quelques chose de fascinant ; pas de terrifiant, mais de fascinant.
Toujours est-il que pour l'heure, il ne savait pas trop ou aller : la guerre entre les Ailes Ténébreuses et les Rebelles semblait être au creux de la vague, les choses étaient calmes. Pour vu qu'elle reprenne en intensité d'ici quelques temps, Drek détestait rester sans rien faire trop longtemps.
La forêt de Drayame : d'habitude il n'y entrait jamais, elle n'était pas sur son chemin, pourtant il passait souvent à côté pour rejoindre la ville.
Ce coups-ci prit d'une soudaine inspiration, il se figea soudain, interrompant sa longue marche vers la plus proche auberge, il observait les arbres avec hésitation. Il parla à voix basse, comme pour lui même.
-"Et si... Ouais, ça pourrait être chouette."
Un sourire amusé se dessina sur son visage. En général, il campait plutôt dans les grands espaces et ne restait jamais longtemps, n'étant pas la pour faire du tourisme. Mais il faut avouer que cette fois-ci, c'était plutôt tentant. D'ailleurs, tandis qu'il se demandait à quel point cela pouvait être une bonne idée, ses jambes l'avaient déjà conduit assez profondément dans la forêt. Elle était belle, on aurait presque pas dit que personne n'y avait jamais pénétré, même si il savait bien que tel n'était pas le cas.
Il admirait les grands arbres, la végétation variée, les bruits d'animaux qui fuyaient en l'entend approcher. Il était émerveillé, pour ainsi dire, jusqu'à ce qu'il tombe sur un étrange monticule de terre battue ; il avait l'air ancien, environ dix ou douze mois. Un panneau de bois parfaitement bien sculpté portait une inscription parfaitement bien gravée, un artisan doué devait avoir érigé cette tombe, car s'en était une. Il s'approcha précautionneusement et pencha la tête pour lire.
-"A un Nécromancien près à se sacrifier pour sauver sa famille de la malédiction de Nayris... Ouais, ça rigole pas cette histoire."
Son sourire s'était effacé, il détourna la tête, les paupière mi-closes, son allégresse était un peu retombée à vrais dire.
Tout soldat, et à plus forte raison tout guerrier connaissait Nayris : c'était une chose avec laquelle on ne plaisantait pas. Certaines personnes superstitieuses allaient même jusqu'à croire que l'évoquer pouvait porter malheur, attirant ainsi son attention. Drek n'en avait que faire, il rencontrerait la déesse de la mort le moment venu, voila tout.
Le jeune soupira alors et prit la direction d'un étrange bruit qu'il entendait depuis tout à l'heure, celui d'une chute d'eau ; il aimait bien les chutes d'eau, car cela lui rappelait son apprentissage.
Lorsqu'il vit la magnifique étendue d'eau qui s’étalait, claire et cristalline, sur un grand lit de granit lisse, il ne put réprimer une exclamation de surprise.
-"Woahou..."
Il était difficilement impressionné par les beaux paysages, mais la, l'environnement autour de lui était juste magnifique. Il s'imaginait déjà entrain de se baigner, puis de sécher au soleil sur l'une de ces grosses pierres. Il allait être bien ici, il méritait bien quelques jours de vacances après toutes ces batailles ; jusqu'à ce que les escarmouches se fassent plus fréquentes.
Il entendit soudain un bruit, il sauta dans les buissons par réflexe, un daim approchait, c'était une bestiole rare. Drek restait figé derrière le feuillage, il observait la créature s'approcher de l’étang pour boire, quelle imprudence, n'y avait il donc pas de chasseurs dans le coin ? Ou peut être cette bête était elle sourde ou aveugle. Quoi qu'il en soit, avant que les bruits de son estomac ne trahissent sa présence, il surgit à toute vitesse de son buisson d'une puissante extension des jambes, dégainant son épée dans le même mouvement. La lame coulissa contre le fourreau, gagnant de plus en plus de vitesse : le jeune homme alla jusqu'au bout de son mouvement et entailla les tendons arrières de l'animal avant de faire converge sa lame droit dans la chair du daim, il l'embrocha d'un coup. Puis il poussa un cri roque, profond et bref.
-"HÔÔÔ !"
Un bruit sourd se fit entendre, comme une déflagration, quand un tonneau d'huile prend feu subitement. La bête poussa un derniers cri de douleur et des flammes vinrent brièvement lécher ses flans, un bref instant mais suffisant pour le cuir de l’intérieur.
Avec le temps, il avait fini par maitriser sa magie rudimentaire, réussissant à gérer la puissance et la durée. Une seule explosion de feu avait suffit ici, mais pour un combat plus long, simplement enflammer sa lame était amplement suffisant, cela le fatiguait d'ailleurs bien moins sur le long terme plutôt que de déclencher une déflagration à chaque coup.
Il retira alors vivement sa lame tandis que l'animal cuit s’effondra sur le sol. Il sortit alors un chiffons spécial d'une de ses sacoches et essuya précautionneusement son épée : le sang cuit, ça part très mal et sa rouille.
Il décida alors de s'assoir, laissant son épée dans son fourreau, posant juste le tout contre un gros rocher. Il s'assit en hauteur, juste à côté, afin de ne pas trop perdre de temps si il devait se relever très vite, il appréciait avec délice cette viande cuite à point. Si un jour il était estropier sur le champ de bataille, il aimerait bien se recycler en saltimbanque ou en chef cuisinier.
-"Aaah... On est pas bien la ? Et après le repas, un bon bain !"
Il aimait parler à voix haute, cela le faisait se sentir moins seul. C'était peut être un peu stupide, mais il n'en avait strictement rien à faire, il était heureux comme ça, il souriait en finissant une cuisse de l'animal, il en aurait pour plusieurs jours à tout manger tout seul. Il était pour ainsi dire, complétement détendu, ses moments favoris, après la fureur du combat.
Il se mis alors à chanter tandis qu'il se nettoyait les doigts dans l'eau, de sa belle voix enthousiaste.
-"Ah qu'elle était bonne, la blanche-fesses gloutonne : elle préfère la rudesse, pas les grandes romances..."
Une chanson grivoise apprise dans une taverne.
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 | | | Mer 27 Juin - 4:25 | | | | | Morna n'avait pas mangé depuis plusieurs heures maintenant, et elle était affamée. Elle se privait trop souvent de nourriture et bougeait beaucoup, ce qui faisait en sortes qu'elle soit presque en sous poids. Elle survolait la forêt depuis trop longtemps et avait besoin de se poser, les muscles de ses ailes étant endoloris. Espérant calmer un peu ses douleurs, elle prit forme animale, se faisant beaucoup plus discrète par le fait même. Elle voulait tout d'abord s'abreuver, et elle connaissait l'endroit parfait. Ce qui était bien, sous cette forme, c'était que son estomac était beaucoup plus petit, elle avait donc besoin de beaucoup moins de nourriture pour se sentir bien. Se laissant porter par la brise pour calmer ses muscles, elle observa l'endroit où elle allait atterrir: Un lac jonché de rochers où quelques cascades tombaient infiniment.
Lorsqu'elle arriva plus près du sol, elle remarqua que l'ambiance n'était pas comme d'habitude. La forêt était calme, comme lorsqu'un chasseur rôdait. Il lui fallu aussi peu de temps pour entendre un chant masculin distinctif. Cet homme était doué en chant, très certainement...Si elle avait été sous forme humaine, La Corneille aurait sourit en coin, voyant là une occasion de s'amuser un peu. Se posant silencieusement sur une branche non loin, elle observa l'homme un instant. Il était armé d'une épée et venait de manger, laissant sa proie sur place...Mais elle semblait cuite de l'intérieur. Curieuse, elle s'introduisit dans les pensées du jeune homme, y découvrant son passé et son talent. Le type de magie qu'il utilisait était très particulier, mais très pratique aussi, selon ce qu'elle pouvait voir dans sa tête et sur le sol. Regardant à nouveau la carcasse, elle entendit son estomac crier famine. Elle ne pouvait dénigrer le fait que manger lui ferait le plus grand bien, même si elle avait le désir d'en savoir encore plus sur cet homme. Elle quitta finalement son esprit et s'envola jusque sur la caracasse.
Sous cette forme, Morna avait l'air tout à fait normal, si ce n'était que de son oeil aveugle et ses cicatrices. En y portant une attention particulière, on pouvait voir une lueur d'intelligence briller dans ses yeux. Cette forme avait au moins l'avantage de passer innaperçue. Tout ce que l'homme verrait en se retournant, ce serait une simple corneille se nourrissant de restes.
La première bouchée fut particulièrement bonne. C'était cuit à point. Entendre le chant du guerrier derrière elle rendait l'expérience d'autant plus agréable, aussi. Elle s'était placée du côté de son oeil valide, de sorte qu'elle puisse le voir approcher si jamais il la remarquait, mais elle n'aurait certainement pas l'intention de fuir. Cet homme était beau et pourrait sans doute lui offrir certaines choses qu'elle désirait, aisément. Elle en savait maintenant assez sur lui pour savoir qu'elle pouvait lui faire confiance.
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| | | Mer 27 Juin - 22:15 | | | | | Drek tournait le dos aux restes de son repas tandis qu'il se lavait les mains dans l'eau cristalline du petit lac ; il continuait de chanter à voix haute avec entrain, marquant sa bonne humeur. Il avait trouvé la un véritable petit coin de paradis.
-"Dans ses yeux brille un éclat lumineux ! Mais ne vous y trompez pas, c'est un regard libidineux. Retrouve moi sous ma tente au plus vite, je comblerait toute tes attentes en usant de ma-..."
Tandis qu'il se retournait vers le rocher ou il avait laisses son épée, il aperçu un drôle d'oiseau qui était entrain de béqueter sa réserve de nourriture. Interrompant alors sa chanson ; il haussa un sourcil en observant l'animal, s'accroupissant pour être à sa hauteur : un oiseau de taille moyenne, au plumage très sombre. Ses yeux avaient quelques chose d'étrange, l'un d'eux était d'ailleurs crevé depuis longtemps semblait il. Il porta alors sa main à son œil gauche, se souvenant qu'il avait eu beaucoup de chance le jour de son accident, il aurait pu lui aussi perdre la vue. Heureusement, il n'en était quitte que pour une élégante cicatrice et quelques points d'acuité visuelle en moins. Mais pour en revenir au regard de l'oiseau, il lui trouvait quelque chose de très intelligent, voir même d'humain. Il avait bien entendu dire que certains oiseaux pouvait être très intelligents, parfois même au point de savoir parler, mais la il y avait tout de même autre chose. Puis l'espèce ne semblait pas très exotique, même si il n'arrivait pas précisément à mettre un nom dessus, il était persuadé que cette bête n'était pas ordinaire, elle semblait le surveiller qui plus est.
Il passa les doigts de sa main droite dans sa barbe en fixant attentivement le plumage sombre de la mystérieuse créature. Il parla alors d'une voix basse.
-"Hey... Tu es un genre d'oiseau magique ?"
Il se sentait un peu stupide de s'adresser à un animal, mais après tout, personne n'était la pour se moquer de lui. Et cette bestiole était vraiment des plus étrange, il aurait presque cru à son hypothèse selon laquelle c'était un esprit quelconque ayant prit une forme d'oiseaux.
Il haussa finalement les épaules et se redressa, retirant son armure, puis sa tunique : il était trop content de se débarrasser de ses trucs dans lesquels il avait transpiré pendant des heures, sa sueur brulaient ses cicatrices les plus récentes. Il apprécierait vraiment beaucoup le bain qu'il était sur le point de prendre ; se sentir propre, laver ses blessures et se détendre, pourquoi ne faisait il jamais cela en chemin ? Il attendait toujours de se trouver dans une ville pour prendre soin de lui. En même temps, dans les villes, on pouvait aussi trouver des femmes prêtes à prendre soin de vous, gratuitement ou pas d'ailleurs.
Drek rit à cette pensée tandis qu'il retirait ses bottes.
-"Wahahahaaa !"
Il tourna le regard vers l'oiseau. Une inspiration lui vint soudain, il devait avoir lut cela dans un livre quelconque, il se sentait d'humeur à blaguer un peu. Il récita son texte à l'attention de son "invité" avec la conviction que l'on donne devant un vrai publique.
-"Funeste volatil qui me renvoie l'image de mon âme en péril, cesse ton jeu moqueur et montre moi ton jour, car je ne saurait pas endurer en cette heure et plus longtemps tes sales tours !"
Il soupira finalement, pauvre bête, elle n'avait rien demandé et voilà qu'elle subissait déjà les jeux de l'épéiste ; mais il devait bien se divertir comme il pouvait. D'ailleurs, il hésita tandis qu'il retirait son pantalon et ses jambière, il n'osait pas retirer son caleçon, le regard du volatil était trop intelligent, cela lui donnait l'impression de se déshabiller devant un voyeur. Non pas qu'il était pudique, mais l'étrangeté de la situation mettait un sérieux frein à son action.
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| | | Mer 27 Juin - 22:40 | | | | | Morna continuait de manger tandis qu'elle fouillait les pensées de cet homme au drôle d'humour. Le fait de voir qu'il pensait aux femmes la fit ricaner mentalement, ce serait donc encore plus amusant qu'elle le croyait. Elle avait cessé de manger après quelques bouchées, l'estomac déjà plein, au moment où il récitait le passage d'un livre qu'il avait lu.
La suite fut encore plus amusante. Il hésitait à se dévêtir devant elle, ce qui était dommage. Il était assez intelligent pour se rendre compte qu'elle n'était pas un oiseau normal, mais ne savait même pas qu'il s'agissait d'une corneille, un oiseau pourtant commun. Ayant envie de s'amuser à ses dépends, elle fixa son caleçon un instant, puis le fit descendre jusqu'à ses genoux, par la pensée, avant de lâcher un cri en le regardant dans les yeux. Elle se doutait qu'il paniquerait un peu, ce qui rendait l'expérience encore plus agréable. Usant finalement de toute sa force d'esprit, car sous cette forme, il était plus difficile d'utiliser son don, elle lui donna une poussée suffisament puissante pour qu'il tombe à l'eau. Il avait voulu s'amuser à ses dépends, elle l'avait fait à son tour. Ayant prit goût à cette humour, elle se souvint de la suite du passage qu'il avait récité lorsqu'elle avait lu dans sa tête, et s'exprima par la pensée de sa voix froide et mystérieuse.
"Jamais plus."
Elle le fixait intensément, puis elle descendit de la carcasse en faisant des petits bonds, jusqu'à arriver près de la berge du lac. Elle ajouta un peu de sauce à ce qu'elle venait de créer en ricanant dans sa tête, de façon à l'effrayer un peu.
Morna avait souvent lu dans les pensées des gens "Sorcière"...Il semblerait que ce soit un mot qui revienne souvent, et elle se surprit à penser qu'ils n'avaient pas tort, au fond, et qu'elle se donnait effectivement l'air d'une sorcière, mais ça la flattait presque, puisque les sorcières ensorcelaient les hommes, un pouvoir qu'elle ne possédait malheureusement pas.
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| | | Mer 27 Juin - 23:24 | | | | | Tandis que Drek observait avec curiosité l'étrange animal, il s'aperçut alors que son œil était intacte ; il l'avait cru crevé au premier regard, sans doute à cause de la cicatrice. Mais était en fait blanc, aveugle.
La situation lui semblait bien étrange et cela le fit sourire, il se jaugeait du regard mutuellement face à un oiseau particulièrement singulier, c'était une scène qui aurait pu paraitre des plus insolite si quelqu'un était venu à ce moment la. Il avait même tenté de réciter à voix haute une partie d'un poème qu'il avait lut quelques part ; l'auteur avait une maitrise phénoménale de la mise en abime psychologique. Pour dire la vérité, il s'attendait presque à ce que l'animal lui réponde tellement dans son attitude il semblait comprendre tout ce qu'il lui disait.
Soudain, il sentit son caleçon glisser de ses hanches jusqu'à ses chevilles, il écarquilla les yeux et baissa la tête, observant alternativement son entre jambe mis à nu et le volatil, était il vraiment magique ? Si oui, c'était une créature plutôt malicieuse dans ses tours.
Il croisa alors les bras et toisa de haut la créature, avec un sourire en coin, comme pour lui montrer que cela ne le dérangeait en rien.
-"Hahaha, j'en étais sûr, tu es magique ! Mais il en faut plus pour m'-"
Il sentit alors une pulsion contre son corps, comme si une main géante voulait le projeter en arrière. Réflexe d'escrimeur expérimenté, il maitrisa son centre de gravité et plaça ses jambes de manière à ne pas perdre l'équilibre. Mais c'était sans compter sur son sous-vêtement qui entourait ses chevilles, le faisant ainsi trébucher, il tomba à la reverse dans le petit lac juste derrière lui. L'eau lui arrivait jusqu'aux épaules, il était assis sur le fond en pierre lisse, sentant la douceur de la roche contre ses fesses nues : son caleçon s'était échappé et flottait nonchalamment à la surface, il se saisit machinalement et le jeta sur la pierre ou il était assis plus tôt afin qu'il sèche.
Il haussa alors brièvement un sourcil et plissa les yeux. Il avait certainement à faire à un oiseau très intelligent qui possédait des pouvoirs télékinétiques ; il avait déjà entendu cet expression à l'école de magie. Mais aucune créature mythique de sa connaissance n'était un oiseau farceur possédant un tel pouvoir. L'eau était fraiche, agréable, il se mordit alors la lèvre inférieure et haussa vivement les sourcils, il venait d'entendre une voix, plutôt féminine, dans sa tête. "Jamais plus."
La bestiole avait donc le pouvoir de parler dans la tête des gens. Comment s’appelait ce pouvoir déjà ? Drek ne s'en rappelait pas : mis à part la magie vibratoire, il n'y connaissait pas grand chose. En tout cas, il fut agréablement surpris de voir que le "corbeau" connaissait un tel poème. Il eu soudain un tilt.
-"Hey, attends, ça veut dire que tu sais lire ?... Ou alors quelqu'un t'as déjà lut ce poème..."
Il restait dubitatif, pour peu que ce corbeau soit en fait un mage transformé qui lui faisait une farce, il passerait pour le plus parfait imbécile. Il décida plutôt d'enchainer, toujours assis sur le fond de l'eau.
-"Ne laisse pas ici une plume comme un gage du mensonge qu'a proféré ton âme ! Laisse inviolé mon abandon. Ôte ton bec de mon cœur, et jette ta forme loin de ma porte !"
Il sourit alors, malicieux, se demandant quelle serait la réaction du "corbeau" face à la suite de l’histoire, peut être la connaissait il ; si tel été le cas, alors il ne pouvait pas être foncièrement mauvais.
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| | | Mer 27 Juin - 23:48 | | | | | La Corneille suivait ses pensées sans arrêt tout en se moquant de lui. Il croyait donc qu'elle connaissait ce poème, première erreur...Elle savait lire, bien-sûr, mais c'est tout ce qu'il savait d'elle jusqu'à présent. Elle n'était pas un mage lui jouant un tour, mais bien une sorcière aux ailes noires comme son coeur. Il avait tout d'abord cru que son oeil était crevé, mais le fait qu'il pense à son défaut physique la faisait frémir de colère, elle en avait honte, terriblement honte. Aussi avait-elle vu que les femmes qu'il avait connu étaient belles et avaient, pour la plupart, un visage parfait. Le récit qu'il était en train de lui dire à voix haute était très beau à écouter, ce qui la fit se perdre dans ses pensées l'espace d'un instant, mais elle avait soif maintenant. S'approchant de la rive, elle s'abreuva quelques instants, tout en continuant de l'observer. devait-elle répondre, ou user d'une meilleure astuce pour le surprendre?
Une fois désaltérée, La Corneille recula de quelques bonds et s'ébroua avant de le fixer dans les yeux. C'était le bon moment. Elle reprit forme humaine, vêtue de sa cape noire qui mettait son visage dans l'ombre, et continua.
"Jamais plus."
Elle ricana à nouveau dans la tête du jeune homme, tout en déployant ses ailes noires comme la nuit, avant de les faires disparaître devant ses yeux. Tournant les talons, elle alla s'asseoir au pied d'un arbre sans cesser de le regarder, suivant ses pensées, un sourire en coin au visage. Malgré ce sourire, elle avait toujours l'air froide et insensible. Elle ne parlait que par la pensée et utilisait très rarement ses lèvres pour s'exprimer. Elle avait un arc en bois travailler sur elle, ainsi qu'un carquois au dos. Elle était vêtue de bottes en cuir noires, d'un pantalon noir et d'une camisole toute aussi noire. Sa peau était très pâle et les détails de sa cape aurait pu faire croire à quiconque qu'elle était noble, mais la vérité était qu'elle avait volé tout ce qu'elle possédait en usant de ses dons.
"La magie que tu utilises pour combattre est très intéréssante. Ton professeur a été bon, mais je crois que certaines de tes camarades ont été encore meilleures pour toi, je me trompe Drek?"
Après avoir ricané, un air un peu mesquain sur le visage, elle continua.
"Ta soeur était bien foutue, tu aurais dut faire ce qu'elle voulait et la marier."
Elle aimait toucher la corde sensible des gens ainsi, faire souffrir était le seul moyen de ne pas souffrir à son tour, à ses yeux.
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| | | Jeu 28 Juin - 0:57 | | | | | Drek, toujours attentif aux actions et réactions de l'animal, restait assis dans l'eau, ayant pris une posture un peu plus confortable tandis qu'il appréciait le doux contacte du liquide clair et frais. L'animal entreprit alors de s'approcher avec une certaine nonchalance, se comportant comme la plus lambda des bestioles, elle but quelques gorgée sûrement afin de se rafraichir et sautilla en arrière.
Soudain, sa forme changea, comme une ombre qui s'étire et se déforme sous un changement de lumière ; elle grandit encore et encore, prenant forme humanoïde, si ce n'est cette immense paire d'ailes noires, à l'image de celle du "corbeau" qu'elle était il y a quelques instants.
L'escrimeur écarquilla tout simplement les yeux en admirant cet étrange spectacle. Elle lui donna alors la réplique, "jamais plus", avant de laisser résonner un rire étrange à l’intérieur même de la tête du jeune-homme. Ce dernier était proprement stupéfait ; il avait rencontré sur le champ de bataille des tas de mages, de lycans, de guerriers colossaux ou de monstres. Mais jamais il n'avait vu une créature aussi envoutante : elle semblait éprouver quelques plaisirs à jouer des tours pour l'instant innocents.
Il entendit alors sa voix à nouveau, une belle voix c'était certain : Drek porta alors sa main à sa tempe, comme pour tenter vainement de trouver la source de ce son qui parvenait directement à son esprit.
Comment connaissait elle tant de chose sur lui ? Elle semblait connaitre son style de combat, son prénom et même ses aventures avec certaines magiciennes ; ou du moins son sous-entendus le laissait il penser. Pouvait elle aussi s'introduire dans les esprits ? Dans la mémoires ? Pouvait elle donc connaitre les gens et leur passé d'un simple coup d’œil ? Drek pensa que ce genre de pouvoir devait laisser une vie sans grande surprise, connaitre quelqu'un avant même de lui avoir adresser la parole devait être bien ennuyeux.
L'épéiste eu un petit rire faussement gêné et cligna lentement des yeux, il souriait.
-"Ouais ouais... j'avoue... Mais elles en avaient sans doute assez de ces garçons introvertis et plongé dans leur études à longueur de temps. Il leur fallait un homme plus viril, c'est compréhensible."
Ce souvenir le laissait rêveur, il se rappelait les lettres laissées sous la porte de sa chambre ou glissée dans sa main avec discrétion : elles lui donnaient rendez-vous la plupart du temps à l'infirmerie. Ces filles était parfois mignonnes, parfois quelconque, mais elle avait toutes ce côté un peu fou propre au mages. Et en cela, elle avaient toute étaient une expérience géniale pour lui ; ce genre de rendez vous était rare, mais cela ne les rendaient que plus excitants.
Il chassa alors cette pensée, songeant soudain que la femme "corbeau" aurait pu les visionner et mal le prendre. Mais après tout, c'est elle qui avait remué ces souvenir. Il haussa les épaules, mais se crispa soudain et écarquilla les yeux tandis qu'il entendait la curieuse créature lui parler de sa sœur. Sa bouche s'entre-ouvrit un instant mais aucun son n'en sortit, il n'avait plus pensé à elle depuis des années.
-"Je..."
Il ne pouvait pas décemment mentir, son interlocutrice le saurait tout de suite, alors à quoi bon ? Il chercha alors quoi dire, quoi penser, ce qui était plutôt difficile. Il aimait sa sœur, il tenait à elle, il aurait bien voulu lui donner ce qu'elle voulait ; mais il ne parvenait pas à la voir autrement que comme sa sœur de sang. De plus, il n'aimait pas l'idée de devoir se marier, ce mot sonnant à ses oreilles comme une chaines solide et implacable qui l'entraverait à chaque instant.
Il redressa finalement la tête avant de se mordre les lèvres, il n'allait tout de même pas se laisser abattre par une pensée pareille, c'était à sa sœur, après tout, de se montrer mature et d'abandonner son idéal masculin vicié en la personne de Drek.
-"Bien foutue... A force de prendre mes bains avec elle depuis tout petit, j'ai forgé un certain désintérêt pour son corps. Et puis je ne pourrais pas poser la main sur ma propre sœur, même adoptive."
Il se redressa alors, laissant l'eau couler sur ses muscles et ses cicatrices, il se sentait plus léger après que toute sa crasse se soient diluée dans l'eau perpétuellement renouvelée de ce petit lac. C'était vraiment un endroit idéal. Il haussa alors un instant les sourcils avant de croiser les bras, affichant un sourire décontracté.
-"Je suis ravi de susciter pour toi un tel intérêt que tu vienne lire mes pensées pour me connaitre. Tu me parles beaucoup des femmes que j'ai fréquenté dans ma vie ; serait-ce la le signe discret de ta volonté de t'inscrire à ton tour dans le coin de ma mémoire dédiée aux pensées érotiques ?"
Son sourire se fit un peu plus mutin. Une femme "corbeau" avec le pouvoir de bouger les choses par la pensée, sauvage et cérébrale, froide à souhait, marquée dans sa chair par une blessure d'origine inconnue. Tout cela avait de quoi laisser rêveur le plus romantique des hommes ; le romantisme éclos de la virilité et de l'intellect, il est la quintessence de la passion brûlante et éphémère.
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